Ah! tout ce que les amoureux auraient pu s`offrir sans les

n°4 19 février 2016
page 3
AIDES
À L’EMPLOI
page 7
BITUME
DANGEREUX
page 4
APRÈS
LES ATTENTATS
Hebdomadaire 74
e
année
Rédaction: Chaussée de Haecht, 579 B-1030 Bruxelles
Éditrice responsable: M.-H. Ska
e-mail: presse@acv-csc.be
http://www.csc-en-ligne.be
Bureau de dépôt: Charleroi
P 911984
ISSN 0772/2427
Ah! tout ce que les amoureux auraient
pu s’offrir sans les mesures d’austérité
du gouvernement fédéral! Et pour
ceux qui croient encore aux belles
promesses de Charles Michel, la CSC
a mis en ligne un calculateur qui per-
met à chacun d’évaluer l’impact des
mesures sur son budget personnel.
Dans la rue, les militants de la CSC
sont allés réconforter les passants…
••• page 5
L’Info
Triste Saint-Valentin
d’un biologiste cellulaire, d’un jardinier urbain, d’un chaman
itinérant ou encore d’une cantatrice présidente d’ONG, les
réalisateurs Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière inter-
rogent nos visions du monde.
Quand? Le samedi 27 février à 20h.
Où? La Vénerie, Espace Delvaux, rue Gratès 3 (place Keym), à
1170 Watermael-Boitsfort.
Prix? De 3,50 à 6 euros.
Renseignements? La Vénerie. Tél.: 02.663.85.50.
Courriel: [email protected]. Internet: www.lavenerie.be
● ● ● ●
Charleroi: promouvoir le dialogue
interculturel
L’ASBL «SOS dépannage», active notamment dans l’accueil
des sans-papiers et des réfugiés, propose un atelier «Action»
aux jeunes issus de l’immigration. Cet atelier est ouvert aux
jeunes de moins de 25 ans, désireux de s’investir dans un
projet axé sur la lutte contre le racisme et la promotion du dia-
logue interculturel. Ils participeront à la création de saynètes
thématiques où se mêleront expression scénique, chant,
musique, danse… Au rythme d’une journée par semaine
(repas de midi offert), cet atelier réunit six à dix personnes.
Où? ASBL «SOS dépannage», antenne sociale de Charleroi, rue
Prunieau 3, à 6000 Charleroi.
Renseignements? Tél.: 071.23.08.00.
Internet: www.sosdepannageasbl.be
● ● ● ●
Mons: le rôle de l’enseignement
après les événements de 2015
Accueil des réfugiés, attentats terroristes, montée
de l’extrême droite… Que faire après les événements
de 2015? Quel rôle pour l’enseignement, la culture,
l’éducation permanente? Tel sera le thème de la soirée
de ciné-débat que proposent l’ASBL Formation éducation
culture (Fec) et la CSC de Mons-la Louvière. À l’affiche:
le documentaire «Patience, patience, t’iras au paradis»
(2015) de la journaliste Hadja Lahbib. Ce film emmène le
spectateur dans l’univers rarement visité des femmes de
la première génération de l’immigration maghrébine. Dans
les années 1960, ces femmes ont accompagné les milliers
de Maghrébins venus travailler en Belgique. «Patience,
patience, t’iras au paradis!», c’est le refrain mille fois répété
pour qu’elles acceptent leur vie sans se plaindre. Cinquante
ans plus tard, Hadja Lahbib les invite à quitter leur quartier
et à partir en excursion dans leur pays d’adoption… Après
la projection, Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC-
Enseignement, et Frédéric Ligot, secrétaire politique du
Moc, participeront au débat. Entrée libre.
Quand? Le mercredi 24 février à 18h30.
