Les paires aspectuelles des verbes russes et leurs équivalents en

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Les paires aspectuelles des verbes russes
et leurs équivalents en italien et en français
Elisaveta Khatchatourian
(Université Lomonossov, Moscou)
1. Introduction
La catégorie de l’aspect verbale dans les langues slaves continue à susciter l’intérêt des
chercheurs. Les problèmes qui concernent ce phénomène peuvent être divisés en deux groupes :
problèmes théoriques centrés sur la possibilité de décrire l’invariant sémantique de l’aspect et, donc,
la sémantique des verbes, et problèmes pratiques qui spécifient les propriétés d’emploi des deux
aspects permettant d’ établir les principes de traduction et de trouver les équivalents dans les
langues sans aspects.
Dans cet article notre objectif sera de présenter la catégorie de l’aspect, pour laquelle il
existe deux niveaux de la description: les règles formelles proposées par des grammaires, d’un coté,
et les analyses des contextes d’emploi, de l’autre. Les règles des grammaires sont surtout adressées
aux étrangers, tandis que les analyses théoriques basées sur la description des contextes d’emploi
essayent de décrire les propriétés sémantiques et de formuler l’invariant. Les caractéristiques
données par les deux descriptions souvent ne correspondent pas.
Dans le cadre de la problématique de l’exception nous allons essayer de répondre aux
questions suivantes : quels sont les composants sémantiques apportés par la forme aspectuelle dans
la sémantique des verbes russes ? quels sont les moyens pour exprimer ce sens supplémentaire dans
les langues sans aspects ?
2.Définition de l’aspect. Catégorie grammaticale
L’aspect est une catégorie qui définit la manière d’ accomplir l’action ou la façon de décrire
un événement. Chaque verbe se caractérise par tel ou tel aspect, ce que nous permet de considérer
l’aspect comme catégorie grammaticale.
Les deux aspects se diffèrent selon les critères suivants : propriétés combinatoires,
divergences formelles et morphologique (p.ex. les verbes du perfectif n’ont pas de forme du
présent ; les verbes de l’imperfectif forment le futur avec l’aide du verbe byt’ (être) au futur « budu
igrat’»), substitution, divergences sémantiques.
Pour les parlants natifs le choix et l’emploi de l’aspect ne posent pas de problèmes, d’autant
que on utilise le moyen universel - la substitution - afin de définir l’aspect: à tous les verbes du
perfectif on pose la question _to sdelat’ « quoi faire » (avec le verbe faire au perfectif) et à ceux de
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l’imperfectif – la question _to delat’ (avec le verbe faire à l’imperfectif). Par contre, les erreurs de
l’aspect chez les étrangers sont très courants. Donc, les règles qui existent sont adressées en premier
lieu aux étrangers et sont basées surtout sur les critères combinatoires qui permettent de choisir
correctement et souvent « automatiquement » l’aspect du verbe.
Exemples. a) Avec les mots qui indiquent la durée ou la répétition on emploie l’imperfectif :
ja ka_doe utro otkryvaju okno, on vsegda govorit pravdu, on dolgo _ital pis’mo (j’ouvre la fenêtre
chaque matin, il dit toujours la vérité, il a lu la lettre pendant longtemps).
b) Le perfectif est employé avec les constructions qui indiquent la nécessité et la possibilité
de l’accomplissement de l’action. Au contraire, les constructions indiquant que l’action n’est pas
nécessaire, que son accomplissement est indésirable ou même interdit, exigent l’imperfectif : nu_no
pro_itat’ – ne nu_no _itat’ (il faut lire – il ne faut pas lire), sleduet napisat’– ne sleduet pisat’ (il
faut écrire- il ne faut pas écrire) etc.
Les verbes des différents aspects sont considérées des lexèmes différents et non les formes
du même lexème. Donc, chaque verbe a sa sémantique qui contient aussi le composant du sens
aspectuel. L’objectif des chercheurs est de définir ce composant du sens et de trouver son
correspondant dans une langue sans aspects.
En générale, la divergence sémantique entre les deux aspects est décrite au niveau de la
présentation de l’action : l’imperfectif représente l’action comme procès, tandis que pour le
perfectif c’est le changement d’état, ou le résultat, qui compte.
