LES PIRATES DU CAPITALISME
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appelle un fonds d’investissement et grâce à ce coup de
génie il se retrouve aujourd’hui à la tête d’un empire.
Les sociétés qu’il possède pour quelques années
emploient plus de 450Þ000Þpersonnes, l’équivalent de la
ville de Lyon, et leurs ventes annuelles dépassent celles
cumulées de Microsoft, Coca-Cola et Disney.
Ils sont nombreux depuis le début des années 2000,
ces financiers enrichis à la vitesse de la lumière, et qu’on
montre du doigt, comme sur ce clip qui entend faire «Þla
guerre à la cupidité1Þ». Ils ont profité d’une ère excep-
tionnelle d’argent facile pour faire leurs emplettes.
Fabricants de matelas, de cigarettes, de prises électri-
ques, d’automobiles, compagnies aériennes ou produc-
teurs d’électricitéÞ: aucune industrie, aucun secteur,
aucun marché ne leur fait peur. Pourtant, ils demeurent
fondamentalement des capitalistes de l’ombre. Ils ne
sont jamais venus expliquer au public qui ils étaient et à
quoi ils servaient. Le commun des mortels découvre
donc leur existence sur le tard, quand un fonds fait
faillite et menace la stabilité mondiale, ou bien quand
un champion national est sur le point de tomber dans
leur escarcelle.
Les nouveaux princes de l’argent font peur. On les
accuse, en vrac, de licencier, de délocaliser, de fermer
des usines, de pousser à la faillite. On les traite de spé-
culateurs, de parasites qui sucent le sang des entreprises.
On les rend responsables des sautes d’humeur du mar-
ché et même de la crise financière de l’été 2007. Faut-il
les interdire, les surveiller, les réglementerÞ? Au plus
haut niveau de l’État, en France comme en Allemagne
et même aux États-Unis, la question est posée.
1. War on Greed (www.warongreed.com).
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