J`avais un beau ballon rouge

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©
André Didyme
©Michel
Éric Didym
Romane Bohringer et Richard Bohringer
dans
J’avais un beau
ballon rouge
Texte de Angela Dematté
Mise en scène Michel Didym
Administratrice de Production Marion Raffoux
E-mail [email protected]
Chargée de Diffusion Marine Lelièvre
E-mail [email protected]
Théâtre de la manufacture / direction Michel Didym - 10 rue Baron Louis, BP 63349
54014 Nancy Cedex www.theatre-manufacture.fr / 03 83 37 12 99
Coup de cœur
du Théâtre public
Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy - Lorraine
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J’avais un beau
ballon rouge
Texte de Angela Dematté (Italie)
Mise en scène Michel Didym
Avec Romane Bohringer et Richard Bohringer
Traduction............................................................ Caroline Michel et Julie Quenehen
Scénographie..........................................................................................Jacques Gabel
Lumières .............................................................................................. Paul Beaureilles
Musique...................................................................................................... Vassia Zagar
Vidéo..............................................................................Tommy Laszlo et Julien Goetz
Costumes ............................................................................................Danik Hernandez
Maquillages, coiffures...............................................................Catherine Saint Sever
Assistante à la mise en scène ............................................................. Lou Bohringer
Avec les voix de ..............................................................Bruno Ricci et Michel Didym
Construction du décor....................................Atelier du Théâtre de la Manufacture
Production
Théâtre de la Manufacture CDN Nancy-Lorraine
Coproduction
Le Volcan, Scène Nationale Le Havre / Théâtre Anne de Bretagne de Vannes
En partenariat avec Face à face,
Paroles d’Italie pour les scènes de France
Le texte de Angela Demattè a été traduit avec le soutien de la Maison Antoine Vitez,
centre international de la traduction théâtrale www.maisonantoinevitez.com
Création le 15 janvier 2013 au Théâtre de la Manufacture CDN Nancy-Lorraine
J’avais un beau ballon rouge est édité aux Solitaires Intempestifs - collection Mousson
d’été. Traduction de Julie Quénehen et Caroline Michel
Le « Palmarès du Théâtre » a décerné en 2013 le prix « Coup de coeur du Théâtre public »
à Richard Bohringer et Romane Bohringer pour leur interprétation dans ce spectacle.
Durée 1h25
Depuis son enfance jusqu’à sa mort, c’est la trajectoire fulgurante de la vie de Margherita
Cagol, alias Mara, épouse de Renato Curcio, fondateur et idéologue des Brigades Rouges,
que reparcourt l’auteure. Margherita est une enfant qui grandit et développe sa conscience
politique pendant ses études à la faculté de sociologie de Trente, où elle rencontre Renato
Curcio. Le couple part à Milan, fonde la lutte armée, effectue les premiers enlèvements, mais,
le 6 juin 1975, Mara est tuée au cours d’un affrontement avec les forces de l’ordre.
Dans la pièce d’Angela Dematté, l’interlocuteur omniprésent de Margherita est son père.
À partir de leurs échanges, deux visions du monde entrent en collision : le bon sens commun,
« petit bourgeois », du père et la vision idéologique, intransigeante, de Mara.
Pour évoquer la vie et la mort de Mara Cagol, Angela Dematté s’appuie, en outre, sur des
lettres de Mara à sa mère, des communiqués (successifs) des Brigades Rouges, des extraits
de journaux, photographiant ainsi un moment particulier de l’histoire italienne : la naissance
des Brigades Rouges, le passage à la lutte armée jusqu’à la disparition tragique de Mara.