Exemples. Afin d’illustrer la différente sémantique nous allons placer le syntagme verbal
dans le contexte plus vaste. a) on - _itat’ (temps passé) knigu (il – lire le livre) : on _ital (imperf.)
knigu, kogda ja vo_el (il lisait quand je suis entré) – le procès; ja pro_ital (perf.) knigu i mogu tebe
vernut’ (j’ai fini le livre et je peux te le rendre) – c’est le résultat qui est important.
b) on – otkryvat’ okno (il – ouvrir la fenêtre): On otkryval (impef.) okno. V komnate sve_ij
vozdux. (Il a ouvert la fenêtre. L’air est frais dans la chambre.) – l’action a eu lieu, donc il ne faut
pas l’accomplir ; on otkryl (perf.) okno i provetril (il a ouvert la fenêtre pour aérer) – l’attention est
centrée sur le résultat. On peut remarquer que même pour cet exemple l’explication proposée par
des grammaires n’ est pas très claire.
L’opposition générale procès – résultat aide à expliquer quelques restrictions combinatoires.
Par exemple, le perfectif est employé avec les lexèmes qui décrivent le plein accomplissement de
l’action (comme le verbe udavat’sja - réussir) emu udalos’ otkryt’ okno (il a réussi à ouvrir la
fenêtre), soit l’absence du résultat (p.ex. avec le verbe zabyt’ - oublier) on zabyl otkryt’ okno (il a
oublié d’ouvrir la fenêtre) ou l’impossibilité d’accomplir l’action on ne mo_et otkryt’ okno (il
n’arrive pas à ouvrir la fenêtre). L’imperfectif, présentant l’action comme procès, est nécessaire
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avec les mots qui indiquent les différentes phases de l’action (début, continuation, fin) : on na_al
_itat’ knigu (il a commencé à lire le livre), on zakon_il perevodit’ tekst (il a fini de traduire le
texte).
Ces critères d’emploi peuvent être appelés des règles formelles. Elles n’ont pas
d’exceptions, mais sont appliquées « automatiquement », indépendamment du locuteur et du
contexte d’emploi.
3. Contextes de concurrence. Catégorie sémantique
Cependant, il existe des contextes où afin d’expliquer le choix de l’aspect on a besoin de
l’analyse plus détaillée. Nous allons présenter quatre types de contextes, appelés « de
concurrence », dans lesquels les deux aspects peuvent être employés pour exprimer le sens
semblable mais non identique. Ce que nous portera à l’analyse sémantique plus profonde qui
débouchera sur la définition des composants du sens nécessaires pour décrire la sémantique des
verbes russes.
3.1 L’emploi au passé
Le cas le plus typique de la concurrence des aspects peut être illustré par l’exemple suivant :
Ja _ital (perf.) / pro_ital (imperf.) knigu i mogu pereskazat’ (j’ai lu le livre et je peux le résumer) où
l’explication de l’emploi, d’un coté, est basée sur l’opposition générale, car le perfectif est centré
sur le résultat de l’action, tandis que l’imperfectif annonce tout simplement que l’action a eu lieu.
De l’autre coté, cette opposition met en jeu les figures des interlocuteurs : le perfectif présuppose
que le locuteur avait l’intention d’accomplir l’action ou que c’était prévue d’après la situation de
communication (p.ex. ja ne skazal pravdu, ja ne napisal pis’mo, ja ne perevel tekst (je n’ai pas dit
la vérité, je n’ai pas écris la lettre, je n’ai pas traduit le texte)), tandis que si on substitue le
perfectif par l’imperfectif ce sens supplémentaire disparaît.
3.2 La répétition
Selon la règle générale l’imperfectif indique l’action qui se répète et donc s’emploi avec les
constructions comme ka_dyj den’, _asto, inogda (chaque jour, souvent, parfois). Pourtant, comme
l’a remarqué J.Veyrenc, avec les expressions du type dva raza (deux fois) le perfectif est possible
pour certains verbes. Par exemple, on mnogo raz propustil (perf.) / propuskal zanjatija, d’un coté,
et on _acto propuskal (imperf.) / *propustil zanjatija, de l’autre. La possibilité d’employer les deux
aspects est expliquée par deux différentes modalités de la répétition : la répétition de réitération
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pour les verbes au perfectif, ce que relève de leurs caractère d’une action accomplie, ou limitée ; et
la répétition d’habitude, ou illimitée, pour les verbes à l’imperfectif (Veyrenc, p.133).
