LES BORGIA LES PAPES AU 15 ème SIÈCLE La tiare papale – ou triple couronne – représente les trois fonctions de chaque pape de la Renaissance – il était en premier lieu le Souverain Pontife de l’Eglise Catholique, l’autorité suprême pour toutes les questions théologiques ; en second lieu, il était de facto maire de Rome, avec les pleins pouvoirs judiciaires, législatifs et administratifs ; en dernier lieu, souverain des États pontificaux, qui comprenaient la partie médiane de la péninsule italienne. Pour les questions spirituelles et politiques, la pape était conseillé par la Curie, dirigée par son vice-chancelier et composée des principaux cardinaux et d’autres ecclésiastiques. Les fonctions municipales du pape étaient supervisées par le préfet de Rome, tandis que le capitaine Général était à la tête d’une petite cavalerie papale. La basilique Saint Pierre, structure en bois vieille de onze siècles, tombait en ruines. En 1480, la Chapelle Sixtine avait été ajoutée au palais apostolique, jouxtant Saint Pierre. On pouvait s’acheter le salut éternel – sous forme “d’indulgences” – pour quelques milliers de ducats. La nomination papale au cardinalat avait un coût considérablement plus élevé. Les six papes ayant régné avant l’accession de Rodrigo Borgia étaient des hommes corrompus, charnels, violents. Borgia ne fut pas pire que ses prédécesseurs, simplement plus doué pour le mal. ROME AU 15 ème SIÈCLE La Ville Éternelle était dans une situation désastreuse, avec une infrastructure en décomposition, et soumise aux gangs rivaux de familles nobles ou de classe inférieure. Le crime, le viol et le meurtre étaient endémiques, sans aucun maintien de l’ordre organisé pour contrôler la violence. On enlevait les femmes en pleine nuit. Les hommes étaient retrouvés pendus le lendemain matin. Les voyous romains terrorisaient les touristes venus vénérer les lieux saints (principale industrie romaine). Les temples romains antiques qui avaient survécu à l’attaque des Huns étaient dépouillés de leur marbre par des pilleurs détenant des licences achetées au Vatican. Les colonnes et les corniches servaient ensuite à construire des palais pour les riches, alors que la Renaissance commençait à exercer son influence sur l’architecture de la ville. Malgré cela, de vastes terres au sein de la cité étaient sous-développées, ou utilisées pour l’agriculture. Rome était entourée d’ennemis : les Musulmans au Sud, les Slaves à l’est, l’Espagne à l’ouest, la France et l’Allemagne au Nord, les ducs italiens dans les Cités-état voisines. Comme Rome, chacune de ces villes avait une personnalité propre – Milan était peuplée d’hommes d’affaires, Florence d’intellectuels, Venise d’indépendants, et Naples subissait une répression provenant de siècles de domination étrangère. Les citoyens de Rome étaient aussi confrontés de manière saisonnière aux inondations du Tibre, aux fièvres des marais, à la sécheresse estivale et aux tremblements de terre. L’espérance de vie était de trentecinq ans. PERSONNAGES La Maison des Borgia RODRIGO DE LANZOL BORGIA (en espagnol : y Borja) né à Jàtiva en Espagne. Cardinal de Santa Maria Via Lata, Vice-chancelier du Vatican, puis pape Alexandre VI. JEAN BORGIA, fils illégitime de Rodrigo Borgia et de sa maîtresse, Vannozza Catanei. Second duc de Gandie. Marié à Maria Enriques. Grand-père de Francesco y Borja. CÉSAR BORGIA, fils illégitime de Rodrigo Borgia et Vannozza Catanei. Deviendra évêque de Valence, puis Cardinal de Santa Maria Nuova. LUCRÈCE BORGIA, fille illégitime de Rodrigo Borgia et Vannozza Catanei. Épouse Giovanni Sforza, Seigneur de Pesaro. GIOFFRE BORGIA, fils illégitime de Rodrigo Borgia et Vannozza Catanei (soupçonné par Rodrigo d’être l’enfant de Vannozza et de son mari, Giorgio della Croce). Deviendra prince de Squillace. Épouse Sancia d’Aragon. VANNOZZA CATANEI, maîtresse de Rodrigo Borgia durant dix ans. Épouse au moins deux autres hommes pendant sa liaison. ADRIANA DE MILA, cousine de Rodrigo Borgia. Veuve de Lodovico Orsini Migliorati. Tutrice de Lucrèce