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SOMMAIRE
L’auteur Mohamed El Khatib ……………………………………… 3
Notes de l’auteur …………………………………………………….. 5
Entretiens avec Mohamed El Khatib
- Théâtre de la Cité Internationale ………………………………… 8
- L’L - Centre Wallonie-Bruxelles ……………...…………………... 10
On en parle ………………….……………………………………… 12
Pistes pédagogiques
- Avant le spectacle ………………………………………………. 15
- Après le spectacle ………………………………………………. 18
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L’AUTEUR :
MOHAMED EL KHATIB
© Marion Poussier
36 ans. Auteur et metteur en scène, il s’astreint à confronter le théâtre à d’autres médiums (cinéma,
installations, journaux) et à observer le produit de ces frictions.
Il réalise aussi des courts-métrages.
Après des études de Lettres (Khâgne), un passage à Sciences Po, puis au CADAC (Centre d’Art dramatique
de Mexico il a vécu et travaillé pour le Monde diplomatique) et une thèse de sociologie sur « la critique
dans la presse française » (Dir. Nicolas Pélissier), il cofonde à Orléans en 2008 le collectif Zirlib autour d’un
postulat simple : l’esthétique n’est pas dépourvue de sens politique.
C’est la pièce À l’abri de rien qui signe l’acte de naissance littéraire et scénique de Zirlib à travers la seule
question qui vaille la peine d’être traitée, avec tendresse, au théâtre : la mort.
Le reste de son parcours ne sera que variations sur le sujet.
Zirlib est le fruit d’une rencontre entre auteurs, acteurs, chercheurs, danseurs, vidéastes et musiciens de
formations et d’horizons divers. Ce collectif envisage la création contemporaine comme une expérience, un
geste sensible/social dont la dimension esthétique la plus exigeante doit se confronter au quotidien le plus
banal. Le point de départ est toujours une rencontre.
Il développe ainsi des projets de fictions documentaires dans le champ du théâtre, de la littérature et du
cinéma. À travers des épopées intimes, il invite tour à tour un agriculteur, une femme de ménage, des marins
à co-signer avec lui une écriture du réel. Après Finir en beauté il évoque la mort de sa mère, et Moi, Corinne
Dadat il démontre qu’une comédie, ça n’est qu’une tragédie avec un peu de recul.
Comme tout auteur qui se respecte, il monte ses propres textes. Par engagement poétique et politique a priori
mais surtout « parce que personne d’autre ne veut le faire ».
Suite à un dépôt de candidature, et au visionnement par des membres de l’équipe de L’L, lieu de recherche et
d’accompagnement pour la création contemporaine (Bruxelles), de sa première création À l’abri de rien,
Mohamed El Khatib rejoint L’L en mai 2011.
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Il y développe une recherche autour des écritures de l’intime et tente d’en explorer jusqu’à épuisement, différents
modes d’exposition anti-spectaculaires.
Dans son parcours à L’L, Mohamed El Khatib a travaillé jusqu’à présent avec deux mentors : l’auteure Claire
Gatineau et l’ingénieur du son David de Four.
Il est artiste-associé au Théâtre de la Ville à Paris et au Centre dramatique nationale de Tours et artiste en
résidence au REP Théâtre de Birmingham (GB). Il est également membre du comité de rédaction de Parages,
la revue du Théâtre National de Strasbourg et participe régulièrement à la revue littéraire If dirigée par Hubert
Colas.
En 2014-2015, il est artiste associé au Centre Dramatique National Orléans/Loiret/Centre.
Ses pièces sont jouées en France et à l'étranger.
En 2010 il créé À l'abri de rien à la Scène nationale de Sète.
En 2012 il créé Sheep - pièce pour 7 danseurs et un mouton au Grand T à Nantes.
En 2014 il créé au festival actOral Finir en beauté et Moi, Corinne Dadat - pièce pour une femme de ménage et
une danseuse.
En 2016 il est lauréat du Grand Prix de littérature dramatique pour son texte Finir en beauté.