L’auteure oppose le quotidien à l’exceptionnel car elle choisit – et c’est là le plus intéressant – le
point de vue de l’intime : au centre, la relation entre le Père et la Fille, dans laquelle la raison
« concrète » du père, celle des affects, particulièrement touchante, déteint sur les raisons
quelque peu abstraites et suicidaires de Mara. À travers leurs dialogues, Angela Dematté
raconte non seulement l’histoire d’une des fondatrices des Brigades Rouges mais elle
explore également le rapport concret entre un père et sa fille, fait de silences, de non-dits et
d’incompréhensions. Pour cela, elle a recours au dialecte de Trente, froid et poignant à la fois,
jusqu’au moment de la rupture finale entre Margherita et son père, marquée par un retour à
l’italien exprimant l’aberration du langage idéologique.
La pièce est un témoignage fidèle de cette période de l’histoire : outre sa valeur documentaire
certaine, elle laisse la parole aux « communiqués » de Mara et de son groupe, thématisant ainsi
leur aveuglement et leur isolement, face à l’incompréhension de ce Père qui ne lâche jamais
prise dans sa tentative, sans cesse réitérée, de ramener sa fille aux raisons de la vie et de sa
propre humanité.
Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy - Lorraine
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J’avais un beau ballon rouge (citation)
Père. - (Pause) Écoute voir Margherita. Vous pensez vraiment que c’t’histoire de révolution, ça peut
y durer toute la vie ? C’est vrai que je suis pt’être un peu ignare, que j’y pipe rien… mais j’vais te
dire une chose : on change, tu sais, Margherita. Et on s’esquinte aussi. Et petit à petit tu te rendras
compte que toi aussi t’auras envie de ta p’tite maison et de tes vacances à la mer, et d’être avec les
tiens.
Margherita Cagol. - Alors qu’est-ce qu’on fait ? Comment c’est possible de rester là à regarder ce
qui se passe les bras croisés ! Toutes les usines en grève, les gens qu’ont même pas un toit, pas une
lire pour s’acheter à croûter. Les ouvriers qui triment dix heures par jour à se cramer les poumons,
quand c’est pas pire…
P. - Mais vous croyez quoi ? Que c’est vous autres qu’allez changer les choses ?
M. – Pt’être bien qu’oui, en quelque sorte.
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J’avais un beau ballon rouge (Avevo un bel pallone rosso), pièce inédite (en français) de la jeune
dramaturge italienne Angela Dematté , est une fiction qui repose sur le socle d’une lourde
réalité. Obéissant à des conventions théâtrales non réalistes (déroulement chronologique
fragmenté, décor non illusionniste, etc.), ce texte a plus que des accents de vérité. Tout en
exposant, de manière humaine et tendre, les rapports intimes de deux personnages rattachés
par les liens du sang (un père et sa fille), il convoque sur scène un moment particulièrement
grave de l’histoire récente, lorsque, dans les années dites « de plomb », le combat politique
d’extrême-gauche a soudainement viré, en Italie, à l’extrémisme de la lutte armée.
La fille dont il est question n’est autre que Margherita Cagol, la compagne de Renato Curcio,
fondateur du mouvement Brigades Rouges dont la pièce, par un enchaînement de scènes qui
s’étalent sur une décennie (de 1965 à 1975), relate indirectement la naissance et la montée en
puissance.
Dans le double espace d’une cuisine et d’une chambre, on assiste à la transformation de la relation
père-fille et, surtout, à la maturation physique et intellectuelle de Margherita, personnage que
travaille, dès l’enfance, le sentiment de l’injustice. Adolescente studieuse, brillante étudiante,
titulaire d’un doctorat en sociologie, elle en arrive, sous l’influence de son compagnon Renato,
à la solution d’un engagement politique radical. Terrain sur lequel son père, représentant d’une
génération respectueuse des valeurs traditionnelles et de l’autorité cléricale, a bien du mal à la
suivre, malgré l’évidence d’une ascension sociale qui lui échappe et l’admiration qu’il porte à sa fille.
