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« Spécial Info Sécheresse »
Auteur : AVENIR AGRICOLE DE L’ARDECHE / COMITE SECHERESSE OPERATION SOLIDARITE
Date de parution : 23 juin 2011
Spécial Info Sécheresse
Supplément à l’Avenir Agricole de l’Ardèche du 23 juin 2011 • Réalisation : APASEC - 23, rue Jean Baldassini - 69007 Lyon - Tél. 04 72 72 49 96 • Impression IPS - ZA du chant des oiseaux - 80800 Fouilloy
Voici le numéro spécial «info sécheresse» que le comité Sécheresse opération solidarité (SOS) a souhaité vous communiquer.
Il se veut être un guide pratique qui a pour but de répondre pour l’essentiel à vos questionnements, vos interrogations et
vos préoccupations.
Il aborde bon nombre de questions réglementaires, techniques, sanitaires, de financement et sociales.
Chacun doit pouvoir se dire «si je suis confronté à telle ou telle situation, quelle est la solution la plus adaptée à mon
problème ou mes difficultés». Tous les thèmes n’ont pas pu être abordés mais cela ne signifie pas pour autant qu’un
interlocuteur ne puisse pas vous apporter une réponse.
Ce document est le fruit d’une collaboration exemplaire entre les différentes organisations professionnelles agricoles.
Je veux saluer le travail réalisé et la mobilisation d’un très grand nombre de collaborateurs.
Ils sont à votre écoute et votre disposition, n’hésitez pas à les solliciter. Un contact est d’ailleurs mentionné dans chaque
rubrique.
Le comité SOS poursuit son travail de recherche de fourrage et de paille. Vous avez été très nombreux à répondre à l’enquête
concernant vos besoins en différents produits. Premier constat: la demande en fourrage est énorme (plus de 20 000 tonnes).
Les disponibilités sur le marché sont très réduites. Adapter la ration des animaux aux produits disponibles sur le marché
est un enjeu majeur pour éviter la décapitalisation.
Les missions d’expertise sur le terrain pour la reconnaissance du département au titre des calamités agricoles viennent
de débuter.
Nous vous proposons également d’aller à votre rencontre pour échanger avec vous, vous écouter et répondre à vos
préoccupations.
J’animerai chacune de ces rencontres aux côtés des chargés de mission de la chambre d’agriculture et des membres du
comité SOS.
Vous trouverez ci-contre les dates et les lieux de ces rencontres.
Merci de les noter dès à présent car il n’y aura pas d’invitation individuelle.
Je vous y attends très nombreux.
Bonne lecture et à bientôt de se rencontrer.
Philippe Costet,
président du comité SOS.
Liste des membres
du comité “Sécheresse
opération solidarité”
FDSEA
Jeunes Agriculteurs
Confédération Paysanne
Modef
Coordination rurale
Chambre d’Agriculture
MSA
Natura’pro coop
Crédit Agricole
GDS
Groupama
Agri Bio Ardèche
Ardèche conseil élevage
AGC (Association de gestion et de
comptabilité) Ardèche
Réunions
d’information
sécheresse
La chambre d’agriculture
organise sous l’égide du comité
SOS une série de sept réunions
ouvertes à tous les agriculteurs
ardéchois:
Saint-Félicien: 29 juin à 20h30
Salle du CERA (Chemin de Murat)
Berzème: 1
er
juillet à 14h
Salle du château
Davezieux: 4juillet à 14h
Salle l’Alumat - 235 rue F Vergier
(Direction Vanosc)
Vernoux: 6 juillet à 9h30
Salle sous la Poste
Saint-Agrève: 6 juillet à 14h
Salle F. Roux (à côté de la mairie)
Coucouron: 6 juillet à 20h30
Salle polyvalente
Saint-Pierreville: 8 juillet à 9h30
Salle des fêtes du camping
Les principales organisations
professionnelles agricoles et leurs
partenaires seront à votre écoute
sur tous les sujets liés à la
sécheresse.
En savoir plus :
Chambre d’agriculture
Agnès Durand – 04 75 20 28 00
L
es éléments présentés ici sont va-
lables depuis le 10 juin 2011 et
jusqu'à la mise à l'herbe du prin-
temps 2012 et pourront éventuellement
être réajustés au 1er septembre 2011
(date de la prochaine commission na-
tionale AB de l'Inao(1)). Ces informations
sont cependant mentionnées sous ré-
serves, la rédaction du texte qui devra
les valider officiellement n'étant pas
achevée par les services de l'Inao à la
date de parution de ce document.
