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ARRIVER
A, comme Arriver,
Aujourd’hui on arrive un peu partout et un peu
n’importe comment. On arrive à ses ns, d’ailleurs comme
le disait Charles de Gaulle avec malice : «il n’y a que les
arrivistes pour arriver», on arrive également par le train, la
tortue arrive avant le lièvre, parfois même on n’arrive pas à
dormir. Et, on le sait trop bien, un quart d’heure de gloire
peut arriver à n’importe qui.
Mais, quoiqu’il arrive toutes ces choses peuvent nous
arriver sans avoir à quitter la terre ferme et, si l’on en croit le
sens maritime d’arriver, c’est peut-être une erreur. Car, tout
comme on alunit sur la lune et qu’on atterrit sur la terre, on
arrive logiquement sur une rive. Quoique, curieusement,
quand le bateau arrive à bon port, lui, atteint des quais
mais pas une rive à proprement parlé, sans doute une des
nombreuses subtilités trompeuses du français.
Arriver est, en somme, un synonyme d’accoster ou
d’aborder. Du reste, jadis, l’arrivage était un droit de
débarquement des marchandises dans un port.
Mais, pour la marine à voile, arriver a un autre sens
encore. On peut par exemple arriver tout plat c’est-à-dire
manœuvrer pour augmenter l’eet du vent dans les voiles
en éloignant le cap du bateau de la direction du vent, on dit
alors laisser porter et lorsque le même eet est involontaire,
à cause d’une forte rafale par exemple on dit abattre.
L’embarcation fait donc une arrivée ou une abattée…
Et, si on revient sur la terre ferme, le mot rival à la
même racine qu’arriver, il vient aussi de la rive. En latin
les rivaux étaient des propriétaires qui voyaient passer sur
leurs terres, la même rivière. Une chose qui n’est pas sans
créer certaines rivalités pour la jouissance de l’eau.
Tout arrive.
CHIOURME
C, comme chiourme ou G comme garde-chiourme.
Chiourme et garde-chiourme, deux mots qui eurent
bon l’ancien argot façon Michel Audiard. Et eectivement,
la chiourme que nous connaissons aujourd’hui nous vient
bien de l’argot des bagnards qui employait la chiourme
pour désigner le bagne, les travaux for-
cés, la réclusion puis par extension la
population pénitentiaire et la com-
munauté des bagnards.
Donc on s’en serait douté, les
gardes-chiourme n’étaient autres
que les gardiens du bagne.
Aujourd’hui, c’est un syno-
nyme de gardien de prison ou
plus précisément de maton
puisqu’on lui soupçonne pas
mal d’arbitraire, voire de brutalité en tout cas d’une délica-
tesse très discrète. C’est sans doute pour cela qu’il désigne
aujourd’hui n’importe quel petit chef abusif dans n’importe
quelle structure. Et c’est sans doute aussi ce qui a fait dire à
Georges Duhamel dans Biographie de mes fantômes, je cite
: la moitié du monde bientôt jouera pour l’autre le rôle de
garde chiourme. Et pourtant, l’origine de chiourme et de
garde-chiourme n’est pas tout à fait celle-ci.
En fait, la chiourme a bien à voir avec les prisonniers
puisque le mot vient de l’italien et voulait dire équipage de
galère, un mot qui, si on remonte plus loin, signiait chant
de rameurs. La chiourme était donc l’ensemble des forçats
liés à leur banc qui ramaient sur les galères, surveillés par
les gardes-chiourme, dont on se demande toujours bien ce
qu’ils étaient venu faire dans cette galère.
Quelques mots…