La petite histoire familiale s’apprête, ainsi, à faire les frais de la grande Histoire (« l’Histoire avec
sa grande hache », comme dit Georges Perec…). Le dialogue père-fille glisse progressivement
dans la langue de bois de la propagande, et la relation filiale se laisse broyer dans l’engrenage
du terrorisme émergeant. Autrement dit, le public contemporain auquel la pièce s’adresse (et
dont une partie se souvient avoir vécu ce dont on lui parle, tandis que l’autre découvre sans
doute ces événements…) assiste à ce moment de bascule historique à travers le regard et les
points de vue de deux personnages engagés dans une relation qui, de proche et sereine (au
début de la pièce) devient de plus en plus distante et problématique, pour finir de manière
irrémédiable. Car ce drame psychologique et familial est aussi une véritable tragédie, dans
la mesure où la pièce s’achève, en 1975, conformément à la vérité historique, avec la mort de
Margherita, tombée sous les balles des carabiniers.…
Le père perd sa fille en même temps que la gauche européenne perd ses illusions. Le terrorisme
armé, tel qu’il s’est développé alors en Italie et en Allemagne, peut être considéré comme
une tentative ultime et désespérée de résoudre l’injustice sociale qui bouleversait, dans la
scène d’exposition, la petite Margherita. Du fait de sa violence inadmissible et de son échec
impitoyable, il coïncide, plus d’une décennie avant l’effondrement du régime soviétique, avec la
fin des utopies progressistes et le renoncement généralisé aux « idéologies ».
Pour Michel Didym, le choix de Richard et Romane Bohringer comme interprètes des deux
personnages, ressortissait à une évidence. Encore fallait-il avoir, à portée de main, ces deux
monstres-sacrés, et avoir connaissance du fait que, n’ayant jamais encore partagé ensemble la
scène d’un théâtre, le désir de jouer ensemble les travaillait sourdement, au point qu’un projet
de cette nature n’obtiendrait pas seulement leur consentement, mais répondrait à leur vœu le
plus cher. Outre les qualités intrinsèques d’un texte juste, c’est le miracle de cette distribution
idéale (un père et une fille au théâtre comme à la ville) qui enflamme l’enthousiasme des
spectateurs, et ce jeu de la vérité et du théâtre qui saute aux yeux et aux oreilles, dès le début de
la pièce, lorsque Romane Bohringer lance le premier mot de la pièce, celui de la petite Mara :
« Papa ! ».
Olivier Goetz
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Entretien avec Michel Didym
Comment s’est faite la rencontre entre la pièce et les deux interprètes,
Richard et Romane Bohringer ?
C’est dans le cadre du Festival Ring de la Manufacture de Nancy, dans un partenariat de Face
à face, qui diffusait des écritures contemporaines italiennes en France et des
écritures françaises en Italie, que j’ai découvert ce texte d’Angela Dematté. Il émergeait, il
m’a frappé par ses qualités dramaturgiques, historiques. Son actualité. J’étais bouleversé
par cette pièce, émotionnellement et politiquement, et il fallait que je trouve des acteurs à
la dimension de cette dramaturgie. Il m’a un jour semblé évident, pour une lecture
spectacle, que Romane et Richard Bohringer pouvaient s’emparer de la pièce.
Pour des raisons humaines et artistiques… On a fait un essai, ils ont été exceptionnels !
On a aussitôt décidé d’entamer une procédure de création autour de ce texte.
La pièce raconte l’affrontement entre une fille engagée, violente, et un père presque trop
sage… C’est l’opposition entre un engagement forcené et un raisonnement raisonnable.
Qui l’emporte ?
Le destin et la mort l’emportent. Sur l’un et l’autre.
Ce sont toutes les illusions politiques d’une génération qui sont exposées à travers ces deux destins.
Le père, malgré toutes ses bonnes intentions, meurt d’un cancer. La fille meurt
vraisemblablement exécutée par les carabiniers dans des circonstances tragiques.
