Les deux contes
Ce conte qui est tiré de l'Encyclopédie pour les enfants de l'école maternelle des années 40 apparaît
comme un conte de fée. C'est une propagande franquiste qui était largement diffusée auprès des
jeunes enfants. Le 1° titre est le Dragon aux sept têtes et le 2° Le Héros et le Dragon.
C'est l'histoire d'un dragon qui a détruit tout un pays qui avant son arrivée était heureux et d'un
Héros qui vient sauver ce beau pays. Chaque conte se termine par une petite phrase explicative pour
préciser aux enfants le rôle de chacun des personnages.
1° conte :
Tout semble montrer qu'il s'agit d'un conte car le personnage est un animal fabuleux, fantastique et
imaginaire. C'est un dragon et il apparaît comme encore plus dangereux car au lieu d'avoir une tête.
Le verbe « naquit » qui est au milieu de la phrase est un mot clé ; il annonce la naissance soudaine
de cet animal qui fait peur.
L'article indéfini « un pays » est très imprécis. Cela permet aux enfants d'imaginer le lieu où se
passe l'histoire de ce conte.
Donc dans ce pays heureux est apparu un animal sauvage, dangereux.
La répétition du gérondif « creciendo » a pour but d'impressionner les enfants pour qu'ils imaginent
un animal énorme, monstrueux.
Cet animal a commencé ensuite à semer le mal, la terreur dans ce pays : « aquel » ce démonstratif a
une valeur emphatique et permet de mettre en exergue la beauté de ce pays en l'opposant à l'idée de
mal qu'engendre cet animal.
La phrase exclamative détient l'intérès des enfants. L'adj infelices (malheureux) s'oppose à la joie :
contento y alegría. A force de semer le mal , ce pays est devenu malheureux, triste. Tout le monde
avait peur du dragon.
Ensuite sont énumérés les conséquences des ravages causés par le dragon. « Devorado » : ce
participe passé impressionne. Les habitants avaient tellement peur d'être dévorés par le dragon qu'ils
n'osaient pas sortir de chez eux.
On a une description de ce qui s'est passé dans ce beau pays : on note l'accumulation des verbes à
l'imparfait qui est le temps de la description. Le dragon attaquait les grands propriétaires terriens et
l'Eglise. Le dragon était contre l'Eglise, il ne respectait pas les choses sacrées. Par conséquent, les
enfants ne pouvaient plus prier ni rire car ils en avaient peur.
Les deux lignes de conclusion sont écrites en caractères gras et en minuscules. Elles servent à
expliquer aux enfants que ce beau pays est l'Espagne et que le dragon est la République, le
communisme. Pour les enfants, le communisme apparaît comme celui qui était sur le point de tuer
l'Espagne , leur pays, pour leur faire peur et de façon à qu'ils le rejettent.
2° conte :
La phrase interrogative crée un suspens. Elle incite le lecteur à écouter la suite.
La réponse négative rassure les enfants en leur expliquant que cette terre a été protégée par Dieu qui
veillait sur elle.
Un jour est arrivé du ciel un Héros pour combattre le dragon : c'était un jour d'été en juillet (allusion
au soulèvement militaire du 18 juillet 1936 suite aux élections du Front populaire en Espagne).
Il faisait très chaud. Le Héros était très vaillant, courageux ; il est descendu du ciel sur un oiseau en
acier ; il venait du ciel comme s'il représentait un miracle, comme s'il était envoyé par Dieu.
Les deux adj « valiente » et « decidido » (courageux et décidé) mettent en valeur le courage du
Héros, sa détermination à combattre le dragon. Il a combattu le dragon sans avoir peur de lui avec
une simple épée.
L'adj « dura » montre que le combat (cad la guerre civile) a été longue, difficile et meurtrière mais
le Héros a fini par le tuer. Et le beau pays a retrouvé sa joie pour toujours. Le dragon est mort au