Conditions:
Herbivores : les fourrages à distribuer
sont, par ordre de prioritédécroissante :
bio, C2 (2e année de conversion), C1,
conventionnel. Le fourrage C1 et C2 peut
constituer 100% de la ration, mais le
fourrage conventionnel ne doit pas dé-
passer 50% de la ration en moyenne sur
la période de dérogation pour les ani-
maux productifs. Pour les animaux im-
productifs, il n'y a pas de limite s'il n'y a
pas d'abattage ou de production de lait
dans un délai de trois mois. Tous les
types de fourrages sont autorisés avec,
par ordre de préférence: foin de prairies
naturelles, foin de prairies temporaires,
pailles, ensilages.
Monogastriques : 45 % d'aliments C2
sont autorisés au titre de la dérogation.
Procédure:
Les dérogations pour utiliser du fourrage
conventionnel ou en conversion sont à
faire individuellement par chaque éleveur
concerné.
Contacter son organisme certificateur
(OC) pour obtenir un formulaire de de-
mande de dérogation et le lui renvoyer
après l'avoir complété (certains OC ont
mis ce formulaire à disposition directe-
ment sur leur site Internet).
Les agriculteurs n'ont pas à demander
une attestation individuelle à leur DDT
pour joindre à leur dossier. La sécheresse
étant nationale, les DDT devront fournir
des attestations collectives à l'Inao pour
leur département.
L'OC fait suivre la demande à l'Inao pour
instruction.
Dans tous les cas, le dépôt de la demande
de dérogation doit être fait par l'agricul-
teur avant l'achat du fourrage conven-
tionnel (il est donc possible, pour l'agri-
culteur, d'acheter du foin conventionnel
même si sa demande de dérogation n'a
pas encore été instruite car les délais
peuvent être longs).
Attention : il faut anticiper et donner le
fourrage conventionnel progressivement
sur une longue période de production
plutôt que d'épuiser ses stocks bio et
donner ensuite 100% de fourrages
conventionnels car, dans ce cas, la part
de fourrage conventionnel dans la ration
sera supérieure à 50% sur la période de
dérogation et cette dernière pourra donc
être refusée. L'agriculteur doit donc ef-
fectuer sa demande de dérogation dès
qu'il sait qu'il va manquer de fourrages
et il doit indiquer sur sa demande la pé-
riode sur laquelle il souhaite obtenir la
dérogation (l'éleveur peut déposer sa
demande en juillet 2011 pour une déro-
gation sur la période janvier/avril 2012
par exemple).
(1) Institut national de l’origine et de la qualité
ALIMENTATION/
Compte tenu des pertes de production de fourrages occasionnées par la sécheresse, des dérogations sont
possibles pour permettre aux éleveurs bio d'acheter du foin conventionnel ou en conversion en complément des fourrages bio.
Elevages bio : approvisionnement
en fourrage conventionnel
En savoir plus :
Renaud Pradon,
animateur agriculture biologique
Chambre d’agriculture de l’Ardèche
04 75 20 28 00
EDITORIAL
Fourrages
2
spécial info sécheresse
L
e Crédit agricole, premier parte-
naire financier de l’agriculture,
réaffirme ainsi son engagement
aux côtés des professionnels du sec-
teur dans cette période difficile. Ce sou-
tien à la trésorerie, qui intervient dans
l’attente du versement des primes Pac
au mois d’octobre pour une partie, per-
mettra de faire face aux besoins urgents
d’achat de paille et de fourrage. Ces
prêts bénéficieront d’un taux privilégié
de 2 % (1,5 % pour les JA) et seront at-
tribués sans frais de dossier aux éleveurs
les plus en difficultés. L’avantage de
taux sera intégralement pris en charge
par la caisse régionale de Crédit agri-
cole.
Par ailleurs, le Crédit agricole assu-
rances (Pacifica) propose un contrat sim-
plifié permettant de couvrir les risques
de dommage et d’incendie liés au char-
gement, au transport et au stockage de
paille.
Mais comme chaque situation est spé-
cifique, tous les chargés de clientèle du
Crédit agricole sont mobilisés et à la dis-
position de leurs clients pour étudier au
cas par cas les besoins de trésorerie de
chacun et apporter les solutions les plus
adaptées pour aider à traverser au mieux
cette période climatique difficile.
D’autres mesures gouvernementales
d’accompagnement financier pourront
être mises en place dans les semaines
à venir, nous ne manquerons pas de vous
tenir informés.
TRÉSORERIE / A l’occasion de la rencontre avec les organisations
professionnelles agricoles organisée le 31 mai par le ministère de
l’Agriculture, le Crédit agricole a annoncé une enveloppe de 700 millions
d’euros de prêts court terme à taux privilégié pour les éleveurs touchés par
la sécheresse.
