Des chercheurs albertains mènent une étude sur la tuberculose

Nouvelles-CATIE
Des bulletins de nouvelles concis en matière de VIH et d’hépatite C de CATIE.
Des chercheurs albertains mènent une étude sur la tuberculose
multirésistante
5 septembre 2013
La résistance aux antibiotiques utilisés pour le traitement de la tuberculose suscite de plus en plus de
préoccupations partout dans le monde. L'Organisation mondiale de la santé estime que quelque 650 000 personnes
contractent chaque année une souche de tuberculose qui est résistante à au moins deux antibiotiques importants,
soit l'isoniazide et la pyrazinamide. Dans ce genre de cas, on parle de tuberculose multirésistante (TB-MR). Dans les
pays à faible et à moyen revenu, les cas de TB-MR sont particulièrement problématiques pour les raisons suivantes,
entre autres :
Il est possible que les médicaments soient prescrits incorrectement (il s'agit sciquement de prescrire un
nombre insuffisant d'antibiotiques actifs pour un régime donné);
Les doses d'antibiotiques risquent d'être trop faibles;
L'approvisionnement d'antibiotiques dans une région risque d'être interrompu, insuffisant ou trop onéreux pour
les patients;
Certains patients ont peut-être de la dicul à prendre les antibiotiques tous les jours, en suivant les
prescriptions à la lettre;
Lesdicaments antituberculeux risquent de ne pas être bien absors par les intestins.
Dans les pays et régions à revenu élevé comme le Canada, l'Australie, les États-Unis et le nord de l'Europe, la
tuberculose, y compris la TB-MR, est géralement moins courante qu'ailleurs, mais on en observe des cas au sein
de certaines populations, dont les suivantes :
les sans-abris
les personnes vivant dans des logements surpeuplés ou insalubres
les personnes souffrant dependances
les immigrants récents originaires de régions où la tuberculose est relativement courante
Au Canada, certains peuples autochtones sont plus à risque developper la tuberculose. Ce sujet fera l'objet d'un
prochain bulletin de
Nouvelles CATIE
.
La prise en charge des cas de tuberculose peut coûter cher aux hôpitaux et aux cliniques, et le traitement est
souvent sagréable pour les personnes touchées pour les raisons suivantes, entre autres :
Le traitement nécessaire dure longtemps;
On a recours à des antibiotiques injectables dans certains cas;
Un séjour à l'pital peut s'arer nécessaire.
Aux États-Unis
Des chercheurs aricains ont récemment éval des cas de transmission de la TB-MR dans ce pays. L'équipe en
question a consta que « de nombreuses personnes contractent la TB-MR avant d'arriver aux États-Unis ».
Au Canada
Même si un pays à revenu éle comme le Canada porte un fardeau relativement léger en ce qui a trait à la
tuberculose, des éclosions de TB-MR pourraient se produire à l'avenir à cause du nombre de voyageurs et
d'immigrants faisant l'aller-retour entre le Canada et les régions où la tuberculose est courante.
Des chercheurs à l'Universi de l'Alberta ont passé en revue les données de santé se rapportant aux cas de TB-MR
recensés entre 1981 et 2011 parmi les résidents canadienss à l'étranger. L'équipe s'est concentrée sur les cas de
tuberculose qui avaient é confirs par des tests de laboratoire (il s'agit des cas de tuberculose dits « positifs par
culture »), soit un total de 2 234 personnes.
Résultats
La répartition des cas de TB-MR selon lariode était la suivante :
1982 à 1991 – 0,65 % de cas de TB-MR
1992 à 2001 – 0,56 % de cas de TB-MR
2002 à 2011 – 2,11 % de cas de TB-MR
La hausse du pourcentage de cas de TB-MR à l'époque récente est signicative du point de vue statistique.
Au total, les chercheurs ont consta que 27 cas (1,2 %) constituaient des cas de TB-MR.
Dans l'ensemble, 82 % des cas de TB-MR concernaient des personneses dans des pays ais par un lourd
fardeau de tuberculose.
Comparativement aux personnes diagnostiquées durant les deux premièrescennies (1982 à 2001), celles
diagnostiquées comme atteintes de tuberculose multirésistante au cours de la dernièrecennie (2002 à 2011)
étaient plus susceptibles d'acher le prol suivant :
âge inférieur à 35 ans
nouveau cas de tuberculose active, plutôt qu'une rechute
diagnostic de tuberculose touchant des parties du corps autres que les poumons (on parle alors de
tuberculose extrapulmonaire)
En moyenne, les cas de TB-MR diagnostiqués au cours des deux premièrescennies étaient résistants à trois sur
cinq des antibiotiques couramment utilisés contre la tuberculose. Toutefois, pendant lacennie récente, les cas de
TB-MR étaient plus susceptibles de résister à quatre antibiotiques sur cinq. Les cinq médicaments ayant figuré à
cette étude étaient les suivants :
éthambutol
isoniazide
pyrazinamide
rifampine
streptomycine
Aucun cas de TB-MR n'a é recensé parmi les personnes co-infeces par le VIH.
