Thèse Cécile ROBERT

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UNIVERSITE DU DROIT ET DE LA SANTE-LILLE 2
FACULTE DE MEDECINE HENRI WAREMBOURG
Année : 2012
THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT
DE DOCTEUR EN MEDECINE
Evaluation des connaissances des lycéennes au sujet de la vaccination
anti-papillomavirus.
Etude dans deux lycées de la ville d’Arras
Présentée et soutenue publiquement le 17 octobre 2012
Par Cécile ROBERT
Jury
Président :
Monsieur le Professeur Jean-Louis SALOMEZ
Assesseurs :
Monsieur le Professeur Raymond GLANTENET
Monsieur le Professeur Pierre COLLINET
Directeur de thèse :
Monsieur le Docteur Marc BAYEN
1
REMERCIEMENTS
A mon président de thèse,
Monsieur le Professeur Jean-Louis SALOMEZ
Professeur des Universités, Praticien Hospitalier
Epidémiologie, Economie de la Santé et Prévention
Chef du Service d’Epidémiologie Régional – Pôle de Santé Publique – Parc Eurasanté –
CHRU Lille
Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de présider le jury de cette thèse, veuillez trouver ici
l’expression de mon profond respect.
A mon directeur de thèse,
Monsieur le Docteur Marc BAYEN
Docteur en Médecine Générale à Guesnain
Maître de stage des Universités à la faculté de Médecine de Lille
Merci pour votre soutien, vos précieux conseils et votre disponibilité remarquable tout au long
de ce travail.
2
Aux membres de mon jury,
Monsieur le Professeur Raymond GLANTENET
Professeur des Universités en Médecine Générale
Directeur du département de Médecine Générale, Faculté de Médecine
Coordonnateur inter-régional du DES de Médecine Générale
Vous avez contribué à ma rencontre avec mon directeur de thèse, vous m’avez dispensé votre
enseignement, vous me faites l’honneur de juger ce travail, veuillez trouver ici l’expression de
ma reconnaissance.
Monsieur le Professeur Pierre COLLINET
Professeur des Universités, Praticien Hospitalier
Chirurgie Gynécologique
Service de Cancérologie Gynécologique et Mammaire
Hôpital Jeanne de Flandre - CHRU Lille
Vous me faites l’honneur de juger ce travail et je vous en remercie, soyez assuré de mon
profond respect.
3
Aux différentes personnes qui m’ont aidée à réaliser cette thèse,
Les médecins de la plate-forme d’Aide Méthodologique du Service d’Information et des
Archives médicales à la Clinique de Santé Publique du CHRU de Lille :
Dr Emmanuel Chazard, Maître de Conférences des Universités, Praticien Hospitalier
Dr Grégoire Ficheur, Assistant Hospitalo-Universitaire
Melle Fleur Maury, Interne de Santé Publique
Mr Guillaume Clément, Interne de Santé Publique
Le Dr Michel Cunin, qui a participé à ma rencontre avec mon directeur de thèse.
Le Dr Annick Caron, médecin scolaire Responsable Départemental, pour son aide pour
l’obtention de l’autorisation de distribuer les questionnaires dans les lycées.
Mme Christine Dupont, CPE au lycée Savary à Arras, pour son aide dans l’organisation de la
distribution des questionnaires.
Mme Marielle Hector, secrétaire générale au lycée Gambetta à Arras, pour son aide dans
l’organisation de la distribution des questionnaires.
Les jeunes filles ayant répondu au questionnaire, sans qui ce travail n’aurait pas été possible.
4
Je dédie ce travail :
A Grégoire, tu as été présent à mes côtés toutes ces années, tu m’as soutenue, tu m’as
encouragée dans les moments difficiles, tu as su égayer mon quotidien, je suis heureuse de
partager ma vie avec toi.
A Gabin, et à sa petite sœur qui va bientôt nous rejoindre, vous êtes mon plus grand bonheur,
ma force, je vous aime.
A ma maman, tu m’as fait devenir celle que je suis, tu as toujours cru en moi, je peux compter
sur ton soutien inconditionnel, ma réussite je te la dois.
A ma famille.
A mes amis, notamment celles rencontrées sur les bancs de la fac : Edwige, Elisabeth,
Morgane, tous ces moments partagés ensemble…
5
TABLE DES MATIERES
TABLE DES ABREVIATIONS…………………………………………………………….. 9
INTRODUCTION…………………………………………………………………………… 10
1. PapillomaVirus Humain (HPV) et cancer du col de l’utérus……………………………... 10
1.1. Epidémiologie…………………………………………………………………… 10
1.2. Infection à HPV…………………………………………………………………. 11
1.3. Dépistage par Frottis Cervico-Utérin (FCU)……………………………………. 13
2. Vaccination anti-HPV…………………………………………………………………….. 14
2.1. Deux vaccins en France…………………………………………………………. 14
2.2. Pharmacovigilance……………………………………………………………….16
2.3. Couverture vaccinale……………………………………………………………. 17
2.4. Les adolescentes et la vaccination anti-HPV……………………………………. 17
3. Objectifs de ce travail……………………………………………………………………... 19
3.1. Objectif principal………………………………………………………………... 20
3.2. Objectifs secondaires……………………………………………………………. 20
3.3. Objectif opérationnel……………………………………………………………. 20
MATERIEL ET METHODE………………………………………………………………... 21
1. Le questionnaire…………………………………………………………………………... 21
2. Méthode…………………………………………………………………………………… 21
2.1. Population de l’étude……………………………………………………………. 21
2.2. Méthode d’évaluation…………………………………………………………… 22
2.3. Analyse statistique………………………………………………………………. 23
RESULTATS………………………………………………………………………………... 24
1. Statistiques descriptives…………………………………………………………………... 24
1.1. Effectif…………………………………………………………………………... 24
1.2. Age des lycéennes………………………………………………………………. 24
6
1.3. Répartition des effectifs en fonction du type de lycée…………………………...24
1.4. Catégorie socioprofessionnelle du père…………………………………………. 25
1.5. Catégorie socioprofessionnelle de la mère……………………………………… 26
1.6. Connaissance du vaccin anti-HPV……………………………………………… 26
1.7. Principal intermédiaire pour les informations sur le vaccin…………………….. 27
1.8. Connaissance des HPV………………………………………………………….. 27
1.9. Couverture vaccinale……………………………………………………………. 28
1.10. Motif principal de vaccination…………………………………………………. 28
1.11. Motif principal de non vaccination…………………………………………….. 29
1.12. Trois injections sont nécessaires………………………………………………..30
1.13. Vacciner avant le début de l’activité sexuelle…………………………………. 30
1.14. Vaccin et guérison du cancer…………………………………………………... 31