Crédit agricole : 700 millions d’euros
à des prêts court terme
FOURRAGES / L’évaluation des stocks disponibles d’ensilage et de foin est une démarche essentielle en période de pénurie. Elle
s’accompagne de l’estimation des besoins de ses animaux. Ces deux démarches sont à mener en parallèle pour déterminer la
quantité de fourrages à trouver hors de l’exploitation.
Achats extérieurs : évaluer ses stocks de
fourrages et les besoins des animaux
La sécheresse qui sévit sur le département met à mal les trésoreries des
exploitations agricoles.
A
l'évaluation technique des besoins
en fourrages, aliments, concen-
trés va être associée la réflexion
sur le volume d'activité à maintenir, afin
d'équilibrer les bilans alimentaires.
Les trésoreries risquent d’être mal me-
nées par une évolution:
- Des dépenses non prévues: achat d’ali-
ments, transports...
- Des recettes non constatées: animaux
moins lourds, baisse des prix, évolution
des aides…
Les décisions prises par les gérants in-
fluenceront la trésorerie.
Dans ce cadre, la planification de la tré-
sorerie sur les douze prochains mois est
indispensable. L'identification par pé-
riode, sur la base de l'existant, des postes
de dépenses de la structure, mais aussi
des échéanciers en cours, doit être réa-
lisée en mesurant les montants en jeu.
La juxtaposition des rentrées d'argent à
venir mettra en avant les périodes char-
nières où un blocage peut être observé,
avec une estimation au mieux des be-
soins de trésorerie. Cette prévision vous
donnera le recul nécessaire pour sollici-
ter d'éventuels échéanciers, reporter cer-
tains achats ou encore mobiliser votre
banque. Après avoir réalisé ce premier
travail, un suivi devra également être mis
en place. A partir d’un rapprochement
entre l’existant et les prévisions, il fau-
dra intégrer les ajustements nécessaires
pour faciliter le pilotage de l’exploitation
dans cette situation de crise.
Il n'y a bien sûr pas de réponses toutes
faites, mais de l'analyse au cas par cas
des situations de chacun, afin de se po-
ser les bonnes questions et d'envisager
au mieux les solutions techniques, fi-
nancières et bancaires.
Les conseillers d'entreprise de la cham-
bre d’agriculture tiennent à votre dispo-
sition des outils pour vous aider dans
cette planification et si besoin vous ap-
puyer dans cette tâche. N'hésitez pas
également à contacter votre comptable
ou votre banque selon les besoins.
PLANIFICATION / La situation de déficit fourrager
sur le département entraîne pour chacun la
recherche de solutions qui permettront de faire
face à des dépenses non prévues.
Anticiper les besoins
de trésorerie
Pilotage de l’exploitation
Déterminer les stocks d’ensilage:
La première étape consiste à évaluer le
volume d’ensilage. Pour cela, il faut at-
tendre trois semaines après la ferme-
ture du silo, le temps que l’ensilage s’af-
faisse après les pertes en gaz ou en jus
résultant des fermentations.
Dans le cas d’un silo couloir, il est rela-
tivement simple d’en calculer le volume
de manière assez précise, en multipliant
la longueur du silo ou de l’ensilage par
sa largeur et sa hauteur.
Dans le cas d’un silo taupinière, la diffi-
culté réside dans la détermination des
mesures à prendre en compte pour la
longueur et la largeur. Pour déterminer
la longueur et la largeur, il est préco-
nisé de les mesurer à mi-pente. Pour ob-
tenir la hauteur du tas, prendre plusieurs
mesures à différents endroits,en faire
une moyenne qui servira au calcul du vo-
lume.
La densité des ensilages varie en fonc-
tion du fourrage ensilé, de sa teneur en
matière sèche et de la hauteur du tas
(tableaux 1 et 2).
Le volume obtenu multiplié par la den-
sité correspondante donne la quantité
d’ensilage utilisable exprimée en matière
sèche. A cette quantité, il faut déduire
les pertes en cours d’utilisation qui peu-
vent variées de 5 à 10 % selon les condi-
tions de réalisation du silo.
Pour les bottes rondes enrubannées,
prendre comme base de calcul une va-
leur de 200 kg de matière sèche de four-
rage disponible par botte enrubannée.
Attention les pertes peuvent être im-
portantes selon les dégâts constatés sur
le film plastique, dégâts causés par de
mauvaises conditions de stockage ou
par les dégradations de nuisibles.
