NGC69 - Club d`Astronomie de Lyon Ampère

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NGC69
Nouvelle Gazette du Club - N° 99 - Septembre 2012
N°99 - Septembre 2012
Culture et rencontres
Neil Armstrong : 1930 - 2012
Giordano Bruno, Curiosity et l'infini
La saint Luce
Observations et techniques
Transit de Vénus en Norvège
Ephémérides
Vie du Club
Pic du Midi 2012
Mission CALA 1 au Pic de Chateaurenard
Club d’Astronomie Lyon Ampère
Centre d’Animation Lyonnais en Astronomie
NGC69
N°99 - SEPTEMBRE 2012
EDITO
NGC69
re 201 2
N°9 9 - Sept emb
Nouvelle Gazette
du Club - N° 99
- Septembre 2012
J
contres
Culture et ren
: 1930 - 2012
Neil Armstrong
ni
Curiosity et l'infi
Giordano Bruno,
La saint Luce
techniques
Observations etNor vège
en
Transit de Vénus
Ephémérides
Vie du Club
Pic du Midi 2012
enard
au Pic de Chateaur
Mission CALA 1
Photo
oto couverture: Nuit des étoiles à Vaulx-en-Velin par
pa
Matthieu Gaudé.
e me souviens de cet été 1969, le 21 juillet pour être
exacte. J'avais 7 ans et c'était le jour de mon anniversaire.
Le plus incroyable voyage nous était montré en direct :
le premier pas de Neil Amstrong sur la lune! Inoubliable!
Depuis ce jour, l'astronomie ne m'a plus quitté et, cet été,
j'ai aussi fêté mon anniversaire prés des étoiles : au Pic
de château Renard lors de la mission CALA 1 qui vous
sera conté au cours de ce numéro ainsi que la carrière du
Mythique Neil Armstrong qui nous a quitté récemment.
Les activités reprennent… Après avoir accueilli les
nouveaux adhérents lors du Samedi de la Pleine Lune,
je rappelle que le cycle de nos Ateliers Scientifiques
Théoriques et Pratiques démarrent bientôt, n'hésitez pas à
vous renseigner via le site web ou par téléphone.
Bonne rentrée à tous!
Jean-Paul Roux
La Nouvelle Gazette du Club est éditée à
180 exemplaires environ par le CALA : Club
d’Astronomie de Lyon-Ampère et Centre
d’Animation Lyonnais en Astronomie.
Cette association loi 1901 a pour but la diffusion
de l’astronomie auprès du grand public et
le développement de projets à caractère
scientifique et technique autour de l’astronomie.
Le CALA est soutenu par le Ministère de la
Jeunesse et des Sports, la région Rhône-Alpes,
le département du Rhône, la ville de Lyon et la
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E-Mail:
Internet:
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2 - NGC69 - n°99 - Septembre 2012
SOMMAIRE
Éditorial
2
Neil Armstrong : 05-08-1930 / 25-08-2012
3
Transit de Vénus en Norvège
4
Pic du Midi : mission exoplanètes et astéroïdes5
Mission CALA 1 au Pic de Châteaurenard
6
Galerie Astro
8
Ephémérides
10
Giordano Bruno, Curiosity et l'infini
12
La sainte Luce
16
Neil Armstrong
05-08-1930
25-08-2012
Le premier explorateur ayant foulé le sol d’une autre planète, nous a donc
quitté récemment, le 25 Août 2012, à l’age de 82 ans. C’est l’occasion de
retracer la carrière de cet homme au destin exceptionnel.
Il rentre à la NACA (ancêtre de la
NASA) en 1956 et pilote plus de 200
avions différents, dont 7 vols sur le
célèbre X15.
Lors de ces vols sur cet avion
fusée, il atteint une altitude de 63
kilomètres (plus tout à fait un avion,
pas encore tout à fait une fusée !)
et une vitesse de Mach 5,7. Puis il
intègre le groupe 2 d’astronautes, et
devient le premier astronaute non
militaire.
Le programme Apollo fut initié
en 1961 sous l’impulsion de JF
Kennedy, et Neil fut ensuite désigné
comme commandant de la mission
Appolo11, la première devant alunir.