Où? Moc, auditoire, 1er étage, rue Marguerite Bervoets 10, à
7000 Mons.
Renseignements? Géraldine Garofalo (CSC de Mons-La
Louvière). Tél.: 065.37.25.56. Courriel: [email protected]
2 19 février 2016 l’info n°4
● ● ● ●
Se former tout en travaillant
Se former tout en travaillant, c’est le pari que propose la
Faculté ouverte de politique économique et sociale (Fopes)
de l’UCL depuis plus de quarante ans. Une faculté «ouverte»
car elle s’adresse à des adultes ayant des activités pro-
fessionnelles ou un engagement social, et n’ayant pas eu
la possibilité d’entreprendre des études universitaires par
la voie traditionnelle. À ces adultes, la Fopes propose un
master de trois ans en horaire décalé, à raison d’une jour-
née (le jeudi ou le samedi) et d’une soirée par semaine.
Trois groupes locaux de 20 à 30 étudiants sont constitués
par année d’études. Développement régional, politique
d’insertion, lutte contre les inégalités: pour comprendre les
enjeux économiques et sociaux qui se posent à la société
contemporaine, analyser les politiques mises en œuvre par
les acteurs économiques, politiques et sociaux, et élabo-
rer, avec d’autres, des projets et des propositions dans un
cadre universitaire, la Fopes propose des outils utiles à la
réflexion et à l’innovation. Les besoins spécifiques d’étu-
diants adultes qui renouent avec un travail de réflexion et
d’étude sont largement pris en compte.
Des séances d’information seront prochainement organi-
sées en vue de l’année académique 2016-2017:
• Arlon (CSC, rue Pietro Ferrero 1): le mardi 23 février à
18h.
• Charleroi (Maison Georges Lemaître, local A010/012,
boulevard Devreux 6): le mardi 1er mars à 18h.
• Liège (Moc, rue Saint-Gilles 29): le mardi 22 mars à 17h.
• Louvain-la-Neuve (Fopes, local D144, rue de la Lanterne
magique 32): le samedi 12 mars à 18h.
Renseignements? Chantal Grandmaire. Tél.: 010.47.39.07.
Internet: www.uclouvain.be/opes
● ● ● ●
Bruxelles: les femmes contre l’austérité
Dans le cadre de la Journée internationale des femmes, les
Femmes CSC, Vie féminine et les Femmes CNE de Bruxelles
organisent une soirée de débat intitulée «Les femmes luttent
contre l’austérité». Une syndicaliste basque (ELA) prendra
la parole pour expliquer la crise en Espagne, ses consé-
quences pour les femmes et les actions qu’elles mènent. Au
programme également: le témoignage d’une militante CNE
sur les conditions de travail dans le commerce en Belgique,
et les actions menées. Inscription avant le 26 février.
Quand? Le mercredi 2 mars de 17h30 à 20h30.
Où? CSC-Alimentation et services, rue des Chartreux 70, à
1000 Bruxelles.
Renseignements et inscription? Ana Rodriguez (CSC de
Bruxelles). Tél.: 02.557.85.36. Courriel: [email protected]
● ● ● ●
Watermael-Boitsfort: «En quête de sens»
Dans le cadre du cycle «Biens communs et nous» («L’Info» n°1
du 8 janvier 2016), le centre culturel La Vénerie propose une
soirée de ciné-débat qui débutera par la projection du docu-
mentaire «En quête de sens» (France, 2015). Ce film raconte
le voyage de deux amis d’enfance sur trois continents, un
«voyage pour questionner le monde», le «road-movie d’une
génération désabusée à la recherche de sagesse et de bon
sens». Il y est question de rêves, de routine et de change-
ment, de crise économique et d’inégalités, de consommation
et de rapport à la nature. En rapprochant les témoignages
L’utopie sur grand écran
Depuis 2009, le festival du film social «Vivre debout» pro-
pose, dans l’est du Brabant wallon, un week-end axé sur
la réflexion et le débat autour de questions de société.
Cette année, «Vivre debout» veut nous redonner le goût
de l’utopie. «L’utopie, c’est ce qui n’a pas encore été
essayé, expliquent les organisateurs. En 1880, la protec-
tion sociale, on n’avait pas encore essayé. Aujourd’hui, elle
fait partie de notre paysage social comme si elle avait tou-
jours existé. Sous d’autres cieux, c’est encore un objectif
à atteindre. Et demain, est-ce que ce sera une réalité pour
tous… ou un souvenir pour nous?» À l’affiche: treize films,
parmi lesquels «Demain» et «Pride», dont «L’Info» vous a
déjà parlé, mais aussi «Le tout nouveau Testament» de
Jaco Van Dormael, meilleure comédie au Prix du cinéma
européen 2015, et «Taxi Téhéran», qui brosse le portrait de
la société iranienne, Ours d’or au Festival de Berlin 2015.
