Réponses morphologiques et écophysiologiques de génotypes de pommier à des restrictions hydriques modérée et sévère. Pierre-Eric LAURI [email protected] INRA Montpellier - France Unité Mixte de Recherche AGAP Équipe AFEF Variabilité génétique du pommier : connue pour le fruit, l’architecture de l’arbre, la vigueur conférée (porte-greffe)… Variabilité génétique du pommier : connue pour le fruit, l’architecture de l’arbre, la vigueur conférée (porte-greffe)… Lespinasse et Delort, 1986 (sur la base des travaux de Bernhard, 1961) Variabilité génétique du pommier : connue pour le fruit, l’architecture de l’arbre, la vigueur conférée (porte-greffe)… (Ferree & Warrington, 2003) Travaux de recherche sur la physiologie et les bases moléculaires Pommier en culture irriguée Peu de connaissances sur la variabilité génétique de l’aptitude du pommier à se développer et à avoir une production de qualité en restriction hydrique. Travaux développés dans APMed + contribution du programme européen FruitBreedomics Choix réalisés dans APMed : 1 - balayer une diversité génétique du pommier, 2 - analyser les réponses à une restriction hydrique contrôlée, 3 - plant d’un an au cours de la 1ère année de croissance = matériel végétal sélectionné par l’améliorateur, 4 - corrélation plant jeune arbre adulte. NB : l’arbre adulte combine une architecture végétative complexe (différents types de pousses) qui interagit avec les fruits. Exposé de Pasquale Losciale sur fonctionnement foliaire. Exposé de Jean-Luc Regnard, mardi 16/6, qui présentera les outils développés pour prendre en compte plus globalement le comportement de l’arbre adulte en production. Matériel végétal • 21 génotypes de pommier – 2 Parents: Starkrimson et Granny-Smith – 19 descendants en ségrégation (issus de leur croisement) • 2 statuts hydriques – Irrigation à la capacité au champ sur substrat drainant (WW) – Restriction hydrique (WS) 1) compatible avec la croissance 2) en 2 étapes : • Modéré 6 plants par génotype et statut • Sévère hydrique (252 plants) – (résilience). • 2 Situations Disposition aléatoire – serre – (extérieur) 4 Réalisation de la restriction hydrique 100% Volume total d’eau FTSW: Fraction of TTSW: Total Transpirable Soil Water Transpirable Soil Water 0% Comment déterminer ces seuils? Soc sec (72 H à 70°C) 3) Evolution du poids du pot 1) Mesure de la transpiration (Sinclair et Ludlow, 1986 : [poids du pot à la capacité au champTranspiration=100%] – [poids du pot quand la transpiration = 10%] 2) Mesure de la conductance stomatique (Warren et al., 2011 : seuil de 17%). Estimation: FTSW = 95% Réalisation de la restriction hydrique (2013) Période de stress à 20% (4 semaines) * Deux périodes successives de stress mimant un stress hydrique progressif. * 4 semaines env. 10-15 feuilles émises / WW. période de transition Période de stress à 50% (4 semaines) Période de non stress Commune à WW et WS 6 Réalisation de la restriction hydrique (2013) Suivi de la FTSW : Forte pluie le 9/06 7 Variables mesurées Effets morphologiques et physiologiques de la restriction hydrique, 1-Effets différents selon l’intensité de la restriction ? 2-Variabilité entre génotypes ? Dans chaque zone : Morphologie – Longueur Nombre de feuilles Surface foliaire individuelle / totale Arrêt de croissance : %, nombre de jours Physiologie – Feuille : Conductance stomatique (poromètre) Photosynthèse (Licor 6400, collaboration Univ Bologne; 1 / période ; cf exposé de Pasquale Losciale) Tige : Potentiel hydrique de tige (chambre à pression, Wescor; 1 / période) Perte de conductivité hydrique dans le xylème (destructif en fin d’expérimentation; Xyl’Em) 8 Fonctionnement stomatique et hydraulique xylémienne Photosynthèse stomates ouverts Transpiration Plus la plante fonctionne et plus elle perd d’eau ! Différents mécanismes de contrôle en cas de restriction hydrique : • Fermeture des stomates (fonctionnement isohydrique) • Ouverture des stomates au risque de rupture de la colonne d’eau dans les vaisseaux de xylème = phénomène de cavitation créant une embolie gazeuse perte de conductivité (fonctionnement anisohydrique). Fonctionnement stomatique et hydraulique xylémienne (Cochard et Delzon, 2013) Pommier = espèce isohydrique : régulation stomatique efficace. Mais : - Pommier : forte variabilité génétique de la perte de conductivité par cavitation (Lauri et al., 2011) - Prunus : corrélation négative entre perte de conductivité et épaisseur des