Dossier de prod - Espace des Arts

publicité
dOSSIER SPECTACLE
THÉÂTRE
J’avais un beau
ballon rouge
[EN PARTENARIAT AVEC L’ARC-SCÈNE NATIONALE LE CREUSOT]
Texte Angela Dematté
Adaptation et mise en scène Michel Didym
Avril 2015
Samedi 18 à 20h30
> durée : 1h25
> lieu : L’arc - Scène nationale Le Creusot
> tarifs : 6 à 23 ¤
ARTS
L’ESPACE DESMÈNE EN BUS
VOUS EM
AU CREUSOT !
Renseignements et réservations
Tél: 03 85 42 52 12
[email protected] - www.espace-des-arts.com
ESPACE DES ARTS, SCÈNE NATIONALE - DIRECTION PHILIPPE BUQUET
5 bis, avenue Nicéphore Niépce – BP 60022 - 71102 Chalon-sur-Saône Cedex - Tél : 03 85 42 52 00 – www.espace-des-arts.com
© MICHEL dIdyM
> Renseignements et réservations auprès de la billetterie de l’Espace des Arts.
> Coût du trasport : 4 € par personne
J’avais un beau ballon rouge
Texte Angela Dematté
Adaptation et mise en scène Michel Didym
Traduction Caroline Michel et Julie Quenehen
Avec Romane Bohringer, Richard Bohringer
Scénographie Jacques Gabel
Lumières Paul Beaureilles
Musique Vassia Zagar
Vidéo Tommy Laszlo et Julien Goetz
Costumes Danik Hernandez
Assistante à la mise en scène Sophie Hébrard
Construction du décor Atelier du Théâtre de la Manufacture
Production Théâtre de la Manufacture, Centre dramatique national Nancy-Lorraine
Coproduction Le Volcan, Scène nationale Le Havre / Théâtre Anne de Bretagne de Vannes
Mai 2014
2
J’avais un beau ballon rouge
Angela dematté - Michel didym
Synopsis
Depuis son enfance jusqu’à sa mort, c’est la trajectoire fulgurante de la vie de Margherita Cagol, alias Mara,
épouse de Renato Curcio, fondateur et idéologue des Brigades Rouges, que reparcourt l’auteure. Margherita est une enfant qui grandit et développe sa conscience politique pendant ses études à la faculté de sociologie de Trente, où elle rencontre Renato Curcio. Le couple part à Milan, fonde la lutte armée, effectue
les premiers enlèvements, mais, le 6 juin 1975, Mara est tuée au cours d’un affrontement avec les forces de
l’ordre. Dans la pièce d’Angela Dematté, l’interlocuteur omniprésent de Margherita est son père. À partir
de leurs échanges, deux visions du monde entrent en collision : le bon sens commun, « petit bourgeois »,
du père et la vision idéologique, intransigeante, de Mara. Pour évoquer la vie et la mort de Mara Cagol, Angela Dematté s’appuie, en outre, sur des lettres de Mara à sa mère, des communiqués (successifs) des Brigades Rouges, des extraits de journaux, photographiant ainsi un moment particulier de l’histoire italienne :
la naissance des Brigades Rouges, le passage à la lutte armée jusqu’à la disparition tragique de Mara. L’auteure oppose le quotidien à l’exceptionnel car elle choisit – et c’est là le plus intéressant – le point de vue
de l’intime : au centre, la relation entre le Père et la Fille, dans laquelle la raison « concrète » du père, celle
des affects, particulièrement touchante, déteint sur les raisons quelque peu abstraites et suicidaires de
Mara. À travers leurs dialogues, Angela Dematté raconte non seulement l’histoire d’une des fondatrices des
Brigades Rouges mais elle explore également le rapport concret entre un père et sa fille, fait de silences, de
non-dits et d’incompréhensions. Pour cela, elle a recours au dialecte de Trente, froid et poignant à la fois,
jusqu’au moment de la rupture finale entre Margherita et son père, marquée par un retour à l’italien exprimant l’aberration du langage idéologique. La pièce est un témoignage fidèle de cette période de l’histoire : outre sa valeur documentaire certaine, elle laisse la parole aux « communiqués » de Mara et de son
groupe, thématisant ainsi leur aveuglement et leur isolement, face à l’incompréhension de ce Père qui ne
lâche jamais prise dans sa tentative, sans cesse réitérée, de ramener sa fille aux raisons de la vie et de sa propre humanité.