Avec aussi des animations, des débats et un Photomaton
pour se faire tirer le portrait en héro ou héroïne de l’utopie!
Quand? Du vendredi 11 au dimanche 13 mars.
Où? Centre culturel de Perwez «Le Foyer», Grand-Place 32, à
1360 Perwez.
Prix? Long métrage: 3 euros. Moyen métrage (moins de 60 minutes): 2 euros. Abonnement pour les trois jours: 10 euros. Prix
réduit pour les enfants, étudiants, personnes à mobilité réduite (1,50 euro), demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RIS (1,25 euro).
Renseignements et réservation? Tél.: 0495.53.09.52. Internet: www.vivredebout.be
Du 11 au 13 mars 2016
Festival du Film social
Centre Culturel de Perwez le FOYer
Organisateurs
ON
AIR
informaction
Webradio/Vidéo/Graphisme/Internet/Evénementiel
ON
AIR
informaction
ESPRIT>FORCE>ETHIQUE
ON
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informaction
Webradio/Vidéo/Graphisme/Internet/Evénementiel
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ESPRIT>FORCE>ETHIQUE
Partenaires
ep
Equipes Populaires
Brabant Wallon
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MEP : Patricia Martin (3297)
Éditeur : Confédération des syndicats
chrétiens (CSC)
Imprimerie : Remy-Roto Beauraing
Tirage moyen : 225.000 exemplaires
Rédaction : chaussée de Haecht, 579
BP 10 – B-1031 Bruxelles (Belgique)
© Rob Stevens
Réflexion autour de la radicalisation
Après les attentats de Paris, que
pouvons-nous faire? Le multiculturalisme
a-t-il échoué? Que fait-on des personnes
revenues de Syrie? Des questions
auxquelles les Jeunes CSC ont tenté
de répondre.
Beaucoup l’ont constaté après les attentats de
Paris: des flots de haine et d’indignation se sont
répandus sur les réseaux sociaux. Le gouverne-
ment belge a dégagé un budget de 400 millions pour ren-
forcer la «sécurité du pays», les militaires sont apparus
dans les rues, le niveau de menace terroriste a été relevé
en Région bruxelloise… Et, au niveau européen, les poli-
tiques parlent de fermer les frontières ou de renforcer le
contrôle des jeunes.
Justifiées ou non, ces mesures nous rappellent
que l’émotion collective ne doit pas prendre le pas sur
la réflexion constructive et citoyenne. C’est là l’objectif
que se sont donnés les Jeunes CSC par le biais de leur
«Green Trip» du 30 janvier dernier à Namur: une journée
de réflexion et de rencontre intitulée «Après les attentats,
on fait quoi?».
«Djihad»
Cette journée a d’abord été l’occasion pour les jeunes de
découvrir la pièce «Djihad» d’Ismaël Saidi, réalisateur et
comédien bruxellois d’origine marocaine. Mêlant habile-
ment la comédie et la tragédie, le spectacle relate l’aven-
ture de trois jeunes Bruxellois radicalisés et crédules qui
décident de partir effectuer leur guerre sainte en Syrie. La
pièce entend répondre aux propos de Marine Le Pen, pré-
sidente du Front national (français). Interrogée en 2014,
cette dernière avait choqué Ismaël en décrétant que ce
n’était pas un problème que les jeunes partent en Syrie,
pour autant qu’ils ne reviennent pas. «Comme artiste, j’ai
voulu répondre à la vraie question: pourquoi partent-ils?»
Très vite, il rédige sa pièce en s’inspirant de sa vie, de
la vie de son quartier schaerbeekois et de faits réels
partagés avec plusieurs de ses amis proches. Utilisant
l’humour pour adoucir le sujet, la pièce joue sur l’humanité
des personnages et la raison. «Les notions de comédie
et de drame sont très liées, le fil qui les sépare est très
mince», explique-t-il. Très vite, la salle est prise dans un
véritable ascenseur émotionnel, où le rire et le malaise se
succèdent régulièrement.
