Musée 2014 - Le Musée de l`Artillerie

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MUSÉE DE L’ARTILLERIE
Musée de l’Artillerie
Quartier Bonaparte
Avenue de la Grande Armée
83300 Draguignan
Ouvert du dimanche au mercredi inclus
9h-12h et 13h30-17h30
Entrée gratuite
Petit journal de l’exposition
La
M A R N E,
Regards croisés
Exposition du 17 mai au 16 novembre 2014
Association des Amis du Musée de l’Artillerie de Draguignan
BP 400 83007 Draguignan Cedex
Supplément au bulletin n°52
Directeur de publication : René Gangloff
ISSN : 1269-357 X
Rédacteur en chef : Jean-Marie Parahy
Rédacteur en chef délégué : Richard MAISONNAVE
Comité de rédaction : Ph. Guyot, R. Maisonnave
Th. Simon, G Léocard, L. Copeau
D. Baert, J.F. Botella, A. Rappolt
EDITORIAL
L’Europe en 1914, Empires et Alliances
Se souvenir, étudier, comprendre !
Deux coalitions diplomatiques, politiques et militaires se font face : sur les deux
extrémités de l’Europe, la Triple entente qui réunit la Russie, la Grande-Bretagne et la
France ; au centre du continent, la Triple alliance composée de l’Allemagne,
l’Autriche-Hongrie et l’Italie.
En mars 2008, la France a enterré son dernier Poilu, Lazare
Ponticelli, un gamin italien engagé volontaire à 16 ans en août
1914 et mort à plus de 110 ans, doyen des Français et dernier
des Poilus ! Etranger et engagé, il était, comme par un clin
d’œil du hasard, l’ultime représentant de l’immense armée de
soldats de la Grande Guerre, personnels de carrière, engagés,
mais surtout appelés ou réservistes rappelés sous les drapeaux.
Ses obsèques, en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides,
l’église des soldats, ont été suivies d’un hommage national aux
Poilus, un hommage au-delà des grades, des classes et des
couleurs de peau, parce que là-bas au front, c’est ainsi qu’ils
avaient vécu dans la fraternité des armes, face au hasard
imparable de la mort au combat. Cet hommage était
indispensable pour signifier le respectueux regard que la Nation
porte sur ceux qui la défendent et notamment les combattants
des cinquante-deux mois de la Première Guerre Mondiale.
Six ans après les obsèques de Lazare Ponticelli, l’obligation de
ce respectueux regard reste intacte et se renforce même à
l’occasion du centenaire de la Grande Guerre dont notre
génération à la charge. Il n’y a plus de témoin direct. Certes !
Mais est-ce une raison pour oublier et est-ce une raison pour ne
pas continuer à tirer des leçons de cette immense tuerie ? En
effet, que nous soyons simples citoyens, que nous soyons
militaires ou que nous soyons historiens, la Grande Guerre est,
pour nous tous, un sujet édifiant. Se rappeler est un devoir, il
porte même un nom aujourd’hui, c’est celui de la mémoire !
La Mémoire est l’affaire de tous, grands ou petits, savants ou
non. Elle est une combinaison des souvenirs, donc
naturellement elle est une question de sensibilité qu’il faut
savoir assumer, afin de ne pas céder à la colère rétrospective et
au ressentiment. La mémoire est notre héritage commun, notre
fondement actuel et la direction pour notre avenir. Le maréchal
Foch, un des grands généraux de la Bataille de la Marne
écrivait : Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir.
L’étude tactique et le culte des anciens sont les domaines de
prédilection des militaires pour ce centenaire ; l’étude tactique
parce qu’elle permet de continuer, aujourd’hui encore, de tirer
les leçons de ce conflit exceptionnel ; le culte des anciens, aussi
appelé respect de nos aînés, parce que ce que les Poilus méritent
l’hommage des soldats d’aujourd’hui, tant ils ont réalisé des
efforts, des sacrifices et des exploits comme ils en existent peu
dans notre passé militaire.
L’Histoire peut paraître le domaine de spécialistes. Ce n’est
pas faux, mais je souhaite nuancer : nous pouvons tous être des
historiens. Pour cela il faut trois ingrédients : des faits, des
analyses, de la mesure. Les faits sont l’ensemble des actions qui
se sont produites autrefois ; notre génération n’agit pas sur les
faits puisqu’ils sont finis, elle les constate. L’analyse est
précisément l’ensemble de nos constatations ; c’est notre
capacité à ordonner les faits (ordre chronologique), à les relier
(ordre de causes à effets), à les comprendre (ordre logique).
C’est vrai qu’il faut pour cela quelques connaissances en
histoire, mais ce sujet est tellement passionnant à apprendre !
La mesure est notre vertu commune, mais elle est surtout
indispensable à l’Histoire. Il faut bien se garder de juger
l’histoire trop vite, d’appliquer nos passions actuelles pour
évaluer les faits anciens, de refuser certains faits au nom de
tabous actuels… L’histoire est une belle fleur qui craint le vent
violent !
Lieutenant-colonel Philippe GUYOT
Conservateur du musée de l'Artillerie
Dirigée par le Tsar Nicolas II, la Sainte Russie dispose d’une armée nombreuse, mais
encore mal équipée, qui essaye de se moderniser après la défaite de 1905 contre le
Japon. L’Empire britannique, avec ses vastes possessions coloniales, veut garder sa
prédominance sur l’Europe du Nord et se méfie de l’industrie de guerre allemande. Il
s’est porté garant de la neutralité Belge, proclamée en 1839. La République française,
touchée dans son orgueil depuis la défaite de 1871, garde les yeux et les cœurs tournés
vers l’Alsace et la Lorraine, provinces perdues. Mais mise en confiance par la
composition d’un nouvel empire colonial depuis 1881, elle espère prendre sa Revanche.
Raymond Poincaré, France,
Président de la république
L’Empire allemand, doté d’une industrie florissante, aligne une formidable armée ainsi
qu’une marine modernisée qui concurrence celle des britanniques. L’Empire AustroHongrois s’étend face aux Turcs, mais fragilisé par la question des nationalités, peine à
s’imposer face à la Serbie, alliée des Russes. Le Royaume d’Italie, unifié depuis 1861,
reste faible et désireux d’éviter la guerre. Son entrée dans l’Alliance n’a été motivée que
par sa volonté d’expansion en Tunisie, où les Français l’ont devancé.
Nicolas Alexandrovitch Romanov,
Tsar de toutes les Russies
Bien que la plupart des souverains dirigeants soit cousins par la reine Victoria leur
grand’mère, les tensions internationales sont fortes. Les historiens estiment que dès
1912, il ne manque qu’une étincelle, un prétexte, pour que l’Europe s’embrase.
Major Richard MAISONNAVE
Adjoint du Conservateur du musée de l’Artillerie
Wilhelm II von
Hohenzollern,
Empereur
d’Allemagne
et Roi de Prusse
GRANDEBRETAGNE
Moscou
Londres
RUSSIE
BELGIQUE
Franz-Joseph 1er
de HabsbourgLorraine,
Empereur
d’Autriche
Paris
FRANCE
SUISSE
Albert 1er de
Saxe-Cobourg,
Roi des Belges
1871
VERSAILLES
L’Empire
Allemand est
proclamé. L’Alsace
et la Lorraine sont
annexées.
1878
BERLIN
Le Congrès de
Berlin décide du
partage des
Balkans.
1
1905
PORT ARTHUR
Battue par les
Japonais, la Russie
est fragilisée.
Agitation
bolchévique.
1905-1911
MAROC
A Tanger (1905),
puis Agadir (1911),
l’Allemagne tente
de gêner l’avancée
française au Maroc.
1912-1913
BALKANS
La Turquie est
sévèrement
vaincue, mais les
pays balkaniques se
battent entre eux.
LA GUERRE !
La marche à la guerre
En juin 1914, l’Archiduc François-Ferdinand d’Autriche, chef de l’armée et héritier du trône austro-hongrois, est en
Bosnie où il inspecte les manœuvres d’été d’une partie de son armée. Le 28 juin, il est assassiné devant l’hôpital de
Sarajevo. Son épouse meurt avec lui, sous les balles de Gavrilo Princip, un étudiant Serbe. Tant par esprit de famille que
par calcul politique, l’Autriche-Hongrie adresse alors un ultimatum d’un mois à la Serbie. A son échéance, le 28 juillet, la
guerre est déclarée. Les alliances se mettent alors en action. La Russie protège la Serbie. La France alliée de la Russie, fait
de même. L’Allemagne, alliée de l’Autriche-Hongrie, s’en mêle, tout en cherchant à gagner la neutralité de l’Angleterre…
Le 1er août, l’Empire d’Allemagne mobilise son armée et déclare la guerre à la Russie. Le lendemain, la France mobilise à
son tour son armée pour éviter une attaque surprise, comme celle qui guette la Belgique, pourtant neutre sous la garantie de
la Prusse depuis 1839 ! Bien lui en prend, puisque le 3 août à 16h45, le Baron de Schoen, ambassadeur d’Allemagne à Paris,
dépose une déclaration de guerre en bonne et due forme.
Le 3 août dans la soirée, les avant-gardes allemandes entrent en Belgique. Elles visent la forteresse de Liège et la vallée de
la Meuse autour de Namur. Cette agression emporte la décision à Londres : le 5 août, la Grande-Bretagne est fidèle à
l’Entente et déclare la guerre à l’Allemagne. L’Europe vient de s’embraser… pour plus de quatre années !
Major Richard MAISONNAVE
Adjoint du Conservateur du musée de l’Artillerie
L’Italie, alliée inattendue !
