~ Échocardiographie - Doppler ~ 2
~ © 2010 DCAM ~ Université Victor Segalen Bordeaux 2 ~ France 2/4
l’échographie tridimensionnelle.
La fonction systolique du ventricule gauche peut être également appréhendée par la mesure de la
dP/dt sur un enregistrement Doppler continu du flux de régurgitation mitrale.
Connaissant la variation de pression entre les points 1 et 3 m/s, la mesure du temps entre les 2 points
en phase de contraction iso-volumique permet de calculer la dP/dt.
La valeur normale chez le sujet sain est de l’ordre de 1200 mmHg/s mais nous retiendrons ici dans le
cadre de l’évaluation du risque des patients insuffisants cardiaques la valeur de 600 mmHg/s en-
dessous de laquelle on note une réduction de plus de 50% de la survie des patients sur un suivi de
près de 2 ans.
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Le deuxième élément à prendre en considération dans la stratification du risque des patients
insuffisants cardiaques concerne la morphologie du ventricule gauche avec le phénomène de
remodelage qui se traduit par la sphérisation de la cavité quelle que soit l’origine de la cardiopathie.
Dans cette étude portant sur 144 patients porteurs de cardiomyopathie dilatée avec un suivi de 5 ans
et s’appuyant sur des critères durs, les facteurs pronostiques retrouvés en analyse multivariée étaient
l’hypertension artérielle pulmonaire supérieure à 40 mmHg, la fraction d’éjection en-dessous de 25%
et enfin la mesure télédiastolique du ventricule gauche supérieure à 75 mm.
Ainsi, à côté de la fonction ventriculaire et des pressions droites, la morphologie du ventricule gauche
prend une place significative dans l’évaluation du risque des patients insuffisants cardiaques.
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La fonction diastolique et les pressions de remplissage qui lui sont liées jouent un rôle fondamental
dans la stratification du risque des patients en insuffisance cardiaque.
Dans cette large étude publiée par Redfield incluant plus de 2000 patients, il a été démontré un lien
très étroit existant entre la mortalité et la présence d’une dysfonction diastolique modérée, avec un
odd-ratio à 8 et à fortiori en cas de dysfonction diastolique sévère, avec un odd-ratio supérieur à 10, en
comparaison aux patients sans dysfonction diastolique.
L’évaluation échocardiographique de la fonction diastolique fait l’objet d’un chapitre à part entière (cf
cours fonction diastolique) mais il possible dans le cadre de l’IC de retenir des éléments pronostiques
spécifiques.
Dans cette approche pronostique via la fonction diastolique, le premier paramètre à retenir est le
temps de décélération de l’onde E comme cela a été montré dans l’étude Best.
Le temps de décélération est la mesure du temps entre le pic de l’onde E et le croisement de la ligne
de base de la même onde E.
Dans cette étude ayant inclus 336 patients présentant une MCD avec un suivi à 42 mois, un temps de
décélération inférieur à 150 ms permettait de prédire les patients les plus à risque d’événements
cardiovasculaires.
Dans le même ordre d’idée, c’est le rapport E/E’ supérieur à 15 qui serait discriminant en termes de
survie à 24 mois avec une mortalité proche de 50% dans le groupe de patients ayant des pressions de
remplissage élevées selon ce critère.
Les effets des différentes thérapeutiques engagées peuvent être appréciés et jugés au travers de la
réversibilité de l’anomalie mesurée initialement, ce qui signe en général un meilleur pronostic.
C’est le cas de la réversibilité du profil mitral dans l’étude de Pinamonti.
Réévaluée à 3 mois, un profil transmitral fixé, ou flux restrictif irréversible, permettait d’identifier des
patients pour lesquels la survie à 36 mois s'avérait très limitée.