Elle se rend, mais les brigades rouges étaient devenues évidemment la cible première des
carabiniers. Mais, des deux, qui l’emporte ? C’est difficile à dire. Historiquement, on peut
penser que la fille se perd, s’égare, parce qu’elle prend la Chine comme un modèle exemplaire
de progrès, d’humanité, alors que Mao Tsé-Toung programme sciemment la mort des gens
par la faim… Tout cela est difficile à concevoir aujourd’hui. Mais dans les années soixantedix, le bonheur était dans la révolution. L’empathie était importante autour de l’aile gauche
du parti communiste, qui apparaissait en Europe comme un parti embourgeoisé. La prise de
pouvoir, pour l’extrême gauche, ne pouvait que passer par les armes et la violence. Il fallait en
passer par là. Les actions des brigades rouges ont été de plus en plus politiques, médiatiques,
et violentes, c’était des électrochocs terribles. Elle, la fille engagée, va entrer dans l’histoire en
mourant exécutée, et le père, lui, perd sa fille.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire entendre ces voix ? En quoi cette dialectique entre le
père et la fille s’est-elle imposée à vous ?
C’est le dialogue entre eux, leur opposition, et le drame humain qui sont intéressants. Ce
qui se passe entre le père et la fille. Comment naît le sentiment de révolte. C’est la jeunesse
qui s’insurge, contre les parents et les schémas établis, comment la jeunesse aspire à la
liberté, comment elle veut s’émanciper. Par rapport à la misère aussi, ces drames humains
qui opposent les générations, mais aussi le Nord et le Sud en Italie, cette tradition héritée
de la résistance qui pousse une nouvelle génération à prendre les armes. Ce sont d’anciens
résistants qui fournissent les armes aux jeunes des brigades rouges. Ceux qui ont résisté
au fascisme en 1945 donnent les armes à ceux qui s’opposent au capitalisme sauvage. C’est
une sorte de relève aussi. La famille dépeinte ici vit assez confortablement, catholique et
classique, avec un père humaniste, impliqué dans la vie des autres. Mais elle, la fille, incarne
une humanité brûlante… Elle veut obliger ces congénères à se battre, à prendre conscience,
grandit et se révolte, elle dénonce les conditions que ses parents acceptent. Elle ne s’occupe
plus d’elle même, ni de son couple, ni de sa santé, ni de sa famille. Elle est ailleurs, dans
l’internationalisme, la soif de justice, l’idée haute d’un destin meilleur… Comment les grandes
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aspirations, les hautes idées du bonheur, en Chine, en Russie, ont débouché sur les pires
régimes, comment les révolutions conduisent encore à Cuba, en Corée, à des empires qui
n’ont plus grand chose à voir avec la démocratie.
Comment se déroule le travail avec Richard et Romane Bohringer ?
Tout se passe très sereinement comme lors de toute création. Dès que l’on travaille avec des
artistes qui ont des idées, des visions, il y a des discussions, du respect, du dialogue. Ils ont rejoint
le projet parce qu’ils ont confiance dans notre texte, ils savent que nous avons un projet très
cadré. Ils s’y intègrent, et à l’intérieur d’une partition précise, d’une direction donnée, ils trouvent
leurs marques et leur liberté. C’est un travail ambitieux et réaliste. Il y a une part importante
d’eux-mêmes qui va influencer ce travail et le nourrir car l’un comme l’autre engagent toute
leur humanité dans cette oeuvre. Il y a beaucoup d’émotion aussi dans le fait qu’ils travaillent
ensemble, le père et la fille, pour la première fois dans le cadre d’une création théâtrale.
Propos recueillis par Pierre Notte pour le Théâtre du Rond-Point
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Angela Dematté
Née à Trente.
Après le lycée, elle part vivre à Milan, où elle travaille avec Silvio Castiglioni et Mimmo
Cuticchio. Parallèlement, elle suit des études de Lettres Modernes et fait son mémoire de
maîtrise sur l’actrice Lucilla Morlacchi, qui devient pour elle un « maître » fondamental.
En 2005, elle sort diplômée de l’Accademia dei Filodrammatici de Milan. À partir de 2005,
elle travaille avec différents metteurs en scène parmi lesquels: Peter Clough (Experiment with
an air pomp de Shelagh Stephenson), Walter Pagliaro (Phèdre de Racine), Pietro Carriglio
(L’Orestie de P.P.Pasolini). Dans la mise en scène de Mario Gas, elle joue Andromaque dans
Les troyennes d’Euripide, au Théâtre antique de Syracuse. Elle obtient pour ce rôle le prix
Syracuse de la meilleure jeune actrice.