Affiche proclamant la mobilisation générale des armées françaises
Régiments d’aujourd’hui dans la tourmente d’hier
e
40 Régiment d’artillerie de campagne
Parti de sa garnison de Saint-Mihiel le 31 juillet 1914, le 40e
RA de campagne tient une position de couverture à Flirey,
avant de former l’artillerie de la 40e Division d’infanterie (6e
Corps). Entrant en Moselle occupée le 21 août, il est au contact
de l’ennemi à Joppecourt près de Longuyon où il subit les tirs
de l’artillerie lourde allemande. Engagé dans le mouvement de
repli, il ralentit l’avancée ennemie à Montfaucon d’Argonne, le
2 septembre, puis à Courcelles-sur-Aire qu’il défend âprement
pendant toute la Bataille de la Marne, avant de poursuivre
l’ennemi jusqu’aux Jumelles d’Ornes, à l’ouest de Verdun.
Mais très vite, une nouvelle offensive menace cette place forte
par le Sud et la 40e DI doit se battre dos à la rivière dans la
région de Lacroix-sur-Meuse près de Saint-Mihiel. C’est là
que le régiment passe le premier hiver de guerre. L’étendard
du 40e RA garde la mémoire de ces combats avec l’inscription
LA MARNE 1914.
Héritière d’un passé romain plus que millénaire,
l’Italie a vécu divisée en nombreux royaumes,
principautés, duchés et républiques pendant toute
l’époque moderne. A compter de 1848, un mouvement
tant politique que populaire, souvent contrarié par
l’Autriche-Hongrie, tente de réaliser l’unité de l’Italie.
Après la belle campagne de 1859 et les victoires de
Magenta et Solferino, le royaume d’Italie est recréé.
Sa capitale est fixée à Florence, puis Rome après la
victoire sur le Pape en 1870.
Au début des années 1880, se heurtant aux
Britanniques et aux Français, l’Italie peine à se doter
d’un empire colonial et ne parvient que très
tardivement à imposer sa tutelle sur la région de la
Tripolitaine, actuellement Lybie. Ces difficultés
expliquent son alliance presque contre-nature avec
l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, son ancien
oppresseur.
54e RA stationné à Hyères
Le caractère artificiel de cette alliance est mis en
exergue dès les premiers temps de la crise du début de
l’été 1914, Face à la guerre, l’Italie quitte la Triple
Alliance et choisit la neutralité… avant de rejoindre le
camp des Alliés en mars 1915 !
Vu du côté français, ce choix politique des Italiens a
été la vraie bonne surprise du début de la guerre. Il
évite d’avoir à conduire une campagne sur les Alpes et
en Tunisie, avec tout le poids de deux autres fronts. Il
inaugure aussi la longue liste des entrées en guerre
dans le camp Franco-Britannique : la Roumanie, le
Portugal, le Brésil, les Etats-Unis, la Grèce…
40e RA stationné à Suippes
54e Régiment d’artillerie
tillerie de campagne
Parti de sa garnison de Lyon dès le 31 juillet 1914, le 54 e RA
de campagne, sous les ordres du chef d’escadron Pacand,
débarque en gare de Thaon-les-Vosges le 2 août. Il forme
l’artillerie de la 6e Division de cavalerie (21e Corps).en
couverture de Baccarat. Combattant sur la ligne de crêtes des
Vosges, ses canons de 75mm font merveille dans cette région
où l’artillerie lourde progresse difficilement. Les actions sont
très fractionnées et se résument souvent à des duels entre
batteries comme le 20 août à la Bruche ou le 28 au sud de ce
village où la 9e Batterie doit charger l’ennemi pour se dégager.
Engagé dans les dernières opérations de la Course à la mer, le
régiment tient le front à compter du 25 septembre vers
Herleville-sur-Framerville, entre Chaulnes et la Somme. Ses
trois groupes se signaleront notamment le 29 septembre à
Dompierre et les 3 et 4 décembre, lors de l’attaque du Bois de
Fay, avant de tenir le secteur jusqu’à l’été 1915.
28 juin 1914
SARAJEVO
Assassinat de
l’Archiduc
FrançoisFerdinand, héritier
d’Autriche-Hongrie
28 juillet 1914
SERBIE
Déclaration de la
guerre par
l’Autriche-Hongrie
à la Serbie.
1er août 1914
RUSSIE
Déclaration de la
guerre par
l’Allemagne à la
Russie.
Lieutenant-colonel Philippe GUYOT
Conservateur du musée de l’Artillerie
Jules Peugeot, premier soldat
Mort Pour La France, en 1914
Un conflit qui éclate entraine
inexorablement son cortège de
malheurs et de misères. Hommes et
bêtes meurent en masse et l’histoire
nous désigne le caporal Jules
André Peugeot comme étant le
premier soldat français mort pour la
Patrie, le dimanche 2 Août 1914,
jour de la mobilisation générale.
Originaire du Doubs, Jules Peugeot
naît le 11 juin 1893 à Etupes. Jeune employé dans l’horlogerie,
il convoite un poste d’instituteur qu’il obtient en 1912 à l’école
du Pissou, à quelques kilomètres du Saut du Doubs. Il est
incorporé en 1913 à la 6ème Compagnie du 2ème Bataillon du
44ème Régiment d’Infanterie et promu caporal, le 1er avril
1914. Très vite à cause des tensions qui règnent avec le voisin
allemand, il se retrouve chef d’un poste avancé près de
Joncherey (90). Accompagné de quatre hommes, le caporal
implante son dispositif et place une sentinelle en direction de
Faverois, environ 15 kms au sud-est de Belfort.
Le 2 août vers 10 heures du matin, une patrouille allemande est
repérée par une jeune fille du village proche. Paniquée, elle
alerte la sentinelle qui n’a que le temps d’appeler « Aux
Armes ! » Un des cavaliers allemands, le sous-lieutenant
Albert Mayer (1892-1914) du 5ème Régiment de chasseurs à
cheval.(1) galope seul à l’attaque du poste français en faisant
feu de son revolver. Le caporal Peugeot riposte, tire sur
l’assaillant et le blesse mortellement. Durant le bref échange de
coups de feu, le caporal est mortellement touché à son tour. Le
reste de la patrouille allemande fuit.
Des renforts français alertés par les tirs arrivent et constatent la
mort des deux soldats ennemis. L’officier allemand est inhumé
au cimetière de Joncherey. Plus tard il sera transféré en
Allemagne à Illfurth. La dépouille de Jules Peugeot est inhumée
à Etupes.
Le Maire de l’époque, monsieur Charbonnier récupère le képi
modèle 1884 du Caporal à Joncherey, qui est toujours visible de
nos jours protégé dans une vitrine. Cette coiffure du premier
des soldats tués, devient aussi la première relique de cette
Grande Guerre qui ne sera déclarée par l’Allemagne à la France
que dans trente heures, le 3 août 1914 à 18 heures 45. Le
caporal Peugeot avait alors juste 21 ans (2).
(1)
Jäger Regiment zu Pferde N° 5
(2)
Le Caporal PEUGEOT est cité à
l’ordre du 44ème R.I. en 1915,
reçoit la croix de guerre avec
étoile de bronze et en 1920, le
Président de la République Paul
DESCHANEL lui confère la
médaille militaire à titre
posthume.
Major MAISONNAVE
Adjoint du Conservateur du musée de l’Artillerie
2 août 1914
BELGIQUE
Ultimatum
Allemand contre la
Belgique, pays
neutre. Invasion du
2
Luxembourg.
3 août 1914
FRANCE
A 18h00,
déclaration de la
guerre par
l’Allemagne à la
France.
Le képi de Jules Peugeot
Premier soldat tué au combat
Cette coiffure exceptionnelle est aimablement prêtée au Musée
de l’artillerie de Draguignan, par la municipalité de Joncherey
pour une durée limitée du 17 au 31 mai 2014. Elle sera ensuite
visible à l’exposition organisée à l’hôtel de ville de Joncherey
pendant tout l’été 2014.
(Renseignements : Mairie de Joncherey 03.84.36.01.46)
LA GUERRE !
Les exactions allemandes de 1914, entre mythe et réalité…
Dès le début de l’invasion de la Belgique, les troupes du Kaiser perpétrèrent de nombreuses exactions sur les populations
civiles. Au total, 6 427 civils furent tués, majoritairement en Belgique et dans le Nord-Est de la France, entre août et octobre
1914. Villes et villages vont être détruits et pillés, de nombreux viols commis, les hommes, femmes et/ou enfants tués ou
déportés sans motif, ni jugement. Ces exactions, aux raisons multiples, semblent n’avoir été que très rarement planifiées.
Réactions spontanées des troupes allemandes, elles étaient liées aux combats (65% des incidents) ou à la panique qui en
résultait (22% des pertes civiles). Nous sommes hélas bien loin de l’image d’une armée allemande disciplinée et toute
puissante.
Certes, la peur, à l’instar de l’ivresse, a mené à certaines méprises. Mais surtout la guerre de 1870-71 avait vu pour le soldat
allemand la création d’une nouvelle menace : le franc-tireur caché parmi la population. De ce personnage devenu un
véritable mythe, découle une loi martiale allemande tout particulièrement sévère qui permet la condamnation sur le champ et
sans procès, de toute personne considérée comme Franc-tireur. Le suspect est immédiatement abattu sans procès. Face à tant
de facilités dans la procédure, cette loi martiale devient rapidement un prétexte utilisé pour justifier toutes les représailles. De
plus, les témoins rapportent que les Allemands utilisaient les populations civiles pour se protéger pendant les attaques,
comme boucliers humains, sans que l’on sache s’il s’agissait de mesures punitives ou d’une véritable tactique.
L’armée allemande souhaitait créer un environnement de terreur, répondant à trois objectifs : la sécurité, la punition et la
dissuasion. Cette violence, liée au plan de guerre-éclair de Schlieffen, devait permettre d’accélérer le rythme de la conquête
allemande. La résistance inattendue des Belges va donc à contrario encourager la rancœur des conquérants envers les civils.
