Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité ! Que rien ne puisse troubler ma paix ni me faire sortir de Vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos ; que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice. Ô mon Christ aimé crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre coeur ; je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer...jusqu’à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je Vous demande de me revêtir de Vous-même, d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre Âme ; de me submerger, de m’envahir, de Vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie. Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur. Ô Verbe éternel, parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à Vous écouter, je veux me faire tout enseignable afin d’apprendre tout de Vous ; puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière. Ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement. Ô Feu consumant, Esprit d’amour, survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe ; que je Lui sois une humanité de surcroît, en laquelle il renouvelle tout son mystère. Et vous, ô Père, penchez-Vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-aimé en lequel Vous avez mis toutes vos complaisances. Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à Vous comme une proie ; ensevelissez-vous en moi, pour que je m’ensevelisse en Vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs. Ainsi soit-il. Décembre 2007 n° 104 Prier avec Sœur Elisabeth de la Trinité 1880-1906 Carmélite 25 novembre 1984, Jean-Paul II béatifie la jeune française Elisabeth Catez, devenue Sœur Elisabeth de la Trinité au carmel de Dijon. Elle apporte au monde un message lumineux : le Dieu tout Amour nous habite. Unis au Crucifié par amour, nous sommes appelés à devenir « Louange de Gloire » de la Sainte Trinité. Oh, vois-tu, il y a un mot de saint Paul qui est comme un résumé de ma vie, et que l'on pourrait écrire sur chacun de ses instants : Oui, tous ces flots de grâce, c'est "parce qu'Il m'a trop aimée". lettre d'Élisabeth à sa mère du 12 juin 1906 O Bienheureuse Élisabeth, dans ton grand amour de Dieu, tu étais toujours si proche des besoins de tes amis. Apprends-nous, dans la foi et l'amour, à vivre avec la Sainte Trinité au plus profond de notre cœur. Apprends-nous, comme toi, à rayonner l'amour de Dieu parmi les hommes dans notre vie de chaque jour pour être une louange de sa Gloire. Service des Vocations du diocèse de Reims 1 Rond Point Emile Zola 08300 RETHEL Tél. : 03 24 38 60 84 http://vocations-reims.cef.fr E-mail : [email protected] Seigneur Dieu, riche en miséricorde, tu as révélé à la bienheureuse Élisabeth de la Trinité le mystère de ta présence cachée dans l'âme des justes et tu as voulu qu'elle t'adore en esprit et en vérité. Accorde-nous, par son intercession, de demeurer nous aussi dans l'amour du Christ pour devenir le temple de ton Esprit d'amour à la louange de ta gloire. Par Jésus Christ. « Si quelqu'un m'aime il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui ». Jean 14, 23-26 J'aime cette pensée que la vie du prêtre (et de tout baptisé) est un Avent qui prépare l'Incarnation dans les âmes. (...) N'est-ce pas notre mission de préparer les voies du Seigneur par notre union à Celui que l'Apôtre appelle un « feu consumant » ? A son contact notre âme deviendra comme une flamme d'amour se répandant dans tous les membres du corps du Christ qui est l'Eglise. Penses-tu ce que ce devait être en l'âme de la Vierge, lorsqu'après l'Incarnation elle possédait en elle le Verbe Incarné, le Don de Dieu... En quel silence, quel recueillement, quelle adoration elle devait s'ensevelir au fond de son âme pour étreindre ce Dieu dont elle était Mère. Ma petite Guite, II est en nous. Oh ! tenons-nous tout près de Lui, en ce silence, avec cet amour de la Vierge ; c'est comme cela que nous passerons l’avent, n’est-ce pas ? Je vais vous faire une confidence tout intime : mon rêve, c'est d'être « la louange de sa gloire » ; c'est dans saint Paul que j'ai lu cela : Une louange de gloire, c'est une âme qui fixe Dieu dans la foi et la simplicité ; c'est un réflecteur de tout ce qu'il est; c'est comme un abîme sans fond dans lequel il peut s'écouler, s'épancher ; c'est aussi comme un cristal au travers duquel il peut rayonner et contempler toutes ses perfections et sa propre splendeur. Une âme qui permet ainsi à l'Être divin de rassasier en elle son besoin de communiquer tout ce qu'il est et tout ce qu'il a, est en réalité la louange de gloire de tous ses dons. « Je suis pleine de confiance ; il me semble que ma prière est toute-puissante, car ce n'est pas moi qui prie, mais mon Christ qui est en moi ». « Maison de Dieu », en moi j'ai la prière de Jésus-Christ, le divin adorant. Elle m'emporte aux âmes et au Père, Puisque c'est là son double mouvement. Etre Sauveur avec mon Maître, C'est encore ma mission. Pour cela je dois disparaître, Me perdre en Lui par l'union. Sous les traits d'un petit enfant On peut contempler l' « Invisible ». O mystère incompréhensible ! Jésus, le Fort, le Tout-Puissant, Le Dieu caché, l'Inaccessible Pour nous se fait petit enfant. 25 décembre 1905 Dans la froide, dans l'humble étable, Qu'il est joli, l'Enfant Jésus ! O grâce, ô prodige, ô miracle, Oui, c’est pour moi qu’il est venu. Contemplant la grande détresse Des enfants qu'il a trop aimés, Le Père en une sainte ivresse Leur donne son Verbe adoré. Ce doux Agneau, ce Tout-Petit, C'est l'éternelle et vraie lumière, Celui qui règne au sein du Père Et vient nous dire tout de Lui. O pure, ô douce vision ! C'est en mon âme que s'opère Le grand, le sublime mystère, La nouvelle incarnation ! Je ne vis plus, il vit en moi. Oh ! c'est déjà le face à face, La vision que rien n'efface A travers l'ombre de la foi. II vient révéler le mystère, Livrer tous les secrets du Père, Mener de clartés en clartés Jusqu'au sein de la Trinité. Oh, qu'il fait bon dans le silence L'écouter encore et toujours, Jouir en paix de sa présence, Puis se livrer tout à l'amour. 25 décembre 1901