Ben, Reda, Ismaël, les trois personnages de la pièce,
vont peu à peu se révéler en racontant leur histoire, la
vraie raison qui les a amenés en Syrie. Un lien d’empathie
se tisse rapidement entre les personnages et le public,
ce qui permet à ce dernier de percevoir les jeunes djiha-
distes sous un nouvel angle. «Non, ce ne sont pas des
monstres.» L’auteur ne cautionne cependant en aucun cas
les actions et la cause des djihadistes et les condamne.
Il entend toutefois rappeler qu’il s’agit d’êtres humains.
«Parmi les causes de radicalisation, il y a des facteurs
internes aux communautés d’origine. Certains de mes
personnages sont brisés par leur propre entourage, leur
propre famille, leur propre mère», confie Ismaël. Aux yeux
du comédien-réalisateur, le problème est davantage une
affaire de marginalisation que de radicalisation.
Exclusion sociale
L’exclusion sociale est-elle facteur de terrorisme? Pour
Ludovic Voet, responsable national des Jeunes CSC,
«c’est en tout cas un facteur de violence». Lors du débat,
de nombreuses réflexions portent sur l’origine de cette
radicalisation, sur le rôle de notre pays dans le départ des
combattants et leur éventuelle réinsertion. Il en émane
une volonté de ne pas tomber dans des dérives sécu-
ritaires et racistes que prônent certains. Le processus
d’exclusion contribue à radicaliser les jeunes en perte de
repères. Trop peu d’initiatives sont mises en place pour
les guider et les empêcher de se perdre.
Les Jeunes CSC militent pour défendre solidairement
les jeunes et leur place dans la société, l’école et le tra-
vail. De meilleures conditions sociales, une meilleure prise
en charge des jeunes sont primordiales pour atténuer la
violence. Mais il faut aussi combattre l’ignorance et les
préjugés. «Quand on voit un musulman avec deux armes
et un Coran, c’est un terroriste. Lorsqu’on voit un Blanc
avec deux armes et une Bible, c’est un supporter de
Donald Trump», plaisante Ludovic Voet.
Revenus de Syrie
Tout au long de la journée, deux interrogations majeures
ont donné le ton des débats. Que faire pour empêcher
des jeunes de partir combattre en Syrie? Et que faire d’eux
lorsqu’ils reviennent? La Belgique est actuellement le troi-
sième pays européen comptant le plus grand nombre de
ressortissants djihadistes. En réponse aux attentats, le
gouvernement n’a pris que des mesures sécuritaires à
court terme. Le Danemark, par exemple, essaye autre
chose. Du nom d’une ville danoise, la méthode Aarhus est
un programme d’accompagnement et d’aide à la réinté-
gration des musulmans partis combattre au Moyen-Orient.
Le but de ce programme de réhabilitation est de les aider
à se réinsérer dans la société tout en gardant leur iden-
tité religieuse. Après la présentation, beaucoup de jeunes
déploraient le fait qu’un tel programme n’ait pas encore été
mis en place en Belgique. «La lutte contre le terrorisme
implique de prendre des dispositions adaptées. Or, cer-
taines mesures prises par notre gouvernement touchent
tout le monde», reproche Johanna Mulumba, permanente
nationale des Jeunes CSC.
Un problème de société
Les langues se délient. Divers ateliers thématiques liés à
la radicalisation sont l’occasion de réfléchir ensemble, de
donner son point de vue tout en s’enrichissant de ceux
des autres. Les participants reconnaissent finalement que
tout cela est davantage un problème de société que de
religion.