3.3 La négation
Dans la recherche consacrée au verbe russe, J.Veyrenc distingue deux types de constructions
négatives selon le mode du verbe : le mode du verbe qui relève de l’éventuel et le mode du verbe
qui relève de la forme de la volition. Dans le premier cas les significations s’opposent suivant le
rapport : impossibilité (perf.) / interdiction (imperf.) : dver’ ne otperet’ – dver’ ne otpirat’ (la porte
– non ouvrir). Le second cas relève du rapport : appréhension ou mise en garde / défense : ne
poterjaj den’gi – ne terjaj den’gi (non perdre- les clés).
Ainsi, par exemple, en comparant deux phrases smotri, ne ska_i slu_ajno komu-nibud’ ob
etom (attention, ne le dit pas par hasard à quelqu’un) et nikomu ne govori ob etom (ne le dit à
personne) on découvre dans l’exemple avec skazat’ (perf.) l’orientation du message vers
l’évènement possible (mise en relief par slu_ajno (par hasard) et komu-nibud’ (à quelqu’un)). Par
contre, l’exemple avec govorit’ (imperf.) a le caractère de négation absolue souligné par nikomu (à
personne) (Veyrenc, p.136).
3.4 L’emploi à l’impératif
E.V. Padu_eva dégage trois composants du sens dans la forme impérative des verbes à
l’imperfectif : attention sur la phase initiale, immédiatement, comme c’était décidé avant ou comme
suit de l’état de choses général. Ces composants permettent d’expliquer l’emploi de l’aspect dans
les exemples suivants : Govorite (imperf.). Ja vas slu_aju. (Dites –moi. Je vous écoute) d’après la
situation de la communication il est évident que l’interlocuteur doit accomplir l’action) – ska_ite
(perf.), _to proizo_lo (Dites-moi, qu’est-ce que s’est passé).
Un autre critère de distinction a été proposé par R.Benacchio qui définit la différence entre
l’emploi du perfectif et de l’imperfectif à l’impératif en se basant sur deux type de
politesse (distingués par Brown P., Levinson S.C.): la politesse négative qui appartient à la
distanciation formelle (les différents niveaux sociaux) et la politesse positive, ou la politesse sincère
et humaine. Le perfectif est utilisé dans les situations où la distance formelle entre les personnes est
conservée (Vojdite ! entrez ! – dans la situation quand quelqu’un frappe à la porte), l’imperfectif
s’emploie dans les situations plutôt non-formelles (Vxodite ! – dans la même situation, mais suit par
exemple de : ne smu__ajtes’ - n’hésitez pas).
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En résumé, les explications d’emploi dans les cas de concurrence placent l’aspect dans un
autre système de coordonnés: ce n’est plus seulement le plan de l’action qui est pris en compte mais
aussi le plan de référence et la position des interlocuteurs. Ainsi, afin de dégager les différences
dans les contextes de répétition et de négation on a analysé le plan de référence de l’aspect :
l’imperfectif a comme référence le plan du procès, tandis que pour le perfectif le plan de référence
c’est le plan de la réalité dans laquelle ce procès est engagé (Veyrenc, 198 ).
Dans la description des emplois au passé et à l’impératif ont été introduites les figures des
interlocuteurs. Ce ne sont pas des interlocuteurs réels du discours, mais des participants du discours
qui existent à priori dans chaque énoncé : So – en tant que auteur de l’énoncé p, S1 – en tant que
son destinataire qui a le droit de valider p (Culioli & Paillard, 1983). Ainsi, l’imperfectif unit deux
valeurs possibles (p et non-p : à la phrase On _ital (il a lu) on peut ajouter i pro_ital (et a fini) // no
ne do_ital (mais n’a pas fini)) en renvoyant à la position de S1 qui est le porteur d’une autre valeur.
Le perfectif ne prend en compte qu’une seule valeur (on pro_ital), donc est placé du coté de So.
En conclusion, la catégorie de l’aspect donne la vision de l’action tridimensionnelle :
d’abord, ce sont les propriétés de l’action elle-même, ensuite le rapport entre l’action et la réalité
(l’engagement de l’action dans la réalité), et enfin c’est l’attitude (le rapport) des interlocuteurs
potentiels vers l’action engagée dans la réalité.
4. Problèmes de traduction
Les grammaires proposent des différents moyens pour traduire les verbes russes en transmettant
leurs propriétés sémantiques apportées par la catégorie de l’aspect.