Déterminer les stocks de fourrages
secs:
A titre indicatif, le poids exprimé en kg
de matière sèche, pour différents four-
rages en fonction du conditionnement est
indiqué dans le tableau 3.
Evaluer les besoins des animaux
Les besoins sont évalués en prenant en
compte les effectifs des différentes ca-
tégories d’animaux et la durée de la pé-
riode à couvrir.
Les besoins moyens journaliers en four-
rage pour différentes catégories d’ani-
maux sont présentés dans le tableau 4.
Calculer ses achats
La confrontation des stocks et des be-
soins permet de déterminer la quantité
de fourrages à trouver hors de l’exploi-
tation.
Une des difficultés est de déterminer la
durée de la période durant laquelle les
animaux devront être alimentés avec des
fourrages récoltés ou achetés. Celle-ci
va dépendre de repousses éventuelles,
de la qualité de l’arrière saison et de la
possibilité de disposer de cultures dé-
robées ou de pâturage à l’automne.
En savoir plus :
Michel Duvert
Crédit agricole Sud Rhône-Alpes
06 82 80 71 60
En savoir plus :
Claire Marie Biensan
Chambre d’agriculture de l’Ardèche
04 75 20 28 00
Xavier Rouquette
AGC Ardèche (association de gestion
et de comptabilité)
04 75 20 29 50
En savoir plus : Didier Senut -
Chambre d’agriculture de l’Ardèche -
Tel 04 75 20 28 00 - Mail :
Densité de l’ensilage d’herbe selon la hauteur du silo Tab 1
(exprimée en kg de matière sèche par m
3
)
Hauteur du silo Taux de matière de l’ensilage (en %)
20 % 25 % 30 % 35 %
1 mètre 158 190 213 227
1,5 mètre 166 200 225 238
2 mètres 174 208 237 252
Remarque: pour les ensilages de céréales immatures ou de méteils en l’absence de
références précises, prendre une valeur de 200 kg de matière sèche par m
3
.
Pour des bottes rectangulaires (80x90x210) une valeur de 360 kg de foin en moyenne
peut être retenue.
Densité de l’ensilage de maïs ensilage selon la hauteur du silo Tab 2
(exprimée en kg de matière sèche par m
3
)
Hauteur du silo Taux de matière de l’ensilage (en %)
25 % 30 % 35 %
1 mètre 175 200 225
1,5 mètre 185 210 230
2 mètres 190 215 240
Dimensions de la botte (en centimètres) Poids de la botte (en kg de matière sèche) Tab 3
Hauteur Diamètre Foin Paille
120 150 250 - 300 220 - 250
120 120 180 - 200 140 - 160
Catégories d’animaux Besoin moyen - Matière Sèche / jour Tab 4
Vaches laitières en lactation 15 kg
Vaches taries et génisses laitières prêtes à vêler 12 kg
Génisses laitières + 2 ans 10 kg
Génisses laitières 1 à 2 ans 7 kg
Génisses laitières 6 mois à 1 an 4 kg
Vaches allaitantes avec veau 12 kg
Génisses allaitantes + 2 ans 10 kg
Génisses allaitantes 1 à 2 ans 7 kg
Génisses allaitantes 8 mois à 1 an 5 kg
Taureaux 11 kg
Brebis + agneaux 2 kg
Agnelles 6 mois à 1an 1 kg
Bélier 1,5 kg
Chèvres 2,5 kg
Chevrettes 3 mois à 1 an 1,2 kg
Boucs 2 kg
Jument + Poulain 13 kg
Etalon 11 kg
spécial info sécheresse
3
Modification de
l'assolement et accident
de culture
Toute modification dans l’assolement de
l’exploitation par rapport à celle qui est
décrite dans le formulaire «Surfaces»
(S2 jaune) du dossier Pac doit être si-
gnalée dès que possible à la DDT07 au
moyen du formulaire «Modification de
l’assolement déclaré»(1). Exemples
d’évènements nécessitant l’utilisation
du formulaire: utilisation des surfaces
autre que celle déclarée au 15 mai et
remplacement par une autre culture
(changement d’assolement), accident
climatique empêchant les travaux ou la
levée des cultures (accident de culture),
destruction des cultures par les animaux
(dégât de gibier)… En cas d’absence de
notification, il peut en effet y avoir une
pénalité de 3% appliquée sur les aides
Pac au titre de la conditionnalité (ex:
BCAE «Entretien minimal des terres»
et «Diversité de l’assolement». Dans le
cas d’un «accident de culture» (semis
impossible ou pas de levée de la culture
déclarée au 15 mai, sans remplacement
par une autre culture), un nouveau cou-
vert doit être implanté dès que possible
(couvert pouvant être la culture de la
campagne suivante). Attention: le for-
mulaire ne permet pas de signaler tous
les changements qui peuvent intervenir
sur les surfaces de l’exploitation. Cer-
tains changements (ex: récolte par en-
silage précoce, culture dérobée, re-
tournement de prairies…) sont à notifier
à la DDT07 sur papier libre car il n’existe
pas de formulaire adapté.
