Délit d'im@ges
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un soldat japonais écrivait dans son journal intime : « Je lève mon couteau sur cet homme(un civil,
ndlr) et je vois que ses membres tremblent. En fait, tuer quelqu’un d’un coup de couteau, c’est
comme couper le tofu.»
Dans un autre document du quartier général impérial japonais datant du mois de février 1938 « Sur
le rétablissement de l’ordre public dans la région administrative de Nankin », le 10e article, intitulé
« Situation concernant les « structures de réconfort » (maisons closes, ndlr) dans chaque région
administrative », suggérait d’atteindre une proportion de 178 à 200 soldats japonais pour une «
femme de réconfort » à Nankin. C’est ainsi que les autorités impériales appelaient les femmes
chinoises, qu’ils forçaient à se prostituer pour limiter les tensions causées par les viols et protéger
les soldats des maladies vénériennes, l’usage des moyens de contraception étant imposé dans
les maisons clauses.
Des documents rares sur les prisonniers Anglais, Américains et Soviétiques
La ville de Changchun, capitale de la province de Jilin, où se trouvent les archives, était la capitale
du Mandchoukuo, l’Etat « marionnette » au Nord-Est de la Chine, contrôlé par l’Empire du Japon.
Et lorsqu’en juillet 1945 la défaite semblait imminente, avant de fuir la ville, les militaires japonais
ont essayé de détruire les archives. Mais ils n’y sont pas parvenus, compte tenu de leur ampleur.
Enfouies en catastrophe sous la terre quelque part à la périphérie de Changchun, une grande
partie des archives ont été retrouvées en 1950.
A cause des documents détruits, les historiens ont par exemple aujourd’hui très peu de
renseignements sur le camp pour les prisonniers anglais et américains près de la ville de Moukden
(actuellement Shenyang). Surnommé « Auschwitz oriental », ce camp de prisonniers comptait
quelque deux milliers d’hommes, originaires des Etats-Unis, d’Angleterre, des Pays-Bas et
d’Autriche. Effectuant des travaux pénibles presque 24 heures sur 24 (chantiers, construction),
ces prisonniers étaient maltraités et mal nourris pendant leur détention.
Les archives de Changchun contiennent trois documents sur ce camp, notamment la liste des
prisonniers du bombardier B29 américain, abattu en 1944 et le procès-verbal du procès de son
équipage près de Moukden.
Enfin, d’autres documents apportent des preuves du traitement cruel réservé aux « espions
soviétiques » par les Japonais. D’après les circulaires internes, l’Unité 731 de l’armée du Japon
transformait une partie des soldats de l’Armée Rouge en cobayes pour des expérimentations
biologiques. Certains subissaient des vivisections sans anesthésie, ou étaient contaminés par la
peste, le typhus ou le choléra en vue d’expériences diverses. D'autres étaient fusillés.
Le Japon minimise sa responsabilité
Selon Su Zhiliang, le professeur de l’Université normale de Shanghai, qui est aussi en charge du
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