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Synthèse du dispositif
Mise en perspective
Depuis les années 1980, la libéralisation progressive de l’industrie financière et l’augmentation
sans précédent de l’endettement au sein du système bancaire a sensiblement accentué l’instabilité
et la précarité des infrastructures de marché. Les crises successives ont d’ailleurs mis en avant
l’incapacité des autorités prudentielles à mettre en place des dispositifs efficaces permettant de
prévenir tout choc exogène et résorber les déséquilibres de marché.
Ces échecs successifs ont mis en évidence la nécessité de doter les dispositifs de contrôle de réels
moyens pour prévenir le développement de nouveaux risques systémiques au sein de l‘Union
Européenne. Bâle III, au contraire des précédentes initiatives internationales est dotée d’un volant
macro-économique, censé combler les lacunes des mesures micro-économiques qui
prédominaient jusque-là.
En Europe, Bâle III s’inscrit dans une démarche plus large de supervision et d’harmonisation du
système bancaire. Celle-ci sera prochainement assurée par la Banque Centrale Européenne, au
travers d’une Union Bancaire, qui disposerait de nouveaux outils communautaires de gestion des
défaillances, à l’image des Mécanismes de Sauvetage Unique (MSU) et Mécanismes de Résolution
Unique (MRU). Les projets devraient être finalisés et actés au premier semestre 2014.
Points clés
Au niveau Européen, les normes Bâle III entreront en vigueur via le règlement CRR (n°575/2013)et
de la directive CRD (n° 2013/36/UE), progressivement applicables entre 2014 et 2019, afin d’éviter
tout choc susceptible d’affecter l’économie réelle.
Le dispositif Bâle III prévoit un rehaussement tant quantitatif que qualitatif des exigences de fonds
propres à opposer aux actifs pondérés par les risques (RWA). Le niveau global de fonds propres est
relevé à 10,5%, dont 6% de Tier One et 4,5% de Common Equity Tier One (CET1), obligeant les
institutions financières à trouver des sources complémentaires de fonds propres.
Le volant macro-prudentiel du dispositif introduit, par ailleurs, diverses exigences de coussins (un
coussin contra-cyclique et deux coussins systémiques) visant à limiter la pro-cyclicité et à contenir
le risque systémique. Ces exigences pourront représenter jusqu’à 11% des RWA dans les cas les plus
extrêmes, portant le total des besoins en fonds propres à 21,5%. Les établissements devront donc
veiller à être plus sélectifs dans le choix de leurs métiers.
Un ratio d’effet de levier vient compléter l’approche par les risques, et définit un montant global
d’expositions (bilan et hors-bilan) en fonction des fonds propres Tier One de la banque (33 fois
max.). Ce ratio présente de nombreux enjeux organisationnels et stratégiques pour l’industrie.
La surveillance de la liquidité bancaire est renforcée. Son pilotage à court et moyen-terme est
assuré par deux ratios nouvellement introduits : le Liquidity Coverage Ratio (LCR) et le Net Stable
Funding Ratio (NSFR). Leur entrée en vigueur sera cadencée jusqu’en 2019, obligeant les
établissements de crédit à maintenir une veille sur ces aspects réglementaires voués à évoluer.