PMTVA: Localisation des
animaux
Les critères d’éligibilité à la «Prime au
maintien du troupeau de vaches allai-
tantes» (PMTVA) sont vérifiés sur toute
la période de détention obligatoire qui
dure six mois à compter du lendemain
du dépôt du formulaire de demande spé-
cifique. Comme cette année la période
de détention obligatoire commençait au
plus tard le 17 mai, elle se terminera
donc au plus tard en novembre pour cer-
tains élevages. L’éleveur s’engage no-
tamment à déclarer les lieux de déten-
tion de son cheptel, mêmes temporaires,
au cours de cette période. Or, avec ou
sans sécheresse, il peut arriver que l’éle-
veur fasse pâturer ses animaux sur des
surfaces non déclarées dans son dos-
sier Pac 2010 (îlots acquis depuis le 17
mai 2010 ou prêtés par une autre per-
sonne à des fins de pâturage). Dans ce
cas, l’éleveur doit adresser à la DDT07
un «bordereau de localisation»(1) spé-
cifique à la PMTVA, avant de déplacer ses
animaux, pour préciser la localisation des
parcelles concernées. Attention: dans
le cas d'une mise en pension des bovins
chez un autre éleveur, qui possède lui-
même des animaux et ne prend que ces
bovins en pension, il y a rupture dans la
détention des animaux et les animaux
concernés sont donc inéligibles à l'aide
PMTVA. Les éleveurs doivent donc être
conscients des conséquences d'une mise
en pension de leurs animaux sur la
PMTVA (lire aussi en page 6).
BCAE et sécheresse
Des dérogations relatives aux bonnes
conditions agricoles et environnemen-
tales (BCAE) de la conditionnalité des
aides Pac sont autorisées par le minis-
tère de l'Agriculture:
- Bandes tampons: il y a normalement
interdiction de fauche ou de broyage de
ces bandes tampons du 1er juin au 10
juillet (hors exploitations d'élevage). L'au-
torisation du ministre d'utilisation des
jachères vaut dérogation à l'interdiction
de fauche des bandes tampons (donc
aucune démarche spécifique des agri-
culteurs auprès de la DDT07).
- Gestion des surfaces en herbe: déro-
gation sans démarche particulière des
éleveurs concernant le non respect éven-
tuel du seuil minimum de productivité
des surfaces en herbe prévu au titre des
BCAE.
Rappel sur les conditions relatives aux
pratiques d'irrigation à respecter dans
le cadre des BCAE:
- Détention du récépissé de déclaration
ou de l’arrêté d’autorisation de prélè-
vement.
- Présence d’un moyen d’évaluation ap-
proprié des volumes prélevés (y compris
pour les retenues collinaires).
- Tenir à jour un cahier d’enregistrement
(conditions d’utilisation et volumes).
- Si structure collective (ex : Asa) : bul-
letin d’adhésion à jour ou contrat de four-
niture pour l’année en cours.
Taux de chargement et
aides ICHN
Un montant d'aide ICHN à l'hectare est
déterminé selon la plage de chargement
de l'exploitation. En cas de baisse des
effectifs animaux, il faut donc être vigi-
lant sur les conséquences directes en
matière de montants d'aide ICHN. A sa-
voir que les modalités de calcul du char-
gement varient selon les espèces. Pour
les ovins et caprins, le chargement an-
nuel est basé sur les effectifs déclarés
à l'aide aux ovins ou à l'aide aux caprins
(donc les animaux présents sur l'ex-
ploitation du 1
er
février au 11 mai 2011
inclus). Pour les ovins, le chargement de
l'année « n » est calculé sur les effec-
tifs moyens présents sur l'exploitation
sur l'année civile « n-1 ». La baisse si-
gnificative d'effectifs ovins sur l'année
2011 peut donc avoir des répercussions
sur le montant ICHN de l'année pro-
chaine. Aucune déclaration à faire à la
DDT, le calcul est réalisé automatique-
ment par l'administration à partir de la
BDNI (Base de données nationale d'iden-
tification).
PHAE2: précautions à
prendre
Les éleveurs ardéchois engagés dans la
nouvelle version de la «prime herbagère
agro-environnementale» (PHAE2) doi-
vent prendre en compte certaines obli-
gations du cahier des charges dans le
contexte de la sécheresse.
