« Spécial Info Sécheresse » Auteur : AVENIR AGRICOLE DE L’ARDECHE / COMITE SECHERESSE OPERATION SOLIDARITE Date de parution : 23 juin 2011 Ce document est la propriété exclusive de la Chambres d'Agriculture de l’Ardèche. Reproduction interdite sans accord préalable. Spécial “Info Sécheresse” EDITORIAL Voici le numéro spécial « info sécheresse » que le comité Sécheresse opération solidarité (SOS) a souhaité vous communiquer. Il se veut être un guide pratique qui a pour but de répondre pour l’essentiel à vos questionnements, vos interrogations et vos préoccupations. Il aborde bon nombre de questions réglementaires, techniques, sanitaires, de financement et sociales. Chacun doit pouvoir se dire « si je suis confronté à telle ou telle situation, quelle est la solution la plus adaptée à mon problème ou mes difficultés ». Tous les thèmes n’ont pas pu être abordés mais cela ne signifie pas pour autant qu’un interlocuteur ne puisse pas vous apporter une réponse. Ce document est le fruit d’une collaboration exemplaire entre les différentes organisations professionnelles agricoles. Je veux saluer le travail réalisé et la mobilisation d’un très grand nombre de collaborateurs. Ils sont à votre écoute et votre disposition, n’hésitez pas à les solliciter. Un contact est d’ailleurs mentionné dans chaque rubrique. Le comité SOS poursuit son travail de recherche de fourrage et de paille. Vous avez été très nombreux à répondre à l’enquête concernant vos besoins en différents produits. Premier constat : la demande en fourrage est énorme (plus de 20 000 tonnes). Les disponibilités sur le marché sont très réduites. Adapter la ration des animaux aux produits disponibles sur le marché est un enjeu majeur pour éviter la décapitalisation. Les missions d’expertise sur le terrain pour la reconnaissance du département au titre des calamités agricoles viennent de débuter. Nous vous proposons également d’aller à votre rencontre pour échanger avec vous, vous écouter et répondre à vos préoccupations. J’animerai chacune de ces rencontres aux côtés des chargés de mission de la chambre d’agriculture et des membres du comité SOS. Vous trouverez ci-contre les dates et les lieux de ces rencontres. Merci de les noter dès à présent car il n’y aura pas d’invitation individuelle. Je vous y attends très nombreux . Bonne lecture et à bientôt de se rencontrer. Philippe Costet, président du comité SOS. Réunions d’information sécheresse La chambre d’agriculture organise sous l’égide du comité SOS une série de sept réunions ouvertes à tous les agriculteurs ardéchois : Saint-Félicien : 29 juin à 20h30 Salle du CERA (Chemin de Murat) Berzème : 1er juillet à 14h Salle du château Davezieux : 4 juillet à 14h Salle l’Alumat - 235 rue F Vergier (Direction Vanosc) Vernoux : 6 juillet à 9h30 Salle sous la Poste Saint-Agrève : 6 juillet à 14h Salle F. Roux (à côté de la mairie) Coucouron : 6 juillet à 20h30 Salle polyvalente Saint-Pierreville : 8 juillet à 9h30 Salle des fêtes du camping Les principales organisations professionnelles agricoles et leurs partenaires seront à votre écoute sur tous les sujets liés à la sécheresse. En savoir plus : Chambre d’agriculture Agnès Durand – 04 75 20 28 00 Liste des membres du comité “Sécheresse opération solidarité” FDSEA Jeunes Agriculteurs Confédération Paysanne Modef Coordination rurale Chambre d’Agriculture MSA Natura’pro coop Crédit Agricole GDS Groupama Agri Bio Ardèche Ardèche conseil élevage AGC (Association de gestion et de comptabilité) Ardèche Fourrages ALIMENTATION / Compte tenu des pertes de production de fourrages occasionnées par la sécheresse, des dérogations sont possibles pour permettre aux éleveurs bio d'acheter du foin conventionnel ou en conversion en complément des fourrages bio. Elevages bio : approvisionnement en fourrage conventionnel L es éléments présentés ici sont valables depuis le 10 juin 2011 et jusqu'à la mise à l'herbe du printemps 2012 et pourront éventuellement être réajustés au 1er septembre 2011 (date de la prochaine commission nationale AB de l'Inao(1)). Ces informations sont cependant mentionnées sous réserves, la rédaction du texte qui devra les valider officiellement n'étant pas achevée par les services de l'Inao à la date de parution de ce document. Conditions : Herbivores : les fourrages à distribuer sont, par ordre de priorité décroissante : bio, C2 (2e année de conversion), C1, conventionnel. Le fourrage C1 et C2 peut constituer 100% de la ration, mais le fourrage conventionnel ne doit pas dépasser 50% de la ration en moyenne sur la période de dérogation pour les animaux productifs. Pour les animaux improductifs, il n'y a pas de limite s'il n'y a pas d'abattage ou de production de lait dans un délai de trois mois. Tous les types de fourrages sont autorisés avec, par ordre de préférence : foin de prairies naturelles, foin de prairies temporaires, pailles, ensilages. Monogastriques : 45 % d'aliments C2 sont autorisés au titre de la dérogation. Procédure : Les dérogations pour utiliser du fourrage conventionnel ou en conversion sont à faire individuellement par chaque éleveur concerné. Contacter son organisme certificateur (OC) pour obtenir un formulaire de demande de dérogation et le lui renvoyer après l'avoir complété (certains OC ont mis ce formulaire à disposition directement sur leur site Internet). Les agriculteurs n'ont pas à demander une attestation individuelle à leur DDT pour joindre à leur dossier. La sécheresse étant nationale, les DDT devront fournir des attestations collectives à l'Inao pour leur département. L'OC fait suivre la demande à l'Inao pour instruction. Dans tous les cas, le dépôt de la demande de dérogation doit être fait par l'agricul- teur avant l'achat du fourrage conventionnel (il est donc possible, pour l'agriculteur, d'acheter du foin conventionnel même si sa demande de dérogation n'a pas encore été instruite car les délais peuvent être longs). Attention : il faut anticiper et donner le fourrage conventionnel progressivement sur une longue période de production plutôt que d'épuiser ses stocks bio et donner ensuite 100% de fourrages conventionnels car, dans ce cas, la part de fourrage conventionnel dans la ration sera supérieure à 50% sur la période de dérogation et cette dernière pourra donc être refusée. L'agriculteur doit donc effectuer sa demande de dérogation dès qu'il sait qu'il va manquer de fourrages et il doit indiquer sur sa demande la période sur laquelle il souhaite obtenir la dérogation (l'éleveur peut déposer sa demande en juillet 2011 pour une dérogation sur la période janvier/avril 2012 par exemple). (1) Institut national de l’origine et de la qualité En savoir plus : Renaud Pradon, animateur agriculture biologique Chambre d’agriculture de l’Ardèche 04 75 20 28 00 [email protected] Supplément à l’Avenir Agricole de l’Ardèche du 23 juin 2011 • Réalisation : APASEC - 23, rue Jean Baldassini - 69007 Lyon - Tél. 04 72 72 49 96 • Impression IPS - ZA du chant des oiseaux - 80800 Fouilloy 2 spécial info sécheresse Pilotage de l’exploitation PLANIFICATION / La situation de déficit fourrager TRÉSORERIE / A l’occasion de la rencontre avec les organisations professionnelles agricoles organisée le 31 mai par le ministère de l’Agriculture, le Crédit agricole a annoncé une enveloppe de 700 millions d’euros de prêts court terme à taux privilégié pour les éleveurs touchés par la sécheresse. sur le département entraîne pour chacun la recherche de solutions qui permettront de faire face à des dépenses non prévues. Anticiper les besoins de trésorerie Crédit agricole : 700 millions d’euros à des prêts court terme A L l'évaluation technique des besoins en fourrages, aliments, concentrés va être associée la réflexion sur le volume d'activité à maintenir, afin d'équilibrer les bilans alimentaires. Les trésoreries risquent d’être mal menées par une évolution : - Des dépenses non prévues : achat d’aliments, transports... - Des recettes non constatées : animaux moins lourds, baisse des prix, évolution des aides… Les décisions prises par les gérants influenceront la trésorerie. Dans ce cadre, la planification de la trésorerie sur les douze prochains mois est indispensable. L'identification par période, sur la base de l'existant, des postes de dépenses de la structure, mais aussi des échéanciers en cours, doit être réalisée en mesurant les montants en jeu. La juxtaposition des rentrées d'argent à venir mettra en avant les périodes charnières où un blocage peut être observé, avec une estimation au mieux des besoins de trésorerie. Cette prévision vous donnera le recul nécessaire pour solliciter d'éventuels échéanciers, reporter certains achats ou encore mobiliser votre banque. Après avoir réalisé ce premier travail, un suivi devra également être mis en place. A partir d’un rapprochement entre l’existant et les prévisions, il faudra intégrer les ajustements nécessaires