METRO DU 8 OCTOBRE 2013
Le «carton jaune» des patrons à François Hollande
Créé le 08/10/2013 à 19h28 -- Mis à jour le 08/10/2013 à 20h32
Le patron du Medef Pierre Gattaz (d) et le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, le 8 octobre 2013 à Lyon PHILIPPE MERLE
AFP
ENTREPRISE - Les chefs d'entreprise réclament de nouvelles baisses de charge...
Les patrons veulent se faire entendre. Plusieurs centaines de chefs d'entreprise se sont réunis mardi soir à Lyon à l'appel du
MEDEF et de la CGPME afin d'adresser un «carton jaune» au président de la République et lui rappeler que «seule
l'entreprise est créatrice de richesses».
Réunis pour la première fois à une tribune de chefs d'entreprise depuis la loi sur les 35 heures, le président du MEDEF,
Pierre Gattaz, et son homologue de la CGPME, Jean-François Roubaud, ont au cours d'une conférence de presse
commune indiqué que ce rassemblement n'était «pas une rébellion, pas une révolution mais une mobilisation de chefs
d'entreprises qui sont en souffrance» et qu'il fallait «entendre leur cri d'alarme».
«Nous sommes asphyxiés, ligotés»
Soulignant «l'unité patronale» les deux dirigeants patronaux ont, tour à tour, insisté sur la faiblesse des taux de rentabilité
des entreprises françaises qui leur interdit d'investir et de créer des emplois, sur la lourdeur des charges sociales et des
réglementations, «trois épouvantails qui font que nous sommes asphyxiés, ligotés», selon Gattaz qui a évoqué «le stress
des patrons».
Cette réunion a d'ailleurs un peu énervé des députés de gauche:
Si j'ai bien compris, #medef et #cgpme en "meeting patronal" à Lyon sifflent le Gvt qui leur a offert le CICE à 20 Mds d'€. Les
ingrats...
— Jérôme Guedj (@JeromeGuedj) October 8, 2013
«Une taxe tous les jours, on n'en peut plus. Aujourd'hui même l'entreprise qui marche bien n'ose pas investir, car elle ne
sait pas ce qu'il adviendra demain», a déclaré Roubaud réclamant un «bouclier emploi». Pour sa part, Mr Gattaz appelait à
ce que tous les problèmes des entreprises soient «abordés à l'aune de l'emploi».
Tout en se félicitant «du discours du président de la République en faveur des entreprises», les deux dirigeants ont estimé
qu'il fallait des mesures concrètes «vite et fort», notamment dans le cadre des assises de la fiscalité, car «les entreprises
sont exsangues, asphyxiées».
Gérer le pays comme une entreprise
Le président du MEDEF a notamment demandé que les pouvoirs publics entrent «avec courage dans une baisse franche et
massive des dépenses publiques», une sphère «devenue obèse» qui représente aujourd'hui 57% du PIB. Il a préconisé une
baisse de 100 milliards sur cinq ans grâce notamment à des mesures comme la suppression des départements et des
communes et le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux.
«Il faut gérer le pays comme une entreprise», a-t-il dit, «cela ne signifie pas réduire les services où la protection sociale mais
optimiser les process».
«Chez les chefs d'entreprise, il n'y pas que de la souffrance, il y a une exacerbation et parfois de la colère. C'est un signe
qu'il ne faut pas négliger», a conclu le président du MEDEF. Avec AFP