En effet, et même s'il est encore trop tôt
pour l'affirmer, certaines prairies for-
tement dégradées pourraient nécessi-
ter un renouvellement du couvert her-
bacé. Or, le cahier des charges de la
PHAE2 pourrait limiter cette pratique
nécessaire au maintien d’une production
fourragère indispensable au bon fonc-
tionnement de l’exploitation.
Des mesures adaptées peuvent toute-
fois être mises en œuvre exceptionnel-
lement pour permettre aux exploitants
d’intervenir sans risque vis à vis de ces
engagements contractuels, afin de faire
face aux dégâts potentiels de la séche-
resse:
- Pour les surfaces en couvert herbacé
permanent (prairies naturelles, landes
et parcours): le labour est interdit mais
un renouvellement par un travail du sol
superficiel (ou «simplifié») est possi-
ble. Pour réaliser ce type de travaux,
l’agriculteur devra toutefois avertir au
préalable la DDT07 de son intervention
en précisant la date et la référence des
parcelles concernées (sur papier libre).
- Pour les prairies temporaires (ou «ar-
tificielles»), un retournement ou un dé-
placement est autorisé mais une fois
seulement pendant le contrat PHAE2 et
dans la limite de 20% de la surface to-
tale engagée (ou 35% en zone de mon-
tagne sèche). Au delà de cette limite,
seul un renouvellement par travail su-
perficiel du sol est normalement possi-
ble au cours des cinq ans, selon le ca-
hier des charges. Toutefois, le ministre
de l'Agriculture a décidé d'autoriser le
retournement et/ou le déplacement des
prairies temporaires au-delà de ces
seuils en cas d'implantation de cultures
fourragères dérobées à croissance ra-
pide. L'exploitant doit en informer au
préalable la DDT en adressant une dé-
claration de modification d'assolement.
Le raisonnement des apports en fertili-
sation azotée devra alors être adapté en
conséquence (rendements inférieurs dûs
aux conditions climatiques) et consigné
dans le cahier d'enregistrement («ca-
hier d'épandage» ou «cahier de ferti-
lisation»), sans dépasser un maximum
de 50 unités d'azote par ha si le couvert
reste en «prairies temporaires» et
40 UN en cas d'implantation d'une cul-
ture fourragère dérobée.
Rappel: si une prairie temporaire en-
gagée est entièrement ou partiellement
labourée, avec ou sans déplacement,
l’agriculteur doit également le signaler
sur son registre parcellaire graphique et
sur le tableau «liste des engagements»
dans le dossier Pac suivant l’opération
(voir notice départementale d’informa-
tion sur la PHAE2).
(1) : Les agriculteurs ont déjà reçu des exemplaires de ce
formulaire avec leur dossier Pac papier. Il est également
disponible sur le site Internet « telepac » : http://www.te-
lepac.agriculture.gouv.fr/.
Aspects réglementaires
RÉGLEMENTATION / Comme en 2003, la sécheresse pourrait avoir indirectement des conséquences pour les agriculteurs au
regard de la réglementation et des aides Pac. Explications.
Sécheresse et Pac 2011
En savoir plus :
Direction départementale des
territoires de l’Ardèche
04 75 65 50 00
Conseillers d’entreprise de la
chambre d’agriculture de l’Ardèche
04 75 20 28 00
Suite à la sécheresse, toute modification dans l'assolement de
l'exploitation par rapport à celle qui est décrite dans le formulaire
"Surfaces" du dossier Pac doit être signalée dès que possible.
4
spécial info sécheresse
L’
herbe pâturée est l’aliment le
moins coûteux de l’exploita-
tion. Cependant, au pâturage,
l’offre alimentaire est souvent volontai-
rement restreinte pour maîtriser les re-
fus et maintenir la qualité des repousses
aussi longtemps que possible. La capa-
cité d’ingestion des animaux n’est donc
pas toujours comblée.
Avec les conditions actuelles de manque
d'herbe, il est important de faire au préa-
lable un tri des animaux en fonction de
leurs besoins:
- Les vaches à faible production, ainsi
que les réformes prévues pour l’au-
tomne, pourront être taries et auront en
pâture les surfaces les moins produc-
tives et/ou les plus éloignées de l’ex-
ploitation. Cela diminuera d'autant la
pression de pâture destinée aux vaches
laitières.
- Les vaches laitières en production pâ-
tureront les parcelles ensilées ou fau-
chées qui ont quelques repousses. Pour
que l’herbe soit bien valorisée, il est
conseillé de respecter une périodicité
de passage. Elle devra être comprise
entre trois à quatre semaines dans le cas
d’un pâturage tournant. Le premier pâ-
turage après une fauche sera compris
entre six et huit semaines.
