Chez un patient adulte en bonne santé et présentant un risque carieux modéré, l’utilisation biquotidienne
d’un dentifrice fluoré suffit à prévenir la formation de lésions.
Chez un patient à risque élevé, développant ou susceptible de développer des lésions carieuses, la
fluoration topique doit être intensifiée : un dentifrice à haute teneur en fluorures ou au fluorure d’amines doit
être prescrit ; d’autres vecteurs de fluoration sont à utiliser selon la situation, tels que vernis, solutions de
rinçage et les bâtonnets imprégnés de Fluorures d'amine.
Chez un patient au débit salivaire insuffisant (hyposialie), il est conseillé d'utiliser régulièrement des
des chewing-gums édulcorés au xylitol et dans le cas d’hyposialie plus sévère, le praticien prescrira un
substitut salivaire (SST, Surafalem S25, Syaline spray, Artisial…). Les hyposialies sévères doivent être
compensées par des fluorations intenses à l’aide de gel fluoré appliqué au moyen de gouttières.
Chez la personne âgée, les dentifrices aux fluorures d’amines, efficaces dès 1250ppm de fluorures semblent
être un bon compromis. L’association des fluorures avec d’autres molécules actives, chlorhexidine, xylitol ou
ammonium quaternaire pourrait permettre de pallier les insuffisances du brossage. Mais surtout, le brossage
doit être associé à de fréquents nettoyages professionnels des surfaces et à l’application biannuelle de vernis
fluorés dans la mesure du possible par le chirurgien-dentiste.
Chez l’enfant, les fluorures systémiques agissent pendant la phase pré-éruptive, la structure initiale des
tissus dentaires est sous dépendance génétique et peut induire une susceptibilité plus ou moins importante de
la dent à la carie. Il est acquis que l’exposition de la dent aux fluorures pendant sa phase de maturation
détermine la résistance des tissus dentaires aux acides bactériens, mais c’est principalement l’environnement
post-éruptif qui conditionne les interactions dent-milieu buccal. (cf recommandation AFSSAPS 2008).
Eliminer la plaque dentaire en un coup de brosse
Le développement des bactéries cariogènes a lieu dans les niches où la croissance de la
plaque n’est pas perturbée. La technique de brossage est donc essentielle, des gestes
inadaptés pouvant être traumatisants pour la gencive et les dents.
Il faut bannir les mouvements horizontaux, inefficaces et souvent exercés avec une
pression excessive, qui endommagent le collet des dents plus fragile. Le geste correct doit
se faire de la gencive vers la dent, soit du rose vers le blanc. Il s’agit de placer la brosse
contre les dents avec un angle de 45 degrés, afin que les poils se situent à la jonction entre
les dents et la gencive. Chaque face de chaque dent doit être nettoyée. Une répétition du
mouvement 8 fois par face est préconisée. Le temps de brossage doit être de deux à trois
minutes.
Le brossage manuel demande tout de même une bonne dextérité, selon les aptitudes du
patient on pourra lui conseiller l'achat d'une brosse à dent électrique.
L’alimentation, un facteur important dans la lutte contre les caries
Le chirurgien-dentiste se doit de rappeler les mesures élémentaires concernant
l’alimentation.
Les rythmes alimentaires doivent être respectés. Les enfants ne doivent pas manger
en dehors des quatre repas traditionnels. Même si l'enfant a peu mangé au cours d'un
repas, il est important de ne pas céder à sa demande éventuelle de grignotage et lui
demander d'attendre le repas suivant s’il réclame.
L'équilibre nutritionnel doit être assuré. Les glucides complexes et les fibres seront
privilégiés aux dépens des lipides et des glucides simples. L'appétence innée des enfants
pour les aliments riches en graisses et en sucres justifie une éducation prolongée pour être
efficace. Les boissons sucrées doivent être réservées au petit-déjeuner ou au goûter, l’eau
doit être la seule boisson au déjeuner ou au dîner.