En 2017 il prépare pour Arte la réalisation du film Renault 12 (Les Films d'ici) et il créera à la Colline - théâtre
national en partenariat avec le Festival d'Automne à Paris et le Théâtre de la Ville sa prochaine création
STADIUM avec 53 supporters du Racing Club de Lens.
Son prochain texte C'est la vie, sera publié en mars 2017 aux éditions Les Solitaires intempestifs.
Sources :
theatre-contemporain.net
L’L
Le Montfort Théâtre, Paris
Cie Zirlib
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NOTES DE L’AUTEUR
Faire le deuil, expression stupide qui laisse entendre
Que celui-ci est un travail dont nous viendrions à bout
Comme de tout labeur avec un peu de bonne volonté
Et d’application.” Eric Chevillard
Note de contexte
Artiste en résidence à L’L. (Lieu de recherche et d’accompagnement pour la jeune création -Bruxelles), je
développe un travail autour des écritures de l’intime et tente d’en explorer différents modes d’exposition anti-
spectaculaires.
Au cours de ma recherche, à l’origine intitulée Conversation, je devais interroger le passage de la langue
maternelle (l’arabe) à la langue théâtrale, à partir d’entretiens réalisés avec ma mère.
Le 20 février 2012, son décès (suite à un cancer du foie) a bouleversé mes intentions.
Cet “accident” a court-circuité le travail théâtral jusqu’à faire se confondre vie et œuvre.
Intitulée Finir en beauté mais toujours centrée sur la question des écritures de l’intime, la création qui découle
de ce processus de recherche à L’L. tente d’explorer les modalités de dialogue à partir de la notion de
“débris” : débris d’une relation, d’une histoire, d’un paysage, de tout ce qui restera de nous (“nous” étant ici
une re et un fils après un événement définitif comme la mort) ; débris de langue maternelle, débris de
langue théâtrale, débris d’écriture (à la fois comme contenu et comme principe d’organisation de l’acte
d’écrire).
Note d’intention
De même que je n’ai jamais pu dissocier mon écriture du plateau, je n’ai jamais pu éviter d’apporter le réel
tant sur scène que dans mon travail d’auteur. Dans mon théâtre, le document est un atout, un outil, l’essence
même de ce qui va faire écriture et représentations. C’est le cas avec Moi, Corinne Dadat, pièce je fais
participer réellement une femme de ménage rencontrée par hasard. Ici, avec Finir en beauté, cette logique est
poussée à son paroxysme puisque le matériau principal tient à un événement à la fois exceptionnel et banal,
en tous cas universel et totalement privé : celui de la mort de ma mère.
Dès lors, j’ai reconstruit une sorte de journal écrit - en partie sur des carnets - à partir du 20 février 2012, jour
de la mort de ma mère.
A débuté alors un travail de mémoire, de deuil, qui s’attache à revisiter les lieux et le paysage après la
bataille… Un travail en forme d’introspection mais surtout d’observation et de captation du réel afin de faire
ressurgir des détails, des impressions, des souvenirs : il n’y a plus d’intermédiaires entre l’auteur, sa vie, son
écriture et le spectateur.
S’engage ainsi une conversation intime avec ma propre vie, mais aussi avec le médium théâtre lui-même : sans
jamais avoir abordé jusqu’à présent frontalement l’autoportrait, ni m’être mis directement en scène, j’ai cette
fois franchi le cap du plateau pour porter moi-même ce récit dans une dimension dès lors performative et
singulière : le temps d’une représentation, d’une communion pour partager avec un public cette parole fragile
sur la question universelle du deuil. J’avais écrit dans mon premier texte, A l’abri de rien, que le monde se
divise en deux parties égales, ceux qui ont perdu leur mère et ceux qui vont avoir mal de la perdre.
Je partagerai cette expérience intime du deuil dont chacun pourra trouver un écho personnel.
Au départ était la question de la langue maternelle - l’arabe - qui s’est par ailleurs révélée une barrière
supplémentaire face à une langue médicale elle-même “étrangère”.
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