Dominique Jacquet – note pédagogique – CMPC – ne pas reproduire – page 5 sur 23
Comment caractériser une variable aléatoire ? Les deux paramètres couramment
utilisés pour décrire une variable aléatoire sont l’espérance (la moyenne) et
l’écart-type. La moyenne est un concept « naturel » est s’obtient en pondérant
les valeurs prises par la variable aléatoires par leur probabilité d’occurrence.
L’écart-type est un concept plus « délicat » : il mesure l’écart moyen entre les
valeurs prises par la variable aléatoire et la moyenne calculé de cette même
variable. Ainsi, en jouant à ‘pile ou face’ avec un gain de 1.000€ si la pièce tombe
sur pile et une perte du même montant si elle tombe sur face, on participe à un
jeu de moyenne nulle et d’écart-type égal à 1.000€ (la « distance » entre 0 et un
gain ou une perte de 1.000€ est égale à 1.000€). L’écart-type mesure la
variabilité de la variable aléatoire, donc son risque.
L’écart-type étant une moyenne d’écarts, la formule de calcul fait apparaître le
produit (multiplication) de probabilités par des écarts. Une forme simplifiée
serait : risque (variabilité) = probabilité * distance (écart positif).
Les implications de cette mesure du risque sont considérables pour les
investisseurs en fonction de leur nature.
Prenons, tout d’abord, les créanciers financiers. La banque a conclu un prêt avec
l’entreprise au taux de 5%. La relation qui unit la banque et l’entreprise est de
nature contractuelle et le retour sur investissement constaté par la banque sera
de 5%, sauf si l’entreprise n’est pas en mesure de respecter ses engagements et
tombe en défaut (cessation de paiement, faillite, liquidation). Le risque pris par
la banque est donc la probabilité de défaillance de l’entreprise. Cette dernière
est évaluée avec plus ou moins de bonheur par les agences de notation (rating) et
par les créanciers eux-mêmes. Pour une société robuste et durable, la
probabilité de défaut est très faible, donc le risque du créancier est très faible