De ces divers échanges ressort l’idée d’investir en
priorité dans l’éducation et la culture qui, à long terme,
feront plus d’effet que le sécuritaire. Et d’ouvrir des
espaces créatifs et des lieux d’échange et de réflexion. Si
cette journée n’avait pas la prétention d’apporter la pana-
cée aux problèmes de radicalisation, elle a été l’occasion
de mettre en avant les facteurs sur lesquels il est pos-
sible d’agir. «Ce genre d’espace d’échange est important
pour qu’on puisse discuter ensemble des mesures que
l’on pourrait prendre au quotidien, plutôt que de laisser le
gouvernement appliquer ses décisions sans nous consul-
ter, estime Johanna Mulumba. Il est important aussi de
recréer une culture du débat pour amener les jeunes à se
sentir concernés par les enjeux de société.» l
Maxime Kouhail (stagiaire)
l’info n°4 l 19 vrier 2016 l 3
«La peur naît de l’ignoranc
Ismaël Saidi, auteur de la pièce «Djihad»: «Il va falloir
ouvrir des portes, décloisonner les communautés. Pas
le choix. Aujourd’hui, il ne s’agit pas de vivre ensemble,
mais de faire ensemble. On peut vivre à côté de son
voisin sans jamais lui adresser la parole. On peut aussi
aller frapper chez lui quand il nous manque du sel. C’est
l’occasion de se rencontrer, de surmonter la peur de
l’autre. Et pourquoi pas, de lui apporter un morceau de
la quiche qu’on est en train de préparer. Ce peut être
le début d’une rencontre… C’est de l’ignorance, de la
méconnaissance de l’autre que naît la peurD.C.
L’Info
L’Info
Dépasser l’émotion collective: tel était l’objectif des Jeunes CSC réunis à Namur le 30 janvier.
4 l 19 février 2016 l l’info n°4
Construction routière
Intérim
Le bitume: un deuxième amiante?
Les travailleurs de la voirie font un métier lourd et dangereux. Aux risques liés au trafic
s’ajoutent des expositions moins connues, mais lourdes de conséquences pour la santé.
La CSC-Bâtiment industrie & énergie (CSC-BIE) met
en garde contre les risques liés à l’exposition au
bitume lors des travaux d’asphaltage. S’appuyant
sur sa propre enquête et sur une étude menée par Men-
sura, elle a récemment fait le point sur le sujet avec ses
délégués du secteur, à l’occasion d’un séminaire national
organisé le 26 janvier.
Vapeurs et contacts sur la peau
Aujourd’hui, les bitumes utilisés en technique routière
sont issus du pétrole et additionnés de divers compo-
sants et produits chimiques. En fonction du produit et du
procédé, les travailleurs de la voirie sont donc plus ou
moins exposés à l’inhalation de vapeurs de bitume et/ou
à des contacts prolongés sur la peau. À ces expositions
s’ajoutent le fait que les bitumes ont des propriétés pho-
tosensibilisantes qui augmentent les effets des rayons
ultraviolets sur la peau. Maladies de la peau, affections
broncho-pulmonaires et cancers liés à l’exposition au
bitume figurent d’ailleurs sur la liste des maladies profes-
sionnelles établie par l’Union européenne.
Mais ce n’est pas tout! Les ouvriers des routes sont
aussi quotidiennement exposés aux émissions liées au
trafic, ou encore aux solvants couramment utilisés pour
nettoyer le matériel…
Or, ils sont rarement informés des risques qu’ils
encourent, et les règles de sécurité et d’hygiène sur
les chantiers routiers ne sont pas toujours respectées.
Selon l’enquête menée par la CSC-BIE auprès de 231
entreprises, seuls 47% des travailleurs disposent d’une
protection respiratoire. Et seulement 6% des chantiers
disposent d’une douche, 10% de lavabos et 30% d’eau
courante. Se nettoyer régulièrement la peau est pourtant
la première action préventive individuelle conseillée par
Mensura…
Reconnaître les dangers
Pierre Cuppens, secrétaire général de la CSC-BIE, en
appelle donc à plus d’actions préventives et à une inten-
sification des contrôles par les services d’inspection. La
centrale réclame aussi une meilleure information des tra-
vailleurs. Du côté des groupes pétroliers et de certains
employeurs, on note en effet toujours une certaine réti-
cence à reconnaître les dangers du bitume. Une attitude
qui n’est pas sans rappeler le scandale de l’amiante,
observe la CSC-BIE, qui pointe une autre similarité avec
l’amiante: les symptômes peuvent mettre des années à se
manifester, ce qui rend moins évidente la prise en compte
du facteur «bitume» dans le diagnostic. l D.E.