1.15. Lien entre HPV et cancer……………………………………………………….31
1.16. Vaccin HPV et protection contre tous les cancers……………………………... 32
1.17. Vaccin HPV et protection contre certains cancers…………………………….. 32
1.18. Vaccin HPV et protection contre le SIDA……………………………………...33
1.19. Vaccin HPV et protection contre les IST……………………………………… 33
1.20. Vaccin HPV et protection contre les condylomes acuminés…………………... 34
1.21. Vaccin HPV et protection contre une grossesse……………………………….. 34
1.22. Frottis et dépistage du cancer du col…………………………………………... 35
1.23. Modalités d’exécution du frottis……………………………………………….. 35
1.24. Nécessité de faire des frottis après le vaccin HPV…………………………….. 36
1.25. Vaccin HPV et utilisation de préservatifs………………………………………36
1.26. Score de connaissances………………………………………………………… 37
2. Statistiques bivariées……………………………………………………………………… 37
2.1. Score de connaissances et type de lycée………………………………………… 37
2.2. Score de connaissances et âge de la lycéenne…………………………………... 38
7
2.3. Score de connaissances et intermédiaire principal……………………………… 39
2.4. Score de connaissances et connaissance des HPV……………………………… 40
2.5. Score de connaissances et fait d’être vaccinée ou pas…………………………... 40
3. Statistiques multivariées…………………………………………………………………... 41
DISCUSSION……………………………………………………………………………….. 43
1. Connaissances des lycéennes au sujet des HPV et du vaccin anti-HPV………………….. 43
2. Déterminants des connaissances sur les HPV et le vaccin anti-HPV……………………...45
3. Couverture vaccinale……………………………………………………………………… 46
4. Atouts et limites de l’étude………………………………………………………………... 47
5. Perspectives pour améliorer les connaissances et la couverture vaccinale anti-HPV…….. 48
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………. 50
ANNEXE……………………………………………………………………………………. 53
8
TABLE DES ABREVIATIONS
AMM : Autorisation de Mise sur le Marché
ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé
CIN : Néoplasie Cervicale Intra-épithéliale
CMU : Couverture Médicale Universelle
CRPV : Centre Régional de Pharmacovigilance
CSP : Catégorie Socioprofessionnelle
DTPolio : Diphtérie Tétanos Poliomyélite
EDiTH : Etude de la Distribution des Types d’HPV
EGB : Echantillon Généraliste des Bénéficiaires
FCU : Frottis Cervico-Utérin
HAS : Haute Autorité de Santé
HCSP : Haut Conseil de la Santé Publique
HPV : Papillomavirus Humain
IST : Infection Sexuellement Transmissible
NSP : Ne Sait Pas
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
9
INTRODUCTION
1. Papillomavirus Humain (HPV) et cancer du col de l’utérus
1.1. Epidémiologie
Dans le monde, le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus fréquent
chez la femme, il est la première cause de mortalité par cancer dans la population féminine
dans les pays en développement. Il existe une grande inégalité de répartition de l’incidence
selon les pays, au bénéfice des pays industrialisés, 83 % des nouveaux cas de cancers
survenant dans les pays en voie de développement [1].
En France, le cancer du col de l’utérus est le dixième cancer chez la femme pour le
nombre de cas incidents avec près de 3 070 cas estimés pour l’année 2005, le pic d’incidence
est à 40 ans. Pour l’année 2005, le cancer du col de l’utérus était responsable de 1 067 décès
estimés, le pic de mortalité est à 50 ans. Le taux d’incidence du cancer du col de l’utérus n’a
cessé de diminuer entre 1980 et 2005 avec un taux annuel moyen de décroissance de 2,9 %.
Dans le même temps, le taux de mortalité a diminué en moyenne de 4,0 % par an. Le risque
cumulé de développer un cancer du col de l’utérus avant 74 ans a considérablement diminué
avec l’année de naissance : 3,6 % chez les femmes nées en 1910 contre 0,6 % chez les
femmes nées en 1950 [1].
10
1.2. Infection à HPV
L’infection à HPV est une des trois infections sexuellement transmissibles (IST) les
plus fréquentes dans la population générale, avec les infections à Chlamydia trachomatis et à
Trichomonas vaginalis. On estime qu’elle touche 80% des femmes, un jour dans leur vie [2].
Tout contact sexuel, avec ou sans pénétration, est associé à un risque d’infection. Du fait de la
transmission aussi bien cutanée que muqueuse, le pouvoir protecteur des préservatifs vis-à-vis
des HPV est insuffisant, même s’ils contribuent à en réduire le risque [3]. La plupart du
temps, l’infection HPV s’acquiert au début de la vie sexuelle. Plus de 60 % des primoinfections surviennent dans les cinq ans suivant les premiers rapports sexuels [4].
Il existe environ 120 types de HPV connus chez l’homme. Parmi eux, 40 sont à
tropisme génital préférentiel et une vingtaine, dits « à haut risque oncogène », sont associés à
des cancers du col de l’utérus, du vagin, de la vulve et de l’anus. Les types 16 et 18 sont les
plus fréquents des HPV à haut risque oncogène, responsables au niveau européen, de près de
70 % des cancers du col de l’utérus. Les HPV dits « à faible risque oncogène », dont les types
6 et 11, sont, eux, à l’origine de condylomes ou végétations vénériennes [3].
La primo-infection HPV est inapparente. Dans la très grande majorité des cas,
l’infection HPV est transitoire et sans lendemain. La clairance spontanée du virus – c'est-àdire son élimination sans traitement – est l’issue la plus fréquente (plus de 80 % des cas).
Dans un faible pourcentage de cas, l’infection persiste, d’abord sans traduction cytologique ou
histologique, puis se traduisant par des lésions histologiques précancéreuses obéissant à une
définition précise codifiée (néoplasies cervicales intra-épithéliales (CIN) de différents grades).
Toutes ces lésions précancéreuses ont une probabilité importante (de 32 à 57 % selon la
11
lésion) de régresser spontanément de façon inversement corrélée à leur grade. L’évolution
vers le cancer n’est donc pas systématique [figure 1]. Les CIN 1 et 2 sont des stades
facultatifs à l’apparition du cancer invasif, le CIN 3 est une étape nécessaire. Le cancer invasif
se développe environ quinze à vingt-cinq ans après l’infection [3].