jusqu’à son mariage. Belle-mère de la nouvelle maîtresse de Rodrigo, Giulia Farnèse. ALONSO Y BORJA (décédé), oncle de Rodrigo, pape Calixte III. FRANCESCO Y BORJA, petit-fils de Jean. Quatrième duc de Gandie, plus tard prêtre, puis un saint. FRANCESC GACET, ami d’enfance et confident de longue date de Rodrigo. PANTISILEA, dame d’honneur de Lucrèce. La Maison des Farnèse GIULIA (“La Belle”) FARNÈSE, épouse d’Orsino Orsini Migliorati et maîtresse de Rodrigo Borgia. ALEXANDRE FARNÈSE, son frère. Camarade de classe de Borgia. Plus tard Cardinal d’Orvieto, puis pape Paul III. César La Maison des Orsini VIRGINIO ORSINI, seigneur de Bracciano. Capitaine général de la cavalerie papale. GIANBATTISTA ORSINI, son frère. Cardinal de Santa Maria Novella. ORSINO MIGLIORATI, cousin éloigné. d’Adriana de Mila Époux de Giulia Farnèse. Fils La Maison des Colonna FABRIZIO COLONNA, comte de Tagliacozzo. Préfet de Rome. petit-neveu du pape Martin V. Arrière- GIOVANNI COLONNA, son frère. Cardinal de Santa Maria Aquino. MARCOANTONIO COLONNA, leur neveu. La Maison Della Rovere FRANCESCO DELLA ROVERE (décédé), pape Sixte IV. GIULIANO DELLA ROVERE, cardinal de San Pietro in Vincoli. Neveu du pape Sixte IV. Doyen du Sacré Collège des Cardinaux. RAFFAELE RIARIO-SANSONI, cardinal de San Giorgio. de Giuliano, Violante. Le Royaume de Naples Fils du cousin FERRANTE D’ARAGON (Ferdinand 1er), roi. la reine Isabelle d’Espagne. ALPHONSE D’ARAGON, duc de Calabre, Ferrante. Père de Sancia Squillace. Demi-frère illégitime de plus tard SANCIA SQUILLACE, fille illégitime d’Alphonse. Borgia. roi. Fils de Épouse de Gioffre OLIVIERO CARAFA, cardinal. GIOVANNI MICHIELI de Porto. Neveu du pape Paul II. La République de Florence LAURENT (“LE MAGNIFIQUE”) DE MÉDICIS, duc de Florence. GIOVANNI DE MÉDICIS, second fils de Laurent. Camarade de classe de César Borgia. Cardinal de Santa Maria in Domnica MADDALENA, fille de Laurent, épouse de Franceschetto Cibó, le fils du pape Innocent. GIROLAMO SAVONAROLE, moine de l’ordre de Saint Dominique. Le Duché de Milan LUDOVICO MARIA SFORZA, régent de Milan, plus tard duc. Épouse Béatrice d’Este. ASCANIO SFORZA, frère de Ludovico, tard vice-chancelier du Vatican. cardinal de San Vitus, plus GIOVANNI SFORZA, seigneur de Pesaro. Fils illégitime du cousin de Ludovico. Premier mari de Lucrèce Borgia. La République de Gênes GIOVANNI BATTISTA CIBÓ, pape Innocent VIII. FRANCESCHETTO CIBÓ, son fils. Comte de Cervetri et Anguillara. LORENZO CIBÓ, cardinal of San Marco. Cousin du pape Innocent. Autres Cardinaux ARDICINO DELLA PORTA de San Giovanni et San Paolo. GIOVANNI MICHIELI de Porto. Neveu du pape Paul II. Le Royaume d’Espagne FERDINAND d’Aragon, roi. ISABELLE de Castille, reine. Épouse de Ferdinand. MARIA ENRIQUES, leur petite-fille. Femme de Jean Borgia. CHRISTOPHE COLOMB de Gênes, un explorateur. GONZALO DI CÓRDOVA, un général. Le Royaume de France CHARLES VIII, roi. SIEUR PERON DE BASCHE, ambassadeur de France à Rome. GUILLAUME D’ESTOUTEVILLE, cardinal de Rouen. Le Sultanat de Turquie BAJAZET, sultan. DJEM, le plus jeune frère de Bajazet, otage à Rome. Le Saint Empire Romain Germanique MAXIMILIEN, empereur. RODRIGO BORGIA CÉSAR BORGIA NARRATION En 1548, Francesco y Borja, quatrième duc de Gandie, se rend d’Espagne à Rome pour une audience avec le pape Paul III. Ayant eu vent de nombreuses rumeurs et scandales touchant sa famille, y compris le meurtre brutal de son grand-père, Francesco veut connaître la vérité. Et ainsi Paul raconte l’histoire des Borgia. Mais Francesco n’est pas un auditeur passif. Il argumente, sonde, et met en doute les faits dans l’espoir d’arriver à une compréhension approfondie de son passé. Une fois le récit terminé, Francesco, à titre de punition pour les péchés de sa famille, décide de renoncer à son titre et à la richesse accumulée par ses ancêtres. Il décide de consacrer le reste de sa vie à Dieu. Il devient prêtre. Et plus tard, un saint -- canonisé par l’Église, que sa famille a presque détruite. JEAN BORGIA LUCRÈCE BORGIA GIOFFRE BORGIA GIULIA FARNÈS