
Si la maladie mentale génère des coûts directs énormes, il faut ajouter
aussi les coûts indirects résultant de son impact sur la productivité,
sur la qualité de vie et sur l’espérance de vie des personnes qui en sont
atteintes: surmortalité, développement d’autres maladies chroniques,
problèmes d’accoutumance aux drogues, augmentation de l’itinérance.
De plus, il faut prendre en compte l’impact sur les familles des personnes
atteintes qui devront pallier les déficits entraînés par la maladie chez
leur être cher. Les personnes atteintes de troubles sévères et persistants
(tels la schizophrénie ou un trouble de personnalité sévère) pourront être
dépendantes, tant financièrement que mentalement et d’un point de vue
pratico-pratique, de leur famille. Celle-ci sera moins libre de vaquer à
ses occupations propres en raison d’un besoin de prendre soin et/ou de
superviser le malade.
En résumé, la maladie mentale peut toucher n’importe qui à un moment
de sa vie, nonobstant le statut social ou professionnel. La prévalence
moyenne des troubles anxieux et dépressifs se situe autour de 20 % et
induit des coûts importants tant pour la personne concernée que sur le
plan économique et social.
Le tRaitement de La maLadie
mentaLe
Au Québec, nous avons une couverture pour les médicaments prescrits
qui, en général, offre au médecin un arsenal thérapeutique adéquat
pour traiter pharmacologiquement les maladies mentales. Nous avons
cependant remarqué que, relativement à des médicaments dans
d’autres champs thérapeutiques, les nouvelles molécules psychotropes
tardent souvent à obtenir leur approbation de l’INESSS et nous
suggérons qu’un psychiatre soit nommé sur le Comité scientifique
permanent de l’évaluation des médicaments aux fins d’inscription
pour en faciliter l’estimation.
Par ailleurs, la pharmacologie ne traite pas toutes les maladies
mentales. Certaines ne répondent pas du tout aux médicaments,
notamment les troubles de la personnalité. D’autres maladies sont
traitées de façon optimale par une combinaison de psychotropes
et de thérapie, c’est le cas de la dépression et des troubles anxieux.
Quant à la schizophrénie, elle requiert, en plus d’une médication,
une remédiation cognitive ou une réhabilitation sociale. De plus,
certains patients préféreront traiter leur maladie mentale par la
psychothérapie sans médicaments et ceci est tout à fait justifiable
sur le plan clinique. En effet, dans son
Avis sur l’accès équitable aux
services de psychothérapie
(juin 2015), l’INESSS conclut qu’il y a une
efficacité comparable de la psychothérapie et de la pharmacothérapie
pour les troubles anxieux et dépressifs modérés. Au surplus, l’INESSS
réitère que les avantages de la psychothérapie sont maintenus plus
longtemps après la fin du traitement que ceux des médicaments.
Or, dans la plupart des régions du Québec, l’accès à des ressources
psychothérapeutiques dispensées par des professionnels formés est
difficile. Les ressources ne suffisent pas, les patients languissent
sur des listes d’attente pendant que leur état s’aggrave avec pour
conséquence que plusieurs patients abandonnent souvent leur
demande d’aide.
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pRÉOccUpatiOns et RecOmmandatiOns
de L’ampq sUR Le panieR de seRVices
assURÉs en santÉ et seRVices sOciaUX