À l’opposé, si les électeurs optent pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, le calme regagnera probablement les marchés, menant au redressement de
la livre sterling et des titres orientés sur le Royaume-Uni, les primes de risque étant intégrées. Cependant, une fois l’incertitude à l’égard du Brexit dissipée,
le marché portera à nouveau son attention sur les fondamentaux sous-jacents des actifs britanniques. La valorisation des titres britanniques est attrayante
comparativement aux autres principaux marchés boursiers. Le rendement de dividendes est à lui seul d’environ 4,5 %, comparativement à environ 2 %
pour l’indice S&P 500, et tant le Nikkei que les bénéfices des sociétés britanniques pourraient surprendre à la hausse. Sur la base du pouvoir d’achat, la
livre est relativement bon marché comparativement aux autres principales devises. Des vents contraires macroéconomiques à plus long terme pourraient
également peser sur la livre, dont notamment les « déficits jumeaux » du Royaume-Uni (balance courante et déficit budgétaire importants) qui
nécessiteront un financement externe. Pour ces raisons, l’équipe de répartition de l'actif Mackenzie maintient une surpondération aux titres britanniques et
une sous-pondération à la livre sterling.
Impact économique du Brexit
Les estimations quant à l’impact économique du Brexit varient considérablement. L’impact se fera probablement sentir le plus au niveau des canaux
commerciaux, mais les incidences sur les canaux financiers et des placements pourraient également être considérables. Six études exhaustives suggèrent
que l’impact à long terme du Brexit pourrait varier entre une chute du PIB de 5,5 points de pourcentage et un gain de 1,55 point de pourcentage.4
En dépit du niveau élevé d’incertitude qui se dégage de ces estimations, la plupart des économistes s’entendent pour dire que le succès de la transition
hors de l’UE repose sur la capacité du Royaume-Uni à minimiser les perturbations dans les échanges avec l’UE et à enrayer une éventuelle baisse des
investissements étrangers directs. Ce pourrait être un défi majeur pour le Royaume-Uni, sachant que d’après les estimations les échanges commerciaux du
Royaume-Uni avec l’UE ont atteint des niveaux de 55 % supérieurs à ce qu’ils n’auraient été en l’absence de son appartenance à l’UE.5
Scénario de Brexit et incertitude politique
Une décision en faveur du retrait de l’UE pourrait annoncer une période prolongée d’incertitude au Royaume-Uni sur les plans politique et réglementaire.
Cette incertitude pourrait se manifester de diverses façons. Sur le plan politique, le leadership du Premier ministre David Cameron pourrait être remis en
question si les électeurs n’acceptent pas sa position résolument favorable à l’UE. L’incertitude concernant le leadership du Royaume-Uni pourrait avoir
pour effet de retarder les dépenses d’investissement, les placements étrangers directs et la création d’emplois.
L’incertitude plane également sur les étapes à suivre et les échéanciers en cas de sortie de l’UE. Le résultat du référendum ne constitue pas une
notification officielle de retrait de l’UE en vertu de l’article 50 du traité sur l’Union Européenne, mécanisme juridique officiel pour le retrait d’un pays. Si
le gouvernement du Royaume-Uni informe l’UE de son intention de se retirer de l’UE, l’article 50 oblige l’UE à négocier un accord fixant les modalités du
retrait sur une période de deux ans. Au cours de cette période, les lois de l’UE continueraient à s’appliquer au Royaume-Uni. À la fin de cette période de
négociation de deux ans, si une entente n’a pas été conclue et s’il n’a pas été décidé à l’unanimité de prolonger les négociations, tous les traités de l’UE
cesseraient de s’appliquer au Royaume-Uni.
Des groupes d’intérêt représentant les secteurs financiers, manufacturiers et agricoles du Royaume-Uni et de l'Europe, et défendant des positions
divergentes, pourraient rendre les négociations compliquées. Compte-tenu de l’importance de l’UE, marché qui compte 500 millions de personnes,
l’Europe aurait tout intérêt à user de son influence pour obtenir des concessions du Royaume-Uni. Le Groenland est le seul pays membre de l’UE
qui s’en soit retiré. Suite à son retrait, au début des années 80, les négociations se sont poursuivies pendant plus de deux ans, alors que les enjeux
étaient beaucoup simples que ceux qui concernent le Royaume-Uni et son économie bien plus importante et complexe. Les premières priorités de l’UE
demeureraient probablement ses accords commerciaux inachevés avec les États-Unis et la région du Pacifique. Sans accords commerciaux, le Royaume-
Uni se verrait forcé à négocier avec le reste de l’Europe selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce. Le gouvernement britannique aura
également à choisir parmi les 6 987 règlements de l’UE ceux qui devraient être intégrés aux lois du Royaume-Uni.6
Dans un scénario de Brexit, le Royaume-Uni ferait face à une période prolongée d’incertitude au niveau des échanges commerciaux et des structures
réglementaires et juridiques.
02970 6/16
Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des courtages,
des commissions de suivi, des frais de gestion et d'autres frais. Veuillez lire le
prospectus avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas garantis, leur valeur
varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire.
4
The economic consequences.
The Economist, 9 avril 2016. http://www.economist.com/news/britain/21696517-most-estimates-lost-income-are-small-risk-bigger-losses-large-economic
5
The economic consequences.
The Economist, 9 avril 2016.
6
What happens next if Britain votes to leave the EU?
Patrick Wintour et Jennifer Rankin, The Guardian. 31 mai 2016.
http://www.theguardian.com/politics/2016/may/31/what-happens-next-if-britain-votes-to-leave-the-eu