l`arthrose de cheville - Institut Locomoteur de l`Ouest

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L’ARTHROSE DE CHEVILLE (TIBIO-TALIENNE)
Définition
Il s’agit d’une usure du cartilage de l’articulation tibio-talienne. Cette articulation participe
majoritairement à la mobilisation de la cheville en flexion/extension.
Cette arthrose peut se manifester par des épisodes de gonflements, par des sensations de blocage
notamment au réveil, par des douleurs d’apparition progressive lors de la marche et par une perte
partielle voire totale de la mobilité de cette articulation.
Causes
La cause la plus fréquente est le plus souvent d’origine post-traumatique (fracture de cheville,
instabilité avec entorses de cheville). La cheville peut rester axée ou alors être désaxée.
L’usure du cartilage peut être causées par des maladies inflammatoires telles que la polyarthrite
rhumatoïde. Il ne s’agit pas d’une arthrose vraie, mais d’une destruction arthritique. La prise en charge
thérapeutique est la même.
Parfois, aucune cause n’est retrouvée et on parle alors d’arthrose primitive.
Bilan radiographique
Pincement
Pincement
Les radiographies, en charge
(debout) et avec un fil métallique
cerclant la cheville, permettent de
quantifier l’arthrose (pincement
articulaire, ostéophytes, densification osseuse), d’apprécier les
désaxations et de suivre leur
évolution.
On complète souvent le bilan par la réalisation d’autres examens (scanner ou arthroscanner).
Traitement
Médical :
En fonction du stade d’évolution de l’arthrose, il est possible de réaliser un traitement médical avant
d’envisager un traitement chirurgical. Ce traitement consiste en la mise en place d’un chaussage
adapté avec semelle orthopédique associé à des injections articulaires de corticoïdes, d’acide
hyaluronique (visco-supplémentation). Un traitement médical par antalgique et anti inflammatoire
peut-être associé. Il faut aussi adapter les activités physiques.
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7 Boulevard de la Boutière
Institut Locomoteur de l’Ouest/ CHP Saint-Grégoire
35760 Saint-Grégoire
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Chirurgical :
En cas d’échec du traitement médical, plusieurs interventions chirurgicales sont possibles.
1) Conservation de l’articulation : ostéotomies
Si la destruction articulaire n’est pas trop sévère et
qu’il existe des vices architecturaux du squelette
osseux, on peut réaliser des ostéotomies (sections
osseuses contrôlées et stabilisées par des vis et/ou des
plaques) du tibia et/ou du calcanéum pour corriger la
position de la cheville, ralentir l’arthrose et conserver
ainsi de la mobilité.
L’intervention nécessite 2 à 4 jours d’hospitalisation. L’appui n’est pas autorisé pendant 6 semaines
(période variable selon le type de chirurgie réalisée) et la cheville est immobilisée dans une botte
orthétique. La reprise de la marche s’effectue, de façon progressive, avec l’aide d’un kinésithérapeute.
Le temps de récupération est d’au moins 6 mois.
La complication principale est la pseudarthrose, c’est-à-dire, la non consolidation de l’ostéotomie
après 6 mois post-opératoires. Le tabac favorise la non consolidation et est donc à proscrire. Les autres
complications sont détaillées dans la fiche de consentement éclairé.
2) Sacrifice de l’articulation : arthrodèse ou prothèse totale de cheville
Si l’arthrose est trop avancée avec une disparition complète du cartilage, il faudra envisager soit :
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Un blocage de l’articulation tibio-talienne : l’arthrodèse tibio-talienne
C’est la solution chirurgicale la plus utilisée en
France dans les cas d’arthrose. Elle offre la solution la
plus durable. L’objectif est de diminuer au maximum
les douleurs liées à la souffrance articulaire, mais
avec le sacrifice de la mobilité (souvent altérée en
pré-opératoire tout de même) et au prix de contraintes
plus importantes sur les autres articulations. Ce
blocage se fait par des vis et/ou par plaques.
L’hospitalisation est d’environ 2 à 4 jours. Une immobilisation par botte orthétique sans appui est mise
en place pour une durée d’environ 2 mois puis la reprise de l’appui est progressive avec l’aide d’un
kinésithérapeute.
Une marche satisfaisante peut être retrouvée à partir de 6 mois. Une discrète boiterie peut persister
selon la souplesse des autres articulations du pied.
La complication principale est la pseudarthrodèse, c’est-à-dire, la non-fusion de l’articulation après 6
mois post-opératoires. Le tabac est également à proscrire. Les autres complications sont détaillées
dans la fiche de consentement éclairé.
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La prothèse totale de cheville
C’est une solution innovante dans le traitement de l’arthrose tibio-talienne. Elle est réservée à des
patients répondant à des critères stricts dans le but d’obtenir un résultat optimal. L’intérêt majeur de
cette technique est de permettre au patient de conserver la mobilité au niveau de la cheville.
L’hospitalisation est de 4 à 6 jours. L’intervention consiste à remplacer les surfaces usées par des
pièces métalliques fixées à l’os et articulées entre elles par une interface en polyéthylène (plastique
durci). Une immobilisation par botte orthétique est mise en place pour 1 mois sans appui autorisé.
L’appui sera repris à 1 mois après une visite de contrôle et parfois sous couvert d’une attelle.
Actuellement, les prothèses de cheville offrent un confort pendant une dizaine d’années. Un suivi
rigoureux radio-clinique est nécessaire pour garantir le meilleur résultat. Il y a un enregistrement
systématique des données dans le registre national des prothèses de cheville.
Des complications de la prothèse sont possibles. On trouve le retard de cicatrisation. C’est pour cela
qu’on immobilise la cheville au cours des premières semaines (le tabac est à proscrire). On trouve
aussi l’infection. Celle-ci peut survenir tout au long de la présence de la prothèse. Il sera primordial de
prévenir tous les risques pouvant conduire à la contamination de la prothèse (tabagisme, soins des
pieds et des plaies). C’est la complication la plus grave. Au cours de l’intervention peuvent se produire
des fractures malléolaires qui sont à différencier des ostéotomies. Il peut également se produire un
descellement précoce ou tardif de la prothèse, une usure de la prothèse ou de l’os autour de la prothèse
(géodes osseuses). Tout cela est surveillé par un bilan clinique et radiologique régulier.
A distance, en cas d’usure, il est nécessaire de procéder à une nouvelle intervention chirurgicale soit
de changement de la prothèse ou plus souvent d’arthrodèse tibio-talienne.
Les autres complications sont détaillées dans la fiche de consentement éclairé.
Complications : se reporter à la fiche de consentement éclairé.
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