de manière toute particulière une somme de traits qui sont partagés par l’en-
semble des membres de la catégorie (par exemple: rationnel, tempéré, coura-
geux, ...) et qui n’ont aucun lien logique avec les critères utilisés pour établir la
catégorie (par exemple: la couleur de la peau). L’appartenance à la catégorie
domine et détermine de manière signicative l’identité personnelle globale de
la personne. Deuxièmement, les traits identitaires raciaux sont transmissibles
de génération en génération. La race est héréditaire – nous reviendrons large-
ment sur ce point. Troisièmement, les traits associés à une catégorie raciale
sont immuables, substantiels, essentiels: la race est une catégorie identitaire
« sans histoire », c’est-à-dire hors histoire, que le temps n’aecte pas. L’évolu-
tion de la race et des traits qui la caractérisent est régie par les lois de la nature
et non par l’histoire sociale de l’humanité.
Le racisme est une doctrine qui soutient que les catégories raciales, telles
qu’elles viennent d’être dénies, sont des catégories pertinentes pour rendre
compte et expliquer les sociétés humaines. Selon celle-ci, une compréhension
de l’essence des races devrait guider l’organisation et la gestion des sociétés
humaines. Le racisme consiste alors à dénir un groupe humain à partir d’at-
tributs naturels et à attribuer des caractéristiques morales, comportementales
ou intellectuelles à tout membre du groupe, indépendamment de leur per-
sonne propre. Ces caractéristiques sont immuables et héréditaires ; elles dé-
nissent le groupe racial. En vertu de son appartenance à un groupe racial, un
individu a nécessairement une tendance à développer les traits associés à ce
groupe. Les caractéristiques comportementales et mentales associées à une
race ayant généralement une connotation positive ou négative (par exemple:
rationnel, courageux, tempéré, etc.), il découle de cette catégorisation une
hiérarchie, notion à laquelle est associée le sens le plus commun du racisme.
Les races n’ont pas toutes même valeur. Dans cette logique, une politique so-
ciale sérieuse ne peut faire l’économie d’une prise en considération des appar-
tenances identitaires raciales qui déterminent les comportements humains.
Il est aisé de comprendre en quoi les sciences naturelles peuvent appuyer
une théorie des races. La découverte scientique de déterminants raciaux lé-
gitimise la catégorisation. Aussi, au ème siècle, les ressources de la craniomé-
. O M. Race sans histoire, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points », .
. La race est un concept originellement biologique et, dans son usage en zoologie et bota-
nique, véritablement scientique. Ce dont il est question ici est son usage pour traiter le
cas de l’espèce humaine.