AIH – Bactéries Gram positif
23/02/15
ALLEGRO Mégane L2 (CR : Hamza Berguigua)
AIH
Pr. La Scola
10 pages
Bactéries Gram positif
Plan :
A. Cocci Gram positif – aérobies
I. Genre staphylococcus
II. Genre Streptococcus et apparentés
B. Bacilles Gram positif – aérobies
I. Listeria monocytogenes
II. Corynebacterium sp
III. Bacillus anthracis
IV. Nocardia sp.
VI. Actinomyces sp.
VII. Mycoplasma pneumoniae
C. Bacilles Gram positif - anaérobies sporulés
I. Clostridium sp.
D. Bacilles Gram positif - anaérobies non sporulés
I. Propionibacterium sp.
II. Lactobacillus sp.
III. Bifidobacterium sp.
AIH – Bactéries Gram positif
A. Cocci Gram positif – aérobies
I. Genre Staphylococcus (genre le plus important) :
-S. aureus (staphylocoque doré)
-S. coagulase négative (plusieurs dizaines d'espèces différentes)
S. aureus : espèce de gram positif la plus fréquemment isolée chez l'Homme.
Points à connaître :
-Habitat :
Colonise les humains sans les rendre malades : 30 à 40 % des humains possèdent des staphylocoques dorés sans
être malades : fosses nasales +++ (partie antérieure des narines), peau et périnée.
-Equipement enzymatique/ toxique :
Bactérie capable d'être invasive grâce à un équipement enzymatique qui va détruire les tissus pour les pénétrer
(hyaluronidase, collagénase).
L'élément important qui le distingue des autres staphylocoques est qu'il possède une coagulase, enzyme qui va être
capable de faire des micro-caillots dans les vaisseaux. Il possède aussi une fibrino-lysine qui va, une fois le caillot
formé, le détacher pour faire des plus petits caillots et être à l'origine d'emboles qui vont partir dans le reste de la
circulation et entraîner des infections à distance.
Possède aussi différentes toxines (pas toujours présentes) : enterotoxines, toxine du choc toxique staphylococcique,
toxine de Panton-valentine.
-Physiopathologie des infections :
La porte d'entrée est essentiellement cutanée puis il y a formation de caillots par la coagulase, fragmentation du
caillot par la fibrino-lysine, puis emboles septiques qui partent dans la circulation.
-Pouvoir pathogène :
pathologie suppurative superficielle (au niveau de la peau) :
Surinfection éczema
Infection du follicule pilleux (micro-abcès autour du follicule pilleux = furoncle)
Au niveau d'un cil (furoncle au niveau de la paupière = orgelet)
Panaris (abcès le plus souvent au niveau des doigts à cause d'une piqûre par une aiguille par
exemple, ou au niveau de l'ongle en cas d'ongle incarné).
pathologie suppurative profonde (abcès secondaires à la porte d'entrée cutanée pouvant affecter tous les
organes : cerveau, foie... Des suppurations peuvent également se trouver au niveau des os et des
articulations) :
Infections osseuses à staphylocoque doré : essentiellement chez l'enfant au niveau cartilage de conjugaison car c'est
un endroit bien vascularisé pendant la croissance où les emboles de staphylocoques se posent facilement.
(Ostéomyélite)
Infections pulmonaires : lésions abcédées où la porte d'entrée est aérienne.
Pathologie hospitalière : par exemple lors de l'insertion d'un cathéter on peut avoir une colonisation progressive du
Staphylocoque doré qui envoie des emboles septiques dans l'organisme ou encore lors de la mise en place de
matériel prothétique (prothèse cardiaque, ostéoarticulaire...). Tous les matériels que l'on peut mettre sont
susceptibles d'être infectés par un staphylocoque doré. Ce qui facilite l'infection du matériel est qu'il possède un
hexopolymère qui lui permet de coller sur les surfaces inertes. Peut causer des pneumonies de réanimation chez
patients intubés avec une ventilation mécanique.
La forme profonde la plus grave du Staphylocoque doré est l'endocardite : infection des valves cardiaques.
AIH – Bactéries Gram positif
pathologie toxinique = purement liée à la toxine.