La complémentation des vaches laitières
au pâturage se justifie pleinement dans
les périodes ou l’herbe disponible ne
permet pas de couvrir les besoins du
troupeau à court ou moyen terme. La
distribution d’un aliment complémen-
taire au pâturage entraîne dans la plu-
part des cas une réduction de la quan-
tité d’herbe ingérée.
L’alimentation complémentaire devra
comporter un minimum de fibre pour
permettre une bonne rumination et évi-
ter tout risque d’acidose. Une partie du
foin ou de l'ensilage d’herbe ou de maïs
pourra être remplacée par des aliments
type «ration sèche» ou «Mash» (voir
tableau ci-dessous).
Dans tous les cas, l'observation des ré-
sultats exprimés par les vaches laitières,
telles que la production mesurée dans
le tank à lait, l'évolution des taux de ma-
tières grasses et protéiques et d’urée
ou la variation de l’état corporel des ani-
maux seront à prendre en compte pour
mesurer l’efficacité de la ration offerte
et éventuellement la modifier.
Ces observations devront être signalées
à votre technicien qui pourra vous aider
à adapter la ration et à faire le bon choix
avant d’acheter.
OFFRE ALIMENTAIRE / Valoriser au maximum le pâturage permet de
maintenir la production laitière et d’économiser les stocks récoltés.
Pâturage et complémentation alimentaire
des vaches laitières
ALTERNATIVE / La paille est une ressource intéressante en période de pénurie pour alimenter les
vaches allaitantes.
Utiliser la paille pour alimenter le troupeau allaitant
L
es mash fibreux ou aliments «ra-
tions sèches» apportent à la fois
de l’énergie, de l’azote mais éga-
lement des fibres, ce qui réduit les
risques d’acidose. La faible valeur éner-
gétique induite par la présence de fibres
est compensée par l’apport de matières
grasses. Ces concentrés comportent
bien souvent une dizaine d’ingrédients
différents: luzerne, maïs grain, soja,
corn gluten, graine de coton, pulpes…
Ils se présentent sous
différentes formes:
- Mélanges fibreux: mélanges de fibres
brins longs (luzerne déshydratée,
paille…) et de matières premières gra-
nulées ou non.
- Mash: mélanges de matières pre-
mières non granulées (fibres, céréales…),
ration type «espagnole».
- Bouchons: mélanges de matières pre-
mières agglomérées sous forme de gros
granules (de 22 à 23 mm).
- Granulés: mélanges de matières pre-
mières prébroyées et agglomérées sous
forme de granules de 4 mm de diamè-
tre.
RATION / En cas de déficit fourrager, le mash
(mélange) a sa place dans la ration des vaches
laitières.
Mélanges fibreux
pour les vaches laitières
Conduite du troupeau
L
a paille est un aliment pauvre en
sucres solubles, en matières azo-
tées et en vitamines, mais cor-
rectement complémentée, c’est une res-
source intéressante en période de
pénurie pour alimenter les vaches al-
laitantes, à condition de respecter
quelques règles d’utilisation.
Utiliser des pailles bien conservées:
toutes les pailles de céréales peuvent être
utilisées à condition qu’elles aient été ré-
coltées sèches et cela d’autant plus dans
le cas où la céréale était fortement en-
herbée.
Complémenter avec de l’azote soluble
et des sucres rapidement fermentesci-
bles: ce type de complémentation favo-
rise les micro-organismes de la panse
et améliore la digestibilité de la paille.
Pour cela, apporter de l’aliment liquide
qui favorise aussi l’appétence ou des
concentrés azotés à base de tourteau
de soja ou de colza.
Apporter obligatoirement minéraux,
oligo-éléments et vitamine A: en pra-
tique un CMV enrichi en oligo-éléments.
Adapter la complémentation énergé-
tique et azotée afin de couvrir les besoins
de production sans pénaliser les per-
formances (voir exemple dans les deux
tableaux ci-sessous).
En savoir plus :
Ardèche Conseil Elevage
04 75 40 53 77
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Ardèche conseil élevage
04 75 40 53 77
En savoir plus :
Didier Senut - Chambre d’agriculture de l’Ardèche - 04 75 20 28 00
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Didier Senut
Chambre d’agriculture de l’Ardèche
04 75 20 28 00
Pour des vaches trop maigres lors du sevrage des veaux et gestantes de plus 6 mois,
prévoir de rajouter un kilo de céréales ou de pulpe de betteraves pendant un mois.