Elle travaille ensuite avec le metteur en scène Bruno Fornasari, dans les comédies musicales
Cuore di cane, Gian Burrasca et Fame, dans lesquelles elle joue et chante. Avec le même
metteur en scène elle aborde des textes contemporains tels que La fête de Spiro Scimone,
Animaux nocturnes de Juan Mayorga et Love and Money de Dennis Kelly. Avec la compagnie
Cantiere Centrale, dirigée par Andrea Chiodi, en tant qu’actrice elle joue différents auteurs
tels que Dacia Maraini, Karol Wojtyla, Marina Corradi, ainsi qu’un monologue dont elle est
l’auteur Marija Judina, la pianiste qui a ému Staline.
Pour le cinéma, elle est le personnage principal des films L’ultimo giorno d’inverno de Sergio
Fabio Ferrari, Et mondana Ordinare de Daniela Persico et Circostanze de Giovanni Calamari.
En 2009, elle gagne le Prix Riccione de la dramaturgie avec son premier texte Avevo un bel
pallone rosso (J’avais un beau ballon rouge) ainsi que le Prix Golden Graal Astro nascente
pour le Théâtre.
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Michel Didym metteur en scène et comédien
Après une formation à l’École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Strasbourg, Michel
Didym a joué, notamment, sous la direction de Georges Lavaudant et d’Alain Françon dont il
a été l’assistant sur plusieurs spectacles. En 1986, il est membre fondateur des APA (Acteurs
Producteurs Associés) avec André Wilms, Evelyne Didi, Anouk Grimberg, André Marcon,
Sophie Loukachevsky, Anne Alvaro, et réalise sa première mise en scène en collaboration
avec Charles Berling, Succubation d’incube, d’après les rencontres des surréalistes sur la
sexualité.
En 1989, lauréat du prix Villa Médicis-hors les murs, il dirige plusieurs ateliers à New York et
à San Francisco sur des textes contemporains français.
À son retour, en 1990, il fonde en Lorraine, la Compagnie Boomerang dont le travail est
résolument tourné vers le répertoire contemporain.
Il met en scène : Ruines Romaines de Philippe Minyana à la Grande Halle du parc de la
Villette ; Boomerang, le salon rouge de Philippe Minyana au Théâtre de la Bastille ; Lisbeth
est complètement pétée d’Armando Llamas à Théâtre Ouvert ; La Nuit juste avant les forêts
de Bernard-Marie Koltès à l’Abbaye des Prémontrés ; Le Dernier Sursaut de Michel Vinaver à
l’Opéra Théâtre de Metz.
En 1993, il est invité au Festival d’Avignon pour la première version de La Rue du Château
d’après les rencontres des surréalistes sur la sexualité.
L’année suivante, il met en scène Visiteur de Botho Strauss au Théâtre de la Ville et est
également professeur à l’ENSATT.
Désireux d’approfondir sa relation avec le théâtre contemporain, il fonde en 1995 avec sa
Compagnie Boomerang La mousson d’été, événement annuel destiné à la promotion des
écritures contemporaines, qui a lieu fin août à l’Abbaye des Prémontrés.
En 1996, il met en scène la seconde version de La Rue du Château au Théâtre de la Tempête.
Il met également en scène plusieurs opéras. Il interprète et met en scène, en collaboration
avec Alain Françon, Le Dépeupleur de Samuel Beckett au Théâtre de l’Athénée.
À l’occasion du cinquantième anniversaire du Festival d’Avignon, il tient l’un des rôles
principaux dans Edouard II de Marlowe mis en scène par Alain Françon dans la Cour
d’Honneur du Palais des Papes.
Il crée Chasse aux rats de Peter Turrini pendant la Mousson d’été. En 1998, il crée Le Miracle
de Gyorgy Schwajda à l’Hippodrome, Scène Nationale de Douai et au Théâtre National de la
Colline.