parois entre vaisseaux de xylème intérêt en terme de screening dans des programmes de sélection (Cochard et al., 2008). intégration de cette variable dans l’étude WWII > WWI Variable & abréviation WS sévère=WS modéré, mais % réduction + élevé en WS sévère Résultats globaux tous génotypes confondus Unité Longueur plus affectée que le nb de feuilles Période et statut hydrique Période I (17 mai-13 juin) Période II (17 juin-13 juillet) WWI WS modéré % WSWW WWII WS sévère % WSWW cm 29±11b 12±8c -57 43±9a 15±10c -65 Nb de feuilles - NL ----- 11±3b 6±3d -43 15±3a 8±4c -46 Surf. Foliaire indiv. - ILA Surf. Foliaire totale - TLA cm² 61±21b 36±22c -41 91±37a 36±16c -61 cm² 668±265b 223±148c -67 1320±436a 287±172c -78 % 19±19b 65±29a 8±14b 64±31a +741 Morphologie Longueur - L % pousses en AC - PercGC +242 Nb jours AC - d 6±3a 9±4a ----4±2a 8±7a ----DGC % AC : pertinent pour caractériser le stress hydrique (pas le nb de jours) 8 Cond. Stomatique : WS sévère < WS modéré < WW Variable & abréviation Résultats Unité Pot. Hydrique : WS sévère > WS modéré > WW Période et statut hydrique Période I (17 mai-13 juin) WWI WS modéré % WSWW Période II (17 juin-13 juillet) WWII WS sévère % WS-WW Physiologie Cond. Stomatique gs mmol.m -2.s-1 358±139a 283±141b -21 369±106a 189±89c -49 PS - IPL µmol.m2.s-1 17+1a 15+1b ----- ----- ----- MPa -0.8±0.2c -1.2±0.3b +50 -0.9±0.1c -1.6±0.3a +78 % ----- ----- 3.4±6.5b 14.4±16.2a +324 Potentiel hydrique tige - SWP Perte Cond. Xyl. – PLC -10 ----- 8 Perte de conductivité xylémienne : WS > WW Variabilité génétique – approche ciblée sur certains caractères en WS 1 – WS sévère : Arrêts de croissance Courbes des AC en fonction du temps – Différences entre génotypes Génotypes avec un AC rapide (SK, hybride 23…) Génotypes avec un AC décalé dans le temps (hybride 96…) 2 – Expérimentation « résilience » (arrêt irrigation 1, 2, 3 semaines) : suivi de la mortalité apicale. • Effet net de la durée d’arrêt d’irrigation sur la mortalité apicale • Forte variabilité entre génotypes ex.: hybrides 23 et 38 : 0 apex vivant après 1 semaine hybride 96 : 70% de pousses avec apex vivant après 3 semaines Variabilité génétique - rapports WS/WW – Projection des variables WS modéré – An. Composantes Principales Variables morphologiques & cond stomatique corrélées positivement ET négativement avec AC Pot. Hydr. Tige Pot. Hydrique de tige non corrélé avec les autres variables longueur PS non corrélée aux autres variables Nb Feuilles Pot. Hydr. Tige Surf. Fol. % AC PS longueur Cond. Stomat. PLC Period I % AC Mêmes résultats en WS sévère. PLC non corrélé aux autres variables Period II Nb Feuilles Surf. Fol. Cond. Stomat. Variabilité génétique - rapports WS/WW – Projection des génotypes WS < WW Bilan commun sur les 2 périodes : Impacts sur la croissance et conductance stomatique = PC1 (1er et 4ème quartiles sur les génotypes ordonnés) Génotypes très impactés Génotypes peu impactés WS = WW Conclusions 1- Méthodologie Différences entre période I et période II liées à l’ontogenèse de la plante et/ou aux conditions environnementales. Intérêt de travailler sur les rapports WS/WW dans chaque période. NB : pas de relation entre les rapports et les valeurs absolues des variables (WS/WW élevé peut être dû à une valeur élevé de WW ou à une valeur basse de WS) intérêt de travailler sur les 2. 2- Résultats - L’ACP montre une grande variabilité de comportements des génotypes : chaque génotype a sa propre réponse à la restriction hydrique = pas de corrélations entre comportements en WW et en WS modéré et WS sévère, pour les variables morphologiques et physiologiques. - Mais il existe des génotypes qui restent « extrêmes » dans leur réponse à la restriction hydrique modérée ou sévère. Études en cours. - En WS sévère (78% de réduction de la suf. foliaire totale) la PLC est relativement faible (moyenne sur tous les génotypes 14%) la croissance de la pousse feuillée est clairement liée à la conductance stomatique et non à la conductivité xylémienne. Dans un but de caractérisation du comportement d’un génotypes sous restriction hydrique le fonctionnement foliaire est primordial. 3- Plant jeune arbre adulte ? Remerciements Jean-Luc Regnard Gilbert Garcia Sébastien Martinez Evelyne Costes Stagiaires (partiellement avec le programme européen FruitBreedomics) : - Coralie Picard - Thomas Germaine - Mélodie Gendre - Dhikra Feirouz Sahli - Maria Teresa Tomero Ponce Equipe de l’Université de Bologne