J’avais un beau ballon rouge (Avevo un bel pallone rosso), pièce inédite (en français) de la jeune dramaturge italienne Angela Dematté, est une fiction qui repose sur le socle d’une lourde réalité. Obéissant à des conventions théâtrales non réalistes (déroulement chronologique fragmenté, décor non illusionniste, etc.), ce
texte a plus que des accents de vérité. Tout en exposant, de manière humaine et tendre, les rapports intimes
de deux personnages rattachés par les liens du sang (un père et sa fille), il convoque sur scène un moment
particulièrement grave de l’histoire récente, lorsque, dans les années dites « de plomb », le combat politique
d’extrême-gauche a soudainement viré, en Italie, à l’extrémisme de la lutte armée. La fille dont il est question n’est autre que Margherita Cagol, la compagne de Renato Curcio, fondateur du mouvement Brigades
Rouges dont la pièce, par un enchaînement de scènes qui s’étalent sur une décennie (de 1965 à 1975), relate
indirectement la naissance et la montée en puissance. Dans le double espace d’une cuisine et d’une chambre, on assiste à la transformation de la relation père-fille et, surtout, à la maturation physique et intellectuelle de Margherita, personnage que travaille, dès l’enfance, le sentiment de l’injustice. Adolescente
studieuse, brillante étudiante, titulaire d’un doctorat en sociologie, elle en arrive, sous l’influence de son
compagnon Renato, à la solution d’un engagement politique radical. Terrain sur lequel son père, représentant d’une génération respectueuse des valeurs traditionnelles et de l’autorité cléricale, a bien du mal
à la suivre, malgré l’évidence d’une ascension sociale qui lui échappe et l’admiration qu’il porte à sa fille.
La petite histoire familiale s’apprête, ainsi, à faire les frais de la grande Histoire (« l’Histoire avec sa grande
hache », comme dit Georges Perec...). Le dialogue père-fille glisse progressivement dans la langue de bois
Mai 2014
3
J’avais un beau ballon rouge
Angela dematté - Michel didym
de la propagande, et la relation filiale se laisse broyer dans l’engrenage du terrorisme émergeant. Autrement
dit, le public contemporain auquel la pièce s’adresse (et dont une partie se souvient avoir vécu ce dont on
lui parle, tandis que l’autre découvre sans doute ces événements...) assiste à ce moment de bascule historique à travers le regard et les points de vue de deux personnages engagés dans une relation qui, de proche
et sereine (au début de la pièce) devient de plus en plus distante et problématique, pour finir de manière
irrémédiable. Car ce drame psychologique et familial est aussi une véritable tragédie, dans la mesure où la
pièce s’achève, en 1975, conformément à la vérité historique, avec la mort de Margherita, tombée sous les
balles des carabiniers.... Le père perd sa fille en même temps que la gauche européenne perd ses illusions.
Le terrorisme armé, tel qu’il s’est développé alors en Italie et en Allemagne, peut être considéré comme
une tentative ultime et désespérée de résoudre l’injustice sociale qui bouleversait, dans la scène d’exposition, la petite Margherita. Du fait de sa violence inadmissible et de son échec impitoyable, il coïncide, plus
d’une décennie avant l’effondrement du régime soviétique, avec la fin des utopies progressistes et le renoncement généralisé aux « idéologies ». Pour Michel Didym, le choix de Richard et Romane Bohringer
comme interprètes des deux personnages, ressortissait à une évidence. Encore fallait-il avoir, à portée de
main, ces deux monstres-sacrés, et avoir connaissance du fait que, n’ayant jamais encore partagé ensemble la scène d’un théâtre, le désir de jouer ensemble les travaillait sourdement, au point qu’un projet de cette
nature n’obtiendrait pas seulement leur consentement, mais répondrait à leur vœu le plus cher. Outre les
qualités intrinsèques d’un texte juste, c’est le miracle de cette distribution idéale (un père et une fille au
théâtre comme à la ville) qui enflamme l’enthousiasme des spectateurs, et ce jeu de la vérité et du théâtre
qui saute aux yeux et aux oreilles, dès le début de la pièce, lorsque Romane Bohringer lance le premier mot
de la pièce, celui de la petite Mara : « Papa ! ».
Olivier Goetz
Entretien avec Michel Didym
Comment s’est faite la rencontre entre la pièce et les deux interprètes, Richard et Romane Bohringer ?