Liée à l'enterotoxine : toxine ayant un effet purement digestif qui entraîne une diarrhée aigüe et violente. C'est le
cas d'une personne qui ingère un aliment contaminé, environ 2h après on observe des signes qui sont un malaise
général puis une diarrhée brutale (toxinique donc il n'y a pas de fièvre). La toxine est thermostable. Cela peut
arriver avec tous les aliments il faut le temps que le staphylocoque ait le temps de se multiplier et de fabriquer sa
toxine : pâtisserie +++, plats réchauffés...
Le choc toxique staphylococcique : seulement certaines souches de Staphylocoques possèdent cette toxine qui est
sécrétée surtout en condition d'anaérobiose. En grande quantité elle entraîne une baisse brutale de tension qui peut
aller jusqu'à l'arrêt cardiaque. Une des situations les plus concernées par ce choc toxique est l'utilisation de tampons
hygiéniques : tampons hyper-ultra-absorbants gardés trop longtemps et où les staphylocoques ont le temps de se
développer et de fabriquer de grandes quantités de toxines.
-Identification : prélèvement soit de pus soit hémocultures puis l'identification se fait en Maldi-tof (spectrométrie
de masse).
-Sensibilité aux antibiotiques : Il y en a 2 sortes, ceux relativement sensibles que l'on retrouve en pathologie
communautaire et ceux résistants voire très résistants aux antibiotiques retrouvés souvent à l'hôpital (infections
nosocomiales).
On observe actuellement une baisse de la résistance des Staphylocoques aux antibiotiques sans que l'on sache
pourquoi.
Staphylocoques à coagulase négative
Espèces fréquentes au laboratoire.
Quasiment uniquement à infection hospitalière.
Points à connaître :
-Habitat : la peau (flore normale cutanée)
Exception : S. saprophyticus : tube digestif ++ (colonisant normal).
Incapable de donner une infection par lui-même car ne possède pas toutes les enzymes qui permettent d'être
invasif.
Possède également un hexopolymère qui lui permet de se fixer sur les biomatériaux.
Toutes les infections au Staphylocoque coagulase négative sont donc liées aux infections sur matériel étranger. Par
exemple :
-Infection cathéter qui peut aller circuler dans l'organisme et donner des septicémies.
-Infections de prothèses : lentes à se déclarer, chroniques, compliquées à traiter par antibiotiques (AB).
Beaucoup d'infections à Staphylocoque coagulase négative sont incurables en utilisant des AB car le staphylocoque
va se coller sur le matériau et sécréter cet hexopolymère qui n'est pas accessible aux cellules phagocytaires ni aux
AB. Le traitement le plus commun est donc d'enlever le matériel, mais pour les patients inopérables on utilise un
traitement antibiotique à vie.
S. lugdunensis agit à peu près comme le staphylocoque doré mais est beaucoup plus rare.
S. saprophyticus : capable de donner des infections urinaires chez la femme jeune.
L'infection la plus fréquence par le Staphylocoque à coagulase négative est S. epidermidis.
-Identification : isolement en culture (faire attention de ne pas contaminer le prélèvement avec le S. epidermis
présent sur la peau) puis identification par spectrophotométrie de masse (Maldi-tof).
Sonde pace-maker infectée par le Staphylocoque, entourée de fibrine
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-Sensibilité aux antibiotiques : souvent résistants aux AB.
II. Genre Streptococcus et apparentés :
Espèces fréquentes au laboratoire : au lieu de se mettre en amas comme les Staphylocoques ils se mettent les uns
après les autres en forme de chainettes.
Genre Streptococcus stricto sensu :
-Streptocoques pyogènes (qui font du pus) ou beta-hémolytiques (vont hémolyser le sang du milieu de
culture)
-S. oraux : essentiellement au niveau de la bouche et sphère ORL : S. pneumoniae ++ et les autres
Apparentés
-Genre Enterococcus
-Genre rares
Streptocoques pyogènes
*Streptococcus agalactiae (ou Streptocoque B)
Points à connaître :
-Habitat naturel : tube digestif. Il colonise le vagin de 30% des femmes.