Pourquoi Neil fut désigné comme le
premier à poser le pied sur la lune ?
Plusieurs raisons à cela :
- Il n’était pas un militaire, et ne
donnerait donc pas une image
négative de militarisation de l’astre
de nuit.
- Il était commandant de bord.
- Du fait de l’agencement de la
cabine, sa sortie en premier était
bien plus simple.
- Il était réputé et connu pour être
d’un calme olympien et ne cherchait
pas à s’attirer la célébrité à tout prix.
quitta
la NASA, fit une
carrière d’enseignant en ingénierie
aérospatiale jusqu’en 1979. Il
participa à la commission d’enquête
sur l’accident de la navette
Challenger en 1986, puis siégea
dans des CA de plusieurs entreprises
jusqu’en 2002. Il critiqua vivement
en 2010 le président Obama pour
l’abandon du programme de retour
sur la lune.
Neil Armstrong dans sa combinaison spatiale
du programme Apollo
Empreinte de l'un des premiers pas de
l'homme sur la Lune
Armstrong posant devant le prototype de
vols sub-spatiaux X15
Le 15 juillet 1969, la fusée Saturn 5
quitta le sol terrestre, et le 20 Juillet,
pour la première fois, un homme,
Neil, posa le pied sur la surface
d’une autre planète.
Sa carrière d’astronaute démarra
réellement en Mars 1966, avec un
vol à bord de la capsule Gemini 8,
en compagnie de David Scott. Ce
vol fut une première avec l’amarrage
de Gemini 8 avec une fusée cible
(préparation en vue des vols Apollo).
Après son retour sur terre, Neil
participa à nombre de conférences ou
tournées dans le monde, notamment
en union soviétique, ou il fut le
premier occidental à visiter le centre
d’entraînement Gagarine. En 1971 il
Le 25 Août dernier, suite à des
complications dues à une opération
du cœur quelques semaines avant,
Neil Armstrong décéde. Il restera
à tout jamais comme le premier
représentant de l’humanité ayant
foulé le sol d’une autre planète.
Patrick CHARRET
Septembre 2012 - n°99 - NGC69 - 3
Illustrations : NASA ; Source : Wikipédia, « J’ai marché sur la lune » de Neil Armstrong
N
eil Armstrong est né le 5
Août 1930, et s’est toujours
intéressé à l’aviation, dès son plus
jeune âge. A 16 ans il obtient son
brevet de pilote privé. Par la suite
la Marine Américaine lui paye six
années d’études en contrepartie
d’un engagement de 3 ans. Ainsi à
20 ans, il devient pilote de chasse,
et participe à la guerre de Corée en
1951/52. Puis il reprend ses études
et décroche un diplôme de sciences
aérospatiales en 1955.
Transit de Vénus en Norvège
Tandis que dans la région Rhône-Alpes, cette journée du 6 juin s'annonçait particulièrement maussade pour
observer le dernier transit de Vénus devant le Soleil avant l'an 2247, Michel Bon a su trouver les cieux cléments de
Norvège pour l'observer.
L
ors de mon voyage en campingcar en Norvège, à l'approche du
6 juin, j'ai choisi un point stratégique
pour observer ce transit historique.
Ce fut un camping au nord des îles
Vestéralen à Andenes à plus de 69°
nord sur une plage à l'ouest , face
aux Amériques.
Nous étions plusieurs amateurs à
avoir eu la même idée. La Nasa aussi
mais elle était restée sur le continent
à Tromso.
Cette "nuit" a été magnifique (nuit
entre " " car le soleil ne se couche
pas en cette période).
J'ai suivi la première moitié
seulement du transit qui a duré
environ 7 h car j'étais épuisé par une
dizaine de soleils de minuit où on a
du mal à dormir surtout en camping.
Michel (en-bas à droite avec une lunette solaire PST) et les quelques chanceux installés
sur une des îles Vestéralen pour observer le transit.
J'ai suivi Vénus avec des jumelles,
une Coronado et sur l'écran d'un
amateur grenoblois, Olivier Cioni,
qui a fait de superbes photos et
vidéos.