C’est dans le cadre du Festival Ring de la Manufacture de Nancy, dans un partenariat de Face à face, qui diffusait des écritures contemporaines italiennes en France et desécritures françaises en Italie, que j’ai découvert ce texte d’Angela Dematté. Il émergeait, il m’a frappé par ses qualités dramaturgiques, historiques.
Son actualité. J’étais bouleversé par cette pièce, émotionnellement et politiquement, et il fallait que je
trouve des acteurs à la dimension de cette dramaturgie. Il m’a un jour semblé évident, pour une lecture
spectacle, que Romane et Richard Bohringer pouvaient s’emparer de la pièce. Pour des raisons humaines
et artistiques... On a fait un essai, ils ont été exceptionnels ! On a aussitôt décidé d’entamer une procédure
de création autour de ce texte.
La pièce raconte l’affrontement entre une fille engagée, violente, et un père presque trop sage... C’est
l’opposition entre un engagement forcené et un raisonnement raisonnable. Qui l’emporte ?
Le destin et la mort l’emportent. Sur l’un et l’autre. Ce sont toutes les illusions politiques d’une génération
qui sont exposées à travers ces deux destins. Le père, malgré toutes ses bonnes intentions, meurt d’un can-
Mai 2014
4
J’avais un beau ballon rouge
Angela dematté - Michel didym
cer. La fille meurt vraisemblablement exécutée par les carabiniers dans des circonstances tragiques. Elle se
rend, mais les brigades rouges étaient devenues évidemment la cible première des carabiniers. Mais, des
deux, qui l’emporte ? C’est difficile à dire. Historiquement, on peut penser que la fille se perd, s’égare, parce
qu’elle prend la Chine comme un modèle exemplaire de progrès, d’humanité, alors que Mao Tsé-Toung programme sciemment la mort des gens par la faim... Tout cela est difficile à concevoir aujourd’hui. Mais dans
les années soixante-dix, le bonheur était dans la révolution. L’empathie était importante autour de l’aile
gauche du parti communiste, qui apparaissait en Europe comme un parti embourgeoisé. La prise de pouvoir, pour l’extrême gauche, ne pouvait que passer par les armes et la violence. Il fallait en passer par là. Les
actions des brigades rouges ont été de plus en plus politiques, médiatiques, et violentes, c’était des électrochocs terribles. Elle, la fille engagée, va entrer dans l’histoire en mourant exécutée, et le père, lui, perd
sa fille.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire entendre ces voix ? En quoi cette dialectique entre le père et la fille
s’est-elle imposée à vous ?
C’est le dialogue entre eux, leur opposition, et le drame humain qui sont intéressants. Ce qui se passe entre
le père et la fille. Comment naît le sentiment de révolte. C’est la jeunesse qui s’insurge, contre les parents
et les schémas établis, comment la jeunesse aspire à la liberté, comment elle veut s’émanciper. Par rapport
à la misère aussi, ces drames humains qui opposent les générations, mais aussi le Nord et le Sud en Italie,
cette tradition héritéede la résistance qui pousse une nouvelle génération à prendre les armes. Ce sont
d’anciens résistants qui fournissent les armes aux jeunes des brigades rouges. Ceux qui ont résistéau fascisme en 1945 donnent les armes à ceux qui s’opposent au capitalisme sauvage. C’est une sorte de relève
aussi. La famille dépeinte ici vit assez confortablement, catholique et classique, avec un père humaniste,
impliqué dans la vie des autres. Mais elle, la fille, incarne une humanité brûlante... Elle veut obliger ces
congénères à se battre, à prendre conscience, grandit et se révolte, elle dénonce les conditions que ses parents acceptent. Elle ne s’occupe plus d’elle même, ni de son couple, ni de sa santé, ni de sa famille. Elle est
ailleurs, dans l’internationalisme, la soif de justice, l’idée haute d’un destin meilleur... Comment les grandes
aspirations, les hautes idées du bonheur, en Chine, en Russie, ont débouché sur les pires régimes, comment
les révolutions conduisent encore à Cuba, en Corée, à des empires qui n’ont plus grand chose à voir avec la
démocratie.
Comment se déroule le travail avec Richard et Romane Bohringer ?
