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Document destiné principalement à des professionnels
FLASH SPECIAL BAISSE DES MARCHES – 26 AOUT 2015
> Portefeuilles d’actions
Cet été, la campagne des résultats du premier semestre est venue conforter nos anticipations positives concernant
l’amélioration des fondamentaux en zone euro et plus seulement au Japon. Les bénéfices ont ainsi fortement
progressé et les anticipations 2015 ont été légèrement revues à la hausse. Pour cette année et ces zones
géographiques, nous parlons plus que jamais d’une hausse attendue à deux chiffres des profits.
Cependant, au Japon comme en zone euro, l’affaiblissement de la devise, plus encore que la baisse des taux ou la
baisse du baril, joue un rôle clef dans cette dynamique. La coïncidence récente d’un affaiblissement prononcé de la
croissance chinoise, au point de mettre en péril le seuil de 3 % de croissance mondiale nécessaire pour garder le
cap, et d’une réappréciation brutale de l’euro comme du yen contre toutes devises a été l’étincelle qui a mis le feu à
un marché devenu plus tendu en termes de valorisation après de très beaux rallyes.
L’ampleur et la vitesse de la correction des derniers jours ont de quoi surprendre mais ne doivent pas être
interprétées comme un retournement définitif de tendance. L’essentiel des pressions vendeuses sont le fait
d’investisseurs à courte vue ou de positions « structurées » à très faible tolérance au risque. Ceci explique le fait
que le cœur du mouvement se soit produit via des ventes non pas d’actions en direct mais de produits dérivés, en
particulier avec de nombreuses échéances ces derniers jours.
Les investisseurs finaux ont de bonnes raisons de maintenir leurs détentions d’actions aux niveaux actuels. D’une
part, la dégradation des perspectives économiques renforce clairement la longévité d’un monde de taux peu
rémunérateurs. D’autre part, l’ampleur de la correction nous amène à des niveaux attractifs de valorisations
(sphère émergente) ou de rendements (en Europe nous retrouvons des dividendes proches de 4 %).
En revanche, les thématiques d’investissement évoluent. L’espoir d’une accélération de la croissance et /ou de
l’inflation s’étant évanoui, nous revenons sur des axes de début d’année. Nous privilégions les titres pas trop
cycliques, à même de profiter d’un environnement de taux extrêmement bas et bénéficiant d’une résistance
attendue par le consommateur dans la partie du globe importatrice de matières premières. Si la baisse de l’euro et
du yen devait être enrayée au détriment des exportateurs, celle des matières premières dope le pouvoir d’achat
des ménages.
Enfin, comme répété à maintes reprises au cours des derniers mois, le régime de volatilité excessivement basse
est derrière nous. Les «tuteurs » de l’économie, à savoir en particulier les banques centrales dans le pilotage du
monde financier, la Chine dans celui de la croissance mondiale et l’OPEP dans celui du prix du pétrole, sont bien
toujours à la manœuvre mais nous avions alerté sur de trop grandes attentes. Ces acteurs clefs n’ont perdu ni leur
audace ni leur intelligence mais ne contrôlent pas tout, notamment lorsqu’il s’agit de l’important, et souvent
imprévisible, marché des changes. À ce stade, les investisseurs que nous sommes redoublent de vigilance de ce
point de vue, les devises étant autant porteuses d’espoir que de risques dans le monde actions.
> Portefeuilles multi-actifs
Les craintes sont nombreuses et se sont cumulées durant l’été : la dégradation de l’activité économique en Chine
inquiète les investisseurs d’autant plus que la dévaluation du Yuan a été interprétée comme un signe de
dégradation supplémentaire avec un impact potentiel sur la croissance mondiale. La chute des matières premières
et la volatilité des devises alimentent les craintes sur le monde émergent, l’excès de l’offre sur le marché du pétrole
entrainant des pressions déflationnistes accrues.
Il est clair que l’épicentre des craintes se trouve en Chine, mais il nous semble que les inquiétudes sont exagérées
: le Yuan ne devrait pas chuter davantage rapidement, l’immobilier se tient bien, de nouvelles mesures de stimulus
macroéconomiques & politiques de la part du gouvernement sont encore à venir.
La panique actuelle devrait arriver prochainement à son terme, en ce qui concerne son ampleur : l’indice actions
Eurostoxx 50 devrait ainsi trouver un fort support autour des 3000 points. Nous pensons que les marchés
européens ont baissé trop vite et trop fortement alors que les fondamentaux restent positifs.