Exemples de rations pour vaches taries :
Aliments Paille Paille + Foin Paille + Foin
Paille A volonté (5 à 8 kg) 5 5
Aliment liquide 0,5 / /
Foin de prairie naturelle / 5 5
Céréale 3 3 1,5
Pulpe de betterave déshydratée 2 / /
Luzerne déshydratée 18 % / / 2,5
Tourteau de soja 48 0,4 0,4 /
CMV 200 g (type 6-24) 150 g (type 6-24) 120 g (type 10-15)
Exemples de rations pour des génisses de 20 mois (objectif 500 g de GMQ par jour) :
Aliments Paille Paille + Foin
Paille A volonté (4 à 6 kg) 3
Foin de prairie naturelle / 3
Céréale* 2 1,5
Luzerne déshydratée 18 % 2 1
Tourteau de soja 48 0,3 0,3
CMV 80 g (type 10-15) 70 g (type 10-15)
Exemples de rations complémentées au pâturage.
Aliments Lait / jour Lait / jour Lait / jour Lait / jour
27 kg 27 kg 27 kg 27 kg
Pâture (kg de MS) 6 6 4 6
Foin (kg de MS) 2 / / /
Ensilage herbe (kg de MS) / 4 / /
Ensilage maïs (kg de MS) / / 6 5
Aliment type « Mash » (kg brut) 10 4 3 3
Concentré type VL18 % (kg brut) / 4 5 4
Exemples de rations pour vaches en lactation :
Aliments – Quantité/ jour Lait /jour Lait /jour Lait /jour Lait /jour Lait /jour
20 kg 23 kg 25 kg 28 kg 30 kg
Paille* (kg de MS) 8 8 4 - 8
Foin PN (kg de MS) - - 2 4 -
Ensilage d’herbe (kg de MS) - - - 4 -
Ensilage de maïs (kg de MS) 4 - - - -
Aliment « ration sèche » (kg brut) 5 10 12 10 15
Tourteau de soja (kg brut) 1 - - - -
* Pour que la paille soit bien
consommée, veiller à la renouveler tous
les jours.
Remarque: Les rations utilisant ce type
d’aliments permettent généralement
une augmentation de la production de
lait accompagnée d’une chute de la
matière grasse.
ALIMENT/ La mélasse
peut être une solution
pour favoriser la
consommation de
fourrage de mauvaise
qualité.
La melasse
pour faire
consommer
la paille
Exemple d’une ration avec uniquement
de la paille
Aliments - Quantité / jour lait / jour
Paille - kg de MS 10
Mélasse - kg brut 2
Tourteau de soja - kg brut 1,5
Céréales - kg brut 4
CMV type 7/21 - g/jour 220
Pour les jeunes, en période de pénurie,
il faut complémenter les veaux rapide-
ment. Leur sevrage peut s’envisager dès
lors que la consommation de concentré
atteint 2,5 kg par jour et par animal. Au
moment du sevrage mettre à disposition
du foin qui pourra être remplacé par de
la paille pour devenir l’unique fourrage
à volonté au bout de la quatrième se-
maine. Augmenter (1kg maximum par
semaine) et adapter les apports de
concentré en conséquence en fonction
du poids des animaux.
NB: Le sevrage permet de tarir les mères
et de réduire leurs besoins.
Pour les génisses d’élevage de moins
de 1 an, l’apport de paille n’est pas pré-
conisé. Elles doivent recevoir des bons
fourrages pour ne pas pénaliser leur dé-
veloppement.
La paille peut constituer le principal four-
rage grossier dans la ration des génisses
âgées de plus de 15 mois.
Important: D’une manière générale, les
rations à base de paille nécessitent des
apports de concentrés élevés. Tout in-
dicateur comme une baisse de consom-
mation inexpliquée, un animal qui s’isole,
des bouses liquides, des boulets avec
des inflammations sont des signes
d’alerte qui requièrent de réagir rapi-
dement.
La mélasse est un aliment qui se
répartit sur la paille ou le foin.
Grâce à son appétibilité, à ses su-
cres et à ses sels, elle favorise la
consommation de fourrage de mauvaise
qualité. La richesse en sucre de l’ordre
de 65% de la MS impose de prudentes
transitions alimentaires et un taux d’in-
corporation qui ne doit pas dépasser
environ 15% de la MS ingérée chez la
vache laitière.
Il faut veiller à utiliser des pailles
bien conservées.
La complémentation des vaches laitières au pâturage se justifie pleinement
dans les périodes ou l’herbe disponible ne permet pas de couvrir les besoins du
troupeau à court ou moyen terme.
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