Avec le recul d’un siècle, il est certain que de réelles exactions eurent lieu dès août 1914, mais leur dénonciation fit l’objet
d’une propagande très forte dans les deux camps : la barbarie des massacres allemands vues par les gazettes de Paris le
disputait aux attaques sournoises des francs-tireurs dans les Zeitung de Berlin. Parfois simples légendes, comme celle des
enfants du Nord aux bras coupés par les Bavarois, leur exagération ne permet que difficilement de déceler le vrai du faux. De
plus, il ne faut pas généraliser ces actes à l’ensemble des troupes allemandes ou d’autres nations : une bonne part des soldats
allemands, imperméables au mythe des francs-tireurs, ne se laissèrent pas entraîner dans un tourbillon de brutalité.
Laëtitia COPEAU
Contractuelle Armée-Jeunesse au musée de l’Artillerie
Début de guerre et récompenses
Légion d’honneur et Médaille militaire
Convaincues de partir pour quelques
semaines et d’être de retour pour les
vendanges, c’est sans avoir envisagé de
système de récompense sous forme de
médaille que nos armées partent en
guerre. On fait avec la Légion
d’Honneur et la Médaille Militaire, car
entre août et décembre 1914, il n’y a
que cinq mois et d’ici là la guerre sera
gagnée.
Durant ces premières semaines de
bataille, les actions d’éclats et les faits
d’armes font que la Légion d’Honneur
est attribuée à des drapeaux, des soldats
mais également à des femmes qui se
distinguent par leur héroïsme.
Le 3 décembre 1914, madame Marcelle Semmer du village de
l’Eclusier dans la Somme est faite chevalier de la Légion
d’Honneur pour son dévouement envers les blessés qu’elle
soigne et sauve sur le champ de bataille. C’est une des
premières femmes à être décorée.
« L’ordre national de la Légion d’Honneur récompense dans le
domaine militaire, en temps de guerre, une aptitude
exceptionnelle dans le commandement ou un fait d’armes hors
norme ».
Le 13 août 1914 un décret porte
création d’un tableau spécial
d’attribution de la médaille
militaire
sous
réserve
de
ratification par la loi. La Médaille
Militaire est attribuée, pour la
première fois du conflit, le 15 août
1914 au 1er Bataillon de chasseurs
à pieds, après que le sergent
Foulfon à Saint-Blaise (Alsace) a
pris le drapeau allemand du 132ème
Régiment de landwehr. Ce premier
trophée est exposé au balcon du
Ministère de la Guerre à Paris.
Grâce à ce fait d’armes, le drapeau
des chasseurs est solennellement
décoré le 20 octobre 1914 à Gouyen-Gohelle (62).
Cette médaille récompense aussi les soldats et les sousofficiers, exceptionnellement les officiers généraux ayant
commandé en chef. Le premier général à en être décoré est le
Général de division Joffre, commandant en chef des armées
du Nord-Est le 2 décembre 1914. C’est alors toute la France
combattante qui est honorée par cette attribution.
Major R. Maisonnave
Adjoint du Conservateur du musée de l’Artillerie
4 août 1914
BELGIQUE
Invasion de la
Belgique. La
Grande-Bretagne
déclare la guerre à
l’Allemagne, le 5.
7 – 16 août 1914
LIEGE
L’offensive
allemande peine
pendant neuf jours
pour vaincre les
forts de Liège.
Deux armes,
pas sièreblanches que ça
Au cours de la 1 guerre, français et
allemands ont équipé leur fusil (Lebel
pour les uns, Mauser pour les autres) de
baïonnette à lame longue. Les allemands
en ont utilisé différents modèles, mais
un type particulier a suscité, à l’époque,
une polémique : la baïonnette à dents
de scie !!
Baptisée « Modèle 1898/05 », cette
arme blanche était initialement prévue
pour équiper 6% des fantassins et la
totalité des bataillons du génie en tant
que couteau-scie destiné à tronçonner du
bois pour réaliser des abattages et des
parements de tranchées (fascines, claies)
Rapidement, cette arme
massive
munie
d’une
double rangée de dents a été
diabolisée, et une légende
s’est tissée autour d’elle.
En effet, les français
l’entachèrent d’un rôle
offensif des plus sordides
en l’affublant du surnom de
« couteau de boucher », tout
en précisant que les
allemands étripaient nos
poilus avec cette arme de
sauvage.
Les soldats ennemis, pris
avec ce type d’arme, étaient
passés par les armes sans
autre forme de procès. Afin
d’éviter ce désagrément à
ses troupes, le Kaiser fit
publier en janvier 1918 un
décret impérial stipulant
que les dents de ces armes
devaient être meulées.
15 août 1914
DINANT
(BELGIQUE)
Premier contact sur
la Meuse entre les
armées françaises
et allemandes.
3
Croix de fer
(Des origines à la première guerre mondiale)
Institué en 1813 par le roi de Prusse
Frédéric Guillaume pour récompenser
les actes de courage de ses soldats dans
les guerres contre Napoléon 1er, l’ordre
de la croix de fer se décline en 4 classes.
La décoration, dessinée par Schinkler,
est constituée d’un centre en fer peint en
noir, en forme de croix pattée, enchâssé
dans un cadre en argent. Un anneau de
bélière retient le ruban aux couleurs de
la Prusse (noir, blanc) pour les classes 1
et 3. Les classes 2 et 4 n’en comportent
pas ; une épingle étant fixée au revers de
la médaille pour l’accrocher sur la
poitrine.
Les attributions ont été les suivantes :
16.000 croix de 2nde classe,
670 croix de 1re classe,
5 grand-croix,
1 étoile de la grand-croix (Blücher
Stern).
La
baïonnette
Mauser
modèle
98/05 et sa
lame à dents
de scie
La légende a détourné le côté utilitaire de la
baïonnette à dents de scie, alors que nos
poilus montaient à l’assaut avec leur fusil
Lebel au bout duquel était fixée la fameuse
baïonnette Rosalie, adoptée en 1886, dont
la lame cruciforme était tout aussi sauvage.
La Rosalie En effet, la forme en croix de la lame
et sa lame provoquait des hémorragies internes dont
en croix
l’issue était fatale.
Mais aucun décret, aucune directive n’a
jamais été publiée visant à interdire cette arme blanche
tout aussi « sauvage » que celle de « ceux d’en face »
Adjudant-chef T. Simon
Expert armement – munitions du musée de l’Artillerie
7-24 août
MULHOUSE
L’aile droite
française libère la
Haute Alsace, mais
butte devant
Colmar et se replie.
Début de guerre et récompenses
20-25 août 1914
LORRAINE
L’aile droite
française est battue
à Morhange et à
Sarrebourg. Elle
recule vers Nancy
En juillet 1870, dans le cadre de la guerre franco
prussienne, l’Empereur d’Allemagne et roi de Prusse
Guillaume 1er rétablit l’ordre de la croix de fer. Le
millésime « 1870 », inscrit au centre de la décoration est le
seul indice qui la différencie du type de 1813. La
décoration, bien que déclinée en quatre classes, ne sera
attribuée que dans les trois premières:
41.702 croix de 2nde classe,
1307 croix de 1re classe,
9 grand-croix,
Déclaré empereur en juin 1888,
Guillaume II poursuit la
tradition de ses aïeuls en
réinstaurant, le 5 août 1914,
deux jours après la déclaration
de guerre, cette décoration
prestigieuse.
Elle est recréée dans les quatre grades initiaux, et seul le
millésime « 1914 », inscrit en son centre la différencie des
types précédents.
Au cours du premier conflit mondial, la croix de fer sera
décernée comme suit :
5 millions de croix de 2nde
classe,
250.000 croix de 1re classe,
5 grand-croix,
1 étoile de la grand-croix
Adjudant-chef T. Simon
Expert armement – munitions du musée de l’Artillerie
PLAN XVII contre PLAN SCHLIEFFEN
Des Frontières à la Marne
La Théorie
Chaque camp part en guerre avec un plan de bataille bien
préparé, dès le temps de paix, dont le but est de vaincre le plus
vite possible, par un conflit rapide et bien mené.
Celui des Allemands date de 1905, il constitue la dernière
évolution du Plan Schlieffen, conçu vers 1890. Ce plan
consiste à vaincre les armées françaises en moins de six
semaines, avant de se retourner contre la Russie : sept armées
allemandes sont impliquées à l’Ouest, deux en Alsace-Lorraine
et cinq face au Luxembourg et la Belgique, pays neutres qu’il
faudra envahir et traverser en moins d’une semaine… Cette
masse de cinq armées aura pour but d’entrer en France par le
Nord et les Ardennes, avec un seul objectif : Paris ! Ensuite, le
gros des armées rejoindra la région de Pologne pour combattre
l’armée Russe.
Côté Français, le Plan XVII date de 1913. Le nouveau chef
d’état-major général, Joseph Joffre, l’a imposé non sans
difficultés contre celui du général Michel, son prédécesseur, qui
souhaitait intervenir plus au Nord, en liaison avec l’armée
Belge. Estimant que les Allemands attaqueraient dans les
Ardennes, Joffre veut les surprendre par une attaque encore plus
rapide, de part et d’autre de la place forte de Metz. Il se réserve
une armée pour déplacer son dispositif vers la Belgique en cas
de coup dur…
Régiments d’aujourd’hui dans la tourmente d’hier
1er Régiment d’artillerie de campagne
Parti de sa garnison de Bourges le 7 août 1914, le 1er RA de
campagne, sous les ordres du colonel Lequime, débarque en
gare de Charmes en Moselle, le 9. Il forme l’artillerie de la
16e Division d’infanterie (8e Corps) et entre en Moselle
occupée dans la nuit du 11 au 12. Au contact de l’ennemi
deux jours plus tard, dans la région de Domèvre, il participe
à l’avancée française jusqu’à Sarrebourg qui est libérée le
18. Mais face aux canons allemands de 21 cm, la portée des
canons de 75 ne permet pas de riposter et Sarrebourg est
perdue. La contre-attaque allemande subit elle-même un
coup d’arrêt lors de la Bataille de la trouée de Charmes, où
le succès initial de l’infanterie est renforcé par un usage
concentré de l’artillerie que le général de Castelnau emploie
de façon groupée. Le front du 1er RAC se stabilise sur la
Mortagne face à Saint-Pierremont, le 25 août. L’étendard du
1er RA garde la mémoire de ces combats avec l’inscription
LORRAINE 1914.