De l’amiante incorporé?
Dominique Guimonet est conducteur d’engins pour
travaux routiers et délégué de la CGT France. Au
séminaire de la CSC-Bâtiment industrie & énergie, il
a mis en garde ses collègues belges: «Vous devriez
porter davantage votre attention sur les travaux de
raclage des routes. Nous avons la preuve qu’entre
1970 et 1995, en France, 1 à 3% d’amiante chryso-
tile a parfois été ajouté au bitume pour le renforcer
et éviter les fissures. Cela a été interdit en 1997.
C’est pourquoi des échantillonnages de carottages
sont à présent effectués et des protections spéci-
fiques du chantier sont installées lorsqu’on détecte
cet amiante dans le bitume qui doit être raclé. À
l’époque, des entreprises françaises utilisant ce pro-
cédé effectuaient des travaux routiers en Belgique.»
Prendre la voix des travailleurs intérimaires en compte
Après le rejet de sa proposition de permettre aux inté-
rimaires de voter aux élections sociales dans l’entre-
prise utilisatrice («L’Info» n°24 du 25 décembre 2015), la
CSC a organisé des actions de protestation. Le 8 février,
veille de l’affichage, dans les entreprises, des premières
listes électorales, des militants ont manifesté devant les
quartiers généraux du MR, de l’Open VLD et de Federgon,
la fédération des entreprises de recrutement, d’intérim et
de titres-services, à Bruxelles.
La CSC avait demandé que le droit de vote soit
octroyé aux travailleurs intérimaires occupés depuis plus
de trois mois dans une entreprise utilisatrice. À l’automne
dernier, des délégations de la CSC ont rendu visite à
des parlementaires pour leur demander d’appuyer cette
proposition et de la mettre en œuvre avant les élections
sociales de mai prochain. Techniquement, il aurait été
simple d’ajouter un paragraphe à l’article 16 de la loi sur
les élections sociales. Presque tous les politiques rencon-
trés ont accepté de soutenir cette initiative. Mais le MR et
l’Open VLD ont enterré la proposition. Le projet n’a pas non
plus réjoui Federgon.
Les politiques ont également rejeté une proposition
remaniée: la décision d’accorder le droit de vote aux intéri-
maires aurait pu être prise dans les organes de concerta-
tion de l’entreprise (conseil d’entreprise ou comité pour la
prévention et la protection au travail). «Ce rejet est incom-
préhensible, estime la CSC. Il est injuste de considérer
les intérimaires comme des travailleurs de seconde zone,
incapables de se prononcer sur les conditions salariales
et de travail imposées par l’entreprise utilisatrice, surtout
quand on sait que les travailleurs occupés pendant une
période de trois mois dans le cadre d’un contrat à durée
déterminée ont, eux, le droit de vote.»
Les intérimaires ont certes le droit de voter dans leur
agence d’intérim. «Mais cela n’a aucun sens, juge la CSC.
Leurs salaire et conditions de travail dépendent des règles
en vigueur au sein de l’entreprise utilisatrice, et non dans
leur agence d’intérim.» l
Michael De Lausnay
Et entendre siffler les cailloux…
Pascal Cherain est ouvrier dans le secteur de la construc-
tion routière. Il témoigne: «En Belgique, on commence
seulement à s’inquiéter des effets du bitume. Mais nous,
sur le terrain, nous ne sommes que très peu informés.
Pour l’employeur, le bitume est un produit comme un
autre, qui ne présente aucun danger particulier. On nous
fournit tout de même des équipements de protection:
des masques et des gants.
On travaille pourtant énormément avec du bitume.
Dans notre société, ceux qui posent le bitume sont expo-
sés en moyenne pendant six heures par jour; ceux qui
font de l’excavation, trois heures.
Cela dit, ceux qui enlèvent le bitume prennent autant
de risques, comme ceux qui effectuent les raclages,
et même ceux qui cassent les tarmacs pour faire des
fouilles.
Les ouvriers qui réparent des fuites ou des câbles,
ou qui refont des égouts, sont eux aussi exposés, car ils
doivent scier le tarmac. Sans parler de ceux qui habitent
à proximité…
En été, particulièrement, notre job est très contrai-
gnant. Il faut endurer la chaleur du bitume, mais lorsqu’on
doit en plus supporter le soleil, c’est parfois très difficile
de respirer.