pour faciliter le pilotage de l’exploitation dans cette situation de crise. Il n'y a bien sûr pas de réponses toutes faites, mais de l'analyse au cas par cas des situations de chacun, afin de se poser les bonnes questions et d'envisager au mieux les solutions techniques, financières et bancaires. Les conseillers d'entreprise de la chambre d’agriculture tiennent à votre disposition des outils pour vous aider dans cette planification et si besoin vous appuyer dans cette tâche. N'hésitez pas également à contacter votre comptable ou votre banque selon les besoins. e Crédit agricole, premier partenaire financier de l’agriculture, réaffirme ainsi son engagement aux côtés des professionnels du secteur dans cette période difficile. Ce soutien à la trésorerie, qui intervient dans l’attente du versement des primes Pac au mois d’octobre pour une partie, permettra de faire face aux besoins urgents d’achat de paille et de fourrage. Ces prêts bénéficieront d’un taux privilégié de 2 % (1,5 % pour les JA) et seront attribués sans frais de dossier aux éleveurs les plus en difficultés. L’avantage de taux sera intégralement pris en charge par la caisse régionale de Crédit agricole. Par ailleurs, le Crédit agricole assurances (Pacifica) propose un contrat simplifié permettant de couvrir les risques de dommage et d’incendie liés au chargement, au transport et au stockage de paille. Mais comme chaque situation est spécifique, tous les chargés de clientèle du Crédit agricole sont mobilisés et à la disposition de leurs clients pour étudier au cas par cas les besoins de trésorerie de chacun et apporter les solutions les plus adaptées pour aider à traverser au mieux cette période climatique difficile. En savoir plus : Claire Marie Biensan Chambre d’agriculture de l’Ardèche 04 75 20 28 00 [email protected] Xavier Rouquette AGC Ardèche (association de gestion et de comptabilité) 04 75 20 29 50 [email protected] La sécheresse qui sévit sur le département met à mal les trésoreries des exploitations agricoles. En savoir plus : Michel Duvert Crédit agricole Sud Rhône-Alpes 06 82 80 71 60 [email protected] D’autres mesures gouvernementales d’accompagnement financier pourront être mises en place dans les semaines à venir, nous ne manquerons pas de vous tenir informés. FOURRAGES / L’évaluation des stocks disponibles d’ensilage et de foin est une démarche essentielle en période de pénurie. Elle s’accompagne de l’estimation des besoins de ses animaux. Ces deux démarches sont à mener en parallèle pour déterminer la quantité de fourrages à trouver hors de l’exploitation. Achats extérieurs : évaluer ses stocks de fourrages et les besoins des animaux Déterminer les stocks d’ensilage : La première étape consiste à évaluer le volume d’ensilage. Pour cela, il faut attendre trois semaines après la fermeture du silo, le temps que l’ensilage s’affaisse après les pertes en gaz ou en jus résultant des fermentations. Dans le cas d’un silo couloir, il est relativement simple d’en calculer le volume de manière assez précise, en multipliant la longueur du silo ou de l’ensilage par sa largeur et sa hauteur. Dans le cas d’un silo taupinière, la difficulté réside dans la détermination des mesures à prendre en compte pour la longueur et la largeur. Pour déterminer la longueur et la largeur, il est préconisé de les mesurer à mi-pente. Pour obtenir la hauteur du tas, prendre plusieurs mesures à différents endroits, en faire une moyenne qui servira au calcul du volume. La densité des ensilages varie en fonction du fourrage ensilé, de sa teneur en matière sèche et de la hauteur du tas (tableaux 1 et 2). Le volume obtenu multiplié par la densité correspondante donne la quantité d’ensilage utilisable exprimée en matière sèche. A cette quantité, il faut déduire les pertes en cours d’utilisation qui peuvent variées de 5 à 10 % selon les conditions de réalisation du silo. Pour les bottes rondes enrubannées, prendre comme base de calcul une valeur de 200 kg de matière sèche de four- Calculer ses achats La confrontation des stocks et des besoins permet de déterminer la quantité de fourrages à trouver hors de l’exploitation. Une des difficultés est de déterminer la durée de la période durant laquelle les animaux devront être alimentés avec des fourrages récoltés ou achetés. Celle-ci va dépendre de repousses éventuelles, de la qualité de l’arrière saison et de la possibilité de disposer de cultures dérobées ou de pâturage à l’automne. rage disponible par botte enrubannée. Attention les pertes peuvent être importantes selon les dégâts constatés sur le film plastique, dégâts causés par de mauvaises conditions de stockage ou par les dégradations de nuisibles. Déterminer les stocks de fourrages secs : A titre indicatif, le poids exprimé en kg de matière sèche, pour différents fourrages en fonction du conditionnement est indiqué dans le tableau 3. Evaluer les besoins des animaux Les besoins sont évalués en prenant en compte les effectifs des différentes catégories d’animaux et la durée de la période à couvrir. Les besoins moyens journaliers en fourrage pour différentes catégories d’animaux sont présentés dans le tableau 4. En savoir plus : Didier Senut - Chambre d’agriculture de l’Ardèche Tel 04 75 20 28 00 - Mail : [email protected] Densité de l’ensilage d’herbe selon la hauteur du silo (exprimée en kg de matière sèche par m3) Hauteur du silo Densité de l’ensilage de maïs ensilage selon la hauteur du silo (exprimée en kg de matière sèche par m3) Tab 1 Hauteur du silo Taux de matière de l’ensilage (en %) 25 % 30 % 35 % 1 mètre 175 200 225 1,5 mètre 185 210 230 2 mètres 190 215 240 Dimensions de la botte (en centimètres) Poids de la botte (en kg de matière sèche) Tab 3 Hauteur Diamètre Foin Paille 120 150 250 - 300 220 - 250 120 120 180 - 200 140 - 160 Pour des bottes rectangulaires (80x90x210) une valeur de 360 kg de foin en moyenne peut être retenue. Catégories d’animaux Besoin moyen - Matière Sèche / jour Vaches laitières en lactation 15 kg Vaches taries et génisses laitières prêtes à vêler 12 kg Génisses laitières + 2 ans 10 kg Génisses laitières 1 à 2 ans 7 kg Génisses laitières 6 mois à 1 an 4 kg Vaches allaitantes avec veau 12 kg Génisses allaitantes + 2 ans 10 kg Génisses allaitantes 1 à 2 ans 7 kg Génisses allaitantes 8 mois à 1 an 5 kg Taureaux 11 kg Brebis + agneaux 2 kg Taux de matière de l’ensilage (en %) 20 % 25 % 30 % 35 % 1 mètre 158 190 213 227 Chèvres 2,5 kg 1,5 mètre 166 200 225 238 Chevrettes 3 mois à 1 an 1,2 kg 2 mètres 174 208 237 252 Boucs 2 kg Jument + Poulain 13 kg Etalon 11 kg Remarque : pour les ensilages de céréales immatures ou de méteils en l’absence de références précises, prendre une valeur de 200 kg de matière sèche par m3. Tab 2 Agnelles 6 mois à 1an 1 kg Bélier 1,5 kg Tab 4 spécial info sécheresse 3 Aspects réglementaires RÉGLEMENTATION / Comme en 2003, la sécheresse pourrait avoir indirectement des conséquences pour les agriculteurs au regard de la réglementation et des aides Pac. Explications. Sécheresse et Pac 2011 Modification de l'assolement et accident de culture Toute modification dans l’assolement de l’exploitation par rapport à celle qui est décrite dans le formulaire « Surfaces » (S2 jaune) du dossier Pac doit être signalée dès que possible à la DDT07 au moyen du formulaire « Modification de l’assolement déclaré »(1). Exemples d’évènements nécessitant l’utilisation du formulaire : utilisation des surfaces autre que celle déclarée au 15 mai et remplacement par une autre culture (changement d’assolement), accident climatique empêchant les travaux ou la levée des cultures (accident de culture), destruction des cultures par les animaux (dégât de gibier)… En cas d’absence de notification, il peut en effet y avoir une pénalité de 3% appliquée sur les aides Pac au titre de la conditionnalité (ex : BCAE « Entretien minimal des terres » et « Diversité de l’assolement ». Dans le cas d’un « accident de culture » (semis impossible ou pas de levée de la culture déclarée au 15 mai, sans remplacement par une autre culture), un nouveau couvert doit être implanté dès que possible (couvert pouvant être la culture de la campagne suivante). Attention : le formulaire ne permet pas de signaler tous les changements qui peuvent intervenir sur les surfaces de l’exploitation. Certains changements (ex : récolte par ensilage précoce, culture dérobée, retournement de prairies…) sont à notifier à la DDT07 sur papier libre car il n’existe pas de formulaire adapté. PMTVA : Localisation des animaux Les critères d’éligibilité à la « Prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes » (PMTVA) sont vérifiés sur toute la période de détention obligatoire qui dure six mois à compter du lendemain du dépôt du formulaire de demande spécifique. Comme cette année la période de détention obligatoire commençait au plus tard le 17 mai, elle se terminera donc au plus tard