Pour ces deux plans, les états-majors ont besoin de quelques
délais pour mobiliser les réservistes : 19 jours exactement pour
l’armée française, ce qui fixe le début de l’offensive en Lorraine
à la date du 21 août 1914 (mobilisation + 19 jours). Entre le 3 et
le 21 août, les opérations sont donc limitées, sauf en HauteAlsace où la région de Mulhouse est libérée.
1er RA stationné à Bourogne
(Belfort)
35e Régiment d’artillerie de campagne
Parti de sa garnison de Vannes le 7 août 1914, le 35e RA de
campagne, sous les ordres du colonel Ely, débarque à
Grandpré et se regroupe à Sedan. Il forme l’artillerie de la
22e Division d’infanterie (11e Corps) et franchit la frontière
belge. Lors de la Bataille de Charleroi, le 22 août, il
participe à la prise du village de Maissin et gagne plusieurs
duels contre l’artillerie allemande. Les canons de 75 arrêtent
ensuite l’avancée de l’ennemi sur la Meuse du 25 au 27 août.
Puis, sous les ordres du général Foch, son ancien chef de
corps, le 35e RAC se bat lors de la Bataille de la Marne, à
Lenharrée où les combats finissent au corps à corps au milieu
des pièces et à Gourgançon le 9. Par la suite, le régiment
participe à la Course à la mer et notamment le 29 septembre
à la Bataille d’Albert, dans la Somme, où il combattra
jusqu’en août 1915. L’étendard du 35e RAP garde la
mémoire de ces combats avec l’inscription SAINT-GOND
1914.
Symbole du soldat Allemand,
La Pratique
Le 21 août, l’armée française attaque en Lorraine et dans le sud
de la Belgique. Le contact est immédiat et sanglant, depuis
Charleroi au Nord-Ouest jusqu’à Sarrebourg au Sud-Est. Le 22
août est la journée noire de l’armée française : près de 27.000
soldats aux pantalons garance et képi rouge sont tués. Face aux
700.000 allemands présents en Belgique, les 350.000 francobritanniques de l’aile droite ne doivent leur salut que dans le
repli. L’Allemand von Moltke a pris le Français Joffre à contrepied, la route de Paris s’ouvre à lui ! Le ministre de la guerre
Messimy est remplacé.
Du 22 au 30 août, l’avancée allemande semble inexorable,
malgré la brillante résistance de la Ve Armée du général
Lanrezac. Mais le 30, l’état-major allemand perd de vue
l’objectif de Paris. Il cherche à encercler et détruite toute
l’armée française dans la vallée de la Marne entre Meaux et
l’Argonne. La capitale est sauvée, mais c’est désormais l’heure
du grand face-à-face : deux armées de près de 1,5 million
d’hommes chacune vont se rencontrer dans une bataille rangée
sur plus de 200 kilomètres.
Epuisées par trois semaines de marches et de combats, les deux
armées puisent dans des ressources inexpliquées : les soldats
Allemands espèrent dans la victoire et la troupe française qui se
bat à proximité immédiate du cœur du pays, est galvanisée par
le mot d’ordre du général Joffre : « L’offensive sera prise par
les armées le 6 septembre, dès le matin. »
A l’aube du 6 septembre 1914, alors que les armées allemandes
resserrent leur étreinte sur le Pays de Brie et la Champagne, les
soldats français font demi-tour et repartent à l’assaut. La
Bataille de la Marne débute…
Lieutenant-colonel Philippe GUYOT
Conservateur du musée de l’Artillerie
Symbole du soldat Français,
son pantalon rouge
35e RAP stationné à Tarbes
son casque à pointe
Le 23 octobre 1842, Frédéric Guillaume IV de Prusse fait
adopter par tous les états allemands (Wurtemberg, Bade,
Saxe, Oldenburg, etc…), une nouvelle coiffure militaire.
Ce couvre-chef, fait de cuir bouilli, porte en son sommet
une pointe, dont le rôle premier est de dévier les coups de
sabre donnés par l’ennemi. Un jonc en laiton, placé à
l’arrière, va de la pointe à la nuquière pour remplir le
même office de glissement de la lame.
La bombe du casque est en acier pour les cuirassiers, ces
derniers étant les combattants les plus exposés aux coups
lors des charges lancées à cheval.
La pointe du casque a joué son rôle protecteur jusqu’aux
dernières années du XIXe siècle. Sa présence deviendra une
tradition purement décorative lors de l’adoption du modèle
1895, qui coiffera le soldat allemand à l’entrée en guerre en
1914. Le casque à pointe sera abandonné en 1915 au profit
du casque d’acier.
Les casques des artilleurs étaient ornés, non pas d’une
pointe, mais d’une boule. Son utilité visait à éviter que les
servants des pièces d’artillerie ne se blessent entre eux
lorsqu’ils procédaient aux opérations de mise en œuvre de
leurs canons
Adjudant –chef Thierry Simon
Expert armement-munitions du musée de l’artillerie
21-24 août 1914
CHARLEROI
L’aile gauche
franco-britannique
est débordée et se
replie pour éviter
l’encerclement.
25 août 1914
FRANCE
Joffre signe l’ordre
de repli général ; sa
limite Sud est fixée
sur l’Aisne, puis
4 l’Aube.
Le 26 juillet 1829, le pantalon rouge fait son
apparition dans l’infanterie française par décret
royal. Fortement influencé par la pression des
producteurs de garance (Rubia-Tinctorum).du
département du Vaucluse, le ministère adopte cette
couleur issue d’une plante cultivée pour sa racine
qui fournit la teinture rouge, l’alizarine.
Afin de remplacer le pantalon blanc jugé trop
salissant, cette culotte rouge fait son apparition le 14
juin 1830 à Sidi-Ferruch lors du débarquement en
Algérie. Puis les cuirassiers, les carabiniers, le train
des équipages, les généraux…..adoptent cette
couleur. Cela permet de se repérer sur le champ de
bataille parmi la fumée épaisse des poudres. Chaque
belligérant adopte tacitement une couleur dominante
afin de différencier les troupes (les Anglais portent
une veste rouge, les Prussiens, bleue foncée…).
On invoque aussi que le sang est moins visible que
sur le blanc, de quoi rassurer le soldat blessé et
éviter de démoraliser les autres…. Puis c’est la
guerre de 1870-1871 et malgré de nombreuses
recherches sur le camouflage, le pantalon garance
s’impose comme étant le symbole du soldat français.
Alors que l’État-major des armées travaille depuis
des années sur une tenue de couleur Réséda
(mélange de marron et de gris clair), la pression
politique et journalistique est telle que rien n’y fait.
Les projets d’uniformes moins voyants sont rejetés
par les députés.
Mais le plus incroyable réside dans le fait que la
production française de garance est arrêtée depuis la
fin du XIXème siècle, jugée non rentable ! Depuis
1868, la couleur rouge est obtenue par un colorant
chimique… préparé par une firme allemande qui
approvisionne les teinturiers !!!
Aussi, le 2 août 1914, les fantassins français partent
au combat comme des coquelicots au milieu des
champs, vêtus de culottes de couleur rouge made in
Allemagne. Ces cibles faciles à repérer vont subir
des pertes cruelles, évaluées à plus de 310.000 morts
entre le 6 août et le 13 septembre 1914.
Major Richard Maisonnave
Adjoint du Conservateur du musée de l’Artillerie
Casque à pointe Badois
modèle 1895
29 août 1914
GUISE
L’aile droite
française freine les
Allemands. Les
Anglais sont sauvés,
le repli continue.
Casque d’artilleur Prussien
modèle 1895
30 août 1914
PARIS
Les Allemands
cherchent à
encercler les
armées françaises ;
Paris est sauvée !
3-4 septembre 1914
PARIS
Gallieni prépare
une nouvelle armée
contre le flanc
Ouest des
Allemands
.
LA MARNE, MIRACLE, DRAME et OPPORTUNITE
5 - 10 septembre 1914, six jours qui
changent le cours de la Guerre !
Dès le 5 septembre, le général Gallieni qui manqua être
nommé à la tête des armées françaises en 1912, prend
l’initiative de faire sortir, vers le Nord-Est, une partie de troupes
de la garnison de Paris qu’il commande. Faisant usage des
trains et des autocars, il renforce ainsi la VIe Armée française
(Général Maunoury) qui menace désormais le flanc allemand
dans la vallée de l’Ourcq. Il sait que les Anglais du Maréchal
French et la Ve Armée française (Général Franchet d’Esperey)
sont prêts à attaquer avec lui.
Le 6 septembre, premier jour de la bataille de la Marne, quatre
armées allemandes se heurtent à la contre-offensive française.
Sur l’Ourcq, l’attaque de la VIe Armée (Maunoury) attire contre
elle toute l’aile gauche allemande (1re Armée von Kluck). Au
centre, les Armées Franchet d’Esperey (Ve), Foch (IXe) et de
Langle de Cary (IVe) se battent sur le cours de deux petites
rivières, le Grand et le Petit Morin, et en Champagne contre les
2e, 3e et 4e Armées allemandes (Von Bulow, von Hausen, von
Wurtemberg). A l’Est, l’Armée Sarrail (IIIe) peine autour de
Verdun contre la 5e Armée (Kronprinz) et l’Armée de Castelnau
(IIe) défend Nancy.
