Éditorial
N° 40 -NOVEMBRE 2010
Économie
Perspectives
Baromètre des marchés
Marchés financiers
Économie
Perspectives
Baromètre des marchés
Marchés financiers
Perspectives
Baromètre des marchés
Marchés financiers
Le taux auquel l’Etat fédéral américain emprunte
sur le marché obligataire domestique est
largement passé sous la barre fatidique des 3%.
Celui auquel emprunte l’Etat germanique
tutoie les 2%.
Ainsi « le taux sans risque » auquel les
détenteurs de dollars peuvent se rémunérer à
long terme est près de 2.50%.
Celui auquel les détenteurs d’€uros peuvent
se rémunérer à long terme s’établit à près de
2.20%.
Les professionnels du monde de la finance
internationale attribuent cet état de fait à trois
causes principales:
1. Des liquidités abondantes entre les mains
d’investisseurs adverses au risque.
2. Une inflation basse, trop basse et peu de risque
de la voir progresser pour cause de faiblesse
structurelle des économies développées.
3. Une politique monétaire, caractérisée par un
taux à court terme quasi nul.
Plutôt que d’alimenter une controverse sur ces
trois causes qui seraient à l’origine de la faiblesse
des taux nominaux américains et allemands,
nous préférons vous soumettre la question
suivante: «Qu’est ce que le taux sans risque?»
Un concept, une idée que nous raccrochons à
celle de «débiteur le plus solide». Ainsi les Etats-
Unis et l’Allemagne sont considérés comme les
deux débiteurs qui offrent la plus forte garantie
de remboursement de leurs dettes sans faillir.
L’environnement économique, financier et
monétaire dominé par une mondialisation
peu transparente, complexe à comprendre,
ou même à «décoder», ne permet plus, nous
semble-t-il de raisonner et de hiérarchiser nos
risques et les primes associées à cette notion
vieillie de «taux sans risque».
Demain, une crise de confiance sur le dollar, un
appétit pour des placements plus risqués libellés
dans une devise concurrente ou n’importe
quelle cause possible, provoque une hausse du
taux à long terme auquel l’Etat américain peut
emprunter auprès des investisseurs.
Celui qui a souscrit à un emprunt américain
à 2.5% devra constater dans ses comptes une
moins-value qui affectera la rentabilité de
l’ensemble de ces placements.
Demain, Banque centrale et Trésor américain
s’entendent sur une politique dite de
«reflation» et plus encore, la mettent en œuvre
avec succès, les investisseurs déjà détenteurs
d’une dette à 2.5% de taux vont subir la dure loi
de l’érosion monétaire.
Qu’est ce que le taux sans risque?... Un concept,
une idée. Mais il est d’abord un outil de
technique financière. Il est impératif de ne pas
en abuser par paresse intellectuelle. Il n’y a pas
de rendement de l’épargne sans risque.
L’environnement économique continue glo-
balement de s’améliorer, lentement dans les
pays développés, avec plus de dynamisme
dans les pays émergents. Après de bonnes
publications de croissance au deuxième tri-
mestre, l’activité devrait continuer de pro-
gresser de façon plus modérée sur la fin de
l’année 2010.
Après le mouvement de baisse enregistré le
trimestre dernier, les marchés actions se sont
repris sur la période. Le CAC 40 a progressé de
près de 8%, à 3715 points et aux Etats-Unis, le
S&P 500 a enregistré une hausse de presque
11%, à 1141 points. Au Japon cependant, le
NIKKEI 225, très volatil sur la période a souffert
jusqu’en août de l’appréciation du Yen puis
s’est repris en septembre après l’intervention
des autorités sur le marché des changes. Au
final sur le trimestre, il subit une baisse de
0,1% et termine à 9369 points.
Sur le marché obligataire, le taux 10 ans
français a baissé de 39 points de base sur le
trimestre, à 2,66% tandis que le taux 10 ans
américain a quant à lui enregistré une baisse
de 42 points de base, pour terminer à 2,51%.
Les banques centrales ont conservé un discours
accommodant sur la période. La Réserve
Fédérale a décidé de maintenir constante la
taille de ses détentions de titres à leur niveau
actuel soit environ 2050 milliards de dollars et
a réaffirmé qu’elle se tenait prête à introduire
de nouvelles mesures exceptionnelles pour
empêcher, si nécessaire, une rechute de
l’économie américaine. De son côté, le
Président de la BCE Jean-Claude Trichet a
annoncé que les opérations de refinancement
illimité hebdomadaires, mensuelles et à trois
mois seront reconduites au moins jusqu’à
janvier 2011. Et enfin au Japon, la banque
centrale a vendu 2,1 trillions de Yen en
septembre contre des devises étrangères,
permettant ainsi de ralentir l’appréciation de
ce dernier, au plus haut depuis 1995. Elle a par
ailleurs instauré un nouveau prêt à six mois
aux institutions financières de 10 trillions de
Yen afin d’enrayer la déflation.
Sur le marché des changes, l’euro a repris
des couleurs face au dollar, à la suite des
déceptions qui ont pesé sur les Etats-Unis
pendant l’été: il progresse de plus de 11% face
au billet vert, et s’échange à la fin du trimestre
contre 1,36 dollar. Contre la Livre Sterling,
il s’est également apprécié, de près de 6%, et
termine à 0,87 Livre.
Du coté des matières premières, le pétrole a
progressé de près de 10% sur le trimestre, le
baril de Brent passant de 75 dollars à 82 dollars
à la fin septembre.
Après une première moitié d’année marquée
par l’exacerbation des craintes portant sur
l’état des finances publiques de certains
membres de la zone euro, la tension s’est
finalement quelque peu apaisée au troisième
trimestre. Le calme revenu en Europe, les
regards se sont alors tournés vers l’économie
américaine dont les statistiques de l’été
ont confirmé une reprise lente et modeste
de l’activité, décevant du même coup les
analystes impatients s’attendant à une reprise
plus dynamique.
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