Comment les grecs comptaient-ils les jours, les années ?
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>> E Noussis
La mesure du temps.
Comme les autres (mesures), la mesure du temps varie d’une ville à l’autre. Nous nous en
tiendrons au calendrier d’Athènes.
L’année comprend douze mois lunaires de vingt-neuf (mois creux) et de trente jours (mois pleins).
L’année est donc trop courte (354 jours), et, pour rétablir la concordance avec l’année solaire, on
ajoute à certaines années un mois intercalaire (= 13e mois) de trente jours. On appelle cycle le
nombre d’années au bout desquelles l’accord est rétabli entre l’année lunaire et l’année solaire.
Différents systèmes furent adoptés pour rendre cet accord plus parfait : par exemple, le cycle de
huit ans avec trois années à mois intercalaire, ou le cycle de dix-neuf ans avec sept années à mois
intercalaire, inventé au temps de Périclès par l’astronome Méton.(S)
Le mois se divise en trois parties. Dans chacune d’elles, on compte les jours du 1er au 10e (S) On
désigne l’année par le nom d’un magistrat ou d’un prêtre de la cité, qu’on appelle éponyme : à
Athènes l’archonte, à Sparte les rois ou les éphores, à Argos la prêtresse d’Héra. Lorsqu’on veut
donner une date avec plus de solennité, on mentionne plusieurs éponymes : ainsi Thucydide date
la première année de la guerre du Péloponnèse par la prêtresse d’Héra à Argos, l’éphore spartiate
et l’archonte athénien. A Olympie, on avait dressé la liste des vainqueurs aux jeux à partir de 776
av. JC : ce fut la base d’une chronologie commune à toute la Grèce adoptée par les historiens à
partir du IVe siècle ap. JC.
Extrait de A. Jardé "La Grèce Antique et la Vie grecque", ancien membre de l’École d’Athènes,
professeur au Lycée Lakanal. Librairie Delagrave, Paris 1937.
Dans "Histoire de l’Éducation dans l’Antiquité" d’Henri-Irénée Marrou (Points Histoire n° 56) p.
223 - 224 il y a même le horaires des classes et le calendrier scolaire...
Où l’on apprend que le concept de repos hebdomadaire n’est adopté qu’au premier siècle ap. JC
par les Romains sous l’influence du judaïsme. Les vacances scolaires n’existaient pas non plus
dans leur forme actuelle. Seules les fêtes religieuses ou en l’honneur d’un "bienfaiteur" de la cité
donnaient droit à des jours chômés. Quelques journées sportives ponctuaient également les mois
ainsi que les "absences justifiées" pour raison familiale (anniversaire, coupe des cheveux marquant
la fin de la petite enfance, mariage, fête de famille...)
>> T Savidan
Premièrement, il n’y a pas de calendrier unifié entre toutes les cités grecques. Chacune peut avoir
son propre calendrier. On utilise un
calendrier lunaire ou un calendrier solaire et des magistrats sont chargés de règler les
concordances entre les calendrier des différentes cités." A Athènes, le calendrier civil et religieux
fonctionne sur 12 mois, mais l’année politique est divisée en 10 prytanies."
Amouretti et Ruzé, Le monde grec antique, Hachette supérieur, 1995.
>> C.Pebarthe
L’année athénienne court de juin/juillet à mai/juin (d’où les années doubles qu’on trouve : par
exemple l’archontat de Solon en 594/3). A chacune d’elle on donne le nom d’un magistrat,
l’archonte ou archonte éponyme. Celui-ci est utilisé dans les documents officiels : sous l’archontat
d’Untel. Pour le reste, il faut distinguer le calendrier civique (bouleutique ou prytanique) du
calendrier sacré (lunaire), le premier procédant du second.
Pour des raisons politiques, depuis Clisthène, l’année est divisée en 10 prytanies, dans les années
normales 36 jours pour les prytanies 1 à 4 et 36 jours pour les autres et dans les années
intercalaires 39 (prytanies 1-4) ou 38 (5-10). La succession des prytanies est fixée par tirage au sort,
à la fin de chaque prytanie. Par prytanie, il faut entendre un groupe de 50 bouleutes personnes
membres de la même tribu, les prytanes, qui assuraient l’exécutif du Conseil (préparation des
réunions, ordre du jourS). Dans un document officiel, on trouvera comme formule de datation "la