En 1999, Michel Didym met en espace, dans le cadre des Chantiers de Théâtre Ouvert, Le
Langue-à-Langue des chiens de roche de Daniel Danis.
Il met en scène Sallinger de Bernard-Marie Koltès à l’Hippodrome, Scène Nationale de Douai
et au Théâtre de la Ville -Les Abbesses et interprète La Nuit juste avant les forêts de BernardMarie Koltès, avec la collaboration artistique d’Alain Françon, pour l’inauguration du Théâtre
du Saulcy, Metz.
En 2000, il crée Yacobi et Leidenthal de Hanoch Levin au Festival d’Avignon et met en
espace, dans le cadre des Chantiers de Théâtre Ouvert, Badier Grégoire d’Emmanuel Darley.
En 2001, il fonde La Meec (Maison européenne des écritures contemporaines) qui a pour
mission de favoriser l’échange de textes, la traduction d’auteurs français et européens et leur
création, et collabore avec la Comédie-Française : la Mousson d’été à Paris. A l’instigation
de la Maison Antoine Vitez, il poursuit la découverte et la promotion d’écritures des pays de
l’Est au Festival d’Avignon et entame un partenariat avec France Culture et la Chartreuse de
Villeneuve-Lez-Avignon.
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En novembre 2001 il crée à la demande de Marcel Bozonnet nouvel administrateur de la
Comédie Française, Le Langue-à-Langue des chiens de roche de Daniel Danis au Théâtre du
Vieux Colombier et en Lorraine.
En 2002, il crée Et puis quand le jour s’est levé, je me suis endormie de Serge Valletti et
Normalement de Christine Angot au Théâtre National de la Colline.
Il est directeur artistique de Tintas Frescas en Amérique latine, organisée par L’AFAA
(Ministère des affaires étrangères) en 2003-2004.
Ses dernières créations sont Les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir de Pierre
Desproges (Théâtre de la Ville – Paris), Divans (Mousson d’été, Mexico, Berlin), Lizbeth
està completamente trabada de Armando Llamas (Théâtre national de Bogota – Colombie),
Histoires d’Hommes de Xavier Durringer avec Judith Magre (Molière 2006), Ma Famille
de l’uruguayen Carlos Liscano, Poeub de Serge Valletti aux Célestins– Théâtre de Lyon et
au Théâtre National de La Colline, Face de Cuillère de Lee Hall avec Romane Bohringer au
Théâtre des Abbesses –Théâtre de la Ville de Paris, Le jour se lève, Léopold ! de Serge Valletti
au Théâtre du Gymnase de Marseille, La Séparation des Songes de Jean Delabroy à Théâtre
Ouvert, Le Mardi à Monoprix de Emmanuel Darley à Théâtre Ouvert.
En février 2010, création à l’Espace Bernard Marie-Koltès - Théâtre du Saulcy de Metz de
Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri.
En juin 2010, Michel Didym a créé à Naples, dans le cadre du Napoli Teatro Festival Italia,
Le tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé avec Tchéky Karyo et création musicale de Steve
Shehan.
En septembre 2011, il créé Chroniques d’une haine ordinaire d’après les textes de Pierre
Desproges avec Christine Murillo et Dominique Valadié.
En avril 2011, dans le cadre de Neue Stücke, semaine de la dramaturgie allemande, il met en
scène Confessions sur le mode d’un théâtre intime, presque privé, où le spectateur se retrouve
seul face à un acteur l’espace d’une confidence.
En juin 2012, il met en place un nouveau rendez-vous : le Théâtre d’Été. À cette occasion,
il créé et joue - aux côtés de Catherine Matisse - Savoir-vivre d’après des textes de Pierre
Desproges. En octobre, il présente À l’encre des barreaux d’après les chroniques judiciaires
de Dominique Simonnot. Il propose par la suite une approche singulière de la psychanalyse
avec Divans. Ce travail s’inscrit dans la suite de Confessions. Divans a été présenté à Berlin
et Mexico avant d’être à nouveau créé en novembre 2012 à l’occasion du Festival RING
(Rencontres Internationales des Nouvelles Générations).