Figure 1 : Histoire naturelle (histologique) de l’infection à HPV
Les condylomes acuminés sont dus à l’infection par des HPV à faible risque oncogène
(surtout 6 et 11). Les lésions s’observent sur la vulve, le vagin, le périnée, le canal anal.
L’incubation dure de 3 semaines à plusieurs années. Leur prise en charge nécessite le
traitement des partenaires sexuels et la recherche d’autres maladies sexuellement
transmissibles associées. La contagiosité est élevée [5]. Ce sont des lésions bénignes mais qui
sont fréquentes et qui peuvent récidiver après traitement (30 % après un premier traitement),
le retentissement psychoaffectif n’est donc pas négligeable [6].
12
1.3. Dépistage par frottis cervico-utérin (FCU)
Le cancer du col de l’utérus est un candidat idéal au dépistage d’après les critères de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : vitesse d’évolution lente, nombreuses lésions
précancéreuses curables, tests de dépistage et de diagnostic acceptables par la population,
stratégies de traitement disponibles.
Le dépistage repose sur le FCU (conventionnel ou en milieu liquide). En France, il est
recommandé de réaliser un FCU tous les 3 ans de 25 à 65 ans, après 2 frottis normaux réalisés
à 1 an d’intervalle. La répétition des FCU permet de compenser le manque de sensibilité d’un
seul FCU (de l’ordre de 60 %). Actuellement la couverture est sous-optimale avec 51,6 % des
femmes en situation de sous dépistage et 40,6 % des femmes en situation de sur dépistage [7].
Dans 2/3 des cas les cancers invasifs sont observés chez des femmes n’ayant jamais réalisé de
dépistage ou à un rythme supérieur à 3 ans. Le premier facteur de risque du cancer du col est
l’absence de dépistage. Le recours au dépistage est moindre dans les populations en situation
de précarité ou bénéficiant de la CMU [8].
Depuis 2010 la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande le dépistage organisé du
cancer du col de l’utérus [7], cependant à l’heure actuelle le dépistage est toujours individuel
en dehors de quelques départements pilotes.
13
2. Vaccination anti-HPV
2.1. Deux vaccins en France
-Gardasil® est un vaccin adjuvé quadrivalent recombinant non infectieux préparé à partir de
pseudo particules virales hautement purifiées de la principale protéine L1 de la capside des
HPV de types 6, 11, 16 et 18. Il est commercialisé depuis novembre 2006. La dose de vaccin
coûte 123.66 euros et est remboursée à 65 % par la sécurité sociale [9,10].
-Cervarix® est un vaccin recombinant non infectieux avec adjuvant, préparé à partir de
pseudo particules virales hautement purifiées de la principale protéine L1 de la capside des
HPV oncogènes de types 16 et 18. Il est commercialisé depuis mars 2008. La dose de vaccin
coûte 111.82 euros et est remboursée à 65 % par la sécurité sociale [9,10].
Cervarix® et Gardasil® ont l’AMM en prévention des lésions précancéreuses du col
de l'utérus dues à certains Papillomavirus (HPV 16 et 18). L’effet de ces deux vaccins n’est
pas établi en prévention des cancers du col.
Gardasil® a aussi l’AMM en prévention des lésions précancéreuses vulvaires et
vaginales. Sa composition incluant deux types d’HPV supplémentaires (HPV 6 et 11) par
rapport à Cervarix®, il a également un effet protecteur sur les lésions génitales (condylomes)
dues aux HPV de génotypes 6 et 11.
Cervarix® a une plus grande capacité que Gardasil® à induire une protection croisée
vis-à-vis des HPV oncogènes autres que les HPV 16 et 18 [11].
14
Le schéma de vaccination comprend 3 doses à 0, 2, 6 mois pour le Gardasil® et 0, 1, 6
mois pour le Cervarix®, l’administration se fait par voie intramusculaire. La nécessité d’une
dose de rappel n’a pas été établie. La vaccination peut être effectuée indifféremment avec l’un
ou l’autre des deux vaccins, mais la vaccination de chaque sujet doit se poursuivre avec le
même vaccin. Elle ne doit pas aller à l’encontre du dépistage des lésions précancéreuses et
cancéreuses du col de l’utérus par FCU, qui reste indispensable car le vaccin ne protège ni
contre tous les cancers du col ni contre toutes les lésions précancéreuses [11].
La vaccination, pour être efficace, doit être effectuée avant le risque de contact avec
l’agent infectieux (comme la plupart des vaccins). En France, la moitié des femmes a ses
premiers rapports sexuels avant 17 ans et seulement 5 % des jeunes filles ont leur premier
rapport sexuel avant l’âge de 15 ans [4].
C’est pourquoi la vaccination contre le HPV est recommandée :
-chez les jeunes filles de 14 ans avant l’exposition au risque de l’infection HPV
-en rattrapage chez les jeunes filles et jeunes femmes de 15 à 23 ans qui n’auraient pas eu de
rapports sexuels ou, au plus tard, dans l’année suivant le début de la vie sexuelle [10,11].
Le HCSP recommande que soient expliqués par le médecin avant toute vaccination la
nécessité et les modalités du dépistage, le schéma de vaccination, l’absence préférable de
grossesse au cours du mois suivant chaque injection, l’absence d’efficacité sur la prévention
d’environ 30 % des cancers, l’éventualité qu’un rappel devienne nécessaire et la remise d’un
document écrit indiquant la date à laquelle devra être fait le premier dépistage.
15
2.2. Pharmacovigilance
Les effets secondaires les plus fréquemment observés sont des réactions locales au
point d’injection, des céphalées, parfois de la fièvre. L’utilisation du vaccin chez la femme
enceinte n’est pas recommandée, en raison de l’insuffisance de données disponibles à l’heure
actuelle [9].
L’ANSM a mis en place, dès la commercialisation des 2 vaccins, un suivi national de
pharmacovigilance assurée par le Centre Régional de Pharmacovigilance (CRPV) de
Bordeaux, afin d’assurer une surveillance renforcée. En complément, l’ANSM a constitué un
groupe national référent d’experts cliniciens et épidémiologistes chargé de l’expertise de tout
événement indésirable inattendu, ainsi que du suivi de l’ensemble des études réalisées sur les
risques des vaccins anti-HPV en France et à l’étranger [9,12].