4.1 Moyens morphologiques
On est enclin à utiliser l’imparfait pour traduire l’imperfectif et le passé composé ou le passé
simple pour le perfectif. Par exemple : dans les phrases (a) ja vo_el i uvidel ego, on _ital ( je suis
entré et je l’ai vu : il lisait son livre), (b) ja _ital, kogda ty pozvonil (je lisais quand tu as
téléphoné) - l’imperfectif est utilisé pour la description et le perfectif sert à exprimer l’action
momentanée; dans (c) ka_dyj den’ on _ital vslux (chaque jour il lisait à haute voix) l’imperfectif
permet de décrire l’action qui se répète.
Cependant, la plupart des fautes faites par des russes dans l’emploi de l’imparfait et du passé
composé est provoqué par cette tendance d’établir la correspondance directe.
Exemples. Voilà quelques divergences. a) La présence de l’indication du temps dans la
phrase exige l’imperfectif en russe et le passé composé en langues romanes. On dva goda _il v
Rime. - Il a vécu pendant deux années à Rome.
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b) Les constructions de répétition avec les adverbes nikogda , vsegda (jamais, toujours) etc.
n’obligent qu’à l’imperfectif en russe. Cependant, les adverbes équivalents dans les langues
romanes peuvent réclamer soit l’imparfait que le passé composé selon le sens : si l’action a été
accompli soit dans le passé que dans le présent on emploie le passé composé (l’ ho sempre fatto, je
l’ai toujours fait), si l’action s’est répétée plusieurs fois au passé mais maintenant n’est plus
accompli le verbe est utilisé dans la forme de l’imparfait (in estate lo facevo sempre, en été je le
faisais toujours).
4.2 Moyens lexicaux
Certains verbes de la sémantique générale peuvent être utilisés pour attirer l’attention au fait
de l’accomplissement ou du non-accomplissement de l’action. Par exemple, ja sdal examen – j’ai
réussi mon examen, ja pro_ital knigu, ja cdelal perevod - quand l’accomplissement de l’action est
vraiment important on peut utiliser le verbe finir : j’ai fini le livre, j’ai fini la traduction)
Il existe des verbes ou des constructions verbales qui permettent de souligner la durée (it.
stare + gerunde, être en train de + inf.) ou la phase initiale/finale (fr. commencer à + inf., it. stare
per + inf., mettersi a + inf.) soit la répétitivité (fr. continuer à + inf., it. tornare a + inf.) de l’action.
5. Description de la paire aspectuelle skazat’ – govorit’
Ainsi, la sémantique des verbes russes est constituée de trois composants, tandis que pour
les verbes des langues sans aspects la présence de trois plans de description n’est pas obligatoire.
Analysons la paire aspectuelle skazat’ – govorit’, dont les équivalents français sont les verbes dire –
parler. D’après les dictionnaires skazat’ – govorit’, ainsi que dire – parler, signifient
« communiquer par la parole, s’exprimer, révéler ce qu’on tenait caché ». Au premier égard, il
semble que dire, ainsi que skazat’ décrit le résultat, tandis que govorit’ et parler relèvent du procès.
Néanmoins, dans plusieurs contextes les deux verbes russes skazat’ et govorit’ sont traduits
par dire. Par exemple, à l’imperfectif: _to on govorit ? = qu’est ce qu’il dit?; Ja _e govoril, _to eto
opasno = j’ai bien dit que c’était dangereux ; ja emu govorila, no on zabyl = je le lui ai dit, mais il
a oublié ; govorite – dites-moi ; au perfectif : on skazal, _to goloden = il a dit qu’il avait faim ;
ska_ite, _to slu_ilos’ = dites moi qu’est ce que s’est passé. Cela prouve que le rapport entre les
membres de chaque paire n’est pas du même ordre.
L’analyse des contextes d’emploi de skazat’- govorit’, d’un coté, et la description générale
de la catégorie de l’aspect, de l’autre, nous permettent de formuler la définition du chaque verbe.
Les deux, indépendamment de l’aspect mettent en jeu les composants du sens suivants : prononcer p
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pour décrire ou définir l’état de choses Z, en tenant compte des interlocuteurs So et S1. Or, chaque
verbe établit les rapports différents entre les trois composants : p – Z – So / S1.
