Avec la même prudence, Patrick Galois de Météo France expliquait à l'Humanité que pour ce qui
concerne la fréquence des cyclones, on ne sait pas si le dérèglement climatique en provoquera
davantage mais on peut penser que les cyclones tropicaux dans l’avenir pourraient être plus
violents, que ce soit au niveau de la vitesse des vents comme de la quantité de pluie.
En revanche, le météorologue souligne que le réchauffement climatique risque de faire augmenter
la chaleur des océans et donc d’apporter un surplus d’énergie, rendant les cyclones plus
intenses, même si tout cela reste au niveau de l’hypothèse car la machine atmosphérique est tres
complexe, on ne connait pas toutes les interactions entre les différents phénomènes. Ce n’est pas
parce que nous observons un cyclone tropical violent aujourd’hui, qu’il faut tout de suite en déduire
qu’il est lié au réchauffement climatique, ajoute-t-il.
Par ailleurs, selon une étude en août dans la revue Nature, les cyclones tropicaux qui frappent
l'Atlantique et le Pacifique se sont aggravés, à la fois en durée et en intensité d'environ 50%
depuis les années 1970. Dans le même temps, les températures moyennes de la planète ont
augmenté, de même que le niveau de dioxyde de carbone et d'autres polluants dans l'atmosphère,
souligne le climatologue Kerry Emmanuel, qui a dirigé cette étude.
Reconnaissant l'existence d'une phase d'ouragans ou de cyclones plus puissants, d'autres scientifiques
affirment que cette intensification est une conséquence de la salinité naturelle des océans et des
modifications thermiques (tous les 40 à 60 ans) de l'Atlantique.
Loin du débat sur l'aspect climatique, de nombreux géologues dénoncent le développement urbain
comme responsable de l'ampleur des catastrophes liées aux cyclones tropicaux.
Aux Etats-Unis, par exemple, depuis les années 1930, la Louisiane a perdu quelque 5.000 km2 de
marais asséchés en raison d'aménagement, marais qui permettaient naturellement de limiter les
inondations.
Classification des cyclones