Tout se passe très sereinement comme lors de toute création. Dès que l’on travaille avec des artistes qui ont
des idées, des visions, il y a des discussions, du respect, du dialogue. Ils ont rejoint le projet parce qu’ils ont
confiance dans notre texte, ils savent que nous avons un projet très cadré. Ils s’y intègrent, et à l’intérieur
d’une partition précise, d’une direction donnée, ils trouvent leurs marques et leur liberté. C’est un travail
ambitieux et réaliste. Il y a une part importante d’eux-mêmes qui va influencer ce travail et le nourrir car
l’un comme l’autre engagent toute leur humanité dans cette oeuvre. Il y a beaucoup d’émotion aussi dans
le fait qu’ils travaillent ensemble, le père et la fille, pour la première fois dans le cadre d’une création théâtrale.
Propos recueillis par Pierre Notte pour le Théâtre du Rond-Point
Mai 2014
5
J’avais un beau ballon rouge
Angela dematté - Michel didym
Angela Dematté
Angela Dematté est née à Trente. Après le lycée, elle part vivre à Milan, où elle travaille avec Silvio Castiglioni et Mimmo Cuticchio. Parallèlement, elle suit des études de Lettres modernes et fait son mémoire de
maîtrise sur l’actrice Lucilla Morlacchi, qui devient pour elle un « maître » fondamental. En 2005, elle sort
diplômée de l’Accademia dei Filodrammatici de Milan. À partir de 2005, elle travaille avec différents metteurs en scène parmi lesquels : Peter Clough (Experiment with an air pomp de Shelagh Stephenson), Walter
Pagliaro (Phèdre de Racine), Pietro Carriglio (L’Orestie de P.P.Pasolini). Dans la mise en scène de Mario Gas,
elle joue Andromaque dans Les troyennes d’Euripide, au Théâtre antique de Syracuse. Elle obtient pour ce
rôle le Prix Syracuse de la meilleure jeune actrice. Elle travaille ensuite avec le metteur en scène Bruno Fornasari, dans les comédies musicales Cuore di cane, Gian Burrasca et Fame, dans lesquelles elle joue et chante.
Avec le même metteur en scène elle aborde des textes contemporains tels que La fête de Spiro Scimone, Animaux nocturnes de Juan Mayorga et Love and Money de Dennis Kelly. Avec la compagnie Cantiere Centrale,
dirigée par Andrea Chiodi, en tant qu’actrice elle joue différents auteurs tels que Dacia Maraini, Karol Wojtyla, Marina Corradi, ainsi qu’un monologue dont elle est l’auteur Marija Judina, la pianiste qui a ému Staline. Pour le cinéma, elle est le personnage principal des films L’ultimo giorno d’inverno de Sergio Fabio
Ferrari, Et mondana Ordinare de Daniela Persico et Circostanze de Giovanni Calamari. En 2009, elle gagne le
Prix Riccione de la dramaturgie avec son premier texte Avevo un bel pallone rosso (J’avais un beau ballon rouge)
ainsi que le Prix Golden Graal Astro nascente pour le Théâtre.
Michel Didym
Après une formation à l’École Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Strasbourg, Michel Didym a joué,
notamment, sous la direction de Georges Lavaudant et d’Alain Françon dont il a été l’assistant sur plusieurs spectacles. En 1986, il est membre fondateur des APA (Acteurs Producteurs Associés) avec André
Wilms, Evelyne Didi, Anouk Grimberg, André Marcon, Sophie Loukachevsky, Anne Alvaro, et réalise sa
première mise en scène en collaboration avec Charles Berling, Succubation d’incube, d’après les rencontres
des surréalistes sur la sexualité. En 1989, lauréat du Prix Villa Médicis-hors les murs, il dirige plusieurs ateliers à New York et à San Francisco sur des textes contemporains français. À son retour, en 1990, il fonde
en Lorraine, la Compagnie Boomerang dont le travail est résolument tourné vers le répertoire contemporain. Il met en scène : Ruines Romaines de Philippe Minyana à la Grande Halle du parc de la Villette ; Boomerang, le salon rouge de Philippe Minyana au Théâtre de la Bastille ; Lisbeth est complètement pétée d’Armando
Llamas à Théâtre Ouvert ; La Nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès à l’Abbaye des Prémontrés ;
Le Dernier Sursaut de Michel Vinaver à l’Opéra Théâtre de Metz. En 1993, il est invité au Festival d’Avignon
pour la première version de La Rue du Château d’après les rencontres des surréalistes sur la sexualité. L’année suivante, il met en scène Visiteur de Botho Strauss au Théâtre de la Ville et est également professeur à
l’ENSATT. Désireux d’approfondir sa relation avec le théâtre contemporain, il fonde en 1995 avec sa Compagnie Boomerang « La mousson d’été », événement annuel destiné à la promotion des écritures contemporaines, qui a lieu fin août à l’Abbaye des Prémontrés. En 1996, il met en scène la seconde version de La
Rue du Château au Théâtre de la Tempête. Il met également en scène plusieurs opéras. Il interprète et met
en scène, en collaboration avec Alain Françon, Le Dépeupleur de Samuel Beckett au Théâtre de l’Athénée.