A ce jour, aucun signal particulier n’a été identifié pour plus de 65 millions de doses
de Gardasil® délivrées dans le monde (dont environ 4 millions en France) et plus de 10
millions de doses de Cervarix® (dont 107 000 en France). Par ailleurs, une étude de
surveillance de l’incidence des maladies auto-immunes est actuellement menée par l’ANSM,
à partir des données de l’Assurance Maladie, chez près de 6 millions de jeunes filles
vaccinées et non-vaccinées. Les résultats, après deux ans de suivi, ne montrent pas
d’augmentation du risque de maladies auto-immunes associée à la vaccination anti-HPV
[9,13].
Compte tenu de ces données, le rapport bénéfice-risque des vaccins HPV reste
favorable et proche du profil de sécurité d’emploi tel qu’il a été défini au moment de leur
autorisation de mise sur le marché.
16
2.3. Couverture vaccinale
Actuellement, en France, on constate une couverture vaccinale et une compliance aux
3 injections non optimales. En effet, les taux de couverture vaccinale au 31 décembre 2010
calculés sur l’Echantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB) pour les jeunes filles nées en
1993 (17 ans), 1994 (16 ans) et 1995 (15 ans) sont pour une dose de 52,6 %, 50,0 % et 38,7 %
respectivement et pour trois doses de 36,0 %, 33,4 % et 20,3 % [14,15].
Pourtant, une bonne couverture vaccinale est nécessaire pour que la vaccination ait un
impact significatif en santé publique. Les études EDiTH (Etude de la Distribution des Types
d’HPV) ont permis de calculer qu’en considérant une couverture vaccinale hypothétique de
100 %, un vaccin quadrivalent dirigé contre les HPV 6, 11, 16 et 18 pourrait prévenir de 71 %
à 82 % des cancers invasifs [16]. Par ailleurs la vaccination de 130 adolescentes préviendrait
l’apparition d’un cancer invasif [17].
Les chiffres en France sont nettement inférieurs aux performances observées en
Australie et au Royaume-Uni où est proposée une vaccination systématique de masse en
milieu scolaire. En Australie, le Gardasil® a été mis à disposition gratuitement dés avril 2007
pour les jeunes filles à partir de 12 ans, fin 2007, 69% à 75% des filles des classes de collège
et de lycée avaient reçu les 3 doses de vaccin [18].
2.4. Les adolescentes et la vaccination anti-HPV
Les adolescentes sont la cible de la vaccination anti-HPV, nous avons donc cherché à
savoir dans la littérature si elles étaient suffisamment et correctement informées à ce sujet,
partant du principe où de bonnes informations chez les jeunes filles à ce sujet sont
indispensables pour augmenter l’acceptation de ce vaccin et par conséquent la couverture
vaccinale.
17
En France, les autorités sanitaires se sont peu engagées dans la promotion de cette
vaccination. Quelques actions d’information sont menées par le ministère de la Santé en
partenariat avec l’Inpes par exemple dans le cadre de la semaine de la vaccination, l’Inpes
édite des affiches, des livrets, des disques sur la vaccination. En 2012, la vaccination des
adolescents et des jeunes adultes était le thème prioritaire de la Semaine de la vaccination
[19,20]. Autre exemple, l’institut Pasteur a créé un site info-hpv.fr destiné au public où la
prévention par les vaccins est abordée [21].
Mais l’essentiel des efforts pour sensibiliser et informer les adolescentes et leurs
mamans s’est reposé sur les firmes commercialisant les vaccins notamment à grand renfort de
spots multidiffusés à la télévision, la radio et même au cinéma. Le HCSP a d’ailleurs émis un
avis relatif aux mentions minimales obligatoires pour les messages publicitaires télévisuels et
radiodiffusés sur les vaccins HPV [22,23]. Les firmes pharmaceutiques soutiennent également
financièrement la diffusion de brochures sur la vaccination telles que « adovac » [24].
Parallèlement, internet, qui est une source d’information importante chez
l’adolescente, offre des possibilités illimitées d’information mais aussi de désinformation,
constituant une formidable caisse de résonnance à la moindre situation de co-incidence sans
qu’aucune impartialité, ni analyse scientifique pertinente ne soit requise.
Les professionnels de santé peuvent bien entendu être une source d’information pour
les adolescentes, mais à l’âge cible de 14 ans bien souvent les adolescentes ne consultent plus
de pédiatre, ne consultent pas encore de gynécologue, et leur recours au médecin généraliste
est limité [18].
Les opinions et connaissances des adolescentes concernant les infections à HPV et les
vaccins anti-HPV ont fait l’objet de quelques études. La plus importante est certainement
celle publiée dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire du 23 mars 2010 intitulée
18
« Enquête sur les connaissances, opinions et comportements des lycéens autour des Human
Papilloma Virus (HPV), France, Alpes-Maritimes, 2009 », réalisée chez les filles et les
garçons, au 1er trimestre 2009 auprès de 508 élèves de classes de Seconde de 18 lycées
publics des Alpes-Maritimes [25]. Les résultats de cette étude montraient que les élèves ont
retenu que la vaccination HPV protégeait contre le cancer du col de l’utérus, sans connaître
précisément le mode de transmission de ce virus et l’importance de la pratique du dépistage
du cancer du col par le FCU.
En 2007, avant la recommandation de la vaccination HPV, une étude montrait que les
HPV étaient inconnus pour la majorité des femmes interrogées [26]. En 2008, une autre étude
réalisée auprès de consultants du Centre de Prévention des Maladies Transmissibles du CHU
d’Amiens montrait que 63% des patientes interrogées ayant entre 14 et 23 ans avaient déjà
entendu parler des HPV, 51% des patientes de ce même groupe connaissaient l’existence du
vaccin [27]. Une étude qualitative sur le point de vue des adolescentes concernant le vaccin
anti-HPV réalisée en 2010 retenait parmi les freins à la vaccination évoqués par les
adolescentes leur manque de connaissances, leurs idées fausses et la carence d’informations
reçues [28]. D’autres études montraient quant à elles le manque d’impact du sujet chez les
filles entre 14 et 23 ans [29] et des connaissances limitées sur les HPV et leur prévention [30].
3. Objectifs de ce travail
L’OMS déclare que « les messages doivent souligner que les vaccins anti-HPV ne
guérissent pas le cancer; qu’ils en préviennent certains, mais pas tous; qu’ils sont plus
efficaces lorsqu’ils sont administrés avant le début de l’activité sexuelle; qu’ils s’administrent
en 3 doses; qu’ils ne sont pas recommandés chez la femme enceinte; et qu’ils n’empêcheront
19
pas une infection par le VIH, d’autres infections sexuellement transmises ni une grossesse»
[31]. Il était intéressant de savoir si ces messages étaient connus des jeunes filles.
