fièvre et développé un rash cutané. Le mode d'exposition au VIH
n'a pu être déterminé, le patient n'a pas (ou n'a pas reconnu ?) de
contacts extra-maritaux et n'était pas usager de drogue par voie
IV. Cependant, il avait été impliqué dans une bagarre avec
effusion de sang dans un bar gay 25 jours plus tôt.
Lors de son admission à l'hôpital, cet homme présentait une
charge virale élevée (2x106 copies/ml) et il a averti qu'il avait
donné son sang une semaine plus tôt. Comme d'habitude, ce
sang avait été divisé en globules rouges, en " buffy coat " et en
plasma frais congelé. Les cellules rouges avaient été utilisées
pour une transfusion, et le " buffy coat " écarté. Le plasma
congelé a été immédiatement testé pour l'antigène p24, avec un
résultat négatif: en revanche, le dosage d'ARN VIH montrait 11
000 copies/ml.
La receveuse, une jeune fille de 13 ans, a reçu les globules
rouges 2 jours avant que le donneur ait été testé ARN positif.
Elle a également reçu une unité de plaquettes, 3 unités de plasma
frais congelé et 5 unités de globules rouges pendant une
opération orthopédique. La prophylaxie post-exposition a
commencé à J+2 avec de la zidovudine (AZT), de la lamivudine
(3TC) et du nelfinavir à des doses pour enfant et a duré 9 mois.
Ce traitement était prévu pour un an, mais a été arrêté à 9 mois à
cause d'effets secondaires importants et persistants.
Que ce soit avant la mise en place du traitement, pendant les 9
mois de ce traitement puis 6 mois après l'arrêt, tous les tests de
détection de l'ARN, de l'ADN, de l'antigène et des anticorps
anti-VIH ont été négatifs, alors que la limite de détection de
l'ARN était de 3 copies/ml. Cette jeune fille présentait un
génotype CCR5/CCR5, et n'était donc pas résistante à l'infection
par le VIH.
Les différents marqueurs d'infection pour le VIH étant négatifs
avant la mise en place du traitement, il est donc impossible de
savoir si l'absence d'infection est due à l'éradication du VIH par
les antirétroviraux ou si le don de globules rouges était non
infectieux.
Ce cas particulier appelle plusieurs observations. Tout d'abord,
le donneur ne reconnaît aucun facteur de risque, mais il était
cependant dans un bar gay; on peut donc se poser des questions
quant au mode de contamination, lié d'après lui à une bagarre
sanglante.
Ensuite, les auteurs rappellent que des études précédentes
montrent que les receveurs de sang infecté étaient contaminés
dans presque 100% des cas, mais il est important de remarquer
que les articles cités en référence datent de 1989 pour deux
d'entre eux et de 1990 pour l'autre.
Or, en France, une enquête descendante a été réalisée en mars
1999 sur les dons découverts séropositifs (de 1990 à 1998
inclus). Au total, sur 135 dons concernés, 37 receveurs (27%)
Absence d'infection VIH après transfusion de sang contaminé et prophylaxie post-exposition
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/86_1217.htm (2 sur 3) [11/04/2003 15:05:52]