Le 7 septembre est la journée la plus critique de la campagne.
Sur l’Ourcq, Maunoury est malmené par von Kluck. Au centre,
Foch tient ses positions avec difficultés face à von Bulow et
von Hausen qui convergent contre lui. A l’Est, Sarrail manque
être rejeté dans Verdun. Mais dans la soirée, la première bonne
nouvelle pour Joffre arrive : un trou de plus de 30 kilomètres a
été décelé entre l’aile droite sur l’Ourcq et le centre allemand
sur le Petit Morin. Les Anglais du Marechal French et la Ve
Armée de Franchet d’Esperey se préparent à s’y engouffrer.
Le 8 septembre, les Armées Maunoury, Foch, de Langle de
Carry et Sarrail sont toujours au plus mal : Celle de Maunoury
ne doit son salut qu’à l’arrivée de 10.000 hommes de renfort,
venus de Paris en autocars et même en Taxis ! Celle de Foch
réduite à la moitié de son effectif de départ a été rejetée des
marais de Saint-Gond et se bat pour tenir Fère Chamepenoise.
Celles de Langle de Carry et de Sarrail sont épuisées par trois
jours d’attaques ennemies incessantes. Mais dans la Brie, deux
armées progressent : les Anglais depuis Coulommiers et la Ve
Armée de Franchet d’Esperey depuis La Ferté-Gaucher
exploitent la brèche entrevue la veille. Celle-ci devient un trou
béant de plus de 40 kilomètres dans la soirée du 8 septembre.
Le 9 septembre, sur l’Ourcq, von Kluck (1re Armée) considère qu’il a
vaincu Maunoury (VIe Armée) et que l’entrée dans Paris est de nouveau à
l’ordre du jour. En plaine de Champagne, Foch (IXe) et de Langle de Carry
(IVe) sont au plus mal. Fère-Champenoise n’a pu être conservée et le camp
de Mailly est traversé par la cavalerie allemande. Au sud de l’Argonne,
Sarrail (IIIe) tente de sauver Bar-le-Duc, ultime route encore libre pour aller
à Verdun. Le Grand Quartier Général allemand à Luxembourg ordonne
une attaque générale en Champagne pour le lendemain. Mais l’épuisement
gagne aussi les armées allemandes : face à Nancy, les attaques contre le
plateau du Grand Courroné prennent fin et surtout, autour de ChâteauThierry, c’est le sauve-qui-peut ! Face aux Anglais de French et à Franchet
d’Esperey (Ve) qui avancent vers le Nord-Est, il n’y a plus qu’un rideau de
cavaliers ennemis qui refluent. Les colonnes de ravitaillement de la 2e
Armée de von Bullow sont bousculées et son aile droite est menacée
d’encerclement. En milieu de journée, de La Ferté-sous-Jouarre à
Champaubert, le repli Allemand se fait dans l’urgence et le désordre.
Régiments d’aujourd’hui dans la tourmente d’hier
Un document historique
L’ordre du jour du commandant en chef
des armées le 6 septembre 1914
Ayant décidé d’arrêter le mouvement de
retraite de ses armées pour passer à
l’offensive, le général Joffre fait connaître
aux troupes, le 6 septembre, que le moment
est venu de vaincre ou de mourir. Au cours
de toute l’épopée révolutionnaire et
napoléonienne, aucune proclamation n’a
dépassé celle-là en grandeur et en simplicité.
MESSAGE DU COMMANDANT EN CHEF
6 Septembre, 9 heures.
Au
mo me n t
où
s’engage une bataille
dont dépend le Salut
du pays, il importe de
rappeler à tous que le
moment n’est plus de
regarder en arrière.
Tous
les
efforts
doivent être employés
à attaquer et refouler
l’ennemi.
Une troupe qui ne peut
plus avancer devra,
coûte
que
coûte,
garder
le
terrain
conquis et se faire tuer
sur place plutôt que de
reculer.
Dans les circonstances actuelles, aucune
défaillance ne peut être tolérée.
Signé : JOFFRE.
Message à communiquer immédiatement
à tous, jusque sur le front.
A la vue de ce texte, tous nos lecteurs,
étrangers aussi bien que français, pourront
mesurer avec émotion comment la pensée
du chef a pu être transmise en peu de temps
jusqu’aux plus humbles des héros de la
Marne : Et, presque au même instant, sur ce
front immense qui s’étend des bords de
l’Ourcq jusqu’à Belfort, chacun de nos
hommes a fait sienne la volonté du chef :
nous vaincrons !
28e Régiment d’artillerie de campagne
Parti de sa garnison de Vannes le 6 août 1914, le 28e RA de
campagne, sous les ordres du colonel Darde se concentre dans
la région de Vouziers - Ardennes. Artillerie du 11e Corps
d’armée, il franchit la frontière belge et participe à la Bataille
de Charleroi. Dès lors, au coude à coude avec leurs camarades
du 35e RAC, les artilleurs du 28e RAC harcèlent l’ennemi et le
ralentissent comme ils peuvent, chaque jour, du 24 aout à
Sedan jusqu’à Laffincourt le 1er septembre. En plein cœur des
combats autour de Fère Champenoise durant la Bataille de la
Marne, les artilleurs du 28e RAC font partie de la IXe Armée
du général Foch qui, au prix de pertes importantes, arrête la
pointe de l’avancée allemande en plaine de Champagne.
Plusieurs batteries arrêtent l’infanterie ennemie à moins de 100
mètres de distance. Par la suite, le régiment participe à la
Course à la mer et notamment le 25 septembre à la Bataille
d’Albert, dans la Somme, département où il combattra
jusqu’en avril 1915.
61e RA stationné à Chaumont
28e GG stationné à Haguenau
61e Régiment d’artillerie de campagne
Parti de sa garnison de Verdun dès le 1er aout pour occuper une
position de couverture, le 61e RA de campagne, sous les ordres
du colonel Boichut, forme ensuite l’artillerie de la 42 e Division
d’infanterie. Engagé en Moselle occupée, il participe au
combat de Pierrepont le 22 et y gagne le surnom de « Diables
noirs » que lui donne l’ennemi. Sous les ordres du général
Grossetti, cette division organique de la IXe Armée du général
Foch pendant la Bataille de la Marne, intervient sur tout le
plateau de Sézanne et sauve la situation face au marais de
Saint-Gond les 6 et 7 septembre, à Mondement le 8 et FèreChampenoise le 9. A chaque fois, les tirs du 61e RAC sont
décisifs pour arrêter l’ennemi ou appuyer l’infanterie. La
même situation se répète fin octobre 1914 lors de la Bataille de
l’Yser vers Dixmude, où les canons de 75mm du 61e RAC font
encore la décision.
L’étendard du 61e RA garde la mémoire de ces combats avec
les inscriptions SAINT-GOND 1914 et L’YSER 1914.
Le 10 septembre, la bataille est coupée en deux : à l’Ouest les armées
allemandes (1re 2e et 3e) reculent face aux hommes de Maunoury (VIe),
French (Anglais), Franchet d’Esperey (Ve) et Foch (IXe). En revanche à
l’Est, von Wurtemberg (4e) attaque encore contre de Langle de Carry (IVe)
à Maurupt et le Kronprinz (5e) fait de même contre Sarrail (IIIe) dans la
vallée de l’Aire. Mais galvanisées par le succès obtenu plus à l’Ouest, ces
deux armées françaises résistent victorieusement et, à 17h45, von Moltke
le général en chef allemand, commande le repli général.
Du 11 au 13 septembre, les armées alliées progressent au rythme de la
retraite des Allemands. Mais le 14 septembre matin, le repli cesse et les
combats reprennent de Verberie sur l’Oise à Avocourt, près de Verdun. La
bataille a quitté le cours de la Marne et des deux Morins pour s’installer
dans la vallée de l’Aisne.
Qui a gagné la bataille de la Marne ?
Dans une bataille d’une ampleur aussi forte - 250 kms de front -, d’une
durée aussi longue - 5 jours - et mettant aux prises autant d’hommes - 1,5
million environ -, il n’est pas possible de désigner un responsable unique
pour la victoire de la Marne.
Aussi quand un journaliste interrogea le général Joffre en lui demandant
qui avait gagné la bataille de la Marne, celui-ci répondit avec humour : « Je
ne sais pas qui l’a gagnée, mais je sais qui l’aurait perdue ! » En effet,
désigner un fautif est toujours plus facile, le général von Moltke, vaincu de
la Marne et remplacé rapidement, le découvrira très vite à ses dépens.
Ce qui reste sûr, c’est que l’énergie des soldats Français provoqua
l’admiration de tous, à commencer par celle des généraux Allemands.
5 septembre 1914
OURCQ
L’aile gauche
française, renforcée
par taxis, autocars
et trains, attaque de
l’Ourcq à la Marne.
6 septembre 1914
MARNE
L’aile gauche
franco-britannique
prend l’avantage.
centre peine à
5 Le
arrêter l’ennemi.
7 septembre 1914
MARNE
Le centre français
défend le plateau de
Sézanne et les
marais de SaintGonds.
8 septembre 1914
MEAUX
L’aile gauche
française repasse la
Marne. Le centre
est bousculé à Fère
Champenoise.
9 septembre 1914
FERE
CHAMPENOISE
Le centre français
en grande difficulté
se sacrifie et arrête
les Allemands.