En janvier 2013, il réunit Romane Bohringer et Richard Bohringer dans une mise en scène
du texte d’Angela Dematté J’avais un beau ballon rouge. Le premier « Palmarès du Théâtre
» a décerné le prix « Coup de cœur du Théâtre public » à Richard Bohringer et Romane
Bohringer pour leur interprétation dans ce spectacle.
En avril 2014, Michel Didym poursuit le travail engagé avec Confessions et Divans et créé
Examen. Ces formes théâtrales atypiques cherchant à donner un rôle actif aux spectacteurs
en le plongeant dans la peau d’un prêtre, d’un psychanalyste ou d’un examinateur.
En janvier 2015, il créé Le Malade imaginaire de Molière.
Michel Didym est directeur du Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy - Lorraine depuis
le 1er janvier 2010. Il y instaure de nouveaux événements comme le Festival RING (Rencontres
Internationales des Nouvelles Générations), Neue Stücke (Semaine de la dramaturgie
allemande), et le Théâtre d’été (spectacle itinérant en Région Lorraine, au Luxembourg et en
Allemagne).
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Romane Bohringer
En 1991, Romane Bohringer est révélée au théâtre dans La tempête, mise en scène par Peter
Brook. Elle travaille depuis avec Hans Peter Cloos (Roméo et Juliette, Lulu) - Irina Brook (La
ménagerie de verre, La bonne âme de Se-Tchouan), Michel Didym (Face de cuillère de Lee
Hall), Adeline Defay (À la recherche du temps perdu de Marcel Proust), Pierre Pradinas (Le
conte d’hiver, Fantômas revient, L’Enfer et Les amis du placard de Gabor Rassov, 29 degrés
à l’ombre et Embrassons-nous Folleville d’Eugène Labiche) et Philippe Rebbot (Un privé à
Babylone de Richard Brautigan).
Au cinéma, Romane Bohringer reçoit en 1992 le César du meilleur jeune espoir féminin pour
le film de Cyril Collard Les nuits fauves. Elle choisit souvent des œuvres exigeantes, aux
côtés de réalisateurs aussi divers que Claude Miller (L’accompagnatrice), Martine Dugowson
(Portraits chinois), Yves Angelo (Le colonel Chabert), Agnieska Holland (Rimbaud Verlaine),
Bigas Luna (La Femme de chambre du Titanic), Olivier Dahan (Le Petit Poucet), Benoît
Cohen (Nos enfants chéris), Chantal Richard (Lili et le baobab), Richard Bohringer (C’est
beau une ville la nuit), Maïwenn Le Besco (Le bal des actrices), Gilles Bourdos (Renoir).
Richard Bohringer
Au début des années soixante, il fréquente assidûment le quartier de Saint-Germain-desPrès où il décide de se consacrer à l’écriture. En 1970, Claude Lelouch produit Les Girafes,
sa première pièce de théâtre. La même année, il fait ses débuts au cinéma dans La maison,
premier film de Gérard Brach. En 1972, l’Italien des roses de Charles Matton.
Après de multiples apparitions au cinéma, il s’impose en 1981 grâce à Diva de Jean-Jacques
Beineix. Richard Bohringer enchaîne ensuite les succès, J’ai épousé une ombre, L’Addition,
puis Subway, où son rôle de marchand de fleurs marque les esprits. En 1987, il reçoit le César
du meilleur acteur pour son interprétation dans Le grand chemin de Jean-Loup Hubert.
L’année d’après, il publie C’est beau une ville la nuit, un roman autobiographique où il
raconte ses errances dans la drogue et l’alcool (qu’il transpose au cinéma en 2006).
En 1991, Une époque formidable de Gérard Jugnot confirme le talent de l’acteur.