D’autre part la HAS estime que « l’impact de la communication grand public des
firmes productrices de vaccins en termes d’amélioration du niveau de connaissance de la
population sur le cancer du col de l’utérus, ses causes et son dépistage, est peu documenté »
[7].
3.1. Objectif principal
Dans ce contexte, et afin d’être complémentaire et d’actualiser les données par rapport
aux travaux existants, il était intéressant d’étudier si les lycéennes étaient suffisamment et
correctement informées au sujet de la vaccination anti-HPV.
L’objectif principal de ce travail était donc d’évaluer le niveau de connaissances des
lycéennes au sujet des HPV et de la vaccination anti-HPV.
3.2. Objectifs secondaires
Les objectifs secondaires étaient d’identifier les déterminants de ces connaissances et
d’évaluer le taux de couverture vaccinale.
3.3. Objectif opérationnel
L’objectif opérationnel était d’effectuer un sondage exhaustif sur un niveau scolaire
fixé et unique à la fois dans un lycée professionnel et dans un lycée d’enseignement général et
technologique.
20
MATERIEL ET METHODE
1. Le questionnaire
Cette étude s’appuyait sur un questionnaire anonyme, à questions fermées, tenant sur
une page recto-verso, qui avait d’abord été testé sur une dizaine de filles âgées de 14 à 17 ans,
rencontrées au cabinet, avant de débuter l’enquête. Il suffisait de cocher les réponses
sélectionnées.
La dernière partie du questionnaire contenait 14 questions élaborées principalement
par rapport aux messages que l’OMS recommande de délivrer au sujet des vaccins anti-HPV
[31], ces 14 questions avaient permis d’élaborer un score de connaissances sur 14.
Le questionnaire est situé en annexe.
2. Méthode
2.1. Population de l’étude
Afin d’avoir une population d’étude représentant le plus possible les différentes
futures catégories socioprofessionnelles, le choix de l’enquête s’était porté sur un lycée
professionnel et un lycée d’enseignement général et technologique. Il s’agissait des lycées
Savary et Gambetta à Arras dans le Pas-De-Calais. Avant d’intervenir dans les lycées, dans un
21
premier temps, il fallait l’accord du médecin scolaire chef du département, puis de monsieur
l’Inspecteur d’Académie, et enfin celui des proviseurs des lycées.
Mon étude portait sur les élèves de seconde au lycée général et de première année de
lycée après le collège au lycée professionnel. Ce niveau avait été choisi car à cet âge les
adolescentes étaient toutes sensées avoir été vaccinées ou au moins avoir débuté leur
vaccination, de plus les classes étaient moins différenciées qu’en classe de première ou
terminale, enfin la période du lycée est souvent le moment des premiers rapports sexuels qui
ont lieu vers 17.5 ans chez les filles [32].
2.2. Méthode d’évaluation
Il s’agissait d’une étude quantitative, descriptive, réalisée à l’aide du questionnaire.
L’enquête s’était déroulée sur la période d’avril à juin 2012.
Les questionnaires avaient été distribués dans toutes les classes concernées et avaient
tout de suite été récupérés une fois remplis, ceci afin d’être aussi exhaustif que possible.
Un indice placé en tête du questionnaire permettait de savoir si la lycéenne était en
lycée général ou professionnel.
La base de données avait été construite avec le logiciel Microsoft Excel®. La table des
données contenait les données à analyser, chaque questionnaire était une nouvelle ligne, les
variables étaient des colonnes. Les données étaient représentées par des nombres pour les
variables quantitatives discrètes et continues, les chiffres 0 et 1 pour les variables binaires, et
22
des chaînes de caractères pour les variables qualitatives. Les valeurs manquantes étaient
notées « NA ».
2.3. Analyse statistique
L’analyse statistique avait été réalisée avec l’aide du département de biostatistiques du
CHRU de Lille.
Dans un premier temps une analyse statistique univariée des résultats avait été faite,
cela consistait à étudier chaque variable séparément (statistiques descriptives).
Puis nous avions procédé à une analyse bivariée et multivariée afin notamment
d’essayer d’identifier les déterminants du score de connaissances.
23
RESULTATS
1. Statistiques descriptives
1.1. Effectif
243 questionnaires ont été recueillis.
1.2. Age des lycéennes
Tableau 1 : Age des lycéennes
Les valeurs manquantes correspondaient aux lycéennes n’ayant pas répondu à la
question.
1.3. Répartition des effectifs en fonction du type de lycée
58% des lycéennes de l’étude étaient en lycée général.
24
Figure 2 : Répartition des lycéennes
1.4. Catégorie socioprofessionnelle du père
Voici la répartition des différentes CSP chez le père. Les valeurs manquantes
correspondaient aux lycéennes n’ayant pas répondu à la question.
Tableau 2 : CSP du père
25
1.5. Catégorie socioprofessionnelle de la mère
Voici la répartition des différentes CSP chez la mère. Les valeurs manquantes
correspondaient aux lycéennes n’ayant pas répondu à la question.
Tableau 3 : CSP de la mère
1.6. Connaissance du vaccin anti-HPV
La majorité des lycéennes de l’étude avait déjà entendu parler de la vaccination antiHPV.
Tableau 4 : Connaissance du vaccin
26
1.7. Principal intermédiaire pour les informations sur le vaccin
Dans la majorité des cas l’intermédiaire principal était le médecin généraliste. Les
valeurs manquantes correspondaient aux lycéennes non concernées par la question ou ayant
coché plusieurs réponses au lieu d’une.
Tableau 5 : Intermédiaire principal
1.8. Connaissance des HPV
La moitié des lycéennes de l’étude n’avait jamais entendu parler des HPV. Les valeurs
manquantes correspondaient aux lycéennes n’ayant pas répondu à la question.
Tableau 6 : Connaissance HPV
27
1.9. Couverture vaccinale
La moitié des lycéennes de l’étude avait eu au moins une injection de vaccin antiHPV.
Tableau 7 : Vaccinée
1.10. Motif principal de vaccination
Tableau 8 : Motif principal de vaccination
Les valeurs manquantes correspondaient aux lycéennes non concernées par la question
ou ayant coché plusieurs réponses au lieu d’une.
28
1.11. Motif principal de non vaccination
Tableau 9 : Motif principal de non vaccination
Les valeurs manquantes correspondaient aux lycéennes non concernées par la question
ou ayant sélectionné plusieurs réponses au lieu d’une.
29
1.12. Trois injections sont nécessaires
77% des lycéennes de l’étude savaient que 3 injections de vaccin sont nécessaires pour
être complètement vaccinées.