Skazat’ p signifie :
-
p est choisi par So pour décrire l’état de choses Z,
-
p est une seule description de Z qui est en jeu,
-
le but du So est de faire connaître p à S1, p-Z doit devenir la connaissance de S1,
-
la communication se déroule dans une seule direction : de So vers S1.
Govorit’ p signifie :
-
p est choisi par So pour décrire l’état de choses Z,
-
le but de So consiste à exprimer / décrire le monde à travers p
-
S1 est le porteur d’un autre point de vue sur Z, donc S1 a le rôle d’un autre créateur
potentiel d’une autre théorie p’ sur Z
-
p-Z est placé sur le « terrain de jeu » ensemble avec p’, la discussion aura lieu autour de
p et p’ – deux théories sur Z qui ont les droits égaux pour accepter ou rejeter.
Commentaires.
-
la première partie est identique pour tous les verbes dicendi,
-
pour illustrer le rôle de S1 on peut comparer des exemples suivants : ja skazal emu _to p
(je lui ai dit que p) – on peut continuer – i on obidelsja (et il a été vexé) // i on vse ponjal
(et il a tout compris), tandis que pour govorit’ la suite sera différente : ja govoril emu _to
p, no on ne xotel menja ponjat’ (je lui ai dit que p mais il ne voulait pas me
comprendre). Dans le cas avec skazat’, p devient la connaissance de S1, dans l’exemple
avec govorit’, p ne reste que la connaissance de So, sans devenir la théorie de S1 sur Z.
-
Ainsi, pour skazat’ il est important la présence de S1 qui est tributaire de So, d’un coté,
mais, de l’autre coté, c’est So qui s’adapte à S1, car p-Z doit être accessible à S1. Par
contre, pour govorit’ il est important la possibilité de décrire le monde, So formate le
monde à travers la description p selon ses propres paramètres (critères). On peut dire :
govorit’ v pustotu, so stenkoj (parler dans le vide, avec le mur), - c.à.d exprimer son
point de vue sans attendre la réaction ; mais skazat’ detjam (komu) (dire aux enfants (à
qn)) – on présuppose que l’interlocuteur va agir en validant ou non-validant p.
Le verbe dire est utilisé afin de traduire soit govorit’ que skazat’. Donc, dans sa sémantique
nous retrouvons les composants du sens des deux verbes russes ou plutôt les composants qui
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distinguent les verbes russes sont neutralisés dans le verbe français. Pour le moment nous pouvons
affirmer que dire p signifie:
-
p est choisi par So pour décrire l’état de choses Z,
-
So décrit le monde à travers p
Il semble que le rapport entre les composants p – Z – So / S1 est précisé d’une manière
supplémentaire par le contexte : si la valence du COI est remplie (dire à qn) c. à .d. que c’est la
présence de S1 qui est importante, dire qch (c’est ce que j’ai dit) – c’est la théorie p sur Z qui est au
milieu de la discussion.
La recherche comparative est encore en cours, donc les définitions précises pour les verbes
français (dire-parler) et italiens (dire-parlare) seront proposées au mois de juin.
Bibliographie.
1. Benacchio R., Aspetto verbale e cortesia linguistica nell’imperativo russo, dans Studi
Rumeni e Romanzi. Padova, Unipress, 1995
2. Brown P., Levinson S.C. Politeness. Some universals in language usage. Cambridge, 1987
3. Culioli A., Pour une linguistique de l’énonciation. Opérations et représentations. T.1.
Ophrys, 1990.
4. Culioli A., Paillard D., A propos de l’alternance imperfectif/perfectif dans les énoncés
impératifs. Revue des Etudes Slaves, LIX, 1987, pp. 527-534.
5. Forsyth J.A., A grammar of aspect. Usage and meaning in Russian verb. Cambridge, 1970.
6. Gak V.G. Teoreti_eskaja grammatika frantsuskogo jazyka. Moskva, 2000.
7. Grammatika ’80. Moskva, 1980.
8. Padu_eva E.V., Semantica vremeni i vida v russkom jazyke. (La sémantique du temps et de
l’aspect en russe). Moskva, 1996
9. Veyrenc J., Aspect et synonymie syntaxique, dans Etudes sur le verbe russe.
10. Zaliznjak Anna A., _melev A., Vvedenie v russkuju aspektologiju. Studia Philologica, 2000.
11. Zolotova G.A., Onipenko N.K., Sidorova M.Ju. Kommunikativnaja grammatika russkogo
jazyka. Moskva, 1998.
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