La consommation
excessive d'alcool : seconde
cause de décès évitables
45000 décès sont attribués chaque année
à l'alcoolisme si on inclut les causes
directes :alcoolo-dépendance et cirrhose
et indirectes telles que cancers,affections
digestives, maladies cardio-vasculaires et
accidents/ traumatismes.
Plus de la moitié de ces décès intervien-
nent avant 65 ans et la catégorie socio-
professionnelle la plus touchée est celle
des ouvriers et employés.
Les régions situées au-dessus d'un axe
Nord-Est,Sud-Ouest présentent une sur-
mortalité pour cette cause
Le nombre de décès imputables à l'alcool
a cependant diminué de 13% entre 1985
et 1995.
La France, pays le plus gros
consommateur d'alcool au
monde
Bien que la consommation d'alcool ait
fortement baissé au cours des dernières
décennies (22 litres d'alcool pur par et par
adulte de plus de 15 ans en 1970 et 16 litre
en 1996), la France reste le premier pays
consommateur d'alcool du monde.
La diminution constatée de la mortalité
par alcoolisme peut s'expliquer en partie
par le recul de la consommation moyenne
mais aussi par les progrès thérapeutiques
et l'amélioration du dépistage de certaines
maladies.
Des représentations moins
défavorables à une consom-
mation d'alcool perçue
comme conviviale qu'à une
consommation de tabac
En une vingtaine d'années l'image du tabac
est devenue très négative alors que celle
attachée à l'alcool, à condition qu'il soit
"consommé avec modération" reste plus
favorable ;c'est ce que montre une étude
menée par le CREDOC pour mesurer
l'impact de la loi Evin.
Comparées à celles du tabac, les repré-
sentations sociales de l'alcool sont beau-
coup plus positives et renvoient à des
notions de plaisir et de convivialité ; ainsi,
dans l'ensemble de la population, la
consommation d'alcool lors d'une soirée
entre amis n'est, en moyenne, considérée
comme excessive qu'au delà de 3 verres
d'apéritif ou de digestif et de 4 verres de
vins. Si les conséquences de l'excès d'al-
cool (tapage, violences, conduite en état
ALCOOL, des questions... des réponses ? DOSSIER
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Le "profil à risque sans
dépendance",peu souvent
diagnostiqué par le médecin.
Plus de la moitié des patients ayant un profil
à risque sans dépendance vis à vis de l'alcool
dans l'enquête menée à l'hôpital et 7 sur 10,
en médecine de ville,n'ont pas été diagnosti-
qués comme tels par le médecin.On retrou-
ve cette sous estimation médicale du problè-
me de l'alcool pour 42% des usagers ponc-
tuels à risque (cf. Définition de la variable
"usage") mais également 9% des usagers
réguliers à risque (enquête "hôpital"). Il arri-
ve également que le médecin "ne voit pas" la
dépendance à l'alcool chez son patient : plus
d'un patient alcoolo-dépendant sur cinq, vus
en médecine de ville, sont considérés par le
médecin comme ne présentant pas de
problème lié à l'alcool ;cette proportion est
de 6% dans l'enquête "hôpital".
Ceci peut laisser supposer que les questions
liées à l'alcool n'ont pas été vraiment bien
posées et qu'il faut attendre des signes
cliniques forts de la dépendance pour que le
diagnostic soit plus en concordance avec
l'état du patient.Dans l'enquête hospitalière,
cet "oubli de diagnostic" est le plus fréquent
en chirurgie et le moins important en
psychiatrie.
Diagnostic du médecin selon le profil des patients vis à vis de l’alcool (%)
Des comportements
fréquents de déni chez les
patients
Parmi les patients hospitalisés, diagnostiqués
par le médecin comme ayant un problème
avec l'alcool, 17% se sont déclarés indemnes
(questionnaire DETA), ainsi que 13% des
patients alcoolo-dépendants ;ils sont respecti-
vement 22.3% et 25% dans ce cas en médeci-
ne de ville ; ce déni augmente sensiblement
avec l'âge passant de 8% pour les personnes de
moins de 35 ans à 35% pour les plus de 65 ans
(enquête Hôpital).
Si l'on compare l'avis du médecin et l'usage
déclaré d'alcool (consommation au cours des
douze derniers mois), plus d'un quart des
patients hospitalisés déclarent ne pas avoir
un usage à risque, soit en terme de fréquen-
ce de consommation soit en terme de quan-
tités bues, alors que le médecin avait répon-
du positivement à la question : "le patient a-
t-il un problème avec l'alcool ?".
ENQUETE MEDECINE DE VILLE ENQUETE HOPITAL
ENQUETE MEDECINE DE VILLE
Déni des patients (%)
évidence la relation entre tabac et alcool :en
effet, les patients qui ont une tumeur des
bronches ou des voies aéro-digestives supé-
rieures sont deux fois plus nombreux que la
moyenne à présenter une dépendance
alcoolique.
18% des patients dépendants vus en méde-
cine de ville ont consulté pour des douleurs
de l'appareil locomoteur soit trois plus que
l'ensemble des patients ; de même les con-
sultations pour syndrome anxio-dépressif
sont quatre fois plus fréquentes chez les
patients dépendants à l'alcool que parmi les
patients des autres groupes.
Quelques repères
ENQUETE HOPITAL