-Pouvoir pathogène :
Pathologies néonatales et obstétricales (les plus graves). Chez une femme en fin de grossesse, ou s'il y a une
menace d'accouchement prématuré il y a une fissuration de la poche des eaux donc une circulation possible
entre le vagin, le col de l'utérus et le liquide amniotique et le streptocoque va pouvoir coloniser le liquide
amniotique ou lorsque le bébé très prématuré va passer dans la filière génitale et va être infecté comme ses
défenses immunitaires sont très peu efficaces -> infections à Streptocoque B (septicémies ou méningites).
Pendant la grossesse on fait une détection du Streptocoque B au niveau du vagin.
Pathologie urologique : infections urinaires chez l'homme. Chez les hommes qui ont des prostates
hypertrophiées à l'origine d'un résidu post-mictionnel.
-Identification : culture puis spectrométrie de masse.
Chez les femmes non suivies pendant leur grossesse, pour détecter la présence de S. agalactiae juste avant
l'accouchement on utilise la PCR (détection par biologie moléculaire en 2 à 4h) pour mettre en place ou non un
traitement aux AB.
-Sensibilité aux AB : bactérie très sensible (pénicilline par exemple)
S. dysgalactiae : moins agressif.
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*Streptococcys pyogenes (sous classe des S. pyogènes!) (ou Streptocoque A)
Points à connaitre :
-Habitat : cutanée ou muqueux (bouche).
-Pouvoir pathogène :
Infections non invasives : lésions cutanées (surinfection eczéma) ; angines (infection amygdales).
Pbm : dans le passé il y avait des souches de S. pyogenes qui portaient des déterminants antigéniques qui
avaient des ressemblances avec des déterminants antigéniques de l’humain, les anticorps reconnaissaient le
streptocoque mais aussi les antigènes du soi et notamment certains tissus comme les valves cardiaques et la
synoviale des articulations ce qui entraîne le Rhumatisme articulaire aigu : maladie immunologique
consécutive à une infection par un S. pyogenes.
Souches responsables des rhumatismes articulaires aigus ont disparu complètement.
Quand un patient a une angine il est donc important de savoir si elle est liée à un S. pyogenes ou autre chose, on
fait donc écouvillon au niveau de l'amygdale puis un test diagnostic direct, si ça se révèle être un Streptocoque il
faut un traitement par AB.
Maladie post-strepto : -Rhumatisme articulaire aigu
-Glomérulonéphrite aigue : atteinte rein
Infections invasives : -Surtout les infections sous-cutanées dont la principale est l'érysipèle (dermo-
hypodermite).
C’est une infection du derme qui se produit le plus fréquemment au niveau de la jambe chez les personnes
âgées qui ont des insuffisances veineuse.
Le traumatisme est le plus souvent mineur, la bactérie va remonter et donner cette infection au niveau de la
jambe. On observe : - jambe rouge et chaude
- accompagnée de fièvre
- apparition brutale.
(En sémiologie, érysipèle = grosse jambe rouge, aigue, fébrile).
Peut s'aggraver, atteindre les aponévroses/fascias et donner une fasciite (voire même une atteinte du muscle). Les
gaines ne sont pas extensibles il y a donc un risque d'écrasement des vaisseaux et d'ischémie.
- Septicémie : bactérie qui se multiplie au niveau du sang. Très sévère mais peu fréquent, se produit surtout
chez les personnes ayant de nombreuses lésions cutanées ou de l’érysipèle
- Péritonite, Ostéite...
- Pneumonies à Streptocoque A : pas très fréquentes, bactéries qui surinfectent les grippes.
-Sensibilité aux AB : bactérie sensible aux AB notamment pénicilline.
Streptocoques oraux
*Streptococcus pneumoniae (pneumocoque)
Points à connaître :
-Habitat : bouche et sphère ORL
-Facteurs de pathogénicité : Hémolysine (ou pneumolysine) et sa capsule (sorte d'hexopolymère qui le recouvre et
empêche que les phagocytes ou les anticorps le détruisent)
-Pouvoir pathogène : pathologie essentiellement respiratoire, ORL donc donne des sinusites et des otites. Ainsi que
des pneumonies dites systématisées (qui respectent la division en segment du poumon) : pneumonie franche
lobaire aigue, donne de la fièvre puis la bactérie peut circuler dans le sang entraîner des bactériémies à
pneumocoque.
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