Mai 2014
6
J’avais un beau ballon rouge
Angela dematté - Michel didym
À l’occasion du cinquantième anniversaire du Festival d’Avignon, il tient l’un des rôles principaux dans
Edouard II de Marlowe mis en scène par Alain Françon dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes. Il crée
Chasse aux rats de Peter Turrini pendant la Mousson d’été. En 1998, il crée Le Miracle de Gyorgy Schwajda à
l’Hippodrome, Scène Nationale de Douai et au Théâtre National de la Colline. En 1999, Michel Didym met
en espace, dans le cadre des Chantiers de Théâtre Ouvert, Le Langue-à-Langue des chiens de roche de Daniel
Danis. Il met en scène Sallinger de Bernard-Marie Koltès à l’Hippodrome, Scène Nationale de Douai et au
Théâtre de la Ville – Les Abbesses et interprète La Nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, avec la
collaboration artistique d’Alain Françon, pour l’inauguration du Théâtre du Saulcy, Metz. En 2000, il crée
Yacobi et Leidenthal de Hanoch Levin au Festival d’Avignon et met en espace, dans le cadre des Chantiers
de Théâtre Ouvert, Badier Grégoire d’Emmanuel Darley. En 2001, il fonde La Meec (Maison européenne des
écritures contemporaines) qui a pour mission de favoriser l’échange de textes, la traduction d’auteurs français et européens et leur création, et collabore avec la Comédie-Française : la Mousson d’été à Paris. À l’instigation de la Maison Antoine Vitez, il poursuit la découverte et la promotion d’écritures des pays de l’Est
au Festival d’Avignon et entame un partenariat avec France Culture et la Chartreuse de Villeneuve-LezAvignon. En novembre 2001 il crée à la demande de Marcel Bozonnet nouvel administrateur de la Comédie-Française, Le Langue-à-Langue des chiens de roche de Daniel Danis au Théâtre du Vieux Colombier et en
Lorraine. En 2002, il crée Et puis quand le jour s’est levé, je me suis endormie de Serge Valletti et Normalement de
Christine Angot au Théâtre National de la Colline. Il est directeur artistique de Tintas Frescas en Amérique latine, organisée par L’AFAA (Ministère des affaires étrangères) en 2003-2004. Ses dernières créations sont Les animaux ne savent pas qu’ils vont mourir de Pierre Desproges (Théâtre de la Ville – Paris), Divans
(Mousson d’été, Mexico, Berlin), Lizbeth està completamente trabada de Armando Llamas (Théâtre national
de Bogota – Colombie), Histoires d’Hommes de Xavier Durringer avec Judith Magre (Molière 2006), Ma Famille de l’uruguayen Carlos Liscano, Poeub de Serge Valletti aux Célestins – Théâtre de Lyon et au Théâtre
National de La Colline, Face de Cuillère de Lee Hall avec Romane Bohringer au Théâtre des Abbesses – Théâtre de la Ville de Paris, Le jour se lève, Léopold ! de Serge Valletti au Théâtre du Gymnase de Marseille, La Séparation des Songes de Jean Delabroy à Théâtre Ouvert, Le Mardi à Monoprix de Emmanuel Darley à Théâtre
Ouvert. En février 2010, création à l’Espace Bernard-Marie Koltès – Théâtre du Saulcy de Metz de Invasion !
de Jonas Hassen Khemiri. En juin 2010, Michel Didym a créé à Naples, dans le cadre du Napoli Teatro Festival Italia, Le tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé avec Tchéky Karyo et création musicale de Steve Shehan. En septembre 2011, il créé Chroniques d’une haine ordinaire d’après les textes de Pierre Desproges. En
avril 2011, dans le cadre de Neue Stücke, semaine de la dramaturgie allemande, il met en scène Confessions
sur le mode d’un théâtre intime, presque privé, où le spectateur se retrouve seul face à un acteur l’espace
d’une confidence. En juin 2012, il met en place un nouveau rendez-vous : le Théâtre d’Été. À cette occasion,
il créé et joue – aux côtés de Catherine Matisse – Savoir-vivre d’après des textes de Pierre Desproges. Michel Didym est directeur du Théâtre de la Manufacture CDN de Nancy – Lorraine depuis le 1er janvier 2010.