La vaste majori des cas de TB-MR diagnostiqués en Alberta comportaient des caracristiques que les chercheurs
qualiaient d'« empreintes digitalestiques uniques ». Cette trouvaille a permis aux chercheurs de comparer les
souches de tuberculose en question à celles couramment obseres au Canada. Ils ont conclu que la transmission
des cas de TB-MR s'était produite à l'étranger et non dans ce pays. Ils ont en outre armé que « la transmission
locale ne semble pas être à l'origine des quatre cas de TB-MR recensés au cours des 30 années de l'étude parmi des
personneses au Canada ».
Sur les quatre cas en question, les chercheurs ont consta que deux personnes s'étaient fait infecter « lors d'un
voyage à l'étranger ». Dans les deux autres cas, les patients ont commen un traitement contre une souche de
tuberculose qui répondait d'abord à la médication, mais les souches en question sont devenues résistantes au cours
du traitement.
Implications
Les résultats de l'étude albertaine ont le potentiel d'intensier le dé qui consiste « à soupçonner et à diagnostiquer la
TB-MR chez des patients tuberculeuxs à l'étranger », ont ar les chercheurs. « Et cela en raison de la
couverte d'une proportion faible, mais croissante de nouveaux cas de TB-MR actifs [plutôt que des rechutes]
chez des personnes plus jeunes au cours des dernières années ».
Ce profil de « nouveaux cas actifs de TB-MR chez des patients plus jeunes » contraste avec ce que les chercheurs
albertainscrivent comme les indicateurs habituels de la TB-MR, à savoir :
échec thérapeutique lors d'une thérapie standard combinant quatre antibiotiques
traitement antituberculeux antérieur, surtout si le patient ne réussissait pas à prendre lesdicaments
conforment aux prescriptions
prise en charge inaquate des patients dans le cadre d'un programme de lutte contre la tuberculose
traitement antérieur d'une tuberculose résistante à l'isoniazide
exposition à une personne dont « on savait qu'elle était porteuse d'une TB-MR infectieuse »
Dans les cas les plus récents de TB-MR décrits dans cette étude, l'infection avait tendance à s'attaquer à des tissus
situés à l'exrieur des poumons. Pour poser un diagnosticable de tuberculose dans les cas de ce genre, il faut
prélever un échantillon de liquide dans la région du corps touce afin de le mettre en culture et de l'analyser. Si
aucun échantillon n'est disponible, l'observation des symptômes peut inciter les médecins à supposer que le patient
est atteint de tuberculose et à lui prescrire un traitement. Toutefois, dans les cas de diagnostics présumés, les
médecins risquent de ne pas reconnaître la présence de TB-MR et de ne pas prescrire la combinaison de
médicaments indiquée.
pistage de la résistance aux antibiotiques
Idéalement, avant de prescrire des antibiotiques pour la tuberculose, lesdecins devraient être en mesure de
demander des analyses de laboratoire d'un échantillon de liquide prélevé dans le tissu touché. Ce genre d'analyse
permet de rechercher la présence de souches de tuberculose résistantes auxdicaments.
Pourtecter la résistance, on peut avoir recours à des tests phénotypiques; cela consiste à cultiver des bacries
dans le laboratoire et à les exposer à diérents antibiotiques afin determiner le degré de résistance des bacries.
Une autrethode d'évaluation de la résistance repose sur les testsnotypiques. Il s'agit dans ce cas de
rechercher la présence denes qui confèrent à la tuberculose une résistance à l'antibiotique rifampine.
Selon les chercheurs albertains, la tection d'une tuberculose résistante à la rifampine chez un patient au Canada
fait soupçonner fortement la présence de TB-MR (vu les données d'autres études ayant suggéré que la résistance à
la rifampine était couramment associée à la résistance à un antibiotique, soit l'isoniazide).
Que faire?
Le travail accompli par l'équipe albertaine souligne l'importance d'eectuer des tests de résistance avant de prescrire
un traitement contre la tuberculose. Les chercheurs mentionnent aussi le choix limi qu'ont lesdecins, les
infirmiers et les infirmières dans l'exercice quotidien de leur travail lorsqu'ils font face à des patients potentiellement
atteints de TB-MR. L'équipe suggère que les choix suivants soient envisas :
Traitement quotidien jusqu'à l'obtention des résultats des tests phénotypiques. Les chercheurs soulignent
toutefois que cette option est inacceptable si « le patient est malade ou très infectieux »;
« Dans la mesure du possible », s'assurer que le traitement prescrit est suffisant pour traiter la TB-MR;
Avoir recours aux testsnotypiques disponibles.
Comme traiter les cas de TB-MR est complexe, l'équipe albertaine laisse entendre qu'« il vaut mieux que lescisions
concernant chacune de ces options soient prises par desdecins ayant de l'expérience quant à la prise en charge
de la tuberculose multirésistante ».
Ressources
La tuberculose — les CDC encouragent lesdecins à administrer des tests de résistance aux antibiotiques
Nouvelles CATIE
La tuberculose et le VIH — une vue d'ensemble
Nouvelles CATIE
—Sean R. Hosein
RÉFÉRENCES :
1. Moonan PK, Teeter LD, Salcedo K, et al. Transmission of multidrug-resistant tuberculosis in the USA: a cross-
sectional study.
Lancet Infectious Diseases
. 2013 Sep;13(9):777-84.
2. Long R, Langlois-Klassen D. Increase in multidrug-resistant tuberculosis (MDR-TB) in Alberta among foreign-
born persons: implications for tuberculosis management.
Canadian Journal of Public Health
. 2013 Jan
8;104(1):e22-7.
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