LA COURSE A LA MER et LE DEBUT DES TRANCHEES
68e RAA
stationné à La Valbonne
Un document historique
Le rapport du Marechal French du 17
septembre 1914 (extrait)
Le 8 septembre, l’ennemi poursuivit sa retraite vers le
Nord et notre armée, pendant toute la journée, fut
engagée avec succès contre de fortes arrière-gardes sur
le Petit Morin ; par-là, elle contribua efficacement à la
progression des armées françaises à notre droite et à
notre gauche, armées contre lesquelles l’ennemi
dirigeait ses plus grands efforts.
Des deux côtés, l’ennemi fut refoulé et fort maltraité. Le
1er Corps d’armée anglais rencontra une résistance
opiniâtre à La Trétoire, au Nord de Rebais. L’ennemi
occupait une forte position avec de l’infanterie et du
canon sur la rive Nord du Petit Morin ; il en fut délogé
avec de grosses pertes. Plusieurs mitrailleuses, de
nombreux prisonniers tombèrent entre nos mains, plus
de 200 cadavres allemands furent laissés sur le terrain.
1er RAMa stationné à
Chalons en Champagne
11e RAMa stationné à
La Lande d’Ouée
Régiments d’aujourd’hui dans la tourmente d’hier
Groupes d’artillerie de campagne d’Afrique 1 à 5
Venant d’Algérie ou de Tunisie, les Groupes d’artillerie d’Afrique
1 à 7 sont engagés progressivement sur le Front du Nord-Est
pendant la 1re Guerre mondiale. Les 1er, 2e et 3e GACA d’Algérie,
rattachés à la 37e Division, s’embarquent à Oran le 4 août,
débarquent à Sète et sont engagés en Belgique. Ils prennent part à
la Bataille de Charleroi le 22 août, à la Bataille de Guise le 29
et aux combats de Montmirail sur le Petit Morin, les 7, 8 et 9
septembre, au plus fort de la Bataille de la Marne. Ils tiennent
ensuite le front autour de Carlepont dans l’Oise.
Le 5e GACA de Tunisie est intégré dans l’artillerie de la 45 e DI. Il
est engagé dans la Bataille de l’Ourcq et combat à Penchard le 6
septembre et Chambry le 7, avant de finir l’année à l’Est d’Arras.
Depuis 2004, le 68e RAA garde la mémoire de ces combats sur
son étendard avec l’inscription LES DEUX MORINS 1914,
initialement portée sur l’étendard unique des Groupes d’artillerie
d’Afrique.
1er Régiment d’artillerie coloniale
Parti de ses garnisons de Marseille et de Paris, le 1 er RA colonial
se regroupe en gare de Revigny-sur-Ornain, le 12 août 1914. Il
forme l’artillerie de la 2e Division du Corps d’armée colonial et
franchit la frontière belge en direction de la Forêt des Ardennes le
21. En deuxième échelon lors du combat de rencontre de
Neufchâteau, ses canons couvrent le repli des unités lorsqu’elles
Neufchâteau
franchissent la Semois le 23, puis la Meuse le 27 août. Après
l’épisode du repli général, du 29 août au 5 septembre, les canons
de 75mm du 1er Colonial, installés au sud-est de Vitry-leFrançois, interdisent tout franchissement du canal de la Marne à la
Saône pendant la Bataille de la Marne. Puis dès le 11, ils
appuient la poursuite jusque dans la région de Massiges où le
appu
Corps colonial s’illustrera lors des trois batailles de Champagne.
En mai 1929, le 1er Groupe du 1er RAC donnera naissance au 11e
RAC qui garde aussi la mémoire de ces combats.
Et après… ?
La guerre ne s’arrête pas avec la Bataille de la Marne. En effet, si le front s’étend à partir du 14 septembre
1914, entre l’Oise (la Verberie) et la frontière Suisse, du côté de Bâle, il existe toujours un trou béant avec
la zone tenue par l’armée Belge qui se défend avec courage autour de la place forte d’Anvers. Du 15
septembre au 15 novembre 1914, Français et Allemands vont essayer de s’engouffrer dans ce trou, pour
déborder l’adversaire. Cet épisode est appelé La Course à la mer.
Au rythme de leur déplacement vers la mer du Nord, les armées se rencontrent sur l’Aisne vers Soissons
(15 septembre), puis sur l’Oise autour de Noyon (17 septembre), sur la Somme à l’Ouest de Péronne (25
septembre), dans le Nord devant Arras et Lens (27 septembre). Enfin les combats se fixent en Belgique
où le Roi Albert 1er a pris la courageuse décision d’abandonner Anvers pour se lier aux armées alliées
dans la région de l’Yser (7 octobre).
Pendant un mois encore, l’offensive bat son plein pour tenter de rompre le front adverse. A Nieuport,
Ypres et Dixmude, les combats des fusiliers marins et des tirailleurs sénégalais sont dignes de la légende
la plus pure, face à une nouvelle armée allemande formée de novices, dont l’inexpérience n’a d’égal que
l’inconscience du danger lors des assauts. Pour éviter la rupture, et la prise d’Ypres dernière grande ville
Belge non envahie, Albert 1er dit « Le roi-chevalier » ordonne l’inondation de la vallée de l’Yser, en
faisant relever les écluses des canaux et polders. Désormais la bataille est figée.
Les fusiliers marins du Contre-amiral Ronarc’h
défendent Dixmude dans la vallée de l’Yser
Les états-majors de deux côtés cherchent à conserver les positions, tout en économisant les hommes et
les munitions. Une guerre statique commence qui vise à épuiser l’ennemi. Sur près de 650 kilomètres de
la Mer du Nord à la frontière Suisse, les tranchées s’organisent, à l’initiative des Allemands. Les hommes
se transforment en taupes et creusent trois rangs successifs de retranchements où ils vont se battre, vivre
et souvent mourir. Localement, une trêve semble avoir eu lieu le soir de Noel 1914 entre certains soldats
Français, Britanniques et Allemands, à laquelle les officiers mirent rapidement fin. Dès le lendemain, les
combats reprennent.
Major R. Maisonnave
Adjoint du Conservateur du musée de l’Artillerie
Un document historique
Le remplacement du général von Moltke, 11 septembre 1914
10 novembre 1914
(Aquarelle de Paul Thiriat)
Leur résistance héroïque, y compris dans les
tranchées inondées, fut soutenue par les Diables
noirs du 61e Régiment d’artillerie de Campagne.
93e RAM stationné à
Varces
D’une santé qui va en se détériorant rapidement et usé par de longues années à la tête de
l’armée allemande qu’il commande depuis 1906, Helmuth von Moltke ne dirige pas
vraiment ses sept armées, mais laisse agir leurs généraux selon la dernière version du plan
Schlieffen. Après le début du conflit, il n’intervient qu’à deux reprises : fin août en
validant l’abandon de la prise de Paris comme objectif immédiat et le 10 septembre en
ordonnant le repli général.
Ce manque d’énergie et d’implication dans la conduite des opérations lui vaut d’être
remplacé par Erich von Falkenhaym, ministre de la guerre et membre du Grand Quartier
Général à Luxembourg, auprès de l’Empereur Guillaume II. Couvert d’honneurs, mais
tenu en dehors des décisions militaires, von Moltke mourra d’une crise cardiaque en 1916.
Le général Helmuth von Moltke était sous surveillance du Grand
Quartier Général tant son état de santé précaire et son indécision
étaient devenus de notoriété publique depuis l’hiver 1913-1914.
Au dernier jour de la Bataille de la Marne, l’Empereur
envoie un de ses plus fidèles généraux, le vieux Hans
von Plessen, vétéran de la guerre de 1870-71, qui
constate l’incapacité du chef d’état-major allemand :
« Vers 22 heures, je le trouvais assis à une petite
table [...] Il était très agité, nerveux et voyait tout en
noir. Je suis resté jusqu’à minuit auprès de lui et j’ai
tenté de le calmer et de le consoler. »
17e GA stationné à
Biscarosse
Le lendemain, Falkenhaym le remplace. Si Joseph
Joffre fut « peut-être » le vainqueur de la Marne, son
adversaire Helmuth von Moltke dit « le Jeune » en
fut assurément le premier vaincu.
Lieutenant-colonel Philippe GUYOT
Conservateur du musée de l’Artillerie
10 septembre 1914
MARNE
Battus sur l’Ourcq
et la Marne, les
Allemands se
replient. Le centre
français est sauvé.
13 septembre 1914
NANCY
La défense
française du Grand
Couronné est
victorieuse. Nancy
est sauvée !
20 septembre 1914
PICARDIE
L’armée française
de Lorraine, vite
déplacée par voie
ferrée, débute le
combat en Picardie.
4 octobre 1914
ARTOIS
Les ennemis
cherchent à se
déborder
mutuellement entre
6
Compiègne et Lens.
10 octobre 1914
FLANDRES
Liés à l’armée
Belge, les Francobritanniques se
battent sur l’Yser,
d’Ypres à Dixmude
1er Régiment d’artillerie de montagne
Parties de leur garnison de Grenoble le 9 août, les batteries du 1 er
RA de montagne, fortes de 205 hommes chacune, sont réparties
entre la 64e Division de réserve à Gap et la 74e Division de
réserve à Montmélian. Jusqu’au 22, les équipes de pièces, pour la
plupart formées de réservistes, s’entraînent avant de rejoindre le
front autour de Saint-Dié dans les Vosges. Engagées aux côtés des
groupes des 1er et 54e RAC, elles prennent part à la Bataille de la
Mortagne jusqu’au 2 septembre. Dissociées à compter de cette
date, elles participent pendant les trois derniers mois de 1914, tant
à la défense de la crête des Vosges (3e, 42e et 43e Bie) qu’aux
opérations dans la Somme (44e Bie), la défense contre les avions
de la ville et du parc d’aviation de Sainte-Menehould (46e Bie), la
lutte à courte distance dans les bois du massif d’Argonne (48 e
Bie) ou la défense des abords du Chemin des Dames (51 e Bie). En
1924, le 1er RAM prend l’appellation de 93e RAM.