en novembre pour certains élevages. L’éleveur s’engage notamment à déclarer les lieux de détention de son cheptel, mêmes temporaires, au cours de cette période. Or, avec ou sans sécheresse, il peut arriver que l’éleveur fasse pâturer ses animaux sur des surfaces non déclarées dans son dossier Pac 2010 (îlots acquis depuis le 17 mai 2010 ou prêtés par une autre personne à des fins de pâturage). Dans ce cas, l’éleveur doit adresser à la DDT07 un « bordereau de localisation »(1) spécifique à la PMTVA, avant de déplacer ses animaux, pour préciser la localisation des parcelles concernées. Attention : dans le cas d'une mise en pension des bovins chez un autre éleveur, qui possède luimême des animaux et ne prend que ces bovins en pension, il y a rupture dans la détention des animaux et les animaux concernés sont donc inéligibles à l'aide PMTVA. Les éleveurs doivent donc être conscients des conséquences d'une mise en pension de leurs animaux sur la PMTVA (lire aussi en page 6). BCAE et sécheresse Des dérogations relatives aux bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) de la conditionnalité des aides Pac sont autorisées par le ministère de l'Agriculture : - Bandes tampons : il y a normalement interdiction de fauche ou de broyage de ces bandes tampons du 1er juin au 10 juillet (hors exploitations d'élevage). L'autorisation du ministre d'utilisation des jachères vaut dérogation à l'interdiction de fauche des bandes tampons (donc aucune démarche spécifique des agriculteurs auprès de la DDT07). - Gestion des surfaces en herbe : dérogation sans démarche particulière des éleveurs concernant le non respect éventuel du seuil minimum de productivité des surfaces en herbe prévu au titre des BCAE. Rappel sur les conditions relatives aux pratiques d'irrigation à respecter dans le cadre des BCAE : - Détention du récépissé de déclaration ou de l’arrêté d’autorisation de prélèvement. - Présence d’un moyen d’évaluation approprié des volumes prélevés (y compris pour les retenues collinaires). - Tenir à jour un cahier d’enregistrement (conditions d’utilisation et volumes). - Si structure collective (ex : Asa) : bulletin d’adhésion à jour ou contrat de fourniture pour l’année en cours. Taux de chargement et aides ICHN Un montant d'aide ICHN à l'hectare est déterminé selon la plage de chargement de l'exploitation. En cas de baisse des effectifs animaux, il faut donc être vigilant sur les conséquences directes en matière de montants d'aide ICHN. A savoir que les modalités de calcul du chargement varient selon les espèces. Pour les ovins et caprins, le chargement annuel est basé sur les effectifs déclarés à l'aide aux ovins ou à l'aide aux caprins (donc les animaux présents sur l'exploitation du 1er février au 11 mai 2011 inclus). Pour les ovins, le chargement de l'année « n » est calculé sur les effectifs moyens présents sur l'exploitation sur l'année civile « n-1 ». La baisse significative d'effectifs ovins sur l'année 2011 peut donc avoir des répercussions Suite à la sécheresse, toute modification dans l'assolement de l'exploitation par rapport à celle qui est décrite dans le formulaire "Surfaces" du dossier Pac doit être signalée dès que possible. sur le montant ICHN de l'année prochaine. Aucune déclaration à faire à la DDT, le calcul est réalisé automatiquement par l'administration à partir de la BDNI (Base de données nationale d'identification). PHAE2 : précautions à prendre Les éleveurs ardéchois engagés dans la nouvelle version de la « prime herbagère agro-environnementale » (PHAE2) doivent prendre en compte certaines obligations du cahier des charges dans le contexte de la sécheresse. En effet, et même s'il est encore trop tôt pour l'affirmer, certaines prairies fortement dégradées pourraient nécessiter un renouvellement du couvert herbacé. Or, le cahier des charges de la PHAE2 pourrait limiter cette pratique nécessaire au maintien d’une production fourragère indispensable au bon fonctionnement de l’exploitation. Des mesures adaptées peuvent toutefois être mises en œuvre exceptionnellement pour permettre aux exploitants d’intervenir sans risque vis à vis de ces engagements contractuels, afin de faire face aux dégâts potentiels de la sécheresse : - Pour les surfaces en couvert herbacé permanent (prairies naturelles, landes et parcours): le labour est interdit mais un renouvellement par un travail du sol superficiel (ou « simplifié ») est possible. Pour réaliser ce type de travaux, l’agriculteur devra toutefois avertir au préalable la DDT07 de son intervention en précisant la date et la référence des parcelles concernées (sur papier libre). - Pour les prairies temporaires (ou « artificielles »), un retournement ou un déplacement est autorisé mais une fois seulement pendant le contrat PHAE2 et dans la limite de 20% de la surface totale engagée (ou 35% en zone de montagne sèche). Au delà de cette limite, seul un renouvellement par travail superficiel du sol est normalement possible au cours des cinq ans, selon le cahier des charges. Toutefois, le ministre de l'Agriculture a décidé d'autoriser le retournement et/ou le déplacement des prairies temporaires au-delà de ces seuils en cas d'implantation de cultures fourragères dérobées à croissance rapide. L'exploitant doit en informer au préalable la DDT en adressant une déclaration de modification d'assolement. Le raisonnement des apports en fertilisation azotée devra alors être adapté en conséquence (rendements inférieurs dûs aux conditions climatiques) et consigné dans le cahier d'enregistrement (« cahier d'épandage » ou « cahier de fertilisation »), sans dépasser un maximum de 50 unités d'azote par ha si le couvert reste en « prairies temporaires » et 40 UN en cas d'implantation d'une culture fourragère dérobée. Rappel : si une prairie temporaire engagée est entièrement ou partiellement labourée, avec ou sans déplacement, l’agriculteur doit également le signaler sur son registre parcellaire graphique et sur le tableau « liste des engagements » dans le dossier Pac suivant l’opération (voir notice départementale d’information sur la PHAE2). (1) : Les agriculteurs ont déjà reçu des exemplaires de ce formulaire avec leur dossier Pac papier. Il est également disponible sur le site Internet « telepac » : http://www.telepac.agriculture.gouv.fr/. En savoir plus : Direction départementale des territoires de l’Ardèche 04 75 65 50 00 Conseillers d’entreprise de la chambre d’agriculture de l’Ardèche 04 75 20 28 00 4 spécial info sécheresse Conduite du troupeau OFFRE ALIMENTAIRE / Valoriser au maximum le pâturage permet de maintenir la production laitière et d’économiser les stocks récoltés. RATION / En cas de déficit fourrager, le mash (mélange) a sa place dans la ration des vaches laitières. Pâturage et complémentation alimentaire Mélanges fibreux des vaches laitières pour les vaches laitières L’ herbe pâturée est l’aliment le moins coûteux de l’exploitation. Cependant, au pâturage, l’offre alimentaire est souvent volontairement restreinte pour maîtriser les refus et maintenir la qualité des repousses aussi longtemps que possible. La capacité d’ingestion des animaux n’est donc pas toujours comblée. Avec les conditions actuelles de manque d'herbe, il est important de faire au préalable un tri des animaux en fonction de leurs besoins : - Les vaches à faible production, ainsi que les réformes prévues pour l’automne, pourront être taries et auront en pâture les surfaces les moins productives et/ou les plus éloignées de l’exploitation. Cela diminuera d'autant la pression de pâture destinée aux vaches laitières. - Les vaches laitières en production pâtureront les parcelles ensilées ou fauchées qui ont quelques repousses. Pour que l’herbe soit bien valorisée, il est conseillé de respecter une périodicité de passage. Elle devra être comprise entre trois à quatre semaines dans le cas d’un pâturage tournant. Le premier pâturage après une fauche sera compris entre six et huit semaines. L La complémentation des vaches laitières au pâturage se justifie pleinement dans les périodes ou l’herbe disponible ne permet pas de couvrir les besoins du troupeau à court ou moyen terme. L’alimentation complémentaire devra comporter un minimum de fibre pour permettre une bonne rumination et éviter tout risque d’acidose. Une partie du foin ou de l'ensilage d’herbe ou de maïs pourra être remplacée par des aliments type « ration sèche » ou « Mash » (voir tableau ci-dessous). ou la variation de l’état corporel des animaux seront à prendre en compte pour mesurer l’efficacité de la ration offerte et éventuellement la modifier. Ces observations devront être signalées à votre technicien qui pourra vous aider à adapter la ration et à faire le bon choix avant d’acheter. Dans tous les cas, l'observation des résultats exprimés par les vaches laitières, telles que la production mesurée dans le tank à lait, l'évolution