En 1992, Richard Bohringer joue aux côtés de sa fille Romane dans le film L’Accompagnatrice
de Claude Miller.
En 2005, il publie L’Ultime conviction du désir (Flammarion). En 2007, Carnet du Sénégal
(Arthaud). En 2008, Bouts Lambeaux (Arthaud). En 2010 Traîne pas trop sous la pluie
aux éditions Flammarion. En 2011 Les nouveaux contes de la cité perdue aux éditions
Flammarion.
Après l’écriture de romans, Richard Bohringer sort trois albums musicaux entre 1990 et 2002.
Il vient de tourner Les adorés d’Hélène Fillières (adapté du roman Sévère de Régis Jauffret,
inspiré de l’affaire Edouard Stern, le banquier assassiné en 2005 par son ex-maîtresse), aux
côtés de Laetitia Casta et Benoît Poelvoorde.
Il tourne actuellement avec son spectacle adapté de son roman : Traîne pas trop sous la pluie,
un voyage au pays de la mémoire, un road-movie dédié à l’Afrique, aux amis, aux femmes, aux
errances, aux révoltes.
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Jacques Gabel Peintre - Scénographe
Formation à l’École Nationale des Arts Décoratifs de Paris en Scénographie.
Il réalise ses premiers décors à partir de 1980.
À partir de 1985, il signe les décors pour les mises en scène de Joël Jouanneau.
En 1990 il rencontre Alain Françon avec qui il débute une nouvelle collaboration.
Pour l’opéra il travaille avec Joël Jouanneau, Frédéric Bélier Garcia, Éric Génovese.
Pour Alain Françon il réalise les scénographie de La Cerisaie et Oncle Vania, Tchekhov La
Trilogie de la Villégiature, Goldoni ; Fin de Partie, Beckett ; La Dernière Bande, Beckett, Alain
Françon.
Il conçoit également l’ espace scénographique de Hydrogen Jukebox, AlenGinsberg, Phil
Glass, mise en scène Joël Jouanneau ; La Traviata, Verdi, mise en scène Frédéric Bélier
Garcia ; Le Barbier de Séville, Rossini, mise en scène Frédéric Bélier Garcia ; L’école des
Femmes, Liebermann, mise en scène Éric Génovese ; Anna Bolena, Donizetti, mise en scène
Éric Génovese.
En 2006, il collabore avec Jean-Luc Godard pour l’ exposition Collages de France au Centre
Georges Pompidou.
Il a reçu le Prix de la Critique en 1995 pour Les pièces de Guerre d’Edward Bond mis en
scène par Alain Françon et La dernière bande de Samuel Beckett mis en scène par Joël
Jouanneau.
En Avril 2004, il reçoit le « Molière » du meilleur décorateur pour L’Hiver sous la table mis en
scène par Zabou Breitman au théâtre de l’Atelier à Paris.
Vassia Zagar Musicien
Né dans les Yvelines en 1970 d’un père yougoslave et d’une mère française, Vassia Zagar
est aujourd’hui musicien, compositeur et producteur. Pour ses 4 ans, son père lui offre
une guitare. Hélas, elle est beaucoup trop grande pour lui et il ne parvient pas à la tenir
correctement entre ses mains. Quand, enfin, ses doigts sont assez longs pour toucher les
cordes, il prend le chemin du Conservatoire de musique et de danse, où il étudie la guitare
et la danse classique. Il obtient un Premier Prix de guitare classique et de guitare jazz, mais
abandonne la danse pour monter un groupe de rock.
La suite est logique. Il répète sans relâche dans la cave de son meilleur ami, joue pendant de
nombreuses d’années - avec une myriade de groupes, une flopée de musiciens, un éventail de
styles - et globe-trotte la guitare en bandoulière. Vêtu de son habit de lumière, il accompagne
de nombreux artistes français et internationaux. Dans l’ombre, il devient «metteur en son»,
producteur de musique et de bruitages pour le théâtre, les musées, la radio, le web ou encore
le cinéma via sa société Sound4museum co-fondée avec un ami d’enfance.
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