Westminster & City News NUMÉRO 20 Du 12 mai au 18 mai 2017 ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE POLITIQUE MONETAIRE ET FINANCES PUBLIQUES Theresa May veut étendre les droits des travailleurs britanniques et lutter contre les discriminations – Dans le contexte de la campagne électorale, le Premier ministre britannique a annoncé qu’elle mettrait en place des mesures pour protéger les travailleurs de la « gig economy » (travailleurs indépendants précaires comme les conducteurs de VTC) et les retraites des employés d’entreprises ayant été rachetées. Dans la lignée de ses annonces de l’été sur l’amélioration de la gouvernance des entreprises, elle propose également que les écarts de salaires entre sexes et entre origines ethniques soient rendus publics par les entreprises. Les organisations patronales ont accueilli ces propositions avec scepticisme, les mesures annoncées en juillet 2016 sur la représentation des salariés dans les conseils d’administration et la transparence sur les écarts de rémunérations ayant déjà été édulcorées. COMMERCE ET INVESTISSEMENT Les entreprises anticipent une réorganisation de leur chaîne de fournisseurs en prévision du Brexit – Selon une enquête du Chartered Institute of Procurement & Supply (organisation britannique qui défend les intérêts des fournisseurs) menée auprès de 2 000 entreprises, près de la moitié des entreprises européennes sondées anticipent un plus faible approvisionnement chez les fournisseurs britanniques d’ici 2019 afin d’éviter une future hausse des coûts liées aux barrières tarifaires. Dans l’autre sens, un tiers des entreprises britanniques pourraient remplacer leurs fournisseurs européens par des concurrents locaux, alors qu’un quart indique n’avoir pas encore prévu de plan. INDICATEURS MACROECONOMIQUES L’inflation atteint son plus haut niveau depuis quatre ans – D’après les données de l’ONS, l’inflation atteint 2,7 % en avril en glissement annuel, après 2,3 % en mars et au-dessus du consensus (2,6 %). Il s’agit du plus fort taux d’inflation depuis juin 2013. Si le calendrier de Pâques a aussi enflé l’inflation pour le mois d’avril (notamment les prix des billets d’avion), l’essentiel de la hausse est causée par les effets de la dévaluation de la livre : accélération de la dynamique des prix des biens importés et des biens de base notamment. En avril, l’inflation sousjacente (hors énergie et alimentation) augmente aussi à 2,4 % (après 1,8 % en mars). Les prix énergétiques enregistrent une moindre augmentation (7,0 % en g.a. après 8,6 % en mars), et les prix alimentaires augmentent (1,5 % en g.a. après 1,2 % en mars). En partie en réaction à cette donnée économique et à la dévaluation consécutive de la livre, le FTSE 100 (dont les valeurs sont peu exposées à l’économie britannique) a dépassé la barre des 7500 pour la première fois de l’histoire de la bourse britannique. Malgré un chômage au plus bas, les salaires réels sont en baisse – Selon l’ONS, le marché de l’emploi est toujours très dynamique au Royaume-Uni. Le chômage atteint ainsi un niveau record de 4,6 % en mars (plus bas depuis 1975) après 4,7 % en février, et le taux d’emploi est lui aussi à son plus haut niveau depuis 1975, à 74,8 %. L’économie britannique a créé 122 000 emplois sur le trimestre, avec une réduction de 53 000 demandeurs d’emplois sur la même période. Toutefois, la faible dynamique des salaires se confirme avec une augmentation hors bonus de 2,1 % sur le trimestre par rapport à l’année dernière (2,2 % avec bonus). Du fait de la forte inflation, les salaires réels sont en baisse de 0,2 % pour la première fois en deux ans et demi. AMBASSADE DE FRANCE AU ROYAUME-UNI - SERVICE ÉCONOMIQUE RÉGIONAL- © DG TRESOR Le marché immobilier ralentit à nouveau en mars – D’après les chiffres officiels du Land Registry, les prix immobiliers sont en baisse de 0,6 % sur le mois de mars. En glissement annuel, ils ralentissent