Figure 3 : Trois injections sont nécessaires (NSP= ne sait pas)
1.13. Vacciner avant le début de l’activité sexuelle
72% des lycéennes de l’étude savaient qu’il est recommandé d’administrer le vaccin
anti-HPV avant le début de l’activité sexuelle.
Figure 4 : Vacciner avant l’activité sexuelle
30
1.14. Vaccin et guérison du cancer
59% des lycéennes de l’étude savaient que le vaccin ne peut pas guérir le cancer du
col.
Figure 5 : Le vaccin peut guérir le cancer
1.15. Lien entre HPV et cancer
31% des lycéennes savaient qu’il y a un lien entre les infections génitales à HPV et le
cancer du col de l’utérus.
Figure 6 : Lien entre HPV et cancer du col
31
1.16. Vaccin HPV et protection contre tous les cancers
36% des lycéennes savaient que le vaccin ne protège pas contre tous les cancers du col
utérin.
Figure 7 : Le vaccin HPV protège contre tous les cancers du col
1.17. Vaccin HPV et protection contre certains cancers
52% des lycéennes savaient que le vaccin protège contre certains types de cancers du col.
Figure 8 : Le vaccin HPV protège contre certains cancers du col
32
1.18. Vaccin HPV et protection contre le SIDA
73% des lycéennes savaient que le vaccin ne protège pas contre le SIDA.
Figure 9 : Le vaccin protège contre le SIDA
1.19. Vaccin HPV et protection contre les IST
47% des lycéennes savaient que le vaccin ne protège pas contre les IST en général.
Figure 10 : Le vaccin protège contre les IST en général
33
1.20. Vaccin HPV et protection contre les condylomes acuminés
21% des lycéennes savaient que le vaccin HPV peut protéger contre certaines lésions
génitales comme les condylomes acuminés.
Figure 11 : Le vaccin protège contre les condylomes acuminés
1.21. Vaccin HPV et protection contre une grossesse
81% des lycéennes savaient que le vaccin ne protège pas contre une grossesse.
Figure 12 : Le vaccin protège contre une grossesse
34
1.22. Frottis et dépistage du cancer du col
46% des lycéennes savaient que le frottis sert à dépister le cancer du col.
Figure 13 : Le frottis sert à dépister le cancer du col
1.23. Modalités d’exécution du frottis
44% des lycéennes savaient que le frottis n’est pas réalisé à l’aide d’une prise de sang.
Figure 14 : Le frottis est réalisé à l’aide d’une prise de sang
35
1.24. Nécessité de faire des frottis après le vaccin HPV
35% des lycéennes connaissaient la nécessité de faire des frottis à l’âge adulte après le
vaccin HPV.
Figure 15 : Après une vaccination HPV il faut faire des frottis à l’âge adulte
1.25. Vaccin HPV et utilisation de préservatifs
79% des lycéennes savaient que le vaccin ne dispense pas de l’utilisation du
préservatif.
Figure 16 : Le vaccin dispense de l’utilisation de préservatifs
36
1.26. Score de connaissances
Tableau 10 : Score de connaissances
2. Statistiques bivariées
2.1. Score de connaissances et type de lycée
Tableau 11 : Score de connaissances et type de lycée
37
Figure 17 : Score de connaissances et type de lycée
Le test de Student est non significatif (p  0.05), nous n’observons pas d’association
statistiquement significative entre le score de connaissances et le type de lycée au risque 5%.
2.2. Score de connaissances et âge de la lycéenne
Figure 18 : Score de connaissances et âge de la lycéenne
Test de la nullité du coefficient de
corrélation (pearson) :
p = 0.77018
38
Le test de la nullité du coefficient de corrélation (pearson) est non significatif
(p  0.05), nous n’observons pas d’association statistiquement significative entre le score de
connaissances et l’âge de la lycéenne au risque 5%.
2.3. Score de connaissances et intermédiaire principal
Tableau 12 : Score de connaissances et intermédiaire principal
Figure 19 : Score de connaissances et intermédiaire principal
Le test ANOVA (analyse de la variance à un facteur) est non significatif (p  0.05),
nous n’observons pas d’association statistiquement significative entre le score de
connaissances et l’intermédiaire principal ayant donné les informations au risque 5%.
39
2.4. Score de connaissances et connaissance des HPV
Tableau 13 : Score de connaissances et connaissance des HPV
Figure 20 : Score de connaissances et connaissance des HPV
Le test de Student est significatif (p ≤ 0.05), nous observons une association
statistiquement significative entre le score de connaissances et la connaissance des HPV au
risque 5%.
2.5. Score de connaissance et fait d’être vaccinée ou pas
Tableau 14 : Score de connaissance et fait d’être vaccinée ou pas
40
Figure 21 : Score de connaissances et fait d’être vaccinée ou pas
Le test de Student est significatif (p ≤ 0.05), nous observons une association
statistiquement significative entre le score de connaissances et le fait d’être vaccinée ou pas
au risque 5%.
3. Statistiques multivariées
Tableau 15 : Coefficients
41
Figure 22 : Graphique des coefficients avec intervalles de confiance
Afin d’établir un modèle pour prédire la valeur du score de connaissances on ne peut
retenir que les variables dont l’intervalle de confiance ne contient pas 0, c'est-à-dire la
connaissance ou non des HPV et le fait d’être vaccinée ou pas.
42
DISCUSSION
1. Connaissances des lycéennes au sujet des HPV et du vaccin anti-HPV
La quasi-totalité des filles (95%) avait déjà entendu parler du vaccin anti-HPV.
L’intermédiaire principal ayant donné l’information était le plus souvent le médecin
généraliste, suivi des médias puis des parents, ce qui montre le rôle clé de ces 3 vecteurs dans
l’information des adolescentes.
Concernant les HPV, ils étaient beaucoup moins connus puisque moins d’une fille sur
2 en avait déjà entendu parler, ce qui est plus faible que dans l’étude menée début 2009 dans
les Alpes-Maritimes [25] où 63% des adolescents en avaient entendu parler, ce qui peut
s’expliquer par le fait que leur enquête avait eu lieu en pleine période de spots publicitaires
concernant ces deux vaccins, d’ailleurs la majorité des adolescents interrogés en avait entendu
parler dans les médias. En outre, leur enquête diffère par le fait qu’elle s’adressait aux filles
mais aussi aux garçons.
Le score de connaissance concernant les HPV et le vaccin anti-HPV était
globalement moyen (7.5 sur 14), mais sous ce score se cachent des points forts plutôt bien
connus des adolescentes et des points faibles.
