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spécial info sécheresse
L’
herbe pâturée est l’aliment le
moins coûteux de l’exploita-
tion. Cependant, au pâturage,
l’offre alimentaire est souvent volontai-
rement restreinte pour maîtriser les re-
fus et maintenir la qualité des repousses
aussi longtemps que possible. La capa-
cité d’ingestion des animaux n’est donc
pas toujours comblée.
Avec les conditions actuelles de manque
d'herbe, il est important de faire au préa-
lable un tri des animaux en fonction de
leurs besoins:
- Les vaches à faible production, ainsi
que les réformes prévues pour l’au-
tomne, pourront être taries et auront en
pâture les surfaces les moins produc-
tives et/ou les plus éloignées de l’ex-
ploitation. Cela diminuera d'autant la
pression de pâture destinée aux vaches
laitières.
- Les vaches laitières en production pâ-
tureront les parcelles ensilées ou fau-
chées qui ont quelques repousses. Pour
que l’herbe soit bien valorisée, il est
conseillé de respecter une périodicité
de passage. Elle devra être comprise
entre trois à quatre semaines dans le cas
d’un pâturage tournant. Le premier pâ-
turage après une fauche sera compris
entre six et huit semaines.
La complémentation des vaches laitières
au pâturage se justifie pleinement dans
les périodes ou l’herbe disponible ne
permet pas de couvrir les besoins du
troupeau à court ou moyen terme. La
distribution d’un aliment complémen-
taire au pâturage entraîne dans la plu-
part des cas une réduction de la quan-
tité d’herbe ingérée.
L’alimentation complémentaire devra
comporter un minimum de fibre pour
permettre une bonne rumination et évi-
ter tout risque d’acidose. Une partie du
foin ou de l'ensilage d’herbe ou de maïs
pourra être remplacée par des aliments
type «ration sèche» ou «Mash» (voir
tableau ci-dessous).
Dans tous les cas, l'observation des ré-
sultats exprimés par les vaches laitières,
telles que la production mesurée dans
le tank à lait, l'évolution des taux de ma-
tières grasses et protéiques et d’urée
ou la variation de l’état corporel des ani-
maux seront à prendre en compte pour
mesurer l’efficacité de la ration offerte
et éventuellement la modifier.
Ces observations devront être signalées
à votre technicien qui pourra vous aider
à adapter la ration et à faire le bon choix
avant d’acheter.
OFFRE ALIMENTAIRE / Valoriser au maximum le pâturage permet de
maintenir la production laitière et d’économiser les stocks récoltés.
Pâturage et complémentation alimentaire
des vaches laitières
ALTERNATIVE / La paille est une ressource intéressante en période de pénurie pour alimenter les
vaches allaitantes.
Utiliser la paille pour alimenter le troupeau allaitant
L
es mash fibreux ou aliments «ra-
tions sèches» apportent à la fois
de l’énergie, de l’azote mais éga-
lement des fibres, ce qui réduit les
risques d’acidose. La faible valeur éner-
gétique induite par la présence de fibres
est compensée par l’apport de matières
grasses. Ces concentrés comportent
bien souvent une dizaine d’ingrédients
différents: luzerne, maïs grain, soja,
corn gluten, graine de coton, pulpes…
Ils se présentent sous
différentes formes:
- Mélanges fibreux: mélanges de fibres
brins longs (luzerne déshydratée,
paille…) et de matières premières gra-
nulées ou non.
- Mash: mélanges de matières pre-
mières non granulées (fibres, céréales…),
ration type «espagnole».
- Bouchons: mélanges de matières pre-
mières agglomérées sous forme de gros
granules (de 22 à 23 mm).
- Granulés: mélanges de matières pre-
mières prébroyées et agglomérées sous
forme de granules de 4 mm de diamè-
tre.
RATION / En cas de déficit fourrager, le mash
(mélange) a sa place dans la ration des vaches
laitières.
Mélanges fibreux
pour les vaches laitières
Conduite du troupeau
L
a paille est un aliment pauvre en
sucres solubles, en matières azo-
tées et en vitamines, mais cor-
rectement complémentée, c’est une res-
source intéressante en période de
pénurie pour alimenter les vaches al-
laitantes, à condition de respecter
quelques règles d’utilisation.
Utiliser des pailles bien conservées:
toutes les pailles de céréales peuvent être
utilisées à condition qu’elles aient été ré-
coltées sèches et cela d’autant plus dans
le cas où la céréale était fortement en-
herbée.
Complémenter avec de l’azote soluble
et des sucres rapidement fermentesci-
bles: ce type de complémentation favo-
rise les micro-organismes de la panse
et améliore la digestibilité de la paille.
Pour cela, apporter de l’aliment liquide
qui favorise aussi l’appétence ou des
concentrés azotés à base de tourteau
de soja ou de colza.
Apporter obligatoirement minéraux,
oligo-éléments et vitamine A: en pra-
tique un CMV enrichi en oligo-éléments.
Adapter la complémentation énergé-
tique et azotée afin de couvrir les besoins
de production sans pénaliser les per-
formances (voir exemple dans les deux
tableaux ci-sessous).
