6.8. Une pause dans la reprise : les derniers chiffres sur l`économie

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6.8. Une pause dans la reprise : les derniers chiffres sur
l’économie de la Région
Si la Wallonie a mieux résisté à la crise de 2009 que les autres régions, elle a été plus
durement touchée par celle de 2011-2012. Néanmoins, les indicateurs relatifs au marché
de l'emploi sont dans leur ensemble assez positifs en Wallonie. C'est là les principaux
constats qui ressortent des comptes régionaux publiés fin Janvier par l'Institut des
Comptes Nationaux. Comme chaque année. Ils nous livrent les dernières informations
officielles sur l'état de santé de l'économie des régions belges.
Une création de valeur en retrait
C'est un fait indéniable, la Wallonie a mieux résisté à la première crise que le reste du pays.
l’économie wallonne a globalement mieux performé pendant les années 2008 à 2010.
Les années 2011 et 2012 ont par contre été nettement plus difficiles pour la région et la croissance
économique y a été particulièrement faible (+0,6% en 2011 et -0,4% en 2012). Ces chiffres
tranchent pour le moins avec les données économiques publiées précédemment. En réalité, l’ICN a
revu fortement à la baisse les données wallonnes de 2011 en raison de mauvaises prévisions sur
certains indicateurs.
Pas de désinvestissements en Wallonie
Cette croissance économique en demi-teinte pourrait faire craindre une baisse des investissements
dans la région, Heureusement, il n'en est rien, Les investissements réalisés en Wallonie sont en
ligne avec le poids économique de la région (24,3% en 2011). Par rapport à 2003 (premières
données disponibles), ce chiffre est même en progression de 2 points de pourcentage (la Wallonie
regroupait 22,3% des investissements belges en 2003).
Les salaires progressent trop rapidement
De façon globale, les salaires ont progressé davantage en Wallonie que dans les autres régions
(+4,0% par an entre 2003 et 2011, comme le montre le tableau 1). Dans les entreprises seules, ce
constat s'observe également (+4,2% en Wallonie).
Ces augmentations peuvent devenir problématiques quand elles dépassent l'augmentation de la
valeur ajoutée. En effet, dans ce cas de figure, la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée
progresse. Pour une économie qui affiche déjà un niveau élevé de coût du travail, cette progression
impacte sa compétitivité.
Il est vrai que les entreprises wallonnes ont vu leur valeur ajoutée progresser au même rythme que
la rémunération de leurs salariés. Néanmoins, elles n'ont pas pu bénéficier de la légère amélioration
de compétitivité observée en Flandre et à Bruxelles.
La progression salariale reste donc un sujet de préoccupation.
Tableau 1 – Taux de croissance annuels moyens des salaires et de la valeur ajoutée entre
2003 et 2011
2003 – 2011
Wallonie
Flandre
Bruxelles
Belgique
Economie totale
∆ Salaires
∆ VA nominale
4,0%
>
3,7%
3,7%
=
3,7%
3,0%
<
3,5%
3,6%
<
3,7%
Sociétés non-financières
∆ Salaires
∆ VA nominale
4,2%
=
4,2%
3,8%
<
4,1%
2,4%
<
2,6%
3,7%
<
3,9%
Source : ICN – Calculs : UWE
IHK-Infos 06/2014
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L'emploi privé progresse en Wallonie
L’analyse du marché du travail réserve quant à lui quelques bonnes nouvelles pour la Wallonie.
En effet, et l'emploi y a progressé plus rapidement que dans les autres régions pendant la période
de crise (0,6% de croissance annuelle moyenne entre 2008 et 2012, contre 0,4% en Flandre).
Ce constat se vérifie également sur une période plus longue (0,93% de croissance annuelle
moyenne entre 2003 et 2012, contre 0,89% en Flandre).
Élément important, ces bons taux de croissance s'expliquent principalement par une meilleure
dynamique dans les entreprises (+ 1,6% chaque année entre 2000 et 2012 et +0,5% entre 2008 et
2012).
Tableau 2 - Croissance annuelle moyenne de l'emploi entre 2008 et 2012 (%)
Economie totale
Entreprises
Administrations publiques
Indépendants
Autres
Bruxelles
0,7%
0,1%
1,6%
2,7%
- 0,4%
Flandre
0,4%
0,5%
0,4%
0,8%
- 2,9%
Wallonie
0,6%
0,9%
0,5%
0,8%
- 1,7%
Belgique
0,5%
0,6%
0,7%
1,0%
- 2,2%
Source : ICN – Calculs : UWE
Tableau 3 - Croissance annuelle moyenne de l'emploi entre 2000 et 2012 (%)
Economie totale
Entreprises
Administrations publiques
Indépendants
Autres
Bruxelles
0,7%
0,1%
1,9%
2,0%
- 1,2%
Flandre
0,9%
1,2%
1,1%
0,5%
- 2,3%
Wallonie
0,9%
1,6%
0,7%
0,04%
- 1,3%
Belgique
0,9%
1,1%
1,1%
0,5%
- 1,8%
Source : ICN – Calculs : UWE
En conclusion
Bien qu'ayant mieux résisté à la crise financière de 2008-2010, la Wallonie a moins bien réagi
que les autres régions à la crise des dettes souveraines de 2011-2012. Ceci s'est surtout marqué
par une croissance économique plus faible au cours de cette dernière période, Une augmentation un
peu trop rapide des salaires a également été observée. Ce phénomène a par contre été plus limité
dans les entreprises, Les investissements n'ont pas trop pâti de cette situation économique difficile
et sont restés en ligne avec le poids économique de la région dans l'économie nationale, Enfin,
l'emploi a progressé davantage en Wallonie qu'ailleurs en Belgique, et singulièrement dans les
entreprises privées, En conclusion, l'enjeu des prochaines années sera de remettre la région sur le
chemin de la croissance et de dynamiser encore davantage les créations d'emplois privés.
Dans les comptes régionaux, les données relatives à la dernière année sont toujours estimées par la
Banque Nationale sur base d'indicateurs avancés (des indices de production par exemple). Ces données
sont ensuite corrigées grâce aux comptes définitifs des entreprises dans les comptes régionaux de
l'année suivante.
Dans ses comptes régionaux de l'an dernier, l’ICN prévoyait une croissance de 1,9% pour le PIS wallon
en 2011 (qui était alors la dernière année disponible). Ce chiffre a été revu à 0,6% dans les comptes
régionaux de cette année, La révision appliquée aux données de 2011 s'explique essentiellement par une
mauvaise estimation des revenus liés à certains brevets de l'industrie pharmaceutique.
Dynamisme Janvier-Février 2014.35
IHK-Infos 06/2014
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