des taux de matières grasses et protéiques et d’urée En savoir plus : Ardèche Conseil Elevage 04 75 40 53 77 Exemples de rations complémentées au pâturage. Aliments La complémentation des vaches laitières au pâturage se justifie pleinement dans les périodes ou l’herbe disponible ne permet pas de couvrir les besoins du troupeau à court ou moyen terme. La distribution d’un aliment complémentaire au pâturage entraîne dans la plupart des cas une réduction de la quantité d’herbe ingérée. Lait / jour 27 kg Lait / jour 27 kg Lait / jour 27 kg Lait / jour 27 kg Pâture (kg de MS) 6 6 4 6 Foin (kg de MS) 2 / / / Ensilage herbe (kg de MS) / 4 / / Ensilage maïs (kg de MS) / / 6 5 Aliment type « Mash » (kg brut) 10 4 3 3 Concentré type VL18 % (kg brut) / 4 5 4 Ils se présentent sous différentes formes : Exemples de rations pour vaches en lactation : Aliments – Quantité/ jour Lait /jour 20 kg L Exemples de rations pour vaches taries : Aliments Paille Paille + Foin Paille + Foin Paille A volonté (5 à 8 kg) 5 5 Aliment liquide 0,5 / / Foin de prairie naturelle / 5 5 Céréale 3 3 1,5 La paille peut constituer le principal fourrage grossier dans la ration des génisses âgées de plus de 15 mois. Important : D’une manière générale, les Lait /jour 25 kg Lait /jour 28 kg Lait /jour 30 kg 8 8 4 - 8 Foin PN (kg de MS) - - 2 4 - Ensilage d’herbe (kg de MS) - - - 4 - Ensilage de maïs (kg de MS) 4 - - - - Aliment « ration sèche » (kg brut) 5 10 12 10 15 Tourteau de soja (kg brut) 1 - - - - * Pour que la paille soit bien consommée, veiller à la renouveler tous les jours. Remarque : Les rations utilisant ce type d’aliments permettent généralement une augmentation de la production de lait accompagnée d’une chute de la matière grasse. Pour les jeunes, en période de pénurie, il faut complémenter les veaux rapidement. Leur sevrage peut s’envisager dès lors que la consommation de concentré atteint 2,5 kg par jour et par animal. Au moment du sevrage mettre à disposition du foin qui pourra être remplacé par de la paille pour devenir l’unique fourrage à volonté au bout de la quatrième semaine. Augmenter (1kg maximum par semaine) et adapter les apports de concentré en conséquence en fonction du poids des animaux. NB : Le sevrage permet de tarir les mères et de réduire leurs besoins. Pour les génisses d’élevage de moins de 1 an, l’apport de paille n’est pas préconisé. Elles doivent recevoir des bons fourrages pour ne pas pénaliser leur développement. Lait /jour 23 kg Paille* (kg de MS) Utiliser la paille pour alimenter le troupeau allaitant bles : ce type de complémentation favorise les micro-organismes de la panse et améliore la digestibilité de la paille. Pour cela, apporter de l’aliment liquide qui favorise aussi l’appétence ou des concentrés azotés à base de tourteau de soja ou de colza. Apporter obligatoirement minéraux, oligo-éléments et vitamine A : en pratique un CMV enrichi en oligo-éléments. Adapter la complémentation énergétique et azotée afin de couvrir les besoins de production sans pénaliser les performances (voir exemple dans les deux tableaux ci-sessous). En savoir plus : Ardèche conseil élevage 04 75 40 53 77 - Mélanges fibreux : mélanges de fibres brins longs (luzerne déshydratée, paille…) et de matières premières gra- ALTERNATIVE / La paille est une ressource intéressante en période de pénurie pour alimenter les vaches allaitantes. a paille est un aliment pauvre en sucres solubles, en matières azotées et en vitamines, mais correctement complémentée, c’est une ressource intéressante en période de pénurie pour alimenter les vaches allaitantes, à condition de respecter quelques règles d’utilisation. Utiliser des pailles bien conservées : toutes les pailles de céréales peuvent être utilisées à condition qu’elles aient été récoltées sèches et cela d’autant plus dans le cas où la céréale était fortement enherbée. Complémenter avec de l’azote soluble et des sucres rapidement fermentesci- nulées ou non. - Mash : mélanges de matières premières non granulées (fibres, céréales…), ration type « espagnole ». - Bouchons : mélanges de matières premières agglomérées sous forme de gros granules (de 22 à 23 mm). - Granulés : mélanges de matières premières prébroyées et agglomérées sous forme de granules de 4 mm de diamètre. es mash fibreux ou aliments « rations sèches » apportent à la fois de l’énergie, de l’azote mais également des fibres, ce qui réduit les risques d’acidose. La faible valeur énergétique induite par la présence de fibres est compensée par l’apport de matières grasses. Ces concentrés comportent bien souvent une dizaine d’ingrédients différents : luzerne, maïs grain, soja, corn gluten, graine de coton, pulpes… ALIMENT/ La mélasse peut être une solution pour favoriser la consommation de fourrage de mauvaise qualité. La melasse pour faire consommer la paille a mélasse est un aliment qui se répartit sur la paille ou le foin. Grâce à son appétibilité, à ses sucres et à ses sels, elle favorise la consommation de fourrage de mauvaise qualité. La richesse en sucre de l’ordre de 65% de la MS impose de prudentes transitions alimentaires et un taux d’incorporation qui ne doit pas dépasser environ 15% de la MS ingérée chez la vache laitière. L Il faut veiller à utiliser des pailles bien conservées. rations à base de paille nécessitent des apports de concentrés élevés. Tout indicateur comme une baisse de consommation inexpliquée, un animal qui s’isole, des bouses liquides, des boulets avec des inflammations sont des signes d’alerte qui requièrent de réagir rapidement. Exemple d’une ration avec uniquement de la paille Aliments - Quantité / jour lait / jour Paille - kg de MS 10 Mélasse - kg brut 2 Tourteau de soja - kg brut 1,5 Pulpe de betterave déshydratée 2 / / Luzerne déshydratée 18 % / / 2,5 Exemples de rations pour des génisses de 20 mois (objectif 500 g de GMQ par jour) : Céréales - kg brut 4 Tourteau de soja 48 0,4 0,4 / Aliments CMV type 7/21 - g/jour 220 CMV 200 g (type 6-24) 150 g (type 6-24) 120 g (type 10-15) Pour des vaches trop maigres lors du sevrage des veaux et gestantes de plus 6 mois, prévoir de rajouter un kilo de céréales ou de pulpe de betteraves pendant un mois. En savoir plus : Didier Senut - Chambre d’agriculture de l’Ardèche - 04 75 20 28 00 [email protected] Paille Paille + Foin Paille A volonté (4 à 6 kg) 3 Foin de prairie naturelle / 3 Céréale* 2 1,5 Luzerne déshydratée 18 % 2 1 Tourteau de soja 48 0,3 0,3 CMV 80 g (type 10-15) 70 g (type 10-15) En savoir plus : Didier Senut Chambre d’agriculture de l’Ardèche 04 75 20 28 00 [email protected] spécial info sécheresse 5 Conduite du troupeau STRATÉGIE / La valorisation des ressources pastorales par les ovins, souvent sous-utilisée, permet en ce début d’été quelques jours d’alimentation. Elevage ovin : valoriser les ressources pastorales Situation 1 : D’importantes surfaces en landes et des brebis à l’entretien Les broussailles présentent des valeurs nutritives équivalentes ou supérieures à la végétation de prairies naturelles ou pelouses, et cela est d’autant plus vrai lorsque les pelouses sont à des stades de végétation avancés. En effet, les parties broutées par les animaux (feuilles principalement) ne sont pas plus ligneuses que la végétation broutée sur une prairie et le sont nettement moins qu’une paille grossière qui peut atteindre plus de 50 % de ligno-celluloses. De plus, les arbustes de la famille des fabacées (genêts, cytises, coronilles…) offrent des taux très intéressants de matières azotées. Les parcours, landes, sous-bois ont l’avantage de bien se maintenir en été car l’enracinement profond des arbres et arbustes leur permet de mieux résister à la sécheresse. De plus, les broussailles offrent également une interaction positive avec la strate herbacée car l’ombre créée décale la croissance de l’herbe en fin de printemps (l’herbe reste plus jeune et appétente sous les genêts). Ainsi, il est conseillé de valoriser au maximum les pâturages en raisonnant la taille des parcs, la durée et la pression de pâturage. Les broussailles présentent des valeurs nutritives équivalentes ou supérieures à la végétation de prairies naturelles ou pelouses. Situation 2 : Des surfaces en landes mais des brebis à fort besoin Lorsque la sécheresse devient extrême ou que les brebis ont des besoins importants (fin de gestation – lactation), les prélèvements sur les parcours ne sont pas suffisants et il devient indispensable de complémenter les animaux. Attention, n’importe quelle complémentation ne convient pas ! Dans un souci de limitation des coûts, il faudra toujours chercher à privilégier le pâturage. - Les concentrés en complément d’un pâturage sur landes : L’apport de céréales permet de combler un déficit en énergie de la ration de base. Cependant, lorsque les quantités de concentrés distribués sont im- portantes et lorsque ces concentrés contiennent des sucres rapidement