et de l’aponévrose musculaire est effectuée dans la
partie centrale du muscle pectoral gauche (Pectoralis
major). Des échantillons de 100 mg (environ) ont été
prélevés à l'aide d'une pince adaptée (pince ORL
Rhino Wilde, Climdal, France : Figure 1). Chaque
échantillon a été immédiatement congelé dans l'azote
liquide et conservé à -80°C. L'incision a été fermée
par 2 agrafes puis désinfectée.
FIGURE 1 : Pince chirurgical utilisée pour les
biopsies (ORL Rhino Wilde, Climdal, France)
1.3. Abattage et dissection du filet
Avant chaque abattage, les 36 poulets biopsiés par
traitement ont été sélectionnés. En parallèle, afin de
mesurer les effets de la biopsie sur la croissance des
poulets, 36 poulets non biopsiés ont été choisis pour
représenter le poids moyen (± écart type) de chacun
des 3 traitements. Les poulets S, C et L ont été abattus
à leur âge commercial d’abattage soit 42, 56 et 83
jours respectivement après une mise à jeun de 8
heures. Après éviscération et ressuyage à 2°C pendant
une nuit, les deux filets (Pectoralis major et minor)
ont été prélevés (Marché, 1995) et pesés ensemble. En
cas de différence entre le poids du filet des poulets
biopsiés et des non biopsiés, les muscles pectoraux
gauche et droit (Pectoralis major) ont été pesés
individuellement afin de comparer l’effet spécifique
de la biopsie sur le muscle gauche.
1.4. Analyses biochimiques
Les échantillons de biopsie de muscle ont été broyés
sous azote liquide et homogénéisés dans une solution
de HClO4 2% selon la méthode de Schmidt-
Thannhauser modifiée par Munro et Fleck (1969). La
quantité de protéines a été mesurée selon la méthode
de Smith et al (1985) par réaction colorimétrique avec
l’acide bicinchoninic. La quantité totale d’ARN a été
mesurée par ultraviolet (absorbance à 260nm). La
capacité ribosomale est le rapport de la quantité
d’ARN (µg) sur la quantité de protéines (mg).
1.5. Analyses statistiques
Les effets de la biopsie, de l’aliment ou du génotype
sur les données de croissance, de composition
corporelle ou de Cs ont été mesurés par analyses de la
variance (ANOVA). Les différences entre les
moyennes des traitements ont été évaluées par le test de
comparaison multiple de Student-Newmann et Keuls.
Les corrélations entre les différents paramètres de
croissance et de capacité ribosomale ont été calculées à
partir des valeurs individuelles centrées réduites pour
chaque génotype afin d’éviter le biais induit par les
différences de croissance entre ces génotypes. Les
coefficients de corrélation significatifs ont été analysés
par le test r en z de Fisher. Dans toutes les analyses, le
seuil de significativité est fixé à 5%.
2. Résultats
2.1. Effet de la biopsie sur la croissance
La méthode de biopsie est rapide (30 secondes par
animal), facile à réaliser et aucune infection n’a été
observée après la chirurgie. La mortalité des poulets
biopsiés n’est que de 3 poulets sur 108 (2 M et 1 L) sans
relation identifiée avec la biopsie. Deux poulets S ont été
éliminés pour problèmes locomoteurs avant l’abattage. À
4 semaines d'âge, un poids vif supérieur de poulets S
(1321g) par rapport aux poulets C (821g) et L (586g) est
mesuré. Aux différents âges d’abattage, un poids vif plus
élevé des poulets L (2918g) par rapport aux C (2696g) et
aux S (2530g) est mesuré. Aucune interaction
significative entre le type de régime et la présence ou
non de biopsie n’a été mise en évidence. Les effets du
régime sur la croissance des animaux sont décrits par
Quentin et al (2003). Pour ces raisons, seuls les effets de
la biopsie ou du génotype seront décrits ici. Le poids vif
des poulets biopsiés est inférieur à celui des poulets non
biopsiés (-1%, -2% et -3% respectivement pour les
poulets S, C et L, Tableau 1). Un poids de filet plus
faible des poulets biopsiés par rapport aux non biopsiés
est mesuré chez les poulets C et L (-6% pour les poulets
C et L : Tableau 1) néanmoins, aucune différence
significative entre les poids des muscles pectoraux droit
et gauche n'a été mesurée (C/ Droit : 204 ± 2,7g et
Gauche : 208 ± 3g ; L/ Droit : 205 ± 2,1g et Gauche :
207 ± 2,4 g). Une interaction significative entre le type
de poulet et le traitement (biopsie ou non) est observée
pour le rendement en filet. Elle est caractérisée par une
réduction du rendement en filet des poulets C biopsiés
par rapport au non biopsiés (non biopsiés : 16,04% et
biopsiés : 15,41%) alors qu’aucun effet n’est mesuré
pour les poulets S et L. L’absence d’effet spécifique de
la biopsie sur le muscle gauche des poulets C et L
suggèrent une bonne cicatrisation du muscle qui ne peut
donc pas expliquer l’effet négatif de la technique de
biopsie sur la croissance des poulets à croissance plus
lente (poulets C et L). Une hypothèse pour expliquer ce
résultat est que le développement du muscle pectoral de
ces poulets à 4 semaines est beaucoup plus faible ce qui
implique un stress plus important lié au prélèvement de
100 mg de muscle par la méthode de biopsie.