En savoir plus :
Ardèche Conseil Elevage
04 75 40 53 77
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Ardèche conseil élevage
04 75 40 53 77
En savoir plus :
Didier Senut - Chambre d’agriculture de l’Ardèche - 04 75 20 28 00
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Didier Senut
Chambre d’agriculture de l’Ardèche
04 75 20 28 00
Pour des vaches trop maigres lors du sevrage des veaux et gestantes de plus 6 mois,
prévoir de rajouter un kilo de céréales ou de pulpe de betteraves pendant un mois.
Exemples de rations pour vaches taries :
Aliments Paille Paille + Foin Paille + Foin
Paille A volonté (5 à 8 kg) 5 5
Aliment liquide 0,5 / /
Foin de prairie naturelle / 5 5
Céréale 3 3 1,5
Pulpe de betterave déshydratée 2 / /
Luzerne déshydratée 18 % / / 2,5
Tourteau de soja 48 0,4 0,4 /
CMV 200 g (type 6-24) 150 g (type 6-24) 120 g (type 10-15)
Exemples de rations pour des génisses de 20 mois (objectif 500 g de GMQ par jour) :
Aliments Paille Paille + Foin
Paille A volonté (4 à 6 kg) 3
Foin de prairie naturelle / 3
Céréale* 2 1,5
Luzerne déshydratée 18 % 2 1
Tourteau de soja 48 0,3 0,3
CMV 80 g (type 10-15) 70 g (type 10-15)
Exemples de rations complémentées au pâturage.
Aliments Lait / jour Lait / jour Lait / jour Lait / jour
27 kg 27 kg 27 kg 27 kg
Pâture (kg de MS) 6 6 4 6
Foin (kg de MS) 2 / / /
Ensilage herbe (kg de MS) / 4 / /
Ensilage maïs (kg de MS) / / 6 5
Aliment type « Mash » (kg brut) 10 4 3 3
Concentré type VL18 % (kg brut) / 4 5 4
Exemples de rations pour vaches en lactation :
Aliments – Quantité/ jour Lait /jour Lait /jour Lait /jour Lait /jour Lait /jour
20 kg 23 kg 25 kg 28 kg 30 kg
Paille* (kg de MS) 8 8 4 - 8
Foin PN (kg de MS) - - 2 4 -
Ensilage d’herbe (kg de MS) - - - 4 -
Ensilage de maïs (kg de MS) 4 - - - -
Aliment « ration sèche » (kg brut) 5 10 12 10 15
Tourteau de soja (kg brut) 1 - - - -
* Pour que la paille soit bien
consommée, veiller à la renouveler tous
les jours.
Remarque: Les rations utilisant ce type
d’aliments permettent généralement
une augmentation de la production de
lait accompagnée d’une chute de la
matière grasse.
ALIMENT/ La mélasse
peut être une solution
pour favoriser la
consommation de
fourrage de mauvaise
qualité.
La melasse
pour faire
consommer
la paille
Exemple d’une ration avec uniquement
de la paille
Aliments - Quantité / jour lait / jour
Paille - kg de MS 10
Mélasse - kg brut 2
Tourteau de soja - kg brut 1,5
Céréales - kg brut 4
CMV type 7/21 - g/jour 220
Pour les jeunes, en période de pénurie,
il faut complémenter les veaux rapide-
ment. Leur sevrage peut s’envisager dès
lors que la consommation de concentré
atteint 2,5 kg par jour et par animal. Au
moment du sevrage mettre à disposition
du foin qui pourra être remplacé par de
la paille pour devenir l’unique fourrage
à volonté au bout de la quatrième se-
maine. Augmenter (1kg maximum par
semaine) et adapter les apports de
concentré en conséquence en fonction
du poids des animaux.
NB: Le sevrage permet de tarir les mères
et de réduire leurs besoins.
Pour les génisses d’élevage de moins
de 1 an, l’apport de paille n’est pas pré-
conisé. Elles doivent recevoir des bons
fourrages pour ne pas pénaliser leur dé-
veloppement.
La paille peut constituer le principal four-
rage grossier dans la ration des génisses
âgées de plus de 15 mois.
Important: D’une manière générale, les
rations à base de paille nécessitent des
apports de concentrés élevés. Tout in-
dicateur comme une baisse de consom-
mation inexpliquée, un animal qui s’isole,
des bouses liquides, des boulets avec
des inflammations sont des signes
d’alerte qui requièrent de réagir rapi-
dement.
La mélasse est un aliment qui se
répartit sur la paille ou le foin.
Grâce à son appétibilité, à ses su-
cres et à ses sels, elle favorise la
consommation de fourrage de mauvaise
qualité. La richesse en sucre de l’ordre
de 65% de la MS impose de prudentes
transitions alimentaires et un taux d’in-
corporation qui ne doit pas dépasser
environ 15% de la MS ingérée chez la
vache laitière.
Il faut veiller à utiliser des pailles
bien conservées.
La complémentation des vaches laitières au pâturage se justifie pleinement
dans les périodes ou l’herbe disponible ne permet pas de couvrir les besoins du
troupeau à court ou moyen terme.