Il y instaure de nouveaux événements comme le Festival RING (Rencontres Internationales des Nouvelles
Générations), Neue Stücke (Semaine de la dramaturgie allemande), et le Théâtre d’été (spectacle itinérant
en Région Lorraine, Luxembourg et Allemagne).
Mai 2014
7
J’avais un beau ballon rouge
Angela dematté - Michel didym
Romane Bohringer
En 1991, Romane Bohringer est révélée au Théâtre dans La tempête, mise en scène par Peter Brook. Elle travaille depuis avec Hans Peter Cloos (Roméo et Juliette, Lulu), Irina Brook (La ménagerie de verre, La bonne âme
de Se-Tchouan), Michel Didym (Face de cuillère de Lee Hall), Adeline Defay (À la recherche du temps perdu de
Marcel Proust), Pierre Pradinas (Le conte d’hiver, Fantômas revient, L’Enfer et Les amis du placard de Gabor Rassov, 29 degrés à l’ombre et Embrassons-nous Folleville d’Eugène Labiche) et Philippe Rebbot (Un privé à Babylone
de Richard Brautigan). Au cinéma, Romane Bohringer reçoit en 1992 le César du meilleur jeune espoir féminin pour le film de Cyril Collard Les nuits fauves. Elle choisit souvent des œuvres exigeantes, aux côtés
de réalisateurs aussi divers que Claude Miller (L’accompagnatrice), Martine Dugowson (Portraits chinois),
Yves Angelo (Le colonel Chabert), Agnieska Holland (Rimbaud Verlaine), Bigas Luna (La Femme de chambre du
Titanic), Olivier Dahan (Le Petit Poucet), Benoît Cohen (Nos enfants chéris), Chantal Richard (Lili et le baobab),
Richard Bohringer (C’est beau une ville la nuit), Maïwenn Le Besco (Le bal des actrices), Gilles Bourdos (Renoir).
Richard Bohringer
Au début des années soixante, Richard Bohringer fréquente assidûment le quartier de Saint-Germain-desPrès où il décide de se consacrer à l’écriture. En 1970, Claude Lelouch produit Les Girafes, sa première pièce
de théâtre. La même année, il fait ses débuts au cinéma dans La maison, premier film de Gérard Brach. En
1972, l’Italien des roses de Charles Matton. Après de multiples apparitions au cinéma, il s’impose en 1981
grâce à Diva de Jean-Jacques Beineix. Richard Bohringer enchaîne ensuite les succès, J’ai épousé une ombre,
L’Addition, puis Subway, où son rôle de marchand de fleurs marque les esprits. En 1987, il reçoit le César du
meilleur acteur pour son interprétation dans Le grand chemin de Jean-Loup Hubert. L’année d’après, il publie C’est beau une ville la nuit, un roman autobiographique où il raconte ses errances dans la drogue et l’alcool (qu’il transpose au cinéma en 2006). En 1991, Une époque formidable de Gérard Jugnot confirme le talent
de l’acteur. En 1992, Richard Bohringer joue aux côtés de sa fille Romane dans le film L’Accompagnatrice de
Claude Miller. En 2005, il publie L’Ultime conviction du désir (Flammarion). En 2007, Carnet du Sénégal (Arthaud). En 2008, Bouts Lambeaux (Arthaud). En 2010 Traîne pas trop sous la pluie aux éditions Flammarion.
En 2011 Les nouveaux contes de la cité perdue aux éditions Flammarion. Après l’écriture de romans, Richard
Bohringer sort trois albums musicaux entre 1990 et 2002. Il vient de tourner Les adorés d’Hélène Fillières
(adapté du roman Sévère de Régis Jauffret, inspiré de l’affaire Edouard Stern, le banquier assassiné en 2005
par son ex-maîtresse), aux côtés de Laetitia Casta et Benoît Poelvoorde. Le spectacle adapté de son roman
Traîne pas trop sous la pluie est un voyage au pays de la mémoire, un road-movie dédié à l’Afrique, aux amis,
aux femmes, aux errances, aux révoltes.
Mai 2014
8
Téléchargement