La dernière journée mondiale de lutte contre le Sida (le 1er

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La dernière journée mondiale de lutte contre le Sida (le 1er décembre 2012), la
double exposition Keith Haring (1958-1990) actuellement présentée à Paris
rappellent le tribut que l’art et la culture ont dû payer. Tous les indicateurs
démontrent que la lutte contre l’infection et les campagnes de prévention doivent
reprendre. Les trithérapies ne relèguent pas le Sida dans le rang des maladies chroniques, certes elles ont considérablement amélioré ou sauvé la vie des personnes
infectées mais la maladie reste largement discriminante, injuste et mortelle.
Le propos de l’exposition est de croiser la mobilisation qui sous-tend le festival
Libres Regards avec d’autres mobilisations. Le présent accrochage est pensé selon
la double interaction de la sociologie et de l’art. Trois mots-clés ont servi
d’accroche, qui, proclamés librement, ne sont pas des placébos. Ils disent combien
les tags, les graffiti, les affiches, les fanzines ont joué un rôle de mise en garde
contre la pandémie.
Le premier mot-clé est : collectif
Parce que la maladie a touché collectivement et parce que le groupe General Idea
est un collectif qui, de l’art conceptuel, a créé des objets et a révélé, avec une
froideur toute médicale, des situations, l’environnement vidéo transforme le tu en
nous. L’univers de General Idea croise celui de yann beauvais qui cite à sa façon
les artistes de Toronto notamment dans Tu, sempre. Il reprend en vidéo le principe
du wall drawing (mur dessiné) et le all over du papier peint prisés par General
Idea. La contamination est là, dans la plastique, trop soignée et malsaine du virus
qui ressemble à s’y méprendre à des visions cinétiques à la mode dans les années
1970. Les premières images circulant sur le virus ont semé la consternation, sa
plasticité contredisait son caractère malsain.
Le deuxième mot-clé est : mémoire
Le dispositif vidéo, les mots fuyants, la musique et les textes font clairement
référence à la mémoire. La pénombre prépare, suscite, cherche l’acte mémoriel
pour compenser « la déperdition temporelle et la dissémination formelle », mots
qui résonnent telle une contamination, qui file, à l’instar du nom de la revue File
fondée par General Idea. Autrement dit, cette proposition veut suivre à la trace la
mémoire, ne pas rompre le fil des mobilisations et encore moins celui des liens
entre les artistes. Cela part du témoignage de Mike Hoolboom qui choisit pour
parler de l’œuvre de yann beauvais de relater le début de l’épidémie à Toronto. La
ville, qg de General Idea, centre dont le superego qui exigeait d’interminables sacrifices, sombre à l’annonce du fléau.
Le troisième mot-clé est : nous
Ce nous qui répond à la deuxième personne du singulier de yann beauvais qui
nous tutoie. Cela est un peu compliqué, la maladie fonctionne comme un réseau
social et aux artistes de nous mettre en garde contre les amis imaginaires et les
dangers réels, avec au beau milieu reluisant comme un produit marketing au
discours préfabriqué, la peur toujours.
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