L’O.A.A … en pratique courante T.M.A. Préambules L’occiput est directement concerné par les lésions de type cranio-sacré, comme les lésions shéno-basilaires ou la fermeture de la suture occipitomastoïdienne, pouvant avoir des incidences digestives, vagales ou encore structurales et posturales, le contrôle des lésions de l’occiput doivent passer par un examen préalable de la SSB, de l’écaille, des sutures, du MRP, …mais encore de l’ATM. La compression des quatrièmes ventricules, à la recherche d’un release par Still point, constitue une préparation idéale, de plus cette technique apportera au patient une détente nécessaire pendant le travail de la colonne cervicale. Nous verrons plus loin qu’une lésion de l’atlas peut engendrer des modifications structurales de l’épaule par l’angulaire de l’omoplate. En outre, les lésions de l’OAA contribuent aux modifications du port de tête, donc à de fréquentes adaptations posturales, les muscles posturaux sont alors directement concernés sur l’intégrité de leur chaîne musculaire. La position d’une secrétaire à son poste de travail est une caricature des lésions de l’OAA. Enfin pour circonscrire les lésions parentes de l’OAA, Lovett a établi une correspondance entre les extrémités du rachis. Les muscles de Tilliau ont des fonctions identiques au niveau de l’OAA que les ligaments sacro-lombaires au niveau de la charnière lombo-sacrée. Une relation anatomique lie strictement l’Occiput au Sacrum (C0-S1), atlas à la dernière lombaire (C1-L5), et axis à L4 (C2-L4). Ces trois couples de vertèbres ont des correspondances de lésions identiques. C1 postérieure à droite correspond à L5 postérieure à droite, on dit C1 Lovett brother de L5, C0 antérieur à gauche correspond à S1 antérieur à gauche, on dit C0 Lovett brother de L4, idem avec C2 et L4. A partir de C3 ou de L3 (Lovett brother), les lésions sont hétéro-latérales : C3 à gauche postérieure correspond à L3 droite postérieure L2 à droite antérieure correspond à C4 gauche antérieure. Chaque vertèbre a une parente appelée « Lovett brother », qui permet de stabiliser une correction dès la correspondante traitée. Dans le cadre des chaînes lésionnelles nous pourrons faire un lien raccourci entre une céphalée d’Arnold et une lombo-sciatique… tout un programme… De C0- S1 à TH5-Th6, voici les couples de Lovett brothers L’occiput Palpation La palpation de l’occiput nous renseigne sur la position relative des éléments sous-jacents comme la position d’atlas et axis et leur souffrance propre par leur sclérotome. Le praticien contrôlera soigneusement la surface postérieure de l’occiput de médial vers latéral à la recherche d’éventuels trigger sensibles sur la ligne courbe occipitale inférieure. L’examen de l’occiput passe par l’engagement des condyles sur les articulaires supérieures d’atlas par une petite cassure en extension donc en dérapage antérieur. Le thérapeute empaume l’écaille occipitale avec une prise à deux mains, il mobilise dans des amplitudes très limitées l’occiput du patient dans l’extension courte, puis apprécie les degrés de liberté en rotation, side et flexion, la fin de course doit être souple et offrir un rebond. L’apparition de douleur contre la barrière articulaire détermine le côté lésionnel. Test de mobilité en flexion–extension Test de mobilité en rotation Test de mobilité en side Cet examen est directement complété par une prise tri digitale bilatérale, index, majeur, annulaire (IMA) sur respectivement axis, atlas et occiput. Cette prise permet de dégager chaque élément l’un de l’autre : -l’occiput par rapport à atlas -l’occiput par rapport à axis -atlas par rapport à axis L’examen permet de juger les restrictions ou les asymétries de liberté. En outre la divergence entre l’occiput et axis permet, à l’aide des majeurs, de mobiliser atlas véritable ménisque de l’OAA. Enfin, l’amplitude de flexion extension active de l’occiput sur atlas doit se faire sans composante de rotation ni restriction au risque de confirmer une lésion soit en rotation si unilatéral ou de side pur si bilatéral. Travail des muscles sous-occipitaux Les muscles sous-occipitaux ou muscles du diaphragme sous-occipital sont responsables de la statique de l’occiput sur le « socle axis » autour du « ménisque atlas ». Les mouvements qu’ils engendrent sont très limités dans leurs amplitudes puisqu’ils consistent à rééquilibrer le port de tête par une combinaison de mouvements posturaux afin de maintenir le regard dans le plan de Francfort. Par voie posturale, pariétale, suite aux tensions crées par l’appareil musculo-tendineux mais aussi dure-mérien, un rapport est établi entre le complexe OAA et la ceinture lombo-pelvienne : Un effacement de courbure conduit à une postériorisation de la base sacrée, une érection du rachis dans toute sa longueur jusqu’à l’occiput qui induira un rentrer du menton par une courte flexion de l’OA donc un dérapage postérieur de l’occiput. De même, une accentuation des courbures amène une antériorisation de la base sacrée et de l’occiput. Faites-vous grand en restant assis sur une chaise, vous effacerez vos courbures et suivez le mouvement adaptatif de la tête ; ensuite laissezvous aller en tassement de la colonne vertébrale, la tête suit le mouvement… Position érigée avec effacement des courbures et rentrer du menton Position en « laisser aller » avec accentuation des courbures Dans les deux positions le regard est ajusté dans le plan de Francfort. En pratique : La détente des muscles sous-occipitaux s’obtient par pression-inhibition. Le patient est allongé en décubitus, la tête à un travers de main du bord de la table afin que le thérapeute, assis à la tête du patient, puisse avoir un appui confortable avec les avant-bras. Le thérapeute aborde la nuque du patient par contact de la pulpe des doigts tendus verticalement vers le complexe OAA, le dos des mains reste en contact sur le plan de travail. Les mains du thérapeute forment un angle droit au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes. Si la tête du patient reste dans le plan sagittal, le thérapeute aura un effet sur les muscles droits, si la tête du patient est en side-rotation, le thérapeute agira davantage sur les muscles obliques opposés à la position de side-rotation. 1 2 1 2 3 4 4 5 1 : muscle petit droit postérieur de la tête 2 : muscle petit oblique postérieur de la tête 3 : muscle grand droit postérieur de la tête 4 : muscle grand oblique postérieur de la tête 5 : muscle inter-épineux Les tests de kinésiolgie appliquée peuvent nous guider dans les diagnostiques différentiels : Utilisons les muscles SCOM (sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien) pour analyser la situation. Patient en décubitus, position neutre de la tête Thérapeute à la tête du patient, une main en écaille sous l’occiput, une main sur le front du patient Le test consiste à doser le tonus des SCOM, pour cela, le patient décolle un peu la tête de la main restée en sécurité sous l’occiput, en cas de relâchement soudain. Le thérapeute appuie sur le front du patient pendant que celui-ci essaie de maintenir la tête décollée. Pour tester un seul SCOM, le thérapeute effectue le test de tonicité posturale du muscle testé par décollement de la tête en rotation opposée. Le muscle s’affaiblit dans sa lésion : lésion bilatérale si les deux SCOM répondent au test, lésion unilatérale si un seul SCOM s’affaiblit.