17e Régiment d’artillerie de campagne
Parti de sa garnison de La Fère le 5 aout 1914, le 17 e RA de
campagne se regroupe autour de Stenay. Il forme l’artillerie de la
3e Division d’infanterie (2e Corps) et franchit la frontière belge.
Au contact de l’ennemi le 22 août, à Robelmont et Villers-laLoue, les canons de 75mm subissent les feux de l’artillerie lourde
allemande. Ils parviennent cependant à jalonner l’avance ennemie
à Cesse le 27, Saint-Mard le 29 et Bar-les-Buzancy le 31. Lors de
la Bataille de la Marne du 6 au 9 septembre, le 17e RAC tient le
choc près de Vitry-le-François entre Blesmes et Montoy. Après la
poursuite, il se bat en limite Ouest de l’Argonne. Face à un
ennemi déterminé, le 17e RAC se déploie au nord de Vienne-laVille où son chef de corps, le colonel Aubrat, tombe au champ
d’honneur le 15 septembre. Toutefois son intervention est décisive
pour la stabilisation du front. L’étendard du 17 e GA garde la
mémoire de ces combats avec l’inscription ARGONNE 1914.
4 novembre 1914
FRANCE
Les alliés
occidentaux cessent
toute offensive,
pour économiser
leurs troupes.
15 novembre 1914
FRANCE BELGIQUE
De la Suisse à la Mer du Nord, le
front se stabilise sur plus de 500kms
de tranchées. Les Allemands épuisés,
mettent fin à la guerre de
mouvement, pour près de 4 ans...
LA GRANDE GUERRE DEVANT CHEZ NOUS
Médaille commémorative de l’entrée des troupes
allemandes dans Paris… en 1914.
La Gendarmerie
dans la Grande Guerre
Frappée, jamais attribuée !
L’article premier du décret du 20 mai
1903 (abrogé par la loi n°2009-971 du
3 août 2009) qui régit la gendarmerie,
stipule qu’elle est une force instituée
pour veiller à la sûreté publique,
d’assurer le maintien de l’ordre et
l’exécution des lois. Une surveillance
continue et répressive constitue
l’essence de son service. Son action
s’exerce dans toute l’étendue du
territoire, quel qu’il soit, ainsi qu’aux
Armées. Elle est particulièrement
destinée à la sûreté des campagnes et
des voies de communication.
Lorsque la mobilisation générale est
décrétée le 2 août 1914, les gendarmes
des brigades territoriales sont chargés
de placarder sur les murs des mairies
les affiches officielles de mobilisation
détenues dans toutes les unités.
Ils organisent le départ des mobilisés vers leur lieu de
rassemblement. Aux armées, ils assurent des missions de
prévôtés. Leur tenue est fixée par la notice descriptive du 9
décembre 1914.
Exemple de la confiance de l’Allemagne
dans le succès attendu !
La gendarmerie a tenu aux armées un
rôle difficile, obscur et ingrat mais
nécessaire. De nombreux gendarmes,
notamment des gardes républicains, se
sont engagés en qualité de volontaires
dans les unités combattantes. En effet,
le gouvernement ne voulait pas créer
des unités composées uniquement de
gendarmes. Si bon nombre de soldats
considéraient les gendarmes comme
des « planqués », la réalité est
nettement plus nuancée. Beaucoup ont
vécu l’inconfort et les risques des
combats dans les tranchées. De plus,
une grande majorité de gendarmes se
sont battus dans les régiments
d’infanterie.
A l’intérieur du pays, les gendarmes assurent leur missions
traditionnelles, le maintien de l’ordre et la recherche des
déserteurs ou insoumis, bien que le service pâtit du manque
d’effectifs. Initialement les déserteurs sont peu nombreux
(1,5% en 1914), mais les défections et désertions se
multiplient avec l’envoi au front de nouvelles classes
d’appelés. Les déserteurs sont passibles des travaux forcés ou
de la peine de mort. Cependant les soldats en fuite n’ont
souvent rien à perdre et acquièrent vite la réputation
d’hommes prêts à tout plutôt que d’être pris. La mission de
recherche des déserteurs est dangereuse pour les gendarmes
pour les raisons invoquées précédemment. Plusieurs dizaines
d’entre eux sont tombés sous les coups des réfractaires. En
1920, la gendarmerie a publié le chiffre de 66.678 arrestations
de déserteurs pendant la durée de la guerre.
Aux armées, le Gendarme assure les missions de Prévôté :
police des cantonnements militaires, lutte contre les abus de
boissons, lutte contre les actes de pillage, d’espionnage, de
défaitisme, contrôle de la circulation et des civils dans les
zones des armées, transfert de prisonniers de guerre. La
mission de prévôté bien que peu connu, a été cruciale pendant
le conflit. Le haut commandement lui a toujours attaché
beaucoup d’importance. Les prévôts ont notamment joué un
rôle de premier plan dans le redressement de l’armée française
après les premiers revers.
Sur les 18.000 gendarmes du service prévôtal, 700 sont morts
en service, 3.500 cités avec attribution de la croix de guerre.
Daniel BAERT
Adjudant-chef de
Gendarmerie en retraite
Association des
Collectionneurs pour la
Sauvegarde du Patrimoine de
la Maréchaussée à la
Gendarmerie
ACSPMG
18 février 2014
CONFERENCE
L’association Arts et sociétés
invite J.Y. Le Naour :
LA LEGENDE NOIRE DES
SOLDATS DU MIDI
Chapelle de l’Observance
Août 1914, les armées du Kaiser envahissent la France avec un
objectif hautement symbolique : Nach Paris ! Certaines de
leurs succès, les autorités allemandes font dessiner et frapper
la médaille commémorative de cet évènement historique, à
distribuer bientôt à leurs troupes victorieuses.
A Berlin, nombreux sont ceux qui se rappellent de l’image du
chancelier Prussien, Otto von Bismark traversant à cheval la
Galerie des glaces du château de Versailles, après y avoir fait
proclamer l’Empire Allemand unifié ! Se fondant sur la
victoire de février 1871, à l’issue de laquelle la France perd
l’Alsace et une partie de la Lorraine, les dirigeants Allemands
anticipent le succès futur…
C’est compter sans la pugnacité des troupes françaises qui font
échouer le rêve du Kronprinz. Les médailles de la victoire, en
bronze, ne seront jamais distribuées. Transportées
discrètement dans dix wagons plombés, elles finiront fondues
dans les hauts-fourneaux de Dresde.
Rarissime vestige numismatique du XXème siècle, cette
médaille représente à l’avers l’Arc de triomphe de Paris d’où
jaillit dans un rayonnement d’apothéose les dates 1871-1914
ainsi que la Tour Eiffel évoquant la notification
radiotélégraphique à tous les peuples consternés de
l’écrasement définitif de la France. Au revers, entourant une
croix de fer frappée d’une couronne impériale et du W. de
Wilhelm (Guillaume II), la devise « Résolus au dehors, unis
au-dedans »
Major R.Maisonnave
Adjoint du Conservateur du musée de l’Artillerie
Régiments d’aujourd’hui dans la tourmente d’hier
3e RAMa
stationné à
Canjuers
Un rarissime casque d’essai
d’artillerie, modèle 1902
3e Régiment d’artillerie coloniale
Parti de ses garnisons de Paris - Fort de Charenton et de
Toulon, le 3e RA colonial, sous les ordres du colonel Lenfant,
se regroupe dans la région de Revigny-sur-Ornain, le 13 août
1914. Il forme l’artillerie organique du Corps d’armée colonial
et entre en Belgique. Poussés vers l’avant lors du combat de
rencontre de Neufchâteau, les 75mm du 3e RAC se sacrifient
pour tenter de recueillir leurs camarades du 2 e RAC et
subissent de lourdes pertes. En alternance avec le 1 er RAC, ils
couvrent le repli des unités lors du passage de la Meuse, les 27
et 28 août. Après l’épisode du repli général, du 29 août au 5
septembre, le 3e Colonial d’artillerie, installé au sud-est de
Vitry-le-François, vers Ecriennes, interdit toute avancée
ennemie dans le secteur de la 3e DIC pendant la Bataille de la
Marne. Puis dès le 11, il appuie la poursuite jusque dans la
région de Berzieux, puis Massiges où le Corps colonial
s’illustrera lors des trois batailles de Champagne.
Les gens d’armes des siècles passés portaient, pour se
protéger des coups assénés avec diverses armes blanches et casse-têtes, des casques métalliques
afin de dévier la frappe. Avec l’arrivée des armes à feu, ces protections étaient jugées obsolètes
et illusoires. De ce fait, les casques disparurent des champs de bataille jusqu’au début
du XXème siècle. La poudre des canons portait les projectiles de plus en plus loin
et au début du XIXème siècle des Shrapnels (projectiles à fragmentation
multiple) causèrent énormément de blessures à la tête.
Durant la guerre de 1870, c’est encore coiffé d’un shako
de cuir bouilli modèle 1860 que l’artilleur sera victime
du prussien… Ce n’est qu’en 1902 qu’est mis à l’essai,
aux 13ème et 54ème Régiment d’artillerie, un nouveau
casque en tôle d’acier comme celui qui est présenté
dans les collections du musée de l’Artillerie de Draguignan.
Le premier type a une bombe nue sur le sommet et porte
un sautoir de bombardes sur sa face avant. Un porteplumet permet, pour la grande tenue, l’adjonction d’un
plumet écarlate en plumes de coq. Une visière et couvrenuque cerclés de cuivre assurent une protection frontale et
arrière de la tête. Les critiques de l’époque jugent avec
sévérité l’esthétique du casque, car lorsque le plumet est
porté, il masque l’attribut de l’artillerie. Sans le plumet,
« il ressemble à un vase renversé qui aurait perdu son
anse ». Même si ce casque est mal jugé, « il protège bien
des projectiles, est bien équilibré et peu visible de loin ».