fermentescibles (cas de l’orge, du triticale ou du blé), le pH du rumen s’abaisse dangereusement. En amont du risque d’acidose ruminale, la conséquence est un développement des micro-organismes dégradant l’amidon au détriment de ceux dégradant la cellulose. Cette modification de la flore ruminale conduit à une moins bonne dégradation des végétaux consommés. Ainsi, la contribution énergétique et azotée de la végétation consommée sur les parcours diminue : cette dernière est moins bien valorisée. Avec une ration de base riche en cellulose (cas du pâturage sur landes), la complémentation doit nécessairement ALIMENTATION / Quelques exemples de rations à mettre en place dans les élevages caprins pour faire face à la sécheresse. Quelles rations pour les chèvres ? L es particularités de cette année sont les récoltes très faibles de fourrages grossiers et la très grande difficulté d’en trouver à acheter. Il faut donc dès maintenant faire le point sur les fourrages grossiers disponibles et en réserver une partie pour les périodes prioritaires. On peut estimer un besoin minimum de 0,5 kilo de foin par jour et par chevrette, au vu des conditions exceptionnelles, on pourra mettre en place une complémentation en aliments concentrés et en aliments fibreux plus importante que d’habitude. Un fois que l’on aura réservé la quan- Exemples de rations fourragères : quantité en kg brut/jour/chèvre Tab 1 Production laitière (PL) litre/jour Aliments Chèvre tarie ou PL moins de 2 litres PL de 2 à 2,5 litres/j Pâturage landes, broussailles, feuillages (0,5 kg à 1,5 kg de MS) En fonction des disponibilités de l’exploitation PL de 3 litres/j ou plus 0 à 1,5 0 à 1,5 0,5 à 1,5 Céréales 0,3 à 0,4 0,3 à 0,5 0,3 à 0,6 Concentré production 20-22% de MAT 0 – 0,3 0,3 à 0,5 0,3 à 0,7 Correcteur azoté 0,1 – 0,15 0,1 à 0,3 0,1 à 0,3 Aliment fibreux ou luzerne déshydratée 0 à 0,3 0 à 0,3 0 à 0,5 k utiliser LD 23 Tab 2 Production laitière (PL) litre/jour Aliments Chèvre tarie ou PL moins de 2 litres PL de 2 à 2,5 litres/j PL de 3 litres/j ou plus Luzerne en vert 5à6 5à6 5à6 Maïs ou Sorgho Fourrager en vert 5à6 5à6 5à6 Foin de graminées 0,3 à 0,5 0,3 à 0,5 0,5 Céréales 0,3 à 0,5 0,3 à 0,5 0,3 à 0,5 Concentré production 18% MAT 0 à 0,2 0,2 à 0,4 0,4 à 0,6 Concentré production 20-22% de MAT 0 à 0,3 0 à 0,4 0,2 à 0,6 Correcteur azoté 0 à 0,2 0 à 0,3 0 à 0,3 Aliment fibreux ou luzerne déshydratée 0 à 0,2 0 à 0,2 0 à 0,5 Utiliser des fourrages en vert Si l'exploitation dispose de surfaces irriguées qui peuvent permettre le développement de cultures capables de valoriser l'arrosage par des températures supérieures à 25°C, luzerne déjà implantée, maïs, sorgho fourrager, l’utilisation en vert pendant l'été doit être privilégiée (tableau 2). Alimenter à partir des stocks récoltés où achetés Foin de graminées Exemples de rations en fourrage vert : quantité en kg brut/jour/chèvre tité de foin pour ces périodes importantes, ce qui reste pourra être utilisé sur l’été et pour l’hiver prochain (tableau1). Dans le cas ou l'éleveur doit acheter des fourrages de qualité, il serait judicieux d'en utiliser dès maintenant si le troupeau est en milieu de lactation de manière à mieux maintenir la production laitière et aussi économiser les fourrages récoltés en quantité faible (tableau 3). Il est possible d'utiliser l’enrubannage à conditon de consommer une balle ronde en deux jours ou de progresser de 30 cm par jour sur le front de silo. La complémentation d'une ration avec de l’enrubannage ou de l’ensilage, distribuée à 1,5 kg par jour avec du foin de prairie naturelle (0,8 à 1 kg/jour) se fera sur la base des rations utilisant du foin de Crau (tableau 3). passer par des concentrés fibreux favorisant la flore cellulolytique et n’abaissant pas le pH du rumen. Il faut donc privilégier les concentrés comme le maïs et ses sous-produits, le sorgho, les pulpes de betterave, la mélasse ou la luzerne déshydratée. La complémentation équilibrée doit être distribuée en petite quantité (fractionnement des repas si nécessaire) à des animaux qui ne sont pas à jeun afin d’éviter tout risque d’acidose. - Les fourrages secs : Apporter des fourrages secs (foin, paille) au pâturage ne doit pas réduire la motivation des animaux à pâturer. Ainsi, il est préférable d’apporter à volonté ou en fin de journée un foin de qualité médiocre ou de la paille plutôt qu’un foin d’excellente qualité. En effet, si les animaux ont à leur disposition un fourrage de qualité, ils vont accroître leur comportement de sélection sur la ressource pastorale, le troupeau se déplacera énormément à la recherche de plantes appétentes et se mettra à attendre le fourrage de qualité. - Utiliser la paille pour l’alimentation des brebis : En l’absence totale de toute ressource au pâturage, des rations à base de paille peuvent être utilisées. Pour cela, la paille doit être d’excellente qualité et être distribuée à volonté. L’incorporation de mélasse liquide permet d’améliorer l’appétence de ce fourrage grossier et les quantités ingérées. Source : Michel Meuret – Inra Avignon En savoir plus : Gaëlle Grivel Chambre d’agriculture de l’Ardèche 04 75 20 28 00 [email protected] Exemples de rations pour des brebis à l’entretien Quantités exprimées/jour/brebis Ration 1 Ration 2 Paille (à volonté) 2 kg 2 kg Ration 3 1 kg Foin de graminées - - 1 kg Céréales ou pulpe de betterave 200 g 250 g - Tourteau de soja 48% - 70 g - Luzerne déshydratée 18% 240 g - - Minéraux 10 g type 10-14 10g type 10-14 10g type 10-14 Exemples de rations « tout foin » : quantité en kg brut/jour/chèvre Tab 3 Production laitière (PL) litre/jour Aliments Chèvre tarie ou PL moins de 2 litres PL de 2 à 2,5 litres/j PL de 3 litres/j ou plus Foin de prairies naturelles 0,3 à 0,8 0,3 à 0,8 0,3 à 1 Foin de luzerne 0,5 à 0,8 1 1 Foin de Crau 0,3 à 0,8 1 1 Aliment fibreux ou luzerne déshydratée 0 à 0,5 0 à 0,5 Céréales 0,3 à 0,5 0,4 0,4 Concentré production 18% de MAT 0 à 0,3 0,4 0,6 Concentré production 20-22% de MAT 0,2 0,4 0,6 Correcteur azoté 0 à 0,1 0 à 0,2 Exemples de rations « déshydratés, drêches, sous-produits » Différents sous-produits sont utilisables et peuvent être intéressants pour remplacer une partie des concentrés, voire pour diminuer la quantité des fourrages distribués. En caprin, il est préférable d’utiliser ces produits sous forme déshydratée, pour éviter tout risque de conservation et faciliter la manutention. Le stockage sous forme humide peut être intéressant pour les gros troupeaux et dans le cas où l’éleveur dispose déjà d’équipements de stockage et de distribution. Il faudra alors être très vigilant aux conditions de réalisation du silo et avancer assez vite sur le front au moment de la distribution (tableau 5). Exemple de rations maïs ensillage : quantité en kg brut/jour/chèvre Tab 4 Aliments Production laitière 2 à 2,5 litres / jour Foin de prairies naturelles 0à1 Foin de luzerne 0à1 Ensilage maïs 30% de M.S 2 à 2,5 Correcteur azoté colza-soja 0,1 à 0,3 Concentré production 20-22% de MAT 0 à 0,4 Céréales 0,3 Aliment fibreux ou « type fibre » 0 à 06 En savoir plus : Ardèche conseil élevage 04 75 40 53 77 Exemples de rations « déshydratés, drêches, sous-produits » Aliments Tab 5 Production laitière : 2 à 5 litre / jour Foin de prairies naturelles 0,6 à 1 kg Foin de luzerne 0,6 à 1 kg Choix 1 Choix 2 Exemples de rations « maïs ensilage » Céréales 0,3 0,4 Correcteur azoté soja-colza 0,2 Pour les troupeaux qui produisent du lait en hiver (sauf en AOC Picodon), l’ensilage de maïs voire de sorgho grain reste une possibilité très intéressante (tableau 4). Chèvre laitière 22 - 25 % de protéines / 0,1 à 0,3 Corn-gluten feed 0,5 0 à 0,3 Drêches de blé 0,2 0,2 Pulpe de betteraves déshydratée 0,3 0,3 0,3 à 0,5 6 spécial info sécheresse Sanitaire PRÉCAUTIONS À PRENDRE / La sécheresse et les fortes chaleurs entraînent des modifications importantes sur l’alimentation des ruminants, leur comportement, l’écologie des pâturages… Ces modifications ont des conséquences sanitaires parfois importantes sur les troupeaux. Les conséquences pathologiques de la sécheresse L es conséquences sanitaires de la sécheresse sont immédiates ou, au contraire, retardées dans le temps. Elles nécessitent l’adaptation des pratiques habituelles d’élevage. 