J’insiste aussi sur le fait que, quand on travaille sur
autoroute, le sentiment d’insécurité est fort. Le nombre
d’accidents a été faramineux l’année dernière. Et encore,
il ne s’agit que de ce qui a été déclaré. Beaucoup de
conducteurs ne respectent pas les limitations de vitesse.
À 90 km/h, un petit caillou qui passe sur le pneu, ça
correspond à une balle dans la tête pour le travailleur.
On en a déjà entendu siffler…» l M.K.
La CSC a manifesté devant les quartiers généraux du MR, de l’Open VLD et de Federgon, à Bruxelles.
Qui en profite?
Pas les amoureux!
Sur les marchés, dans les centres commerciaux, les militants de la CSC sont allés à la
rencontre des passants pour démonter les fausses promesses du gouvernement.
Les nombreuses mesures d’austérité mises en place
par le gouvernement Michel touchent durement les
jeunes, les ménages, les travailleurs, les pension-
nés, les malades, les invalides, les chômeurs. Les militants
de la CSC l’ont rappelé aux passants, aux quatre coins de
la Wallonie.
Mons-La Louvière
«Le gouvernement ne vous aime pas.» C’est avec ce slo-
gan que les militants de la CSC de Mons-la Louvière ont
approché les clients de plusieurs centres commerciaux de
la région, à Hornu et La Louvière. Saint-Valentin oblige, ils
ont distribué aux clients et au personnel des magasins des
bonbons en forme de cœur, ainsi que des tracts les invitant
à surfer sur le site internet de la CSC. Objectif: calculer ce
qu’ils auraient pu offrir à leur amoureux ou amoureuse sans
les mesures prises par le gouvernement Michel!
Le 14 février, les militants Travailleurs sans emploi
(TSE) étaient également présents sur le marché aux fleurs
de Mons. Ils ont souhaité une joyeuse Saint-Valentin aux
passants et distribué leurs tracts «Cœurs brisés» pour cas-
ser les préjugés: non, les chômeurs ne sont pas des pares-
seux, payés à ne rien faire et qui profitent de la vie! Des
recherches menées par des mutuelles ont montré que le
chômage produit de multiples maux: désocialisation, mal-
être, culpabilisation, augmentation des troubles physiques
et psychiques,…
Charleroi-Sambre et Meuse
Le 13 février, dans la galerie commerciale Ville 2, les mili-
tants de la CSC de Charleroi-Sambre et Meuse, équipés
d’ordinateurs, ont démontré, exemples à l’appui, les pertes
de pouvoir d’achat qui vont toucher de nombreux citoyens,
en raison du blocage salarial et des diverses mesures
prises pour compenser le «tax shift»: hausse de la TVA sur
l’électricité, indexation des loyers et du précompte immo-
bilier, accises sur le diesel, etc.
Quelques jours plus tôt, le 3 février, les militants caro-
los s’étaient également rassemblés sur la place de la Digue
pour un action en front commun sur la thématique des pen-
sions et fins de carrière. À travers une symbolique «mise
aux enchères de pensionnés», ils ont redit leur opposition
aux mesures prises par le gouvernement. Un calendrier
d’actions a été dressé pour les prochaines semaines.
Liège-Huy-Waremme
Pour leur part, les militants de la CSC de Liège-Huy-
Waremme se sont rendus sur la Batte le dimanche de la
Saint-Valentin. Ils sont allés à la rencontre des Liégeois
pour leur expliquer que, ce que le gouvernement leur donne
d’une main, il le reprend de l’autre: d’une part, le salaire est
un peu augmenté, mais d’autre part ils subissent un saut
d’index, des coupes sombres dans la sécurité sociale, des
restrictions sévères dans l’accès aux allocations sociales…
Les militants ont invité les passants à le vérifier en utilisant
le calculateur de la CSC. Ils leur ont également remis un
(faux) billet de 100 euros avec l’adresse du calculateur.
