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Il est assez clair qu’en parlant ainsi, Jésus parle de lui-même,
mais à la troisième personne.
Cette répartition en sept lieux s’est imposée, lorsque j’ai fait une
lecture suivie de l’évangile. Elle n’a pas été dictée par la volonté
secrète d’atteindre le chiffre 7, chiffre symbolique de la
perfection. S’il y parle du fils de l’humain, c’est bien qu’il passe,
Jésus, par des étapes que tout homme doit accomplir, puisque
tous nous sommes fils de l’humain (voir exergue ci-dessus). Qu’il
y ait sept lieux, sept étapes, ni plus, ni moins, n’est peut-être pas
le fait du hasard.
Or nous savons tous que le monde, selon le livre de la Genèse, a
été créé en sept jours. Pourquoi ne pas oser lire ces sept étapes
de la création comme une métaphore de toute évolution
humaine, partant du chemin que fait Jésus de la découverte de
lui-même ?
Cette audace m’a été comme dictée par l’aperçu soudain de
cette équivalence, puis, réflexion faite, par cette idée que
l’humain est un microcosme réunissant en lui toutes les étapes
de la création du monde, des éléments inertes jusqu’aux formes
les plus élevées de la vie animale, en passant par le minéral, et le
végétal. Ce qui vaut donc pour le macrocosme vaut donc pour
lui. Mais aussi elle a été confortée, cette audace, par le fait qu’au
quatrième jour, Dieu fait les grands luminaires, soleil et lune,
pour séparer le jour et la nuit, pour servir de signes pour les
fêtes, les jours et les années, pour illuminer la terre et que donc
ce jour-là, il institue les jours et les nuits à proprement parler. Les
sept jours de la création, donc, n’appartiennent pas au temps de
l’histoire, temps construit sur l’alternance des jours et des nuits,
ce temps comme on le comprend habituellement.
Les sept jours de la création doivent être entendus comme sept
“mises au jour”. Ils représentent davantage des strates, des
couches géologiques de ce qui constitue la profondeur de
l’humain. Et plus on va vers le fond, et plus apparaît le sens de ce
qui est en surface. La Révision de vie tend à mettre au jour ces
profondeurs-là, progressivement.
C’est ainsi que nous avons parcouru l’évangile de Marc.
Georges.