En Bref
Dans le détail :
A – La croissance reste modeste
L’économie américaine a poursuivi sa croissance sur un
rythme modéré sur la fin d’année 2016. Le PIB enregistre
une progression trimestrielle de 0,5% au quatrième trimestre,
soit le rythme moyen affiché depuis le début d’année.
La consommation constitue une nouvelle fois le principal
moteur de la croissance. Les dépenses des ménages
s’inscrivent en hausse de 0,6% en glissement trimestriel et le
dynamisme des achats de biens durables s’est poursuivi sur
la fin d’année avec une progression de 2,6% (véhicules,
biens d’équipements…).
Cette première estimation du PIB du quatrième trimestre
confirme par ailleurs une certaine amélioration de la
situation des entreprises, entrevue dans les données
industrielles et les indicateurs de confiance. Les dépenses
d’investissement non résidentiel affichent une croissance
trimestrielle de 0,6%, ce qui constitue la plus forte
progression depuis le T3 2015 (voir graphique ci contre). Il
s’agit également de la 1ère hausse de l’investisssement en
biens d’équipements des entreprises (+0,8%) depuis cette
même date. Concernant les infrastructures, les dépenses ont
reculé de 0,8% en séquentiel, contrecoup du rebond marqué
enregistré au troisième trimestre. On notera tout de même
que la chute des dépenses d’infrastructures dans le secteur
minier (pétrole et gaz) s’est enfin interrompue sur la fin
d’année 2016, après 7 trimestres de contraction consécutifs.
Le retournement des investissements est bien sûr à mettre au
crédit d’un environnement de prix du pétrole plus favorable
pour le secteur.
B –Détérioration des comptes extérieurs
Le solde commercial a particulièrement pesé sur la
performance de l’économie américaine sur la fin d’année. Le
déficit de la balance des biens et services est passé de 522
Mds$ à 600 Mds$, soit le niveau le plus important depuis la
crise de 2008. Cette dégradation est liée à une baisse des
exportations de 1,1% sur le trimestre, faisant suite à la
performance exceptionnelle enregistrée durant l’été en
termes de produits agricoles (les exportations de soja avaient
bondi en raison de mauvaises récoltes en Amérique du Sud).
La croissance trimestrielle du PIB américain s’est limitée à 0,5% au quatrième trimestre 2016, après 0,9% le
trimestre précédent. Ce léger fléchissement est à mettre sur le compte de la dégradation du déficit commercial
qui atteint un nouveau point haut depuis 2008.
La consommation reste le principal moteur de la croissance américaine avec une progression trimestrielle de
0,6%. L’investissement non résidentiel, en difficulté ces derniers trimestres, affiche néanmoins un rebond de
0,6%, soit la plus forte progression depuis le T3 2015.
En rythme annuel, la croissance américaine se redresse à 1,9% au quatrième trimestre, ce qui porte la
croissance du PIB en 2016 à 1,6% après 2,6% en 2015.
Etats-Unis : Le déficit commercial pèse sur la croissance au T4 2016.
1,9
-10
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
-10
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
T106 T108 T110 T112 T114 T116
Etats-Unis : Contribution à la croissance annuelle
(Volume, CVS)
Importations
Consommation
Exportations
Stocks
Investissement
Résidentiel
Investissement
non Résidentiel
Dépenses
Publiques
Sources : BEA, Covéa Finance
0,6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
T415 T116 T216 T316 T416
Etats-Unis : Investissement non résidentiel
(GT%, volume)
Total non résidentiel
Equipements (48%*)
Infrastructures (21%)
Propriété
intellectuelle** (31%)
Source: BEA, Covéa Finance. * Poids en % du total du non résidentiel en 2013
** Logiciels, Recherche et Développement, oeuvres artistiques
0,5
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
T112 T113 T114 T115 T116
Etats-Unis : Contribution à la croissance trimestrielle
(Volume, AVS)
Importations
Exportations
Stocks
Investissement non
Résidentiel
Investissement
Résidentiel
Dépenses Publiques
Consommation
Sources : BEA, Covéa Finance
L’autre vecteur de détérioration du solde commercial
concerne la vigueur affichée par les importations. Celles-ci
progressent de 2%, et affichent ainsi la meilleure
performance trimestrielle depuis 2014. Ce dynamisme
s’explique par la consommation robuste des ménages et un
niveau élevé du dollar qui rend les importations très
abordables pour l’acheteur américain. A l’opposé le niveau
actuel de la devise américaine est un frein à la compétitivité
prix des entreprises américaines à l’export.
La progression des importations sur le trimestre a
notamment contribué à une reconstitution des stocks des
entreprises : le restockage a atteint 49 Mds$, après 7 Mds$ le
trimestre précédent, ce qui fait de la composante variation
des stocks la deuxième contribution à la croissance sur le
trimestre après la consommation.
Sébastien Berthelot, le 27 janvier 2017
-600
0
400
800
1200
1600
2000
2400
2800
3200
-1000
-750
-500
-250
0
250
500
750
1000
T100 T102 T104 T106 T108 T110 T112 T114 T116
Etats-Unis : Balance des biens et services (Mds$, AVS)
Balance des biens et services (G) Exportations (D) Importations (D)
Source : Covea Finance, BEA
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