Les modalités d’administration du vaccin en trois injections avant le début de l’activité
sexuelle étaient plutôt bien connues des jeunes filles.
43
A l’inverse moins d’un tiers faisait le lien entre les infections à HPV et le cancer du
col, ce qui est beaucoup plus faible que dans l’enquête d’I.Lerais et al. où 67% des lycéens
faisaient le lien HPV-cancer du col [25], ce qui peut en partie s’expliquer par une meilleure
connaissance des HPV dans leur enquête. Par contre dans l’enquête de C.Jestin et al. réalisée
avant la recommandation des vaccins et donc avant les campagnes d’information, les HPV
étaient inconnus pour la quasi totalité des femmes interrogées [26].
42% des filles interrogées ne savaient pas que le vaccin anti-HPV ne peut pas guérir le
cancer du col et prés des deux tiers ne savaient pas que le vaccin ne protège pas contre tous
les cancers du col, ce qui peut leur donner le sentiment d’être définitivement à l’abri du cancer
une fois vaccinée et ainsi les éloigner du dépistage systématique.
Moins de la moitié savait que le vaccin ne protège pas contre les IST en général,
seulement 21% des filles savaient que le vaccin quadrivalent protège contre les verrues
génitales, la majorité savait qu’il ne protège pas contre le SIDA même si 7% pensaient
l’inverse, de même 21% ne savaient pas que le vaccin ne dispense pas de l’utilisation de
préservatifs. Les messages délivrés aux adolescentes doivent donc absolument aborder ces
sujets afin de limiter les risques d’IST.
La grande majorité des filles savait que le vaccin ne protège pas contre une grossesse,
il était tout de même étonnant de noter que 4 % pensent l’inverse et que 15% ne sachent pas
répondre à cette question, la vaccination anti-HPV doit être l’occasion aussi d’aborder le
thème de la contraception avec la jeune fille.
Le point faible des connaissances des jeunes filles est surtout le FCU, ce qui concorde
avec les résultats de l’enquête d’I.Lerais et al. [25] et de C.Jestin et al. [26]. Moins de la
moitié des filles connaissait le but et les modalités d’exécution de cet examen. Seulement un
tiers des filles savait qu’il faut faire des frottis à l’âge adulte après une vaccination anti-HPV.
44
Or ce point est primordial, la HAS estime concernant la baisse du nombre de cancers du col
et de la mortalité associée que l’augmentation du taux de couverture du dépistage joue un rôle
plus important que l’augmentation du taux de couverture du vaccin.
L’incidence et la
mortalité des cancers du col pourraient de nouveau augmenter si le recours au dépistage
diminuait du fait de la vaccination [7]. Il faut donc renforcer les informations concernant le
FCU auprès des jeunes filles.
2. Déterminants des connaissances sur les HPV et le vaccin anti-HPV
L’étude a montré qu’un des déterminants du score de connaissances concernant le
vaccin et les HPV était le fait d’avoir déjà entendu parler des HPV, le score de connaissances
étant meilleur chez les filles ayant déjà entendu parler des HPV, ce qui est plutôt logique.
Le fait d’être vaccinée ou pas était aussi un déterminant du score de connaissances, le
score de connaissances étant meilleur chez les filles vaccinées, on retrouve la même
association dans l’enquête d’I.Lerais et al. [25]. On peut penser que les filles vaccinées ont
probablement reçu des informations de la part de leur médecin avant la vaccination ce qui
peut contribuer à améliorer leur score. Mais on peut également en déduire que le fait d’avoir
une bonne connaissance à ce sujet favorise la vaccination, ce qui doit nous inciter à donner
plus d’informations aux jeunes filles à ce sujet.
45
3. Couverture vaccinale
49% des filles interrogées avaient reçu au moins une injection de vaccin anti-HPV, ce
qui concorde avec les dernières estimations de taux de couverture vaccinale en France
[14,15].
Chez les filles vaccinées, prés des deux tiers l’avaient fait principalement pour suivre
l’avis de leur médecin ou de leurs parents, ce qui souligne le rôle primordial de l’avis des
adultes qui entourent l’adolescente, ils doivent être bien informés pour pouvoir prendre la
décision adaptée pour la jeune fille et contribuer à leur donner de bons renseignements.
Chez les filles non vaccinées, parmi les principaux motifs évoqués il y avait le manque
de temps, ce qui doit nous amener à réfléchir sur les modalités de la vaccination, pour que la
vaccination vienne à elles et pas l’inverse, nous en reparlerons plus loin. Parmi les motifs les
plus souvent cités il y avait aussi la peur des effets secondaires, suivi par la non connaissance
du vaccin, ce qui prouve qu’un manque d’information ainsi qu’une mauvaise information des
adolescentes nuisent à la vaccination, ces points avaient également été soulevés lors de l’étude
qualitative de N.Regnier datant de 2010 [28]. Dans 10% des cas le motif principal était le
refus des parents, une bonne information doit également leur être apportée. Enfin, dans 8%
des cas les filles avaient suivi l’avis de leur médecin, ce qui prouve que des réticences existent
aussi chez les professionnels de santé quant au vaccin, ce qui peut contribuer à faire peur aux
adolescentes et à leurs parents.
46
4. Atouts et limites de l’étude
Le fait de distribuer personnellement les questionnaires et d’attendre sur place qu’ils
soient remplis a permis de recueillir la totalité des questionnaires distribués, soit 243
questionnaires exploitables. De plus, il était ainsi possible de répondre aux interrogations des
lycéennes après le recueil des questionnaires. De ce fait, nous espérons avoir contribué à
l’amélioration des connaissances des jeunes filles interrogées à ce sujet même si cela ne
faisait pas partie des objectifs de notre étude.
La moyenne d’âge des filles était de 15.7 ans, les plus jeunes avaient 15 ans, elles
auraient donc toutes du avoir reçu les 3 doses de vaccin selon les recommandations officielles.
Pour celles qui n’étaient pas encore vaccinées elles correspondaient à la tranche d’âge du
rattrapage, il n’était donc pas trop tard pour se faire vacciner (sauf pour celles ayant eu leur
premier rapport plus d’1 an auparavant), ce questionnaire a peut-être sensibilisé quelques
jeunes filles non vaccinées pour effectuer la vaccination.
Le plus souvent, les lycéennes ont pris leur temps pour répondre aux questions et ont
bien réfléchi avant de répondre, mais pour quelques-unes le questionnaire a été rempli de
façon expéditive sans prendre le temps de la réflexion, ainsi quelques questionnaires ont
beaucoup de « je ne sais pas », 3 d’entre elles par exemple n’ont pas répondu à la question
« quel âge avez-vous ? ».