fortement à 4,1 % après une croissance de 5,6 % en février. La dynamique des prix est particulièrement en berne à Londres, les prix dans le centre de Londres ne progressant que de 1 % sur l’année en mars : les investisseurs étrangers ne voient plus dans l’immobilier de Londres une valeur refuge avec l’incertitude qui entoure les négociations de sortie de l’UE. ACTUALITÉ FINANCIÈRE BANQUES ET ASSUREURS L’Etat s’est totalement désengagé de sa participation dans Lloyds en encaissant un profit de 900 M£ – L’État britannique, qui avait acquis 43 % du capital de Lloyds pendant la crise de 2008 pour 20,3 Md£, a réduit progressivement sa participation. Après avoir vendu 6 % des parts en septembre 2013 (3,2 Md£) et 8 % en avril 2014 (4,2 Md£), l’agence en charge des participations financières de l’État (UKFI) avait ensuite utilisé la technique de « dribble out » pour céder des actions au fil de l’eau. L’État détient en revanche toujours 72 % du groupe RBS, dont les actions pourraient être vendues à un prix significativement inférieur à celui qui prévalait en 2008. BOURSES ET MARCHES La bourse des métaux se modernise en proposant de nouveaux contrats à terme – Le London Metal Exchange, détenu par la bourse de Hong-Kong, va lancer le 10 juillet LMEprecious, une série de contrats à terme en complément de ceux du marché de gré-à-gré, offrant plus de flexibilité aux participants de marché. Il sera possible de négocier sur le marché des contrats à terme d’une maturité d’un jour à un mois pour l’or et l’argent. Ces nouveaux contrats seront centralisés et gérés par la chambre de compensation LME Clear, qui compense aujourd’hui environ 600 000 contrats chaque jour pour une valeur annuelle de 12 000 Md$ (soit 4 milliards de tonnes de métaux précieux). LME souhaiterait également proposer des contrats à terme sur d’autres métaux précieux tels que le platinum et le palladium. FINTECHS La FCA et la SFC de Hong Kong s’associent pour promouvoir l’innovation financière – C’est le deuxième accord de coopération signé entre le régulateur britannique et un régulateur de Hong-Kong (un accord avait été signé en décembre 2016 avec la Hong Kong Monetary Authority). La Financial Conduct Authority et la Securities and Futures Commission de Hong Kong pourront ainsi mettre en place des projets conjoints et faciliter les échanges d’informations. C’est le sixième régulateur avec lequel la FCA signe un accord de coopération dans le domaine de la Fintech (Australie, Corée du Sud, Singapour, Chine et la banque centrale de Hong-Kong). La Fintech TransferWise devient profitable six ans après sa création en 2011 – Chaque mois, plus de 1 Md£ de fonds provenant de virements peer-to-peer (entre particuliers) transitent par TransferWise. Les revenus s’élèvent maintenant à 8 M£ par mois ce qui laisse présager un revenu annuel d’environ 100 M£ (soit une croissance de 150 % par rapport à 2015) sur la période allant de mars 2016 à mars 2017. TransferWise emploie environ 700 personnes pour un million de clients et est valorisée à 1,1 Md$. TransferWise permet d’effectuer des virements internationaux en ligne (de l’euro à la livre sterling par exemple) en payant une commission moindre que celle prélevée par les banques (0,5 %) et en appliquant un taux de conversion en temps réel. Directeur de la publication : Alain de Cointet Service économique régional de Londres Ambassade de France au Royaume-Uni Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service économique régional de Londres (adresser les demandes à [email protected]). Adresse : 58 Knightsbridge, London, SW1X 7JT Clause de non-responsabilité Le Service économique régional s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. Rédigé par : Thomas Bouvier d’Yvoire, Margaux Escoffier, Clément Leroy Revu par : Guillaume de Conihout Version du 18 mai 2017 AMBASSADE DE FRANCE AU ROYAUME-UNI - SERVICE ÉCONOMIQUE REGIONAL- © DG TRESOR - 2 -