1 – La température ambiante élevée provoque un stress thermique sur les animaux Les plus fragiles peuvent mourir par coup de chaleur (arrêt cardiaque, dépression du système nerveux…). Il peut être vital de refroidir les animaux (arrosage, ombre, ventilation des locaux…). Si l’animal est en état de choc, un traitement doit être mis en œuvre (perfusion). Si le stress thermique a une influence directement visible sur la production (laitière en particulier), il perturbe aussi la reproduction et diminue la fécondité. En période de lutte, les fortes chaleurs diminuent l’activité des béliers et bloquent la spermatogenèse ; la saison d’agnelage est retardée. La mortalité embryonnaire précoce ou tardive augmente, le poids des veaux et des agneaux à la naissance diminue et les incidences des pathologies post-partum sont plus importantes. En période de chaleur intense, les agneaux d’herbe sont sensibles aux bronchopneumonies infectieuses (inhalation de poussières en broutant l’herbe de plus en plus courte, gradients importants de température entre la nuit et le jour). C’est aussi le cas en bergerie à cause du manque de ventilation. Ces affections sont souvent provoquées par les germes responsables des pasteurelloses. Les fortes chaleurs entraînent aussi des pertes de minéraux beaucoup plus élevées avec l’eau utilisée pour la régulation de la température (respiration et sueur). La compensation avec des apports en minéraux est indispensable pour éviter les carences. 2 – Les modifications des rations alimentaires et l’insuffisance de l’ingestion de fourrages grossiers peuvent avoir des impacts sur la santé des animaux Carences en minéraux oligo-éléments et vitamines provoquant une mortalité plus forte, des myopathies des jeunes à la naissance, des troubles de la reproduction… La modification des apports de minéraux, l’ajout d’antioxydants (vitamines A et E, sélénium…) est encore plus important en période de sécheresse. Acidose due à la couverture des besoins énergétiques des laitières par des céréales, sous-produits industriels (pulpes de betteraves déshydratées, drêches…). L’acidose peut provoquer des déplacements de la caillette, la fourbure chronique, la cétose et le syndrome de la vache grasse. L’éleveur peut prévenir le risque d’acidose en vérifiant l’équilibre des rations, la consommation suffisante de fourrages grossiers, le fractionnement des apports de céréales et sousproduits en apportant des substances tampons (bicarbonate…). Fragilisation de la santé des nouveaunés. Les mères qui maigrissent durant la gestation ne sont plus en mesure de fabriquer un colostrum de qualité donc riche en anticorps. L’immunité maternelle n’est pas transmise et les jeunes sont moins protégés contre le microbisme ambiant. De plus, les mères affaiblies peuvent avoir des difficultés à mettre bas, ce qui diminue les capacités de résistance du nouveau-né. La préparation de la mise-bas et les soins aux jeunes doivent faire l’objet d’une attention particulière cette année. 3 – Les risques parasitaires sont différents les années de sécheresse (et de fortes chaleurs) Chaleur et sécheresse sont défavorables à la survie des larves de strongles sur les pâtures. En règle générale, l’infestation des animaux sera plus faible mais il faut tout de même rester vigilant car les capacités de résistance des animaux sous alimentés sont amoindries. En revanche, le risque d’infestation par la grande douve et les paramphistomes est important en élevage bovin car les animaux pâturent dans les zones les plus humides, sur les bords de ruisseaux. A l’automne, il faudra s’assurer de l’infestation (diagnostics sérologiques) pour détecter la grande douve et coproscopies pour les paramphistomes, procéder à des traitements adaptés et peut être plus précoces (à discuter avec votre vétérinaire). Les éleveurs peuvent contacter le GDS pour le protocole de prélèvement des matières fécales et prise en charge de coproscopies. L’observation des parcs (densités des plantes toxiques, stade végétatif…) et l’observation du stade physiologique et du comportement des animaux permettent de limiter les risques. Les foins récoltés sur des parcelles habituellement non fauchées nécessitent d’observer la parcelle ou de se renseigner auprès du vendeur. sécheresse nécessitent l’adaptation des pratiques habituelles d’élevage. TRANSHUMANCE / La mise en pension ou la transhumance des animaux imposent des démarches précises à réaliser par les éleveurs et ont des incidences sur le plan de l’identification, des primes et du statut sanitaire. Transhumance et pension : démarches à réaliser – Incidence sur les primes Espèce bovine Je mets mes bovins chez un éleveur (détenteur) qui prend des bovins de plusieurs exploitations. Lieu précis de pâturage (où il n’y a habituellement pas de bovins) = TRANSHUMANCE (identification permanente générale - IPG) Ce que je dois faire : Je mets mes bovins chez un éleveur (détenteur d’animaux) et il ne prend que mes bovins = PENSION (Pas de numéro d’exploitation de transhumance). Ce que je dois faire : Conséquences : Au départ des bovins : • 1 notification de sortie (cause H). • Remettre les ASDA (cartes vertes – attestations sanitaires à délivrance anticipée) datées et signées au preneur. Au retour des bovins : • 1 notification d’entrée/retour (cause P). • Rupture de détention des animaux non éligibles PMTVA.Modification du chargement UGB compté prorata temporis chez le preneur (ICHN…). Ce que le preneur doit faire : • Le preneur doit s’inscrire à l’Etat civil bovin (CPB) si je suis moi-même adhérent, sinon perte de généalogie des veaux. Conséquences : Au départ des bovins : • Pas de rupture de détention des ani• 1 notification de transhumance sous maux : éligibles à la prime au maini7 jours, imprimé spécifique (cocher tien des vaches allaitantes (PMTVA), les bovins, date de départ, date prévi- engagement certificat de parenté bosionnelle de retour). vine (CPB). • Déclaration de localisation des ani• Modification du chargement UGB maux. compté prorata temporis chez le preAu retour des bovins : neur (indemnité compensatrice de Rien ou, si la date de retour est éloiUne exploitation de transhumance a dû gnée de plus de 7 jours de la date préhandicaps naturels - ICHN…). être créée par le gestionnaire de l’IPG. visionnelle, notification de la date Elle est rattachée à l’agriculteur ou à • Je suis seul responsable/IPG : notifiréelle (imprimé spécifique). la structure collective qui détient les cations de mouvements, de naisCe que le preneur doit faire : bovins. sances, boucles perdues… Rien 4 – Les intoxications végétales Les intoxications sur les animaux peuvent provenir de la consommation de plantes toxiques (au pâturage ou dans les fourrages) ou même dans certaines conditions de la consommation de plantes fourragères. Avec la sécheresse et le manque d’herbe, les animaux consomment des végétaux habituellement délaissés. Les intoxications sont possibles avec certaines plantes : fougères, lauriers, mercuriales, feuilles de chêne… Parfois des moisissures se développent après des orages sur des prés sur-pâturés. Elles peuvent aussi causer des mortalités. Certains foins contenant, par exemple, des morelles noires, de l’amarante, du vératre blanc… peuvent tuer des animaux. Les conséquences sanitaires de la En savoir plus : Groupement de défense sanitaire (GDS) du cheptel de l’Ardèche 4, avenue de l’Europe Unie - BP 132 07001 Privas Cedex 04 75 64 91 85 A l’arrivée des bovins • 1 notification d’entrée (cause P). • Faire éditer les ASDA à son numéro. Au départ des bovins de la pension : • 1 notification de sortie (cause H). L’échange des ASDA doit être fait au moment de la mise en pension et au retour. • Le preneur est responsable/IPG : notification de mouvements (naissances…), bouclage de veaux... Je mets mes bovins chez un propriéCe que je dois faire : Conséquences : taire de terrains qui n’est pas éleveur Au départ des bovins : • Les surfaces sont intégrées à ma (pas d’animaux) et il ne prend que mes • 1 déclaration de transhumance indidéclaration Pac/ICHN… (cela joue bovins. viduelle permanente (DIP) que j’ensur les chargements). voie à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protec• Pas de rupture de détention : anition des population (DDCSPP). maux éligibles à la PMTVA… • Déclarer les surfaces sur mon registre parcellaire Pac. NB : en aucun cas, le preneur déclare ces surfaces pâturées à la Pac. Espèce ovine et caprine Pour mettre des ovins ou des caprins en transhumance, s’adresser à la DDCSPP pour se procurer le formulaire à remplir.Pas de rupture de détention, donc pas d’incidence pour les primes pour l’instant. En savoir plus : Groupement de défense sanitaire (GDS) du cheptel de l’Ardèche 4, avenue de l’Europe Unie - BP 132 07001 Privas Cedex 04 75 64 91 85 spécial info sécheresse 7 Cultures CULTURES COMPLÉMENTAIRES / Avec la sécheresse qui est installée et les manques de fourrage sur les premières coupes d’herbe, l’implantation de cultures complémentaires constitue une solution pour pallier, au moins en partie, au déficit fourrager. Déficit fourrager : quelles cultures peut-on encore semer ? Situation n°1 : semer rapidement des cultures d’été irriguées Jusqu’à fin juin, il est encore possible de semer des cultures d’été classiques soit : - sur des parcelles de l’exploitation pouvant être irriguées (derrière céréales ensilées ou prévues d’être moissonnées tôt) ; - sur des parcelles de plaine disposant de l’irrigation (nécessité de s’entendre avec un agriculteur en plaine). Espèces