Pour 3 questions du questionnaire un seul choix était possible, plusieurs lycéennes ont
quand-même coché plusieurs réponses, dans ces cas leurs réponses n’ont pas pu être prises en
compte, elles ont ainsi été incluses dans les valeurs manquantes.
47
5. Perspectives pour améliorer les connaissances et la couverture vaccinale anti-HPV
Les grandes campagnes d’information en France concernant les vaccins anti-HPV ont
été menées principalement par les firmes pharmaceutiques, une grande campagne officielle
sur la vaccination anti-HPV à l’initiative des autorités sanitaires aurait certainement plus
d’impact sur le public.
Comme nous l’avons vu le manque de temps était l’un des deux principaux motifs de
non vaccination dans mon étude. L’une des solutions à ce problème pourrait être la mise en
place de la vaccination en milieu scolaire comme c’est déjà le cas dans des pays comme
l’Australie ou le Royaume-Uni où la couverture vaccinale est nettement meilleure [18]. Ainsi
les informations délivrées par les médecins scolaires et les infirmières scolaires pourraient
atteindre la majorité des adolescentes.
L’âge cible de 14 ans ne correspond pas à une visite obligatoire chez le médecin. Afin
d’atteindre plus facilement les adolescentes on pourrait avancer la vaccination avant l’âge de
14 ans comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays, par exemple entre 11 et 13 ans ce qui
correspond au moment du rappel du vaccin DTPolio, les jeunes filles sont donc amenées à
consulter à cet âge, ce qui pourrait être l’occasion de les vacciner contre les HPV en même
temps. Par contre les informations liées aux IST, au dépistage par FCU, aux grossesses non
désirées seraient moins faciles à donner à cet âge.
L’autre motif principal de non vaccination le plus souvent cité était la crainte des
effets secondaires. La meilleure défense de la vaccination est la prise en compte des
incidences prévaccinales afin de pouvoir réaliser des comparaisons de cas observés versus
cas attendus et d’apporter la preuve scientifique qu’il existe forcément des co-incidences
lorsque l’on effectue une vaccination de masse. C’est en donnant des arguments concrets que
l’on contribuera à diminuer les craintes concernant les effets secondaires.
48
Enfin, comme nous l’avons vu l’avis des professionnels de santé est très important
pour les adolescentes et leurs parents, une connaissance actualisée sur le vaccin anti-HPV et
sa pharmacovigilance est indispensable pour qu’ils puissent délivrer aux patients des
informations solides et éventuellement lutter contre certaines campagnes de désinformation
concernant le vaccin anti-HPV et ses effets secondaires. Pour cela, une bonne formation
médicale continue est indispensable.
49
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52
ANNEXE
Ce questionnaire anonyme est réalisé dans le cadre d’une thèse en médecine générale. Je vous remercie par
avance pour votre participation, qui ne vous prendra que quelques minutes. Merci de cocher les réponses
sélectionnées.




Quel âge avez-vous ?
_ _ ans
Quelle est la catégorie socioprofessionnelle de vos parents ?
Votre père :
Votre mère :
-Agriculteurs exploitants
□
□
-Artisans, commerçants et chefs d’entreprise
□
□
-Cadres et professions intellectuelles supérieures
□
□
-Professions intermédiaires
□
□
-Employés
□
□
-Ouvriers
□
□
-Retraités
□
□
-Autres personnes sans activité professionnelle
□
□
Avez-vous déjà entendu parler de la vaccination anti-HPV (Papillomavirus Humain),
indiquée en prévention du cancer du col de l’utérus (Gardasil®, Cervarix®) ?
□ Oui
□ Non
Si oui, par quel intermédiaire principal (un seul choix possible) ?
□ Votre médecin généraliste
□ Vos parents
□ Un autre médecin (gynécologue, pédiatre…)
□ Vos amis
□ Les médias (télévision, radio, internet, journaux)
□ Votre pharmacien
□ L’école (médecin scolaire, infirmière scolaire, cours de SVT)

Avez-vous déjà entendu parler des HPV (Human Papillomavirus) ?
□ Oui
□ Non


Etes-vous vaccinée par le Gardasil® ou le Cervarix® (au moins une injection réalisée) ?
Si vous êtes vaccinée, pour quelle raison principale (un seul choix possible) ?
□ Oui
□ Non
□ Par volonté personnelle
□ Ce sont mes parents qui ont décidé
□ Par peur du cancer
□ Pour prévenir l’apparition de verrues génitales
□ J’ai suivi l’avis de mon médecin

Si vous n’êtes pas vaccinée, pour quelle raison principale (un seul choix possible) ?
□ Par volonté personnelle
□ Mes parents ne voulaient pas
□ Par peur de la piqure
□ J’ai suivi l’avis de mon médecin
□ Pour des raisons liées à ma religion
□ Par peur des effets secondaires du vaccin
□ Par manque de temps
□ Parce que le vaccin coûte trop cher
□ Je ne savais pas que ce vaccin existait
□ Il était trop tard quand j’ai voulu me faire vacciner
53
Vrai
Faux
Je ne sais pas
Pour être vaccinée complètement, 3 injections de
vaccin anti-HPV sont nécessaires :
□
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□
Il est recommandé d’administrer le vaccin anti-HPV
avant le début de l’activité sexuelle :
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
Le vaccin anti-HPV peut guérir le cancer du col de l’utérus :
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□

Il existe un lien entre les infections génitales à HPV et le
cancer du col de l’utérus :
□
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□
Le vaccin anti-HPV protège contre tous les cancers
du col de l’utérus :
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□
Le vaccin anti-HPV protège contre certains types de
cancer du col de l’utérus :
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Le vaccin anti-HPV protège contre le SIDA :
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□
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Le vaccin anti-HPV protège contre les infections sexuellement
transmissibles (IST) en général :
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□
Le vaccin anti-HPV protège contre certaines lésions génitales
comme les condylomes acuminés (verrues génitales) :
□
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□
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Le vaccin anti-HPV protège contre une grossesse :
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Le frottis sert à dépister le cancer du col de l’utérus :
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Le frottis est un examen réalisé à l’aide d’une prise de sang :
□
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□

Après une vaccination anti-HPV il est nécessaire de faire
des frottis à l’âge adulte :
□
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□
La vaccination anti-HPV dispense de l’utilisation de
préservatifs :
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