PIERRE DE LA TERRE

Pierre de la Terre
( Rod St Roch )
1
Bien trop tard, j’ai quitté la fac
Pour aller bosser à l’usine,
Trois mois et j’en avais ma claque,
Du chefaillon et d’ses machines !
J’lui ai dit qu’j’allais pas attendre
L’âge de la r’traite derrière la chaîne.
Oh oui mon p’tit tu dois comprendre
Que toi seul peux briser tes chaînes.
La valise, et je suis parti
Un matin vers la liberté,
Pas de salaire, mais la vraie vie,
Une bêche, un tracteur, la santé.
L’été, l’hiver, le chaud, le froid,
Le sam’di soir aller danser.
Un vieux lit, un grand poêle à bois,
Et puis ma guitare pour chanter.
REFRAIN1
Je s’rais toujours un paysan,
Un peu cow-boy et baladin,
J’ai besoin de sentir le vent,
Sentir la terre, sentir le foin.
Je saurai toujours d’où je viens
Et le prix de la liberté,
Oui, je laisserais tout pour rien,
Pour rester libre s’il le fallait.
2
Pourtant j’ai failli réussir,
J’suis rentré à la DDE,
On me voyait un bel av’nir,
Je n’travaillais pas, ou si peu.
Sur le mur dans mon HLM,
Bannière étoilée rouge et bleue,

J’écoutais la country que j’aime,
Un whisky et tout allait mieux.
Mais le lend’main, c’était l’bureau,
L’ennui promis pour quarante ans,
Moi je rêvais d’un vieux chariot
Comm’ les pionniers du bon vieux temps.
Alors un jour j’ai tout planté,
Et je suis reparti vers l’ouest,
Vers les prairies, les champs de blé,
Avec des chansons plein la tête.
REFRAIN 2
J’aime le soleil du matin
Sur la vigne et l’herbe des prés,
Qu’il me reste du pain, du vin,
Un coin de toit, un oreiller.
Que Dieu me donne la santé,
Un peu d’amour et vivre en paix.
Deux ou trois chansons à chanter,
Sur lui au moins je peux compter.
3
De scènes en scènes, de villes en villes,
Combien j’ai chanté de chansons ?
Des jours, des nuits, ma vie défile,
Et ces mots d’amour qui s’en vont.
Sans y croire vraiment, j’espérais,
Le cœur brûlant mais trop blessé.
Le verbe aimer, je l’ai crié,
Au gré du vent des nuits d’été.
Et puis un jour, tu es venue,
Alors j’ai repris ma valise,
Pour oublier le temps perdu,
Une autre ville, une autre église,
Oh oui, pour tout recommencer,
Un matin je suis arrivé,
Oui nos chemins se sont croisés,
Et le temps nous a rattrapé.