Date limite d’implantation Irrigation nécessaire Densité de semis Utilisation Maïs (variétés précoces : 15-20 juin indice 200-250) 25 juin en plaine 2 500 m3/ha minimum 100 000 gr/ha Ensilage, affouragement en vert Sorgho sucrier classique 15 juin ou BMR 1 200 /1 500 m3/ha 10 kg/ha Ensilage, affouragement en vert Sorgho fourrager 1 200 /1 500 m3/ha 25 kg/ha Ensilage, enrubannage, affouragement ou pâturage Fin juin Attention : le sorgho fourrager ne doit pas être pâturé en dessous de 50-60 cm de hauteur. En fonction des disponibilités en semences, on peut remplacer le sorgho fourrager par du millet perlé (dose de semis : 15-20 kg/ha, pas de limite de hauteur pour le pâturage). Situation n°2 : prévoir des cultures dérobées pour la fin d’été En l’absence d’irrigation et sans un retour significatif de précipitations, il sera très difficile de faire lever et produire des cultures semées en juin. Cependant, il apparaît d’ores et déjà nécessaire d’anticiper en réservant maintenant des semences pour des semis à partir du 15 août. Espèces Date d’implantation RGI alternatif Colza et chou fourrager A partir du 15 août en fonction de la pluviométrie Dose de semis Utilisation 25 kg/ha 15 kg/ha + 12 kg de trèfle incarnat Ensilage, enrubannage, pâturage Colza 8 kg/ha Chou 2 kg/ha Pâturage rationné (40% de la ration maxi), prévoir un complément en fibres Situation n°3 : tenter des semis dans le sec DÉFICIT FOURRAGER / Négocier l’achat de maïs sur pied peut combler le déficit fourrager. Acheter du maïs sur pied L’ achat de maïs plante entière pour l’ensilage est une solution pour combler le déficit fourrager des exploitations. Cette plante apporte à la fois du lest et de l'énergie dans les rations pour un coût relativement intéressant, à condition de bien estimer le rendement et de trouver un bon compromis sur le prix d’achat. Le raisonnement proposé ici ne constitue pas un barème officiel, c'est un guide pour la négociation qui s'appuie sur le principe d'équivalence entre le produit de la vente du maïs sur pied et celui qui aurait été obtenu avec la vente du maïs en grains. Première étape : estimer le rendement en tonnes de matière sèche L’estimation du rendement plante entière doit se faire au plus près du moment de la récolte. Plusieurs possibilités existent pour estimer le rendement des parcelles. Première possibilité : peser les remorques La pesée constitue une solution pour estimer les rendements des parcelles. Cependant elle nécessite : - la présence d’un pont bascule à proximité ; - la réalisation d’un échantillon pour connaître le taux de matière sèche. Deuxième possibilité : estimer le rendement en grains pour déterminer le rendement en matière sèche de la culture La correspondance entre le nombre de grains/m2, le rendement grain et le rendement fourrage plante entière est donnée par le tableau 1. Ces équivalences peuvent s’appliquer pour des maïs à végétation « normale » et récoltés entre 30 et 35 % de MS. Les observations doivent être réalisées sur au moins trois placettes représentatives de la parcelle, choisies en dehors des « tournières » et des bordures : - sur 20 épis successifs, calculer le nombre de grains par épi : nombre de rangs moyen par épi X nombre de grains moyen par rang. - sur 12,5 m linéaire (écartement entre rangs de 80 cm) ou sur 13,3 m linéaire (écartement de 75 cm) compter le nombre d’épis de plus de 60 grains. Diviser En sol sableux et en l’absence d’irrigation, les résultats seront aléatoires et directement fonction de la pluviométrie. Dans ce cas, prévoir les couverts les moins chers possibles. Espèces possibles Date d’implantation Céréales fermière, avoine conso Avoine diploïde (espèce à croissance rapide : 6 - 8 semaines) Après céréales ensilées ou moissonnées Moha (espèce à croissance rapide : 70 - 90 jours) Dose de semis Utilisation 80 - 120 kg/ha Pâturage 30 - 35 kg/ha Possibilité de mélange avec trèfle d’Alexandrie ou vesce Enrubannage, foin, pâturage 20-25 kg/ha Ensilage, enrubannage, foin Conditions d’implantation : - Bien rappuyer le sol après semis (voir avant semis suivant les conditions de sol) pour favoriser le contact sol-graine. Cette pratique est indispensable pour les espèces à petites graines (chou, colza, sorgho fourrager, millet notamment). - La fertilisation azotée sera fonction du précédent et des reliquats d’azote sans doute élevés compte tenu de la sécheresse du printemps. Prévoir 80 kg N/ha sur maïs et sorgho ensilage, 50 kg N/ha à chaque coupe pour le sorgho fourrager. Attention aux disponibilités en semences Compte tenu du contexte de sécheresse, la demande en semences de cultures dérobées est très forte. En fonction des situations, il peut être opportun de se concentrer sur l’achat de maïs sur pied. Source : Article cellule sécheresse Isère. En savoir plus : Emmanuel Forel Chambre d’agriculture de l’Ardèche 04 75 20 28 00 [email protected] Laurent Magnard Coopérative Natura’Pro 04 75 69 01 52 [email protected] En savoir plus : Chambre d’agriculture de l’Ardèche 04 75 20 28 00 Emmanuel Forel [email protected] Didier Senut [email protected]. ce chiffre par 10 pour obtenir le nombre d’épis/m2. - calculer le nombre de grains/m2 : nb de grains/épi X nb d’épis/m2. Exemple de calcul du nombre de grains par m2 Nombre de rangs moyen sur 20 épis successifs : 14,5 Nombre de grains par rang moyen sur 20 épis successifs : 28 Nombre de grains par épis : 406 Nombre d’épis par m2 : 8,5 Nombre de grains par m2 : 3 451 Deuxième étape : estimation de la valeur de la parcelle La méthode consiste à estimer la valeur d’un hectare de maïs grains en : - estimant le produit de la vente (dans le calcul ci-après, le prix du maïs est fixé à 200€/t, ne pas hésiter à le faire évoluer si nécessaire) ; - en retranchant à ce produit les frais non engagés par le maïsiculteur (frais de récolte, de séchage, de broyage des cannes et de transport) ; Tableau 1 Nb grains /m2 - en ajoutant la valeur fertilisante des cannes (tableau 2). Pour la valeur d’achat ramenée à la tonne de matière sèche se repporter au tableau 3. Remarque : dans le cas d’une culture de maïs avec très peu d’épis, la détermination d’un prix ne peut résulter que d’un arrangement de gré à gré entre le vendeur et l’acheteur. Quelques remarques complémentaires Ne pas hésiter à comparer le prix du transport si il est prévu de le faire réaliser par un transporteur. Le taux de TVA est de 5,5 % pour l’achat de maïs. Le stade optimum de récolte du maïs ensilage se situe entre 30 à 35 % de MS. Les pertes de conservation en ensilage de maïs sont de l’ordre de 10 à 15 % des quantités d’ensilage récolté. Source : Arvalis Institut du végétal 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000 Rendement grain aux normes (en q/ha à 15 % d’humidité) 40 60 70 90 105 120 Rendement plante entière (tonnes de matière sèche/ha) 8 10,5 12,5 15 17 19 Rendement grain aux normes (en q/ha à 15 % d’humidité) 60 75 90 105 120 Produit de la vente en €/ha (maïs grain à 2000 €/t) 1 200 1 500 1 800 2 100 2 400 Tableau 2 Frais de séchage non engagé par le vendeur 92 115 138 160 183 Frais de récolte, broyage et transport 168 180 192 204 216 + Valeur fertilisante des cannes de maïs 144 180 216 252 288 Valeur de la parcelle grain en €/ha 1 084 1 385 1 686 1 988 2 289 60 75 90 105 120 Tableau 3 Rendement grains aux normes (q/ha à 15% d'humidité) Rendement en t MS/ha 10,5 13 15 17 19 Base de négociation de la parcelle en €/ha 1 084 1 385 1 686 1 988 2 289 Prix d'achat en €/t MS 103,3 106,6 112,4 116,9 120,5 Prix d'achat en €/t de matière verte (maïs à 32% de MS) 33,0 34,1 36,0 37,4 38,5 Prix d'équivalence (en euros par tonne de produit brut) Aliments % MS UFL /kg de MS PDIN g/kg de MS Corn gluten 88 1,06 144 Drêche de blé 90 1,05 208 Luzerne 18% 91 0,7 120 Luzerne 23% 90 0,78 157 Pulpe de betteraves 88 1,01 63 Corn gluten 42% 42 1,16 145 Déchets de maïs doux 22 0,85 51 Drêches de blé 35 1,1 255 Drêches de brasserie 20 0,92 223 Drêches de pommes 30 0,9 65 Prix de l'orge 0,180€/kg brut 218 € 223 € 304 € 317 € 167 € 172 € 201 € 208 € 176 € 176 € 110 € 112 € 34 € 34 € 121 € 125 € 65 € 67 € 50 € 50 € 0,230€/kg brut 252 € 257 € 319 € 331 € 185 € 190 € 217 € 224 € 226 € 226 € 129 € 131 € 44 € 44 € 127 € 132 € 67 € 70 € 63 € 63 € Interprétation: Le tableau indique par exemple, que la pulpe de betterave déshydratée ne devrait pas être achetée à un prix supérieur à 176 €/t, si l'on peut disposer d'orge à 180 €/t et du tourteau de soja 48 à 400 €/t. Les prix d'équivalence ne tiennent pas compte des coûts éventuels de stockage ou encore de distribution. Prix du tourteaux de soja 48% 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut 0,400€/kg brut 0,420€/kg brut En savoir plus : Ardèche conseil élevage 04 75 40 53 77 8 spécial info sécheresse Autres accompagnements MSA / Face à la situation de sécheresse qui sévit dans nos départements, la MSA Ardèche-Drôme-Loire