Namur-Dinant
La veille de la Saint-Valentin, la CSC de Namur-Dinant
est allée au marché de Namur et a offert des fleurs aux
couples et aux passants, pour leur rappeler que la politique
du gouvernement ne profite pas aux amoureux… surtout
s’ils ont la malchance d’être jeunes, d’être en recherche
d’emploi, de travailler à temps partiel, d’avoir un «flexi-job».
Mais aussi s’ils sont plus âgés et qu’ils espéraient pouvoir
profiter prochainement d’un crédit-temps ou d’une prépen-
sion… C’est ainsi que, entre 10h et midi, les militants ont
distribué plus de mille pensées.
Luxembourg
La CSC du Luxembourg a pris une part active à la cam-
pagne «Qui en profite?». Le 13 février dernier, elle était
présente au marché de Bastogne et à l’Hydrion d’Arlon
pour proposer aux passants de tester le calculateur de la
CSC et d’évaluer ainsi ce que le gouvernement leur donne
ou, dans la plupart des cas, leur reprend. De nombreux
citoyens ont pu constater ainsi que, lorsque le gouverne-
ment leur promet 100 euros en plus, il ne leur dit pas
tout et que, finalement, la perte de pouvoir d’achat peut
atteindre plusieurs centaines d’euros. l
l’info n°4 l 19 février 2016 l 5
Austérité
L’Info
Sidérurgie
En septembre 2015,
les images du corps
d’Alan Kurdi, 3 ans, ont
bouleversé l’opinion
publique. Depuis,
ce sont plus de 300
enfants qui se sont
noyés en silence. Selon
l’ONU, les mineurs représentent plus d’un tiers des
réfugiés. Lancé par le mouvement citoyen «Refugees
Welcome Espagne», un appel à manifester le samedi
27 vrier s’est diffusé à travers toute l’Europe.
Pour des voies d’accès légales et sûres pour toutes
les personnes fuyant leur pays, une marche partira
de la gare du Nord, à Bruxelles, à 14h. Plus d’infos
sur Facebook: «European March for Refugee Rights
Brussels» (#safepassage).
Marche pour les réfugiés
le 27 février à Bruxelles
Non à l’afflux massif
d’acier chinois
L’ACV-CSC-Metea mène le combat avec la CNE et la
LBC pour préserver les emplois belges et européens
du secteur de l’acier. Depuis plus d’un an, les trois cen-
trales de la CSC ont agi… sans attendre d’autres. Elles
ont écrit de très nombreux courriers à tous les ministres
concernés et à tous les parlementaires européens, et elles
les ont rencontrés. Il y a urgence. Les emplois belges et
européens sont menacés par l’afflux massif d’acier chinois
à «prix dumping» en Belgique et en Europe.
Les importations d’acier chinois en Europe ont doublé
en deux ans. Les sidérurgistes britanniques subissent déjà
les conséquences de cette concurrence déloyale: 4.400
pertes d’emploi fin 2015. Et pratiquement tous les autres
sidérurgistes européens tirent la sonnette d’alarme. Or,
cela va s’aggraver si la Chine obtient de l’Europe le sta-
tut d’économie de marché. Dans ce cas, les sidérurgistes
européens n’auront plus aucun moyen pour freiner les sur-
capacités chinoises en Europe. L’ACV-CSC-Metea, la CNE
et la LBC protestent vivement contre ce risque majeur qui
pèse sur les 25.000 emplois directs et indirects du sec-
teur en Belgique (350.000 en Europe).
Le 15 février dernier, les patrons ont manifesté à
Bruxelles avec des travailleurs du secteur. Ils ont eu raison,
même si les centrales de la CSC ne partagent pas tous
les objectifs financiers patronaux. Elles appellent donc
les confédérations européennes Eurofer (sidérurgistes) et
Industriall (syndicats) à élaborer conjointement un plan glo-
bal d’actions. Tous doivent s’unir face à la menace qui pèse
sur les emplois. l
Calculez ce que vous perdez
La CSC a mis en ligne un calculateur qui per-
met à chacun d’évaluer l’impact des mesures
prises par le gouvernement Michel, selon sa
situation. Le résultat est malheureusement très
souvent négatif.
L’Info
L’InfoL’Info
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