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Nous proposons de passer en revue les quatre zones dans l’ordre suivant, 3, 2, 4 et
enfin, 1. Nous commençons par les zones, 3 et 2, qui contiennent les fragments et extensions
usuels de la logique binaire classique. La logique est la branche des mathématiques qui a
pour ambition de codifier les raisonnements valides et il semble naturel de commencer par
elle. On pourrait penser qu'une telle entreprise est de tout repos dans la mesure où il
semblerait qu'une bonne dose de bons sens devrait permettre de régler cette question. Il n'en
n'est rien et les traités de logique sont épais et complexes sans qu'il y ait apparemment moyen
de faire autrement. Tout au plus pourrait-on espérer que les logiciens fassent davantage
d'efforts dans l'uniformisation de leur vocabulaire et dans la clarté de leur présentation.
Nous poursuivrons par l’étude de la zone, 4, qui comprend les variantes élémentaires
des mathématiques usuelles, algèbres et géométries, telles qu’elles sont plus ou moins
enseignées à l'école secondaire. Nous verrons cependant que des variantes non élémentaires
existent et que leur position dans le diagramme, C-D, dépend largement du cadre dans le quel
on développe ces disciplines.
Enfin, nous terminerons par les systèmes les plus puissants qui occupent la zone, 1.
Nous dirons quelques mots de la toute puissante théorie des ensembles puis nous montrerons
que, contrairement à toute attente, l’arithmétique révèle un pouvoir d’expression aussi
puissant.
Un système situé en zone 3 : La logique des propositions.
La logique propositionnelle est le fragment minimal de la logique classique. Fondée
par le logicien allemand Frege, elle définit les lois formelles du raisonnement valide sur les
énoncés, dits clos, qui ne dépendent d’aucun paramètre et pour les quels il fait sens de parler
de vérité ou de fausseté. "7 est un entier premier" ou "3 est un entier pair" sont deux
propositions acceptables en logique propositionnelle. Cette logique ne permet pas, loin de là,
d'exprimer toutes les propositions mathématiques que l'on a généralement en vue. Par
exemple, la proposition, "n est un entier premier", n'y est pas exprimable car elle contient une
variable libre, n, dont on ne sait rien. Malgré son caractère rudimentaire, la logique
propositionnelle constitue un point de départ commode pour apprendre à maîtriser les
concepts de base relatifs aux systèmes formels. Elle est construite sur base des éléments
suivants.
Alphabet de base :
p, q, r, …, un ensemble de, n, propositions simples, encore dites atomiques, pour lequel il fait
sens de parler de vérité, deux symboles, V et F respectivement pour la tautologie et la
contradiction, un symbole, ⎤, pour la négation, quelques connecteurs bien choisis parmi une
liste détaillée ci-après qui en comprend dix et enfin un jeu de parenthèses pour éliminer les
ambiguïtés dans les notations.
Grammaire (régulière) de formation :
S→{V, F, p, q, r, …}; S→⎤S; S→SOS , Ο→{∧, ∨, ⇒, ⇔}.
(Un jeu d’accolades signifie qu’un seul symbole doit y être prélevé à la fois).
Voici une proposition bien formée : )r)qp(()r)qp(( ⇒⇒∨∧∨¬ .