Le second modèle, toujours en tôle d’acier bruni, possède une demi-sphère au sommet, pour l’aération de la bombe. Ce
dispositif permet en outre la fixation, soit d’un plumet de crin pour la troupe, soit d’un plumet écarlate en plumes de coq pour
les officiers. Là encore, le sautoir de bombardes est masqué.
Ces modèles d’essai, des années 1905/1906, ne séduisent pas plus et ne sont pas adoptés.
En 1914, l’artilleur comme ses frères d’armes, part donc avec un képi de tissu et sa protection dérisoire face aux éclats d’obus.
Malgré la distribution d’une cervelière (sorte de grosse louche posée entre le képi et le crane) les blessures à la tête, au début
du conflit, sont multiples.
Le casque d’artillerie modèle 1902, se rencontrera occasionnellement sur le front, porté par certains officiers jusqu’en 1915.
Les coiffures d’essai disparaissent ensuite au fond des tranchées ou des greniers, ce qui explique la rareté d’une telle pièce.
Major R. Maisonnave
Adjoint du Conservateur du musée de l’Artillerie
18 mai 2014
JOURNEE PORTES
OUVERTES
Présentations dynamiques,
découverte de l’armée de Terre,
jeux et détente
Ecoles militaires de Draguignan
31 mai 2014
THEATRE
Le moral des troupes présente :
POILU’S PARK
, une pièce d’A.C. David
7
Théâtre en Dracénie
septembre 2014 - mars 2015
EXPOSITION
La C.A.D. présente :
BARGEMON 14-18
LA VIE AVANT TOUT
17-18 octobre 2014
COLLOQUE
La Fédération historique de
Provence étudie :
PROVENCE EN GUERRE
Musée Camos - Bargemon
Musée de l’artillerie
NOS AMIS, NOS VOISINS
Le musée des Arts et Traditions Populaires de Dracénie et
Les archives départementales du Var
Banque de données mémorielle
Exposition La Vie à l’arrière
Le musée communautaire des Arts et Traditions Populaires de Draguignan et les Archives
Départementales du Var s’associent pour produire une exposition qui relatera la vie des varois à l’arrière
tout au long de la Grande Guerre. Correspondances et témoignages vous permettront d’apprécier les
changements qui ont suivi l’ordre de mobilisation et l’organisation mise en place afin de pallier
l’absence des hommes partis sur le front. Nous ferons un focus sur les travaux d’archéologie
contemporaine menés par la communauté d’agglomération du Douaisis et la ville d’Arras. Ainsi nous
sera révélée la vie sur les champs de bataille.
Les Archives départementales du Var, en association avec le
Musée communautaire des Arts et Traditions Populaires de
Draguignan, prévoient de constituer une banque de données sur
les mémoires de guerres et en premier lieu sur la Grande Guerre
1914-1918. Cette banque de données permettra de consulter des
images numérisées, accompagnées de notices, de documents,
d'objets, de lieux de mémoires (notamment les monuments au
morts), d'écouter des témoignages oraux, de consulter des
ressources bibliographiques.
Toutes ces données seront géolocalisées et consultables, à partir
de juin 2014, sur un site Internet dédié : www.memoires-deguerres.var.fr"
Par ailleurs, le musée-galerie Camos de Bargemon enrichira le propos en présentant une exposition
relative aux combattants du village, aux hôpitaux militaires bénévoles et à un personnage illustre :
l’officier aviateur Léon Bourjade.
Le musée municipal d’Art et histoire de
Draguignan
LC2R Draguignan
propose toute l’année un programme d’expositions
temporaires variées, en complément de son exceptionnelles
collection d’histoire locale et d’art, avec notamment
quelques œuvres du musée du Louvre.
Le Laboratoire de Conservation, Restauration et Recherches restaure les
collections publiques et privées, notamment métalliques. Régulièrement
sollicité, il restaure diverses armes (sabres, fusil…) ou plaques
d’identifications militaires et poursuit des recherches pour améliorer les
traitements. Membre du comité de pilotage technique du musée, il lui
apporte son expertise. Il intervient à la demande pour des conférences parfois en liaison avec l’équipe du musée ou lors des journées du
patrimoine.
FERRIE
Un collège, un général, des héros
En 2014, le collège général Ferrié participe au centenaire de la Grande guerre par deux projets
issus d’une double légitimité : un projet local autour de la figure illustre du général qui a donné
son nom au Collège et un projet national de mémoire des anciens élèves de l’établissement Morts
Pour La France au cours de la Grande Guerre.
Gustave Ferrié (1868-1932) : l’homme qui sauva la Tour Eiffel
Originaire de Savoie, Gustave Auguste Ferrié passe son
baccalauréat en 1884 au Collège-Lycée de Draguignan qui
porte son nom depuis 1932. Elève de l’Ecole Polytechnique en
1887 et ingénieur des transmissions radiophoniques quatre ans
plus tard, il œuvre au comité franco-britannique chargé
d’étudier les développements de la télégraphie sans fil –nom
ancien de la radiophonie, avec l’ingénieur Marconi. Il expose
ses travaux à l’exposition universelle de 1900 et invente, trois
ans plus tard, un nouveau récepteur électrolytique relié à une
antenne, installée sur le dernier étage de la tour Eiffel : La
portée de l’émetteur est tout d’abord de 400 kms puis passe, en
1908, à plus de 6.000kms. Ferrié vient de trouver une utilité à
la tour Eiffel. Celle-ci ne sera pas démontée, comme prévu
initialement. Elle deviendra même, au cours de la Grande
Guerre, le premier centre d’écoute des communications
ennemies, permettant de déjouer certaines offensives ennemies
comme en septembre 1914 lors de la Bataille de la Marne.
Gustave Ferrié deviendra ensuite général inspecteur de la télégraphie militaire, membre de
l’académie des sciences et Grand-Croix de la Légion d’honneur. Il meurt au Val-de-Grâce en
1932, d’une crise d’appendicite. Dracénois de 1882 à 1884, bachelier et titulaire du prix Claude
Gay, il est toujours présent dans la cité du dragon, tant par ses descendants que par son nom
inscrit depuis 1934 au fronton du collège public implanté au cœur de la ville.
Nos remerciements vont, tout particulièrement, aux personnes et
institutions suivantes :
Mr Mark SMITH MA, conservateur du Royal Artillery Museum, et LTC (UK)
David IFFLAND, LCL (RFA) Franck ROSEMANN, ADC (er) Daniel
BAERT, ADC (er) Gervais CADARIO, Mme Maud CHACORNAC
infographiste, le personnel de la bibliothèque des Ecoles militaires de
Draguignan groupé autour de Mme FOUASSON, MAJ (R) Michel
DELANNOY, M Michel PISTONNE, ADC SIRAULT, M Beaudoin SMIT
photographe.
Le Musée de la
Grande Guerre
à Meaux(77), la
Mairie de
Joncherey (90),
L’association des amis du musée de l’Artillerie à Draguignan
(AMAD) est une association type loi 1901 qui a pour but le
le Service du
soutien du musée. Grâce à son action, le musée peut mieux
déminage de
recevoir le public, enrichir les collections et s’ouvrir sur
La garde (83),
l’extérieur. A titre d’exemple, l’ouverture du musée de
BERNARD ma
l’artillerie au public est réalisée à 75% par des personnels
Boutique à
salariés par cette association.
Toulon (83).
L’adhésion à l’AMAD, concrétisée par un don de 25 euros
A.M.A.D.
minimum par an, est défiscalisable.
De plus, l’AMAD édite un bulletin d’information et d’histoire
et d’étude qui permet de suivre les activités du Musée de
l’artillerie et de l’association : expositions temporaires, visites,
conférences, publications. Les numéros de ce bulletin sont
consultables à la boutique du musée.
Des héros !
Retrouver la trace et rendre hommage aux élèves qui les ont précédés sur les bancs du collège
Ferrié, est le but que se sont fixés, en 2014, les élèves de deux classes de 3 e conduits par leurs
professeurs d’Histoire-Géographie et d’Arts plastiques. Ce projet, conçu avec le musée de
l’artillerie, est proposé à la labellisation du comité du centenaire.
Comme toutes les activités du musée, l’exposition « La Marne,
regards croisés » n’aurait pu voir le jour sans le soutien de
l’AMAD.
Site internet : musee.artillerie.asso.fr
Un exemple du travail en cours : l’histoire de Julien Labat.
Le musée de
l’Artillerie est
ouvert au public,
du dimanche au
mercredi inclus.
9h-12h et 13h3017h30.
Groupes sur
réservation, de
préférence le jeudi.
Né à Draguignan en 1882, avocat et conseiller
municipal, Julien Labat est rappelé lors de la
mobilisation au 112e Régiment d’infanterie qui sera
engagé avec le XVe corps, au sein de la IIIe Armée en
Lorraine. En pleine Bataille de la Marne, le 8 septembre
1914, le lieutenant Julien Labat mène une charge à la
baïonnette pour reprendre le village de Vassincourt. Il
tombe sous le feu des mitrailleuses ennemies. Il sera cité
à l’ordre de la division en février 1915, puis en juin de
la même année, la ville de Draguignan débaptisera la
Rue du Champs de Mars pour lui donner son nom.
Inhumé sur son lieu de mort, son corps sera rapatrié
pour des obsèques municipales en 1921.
ENTREE
GRATUITE
Jean-François Botella
Professeur d’histoire-géographie au collège Ferrié
Porteur du projet Centenaire
8
Fermé du 15
décembre au 15
janvier
Délégation au
patrimoine
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