met en œuvre diverses mesures pour aider les agriculteurs en grande difficulté. Pour être éligibles au titre des calamités agricoles, les exploitations doivent être au-dessus de certains seuils de pertes, fixés dans chaque département. La MSA se mobilise pour venir en aide aux agriculteurs Mise en place d’échéanciers de paiement : CALAMITÉS AGRICOLES / Le régime des calamités agricoles s’adresse aux exploitants victimes de dommages d’importance exceptionnelle non assurables. La procédure liée à la sécheresse est en cours mais nécessitera encore quelques semaines pour aboutir. Procédure de reconnaissance au titre des calamités agricoles L es représentants agricoles ardéchois mais aussi nationaux ont interpellé les Pouvoirs publics depuis plusieurs semaines pour demander la mise en œuvre de la procédure de reconnaissance des calamités agricoles pour les pertes liées à la sécheresse. Pour être éligibles, les exploitations doivent être au-dessus de certains seuils de pertes, fixés dans chaque département. A ce jour ils ne sont pas encore connus car la procédure comprend plusieurs étapes. Une mission d’enquête, composée de représentants agricoles et des services de l’Etat, visitera dans les prochains jours les zones les plus touchées du département de l’Ardèche. Le rapport de la mission d’enquête sera présenté aux membres du comité départemental d’expertise (représentants de l’administration et représentants des professionnels). Le comité donnera son avis sur la poursuite de la procédure, en arrêtant notamment la liste des communes concernées et le type de dommages et de pertes à retenir. Un arrêté préfec- toral validera cet avis qui sera ensuite transmis à la commission nationale de l’assurance en agriculture. C’est le dernier échelon avant la reconnaissance officielle de la calamité. En effet, son rôle est de donner son avis sur l’opportunité de reconnaître le sinistre comme présentant les caractéristiques de calamité agricole et les taux d’indemnisations à retenir. Trois comités sont programmés cet été : 12 juillet, 28 juillet et 25 août. Un arrêté interministériel validera ces avis. Dans un souci d’accélération de la procédure, les demandes d’indemnisation seront télédéclarées (déclaration informatique par Internet). En savoir plus : Direction départementale des territoires de l’Ardèche 04 75 65 50 00 Chambre d’agriculture de l’Ardèche Eric Bertoncello 04 75 20 28 00 [email protected] La MSA a décidé, au niveau national, de mobiliser une enveloppe de 80 millions d’euros sur ses fonds propres afin de faciliter la mise en place d’échéanciers de paiement des cotisations. La MSA est tenue de procéder aux appels de cotisations, dans le respect de la réglementation, pour assurer le financement de la protection sociale de l’ensemble des agriculteurs. C’est pourquoi la notification du 2ème appel provisionnel de l’année 2011 a été récemment adressée. La date limite de paiement reste fixée au 30 juin 2011. Les agriculteurs touchés par la sécheresse qui sont dans l’impossibilité d’acquitter tout ou partie de cet appel de cotisations peuvent demander un délai de paiement jusqu’au 16 octobre prochain, date annoncée des premiers paiements anticipés des aides Pac par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire. Cette demande peut être effectuée par simple lettre en précisant le motif du non paiement des cotisations et la date de règlement prévu. Les adhérents ayant opté pour le prélèvement automatique de leurs cotisations doivent faire leur demande avant le 17 juin 2011 pour que la MSA puisse arrêter le prélèvement auprès de la banque. A partir du 18 juin et avant le 30 juin, la MSA ne peut plus arrêter le prélèvement prévu et par conséquent, les adhérents devront intervenir directement auprès de leur banque pour faire suspendre le prélèvement. Les adhérents ayant opté pour le prélèvement mensuel de leurs cotisations pourront demander à stopper le paie- ment des mensualités à compter du mois de juillet 2011 à condition d’en faire la demande avant le 30 juin 2011. La MSA est tenue d’appliquer des majorations de retard en cas de non paiement à la date d’échéance. Pour les adhérents sollicitant un délai de paiement, il ne sera pas utile de demander la remise de ces majorations si la date de report prévu est strictement respectée. Pour ces situations, les membres du conseil d’administration chargés de procéder à l’examen des demandes de remise amiable, ne manqueront pas d’examiner avec la plus grande bienveillance ces situations. D’autres dispositions pourront se mettre en place en fonction de l’évolution de la situation. Accompagnement des familles : Face à la situation de sécheresse qui sévit dans nos départements, la MSA Ardèche Drôme Loire se mobilise pour aider les familles agricoles en grande difficulté. En effet, la sécheresse est un phénomène aggravant pour ceux qui étaient déjà en situation de fragilité. Diverses mesures sont en place pour les aider : - Pour surmonter une situation d’urgence exceptionnelle, la MSA peut aider ses ressortissants par une aide financière ponctuelle pour faire face aux charges de la vie quotidienne. Pour cela, les personnes peuvent contacter les travailleurs sociaux de leur territoire ou adresser une demande à la MSA par simple lettre. - La MSA peut également aider les familles à faire valoir l’ensemble de leurs droits sociaux potentiels qu’elles n’auraient pas pu activer jusqu’alors (aide au logement, aide à la couverture complémentaire santé…). - Enfin, la situation fait que certaines familles sont peut-être devenues éligibles au Revenu de solidarité active (RSA). Servi sous certaines conditions et sous la responsabilité du Conseil général, le RSA peut permettre de percevoir, pendant une période transitoire, un complément de revenu. Les adhérents MSA peuvent contacter la caisse pour convenir d’un rendez-vous qui leur permettra de faire le point sur les critères d’éligibilité et de compléter un dossier de demande le cas échéant. Dans tous les cas, les équipes du service social de la MSA sont disponibles pour apporter une écoute et une réponse de proximité et rechercher toute solution adaptée aux difficultés rencontrées. La MSA conseille pour prévenir les risques professionnels : Les manutentions manuelles, telles que le chargement et le déchargement de bottes de foin ou de paille, font l’objet de fréquents accidents du travail, avec notamment des lésions lombalgiques dues à des ports de charges lourdes. Bien prévoir son chantier et organiser son travail, c’est réduire les risques. Les conseillers en prévention de notre Caisse se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans l’évaluation des risques et vous apporter des conseils en matière de sécurité. En savoir plus : MSA Ardèche Drôme Loire 04 75 75 68 68 APPROVISIONNEMENTS ET CULTURES DÉROBÉES / La coopérative Natura’pro est mobilisée pour trouver les solutions qui permettront aux éleveurs de nourrir les animaux et de continuer à assurer une production de lait et de viande. Natura’pro accompagne les éleveurs S ous l'impulsion de son conseil d'administration, la coopérative Natura'pro s'implique au comité "Secheresse opération solidarité" (SOS) afin d'aider tous les éleveurs. Parmi les différents dispositifs, elle participe au comité technique animé par la chambre d'agriculture. L'idée est d'adapter les conseils techniques aux contraintes et disponibilités d'approvisionnement. Ainsi, depuis miavril , elle est mobilisée pour trouver toutes les solutions qui permettront aux éleveurs de nourrir les animaux et de continuer à assurer une production de lait et de viande. Elle travaille sur trois grands axes : - L'approvisionnement de fourrages : près de 4 000t ont été commandées par les éleveurs et sont en cours de livraison. - L'aide à l'alimentation : conseils sur l'évaluation des stocks et des besoins fourragers, propositions de solutions alternatives aux rations classiques comme par exemple le système "rations sèches" qui permet de limiter les besoins en fourrages ou l'ajout d'aliment liquides mélassés pour faire consommer des pailles ou mauvais foins. Ces solutions sont aujourd'hui économiquement intéressantes. - Conseil pour l'implantation de cultures dérobées d'été et d'automne, en tenant compte des disponibilités du marché en semences et en proposant des solutions économiques et adaptées aux besoins de chacun (en préconisant par exemple les semis de céréales fermières associées à des légumineuses). Vos interlocuteurs habituels de la coopérative sont à votre disposition pour vous accompagner dans cette période difficile. Ils sont informés quotidiennement de l'évolution des disponibilités d'approvisionnement et des conseils actualisés par le comité technique. Nous sommes bien sûr à l'écoute de vos idées et vos besoins, n'hésitez pas à nous en faire part. En savoir plus : Natura'pro, Laurent Magnard 04 75 69 01 52