Michel BON
4 - NGC69 - n°99 - Septembre 2012
Image du Transit faite par un amateur grenoblois (Olivier Cioni)
Images : Michel Bon
Ce fut une très grande "nuit"
mémorable, froide et ventée.
U
ne équipe de trois personnes du
CALA est partie en mission
au Pic du Midi de Bigorre, dans
les Hautes-Pyrénées, en ce début
de mois de septembre : Romain,
notre chef de mission, Serge et
Christophe. Le programme initial de
la mission était de faire un maximum
de mesures de transits d'exoplanètes
et d'observer quelques astéroïdes.
Perché du haut de ses 2877m
d'altitude, l'Observatoire du Pic du
Midi est un endroit exceptionnel. Le
paysage partagé entre les montagnes
au sud et la plaine de Tarbes au nord
offre un panorama grandiose.
Le T60
Transit de l'exoplanète Kepler-12 b
Le télescope T60 dédié aux amateurs
est un newton de 60cm de diamètre,
ouvert à 3,3. Il se trouve au bord de la
grande terrasse, juste en-dessous du
télescope de 1 mètre mondialement
connu pour ses images de la Lune
qui ont permis de sélectionner les
sites d'aterrissage des missions
Apollo.
Après les trois premières nuits plutôt
maussades, nous avons pu réaliser le
programme voulu. Mais cela aurait
été parfait si la grande antenne de
télécommunication qui se trouve au
sommet et qui fait plus de 100m de
haut... n'occultait pas nos cibles !
Le vaisseau des étoiles
Qu'à cela ne tienne, nous ramenons
une grande quantité de données sur
des exoplanètes et des astéroïdes
qu'il va falloir maintenant analyser.
C'était une belle mission qui sera
sans doute à refaire les années
prochaines. En attendant vous
pouvez consulter le compte-rendu
complet de la mission sur le site de
Romain : http://romain-montaigut.
g
fr/astronomie/
mission-t60-2012
Christophe GILLIER
Séance d'observation à 3000m
Journée du patrimoine au Pic avec les
ânes des Pyrénées menacés d'extinction
L'astéroïde (11264) Claudiomaccone
Septembre 2012 - n°99 - NGC69 - 5
Illustrations : L'équipe de la mission, Raoul Behrend
Pic du Midi
Mission Exoplanètes et astéroïdes
pour le CALA
Mission CALA1 au Pic de Châteaurenard
Cela fait maintenant de nombreuses années que le CALA organise des missions à l'observatoire du Pic de
Chateaurenard, situé à 3000 m d'altitude en plein parc naturel du Queyras. Cette première mission CALA (une
seconde est prévue courant octobre) a été caractérisée par de nombreuses innovations, pas toujours couronnées de
succés, il faut bien l'avouer.
O
n pourra citer notamment
une tentative d'enregistrer
l'occultation de Jupiter par la Lune
dans la nuit du 14 au 15 juillet
au moyen de deux caméras vidéo
Lumenera (N&B et couleur) placées
au foyer du C14, une bino servant
d'interface avec le C14. Vers 3h du
matin, nous avons bien vu la Lune
se lever...en même temps qu'un banc
de nuages se dirigeait tout droit dans
notre direction. Résultat: ni le début,
ni la fin du transit n'ont pu être
enregistrés.
Pendant la journée, Jean-Paul a pu
testé son tout nouveau coronographe
Beloptik sur le ciel quasi-coronal du
Queyras. De magnifiques images
des protus à l'oculaire, mais les
acquisitions photographiques sont
beaucoup plus délicates. Jean-Paul
a aussi pu constater que le cône
occultateur pouvait chauffer très
vite, et qu'il ne fallait pas pointer
le Soleil trop longtemps (aux
dernières nouvelles, il chercherait à
le recouvrir d'or !).
La lunette de Jean-Paul et son coronographe
L'équipe au complet. De gauche à droite et de haut en bas : Jean-Paul, Jacques, Jean-Pierre,
Guy, Christian, Bernadette et Claude.
Christian a fait aussi des essais en
H-alpha avec sa lunette Williams
Optic FLT 132 et la caméra QSI 583
sur NGC 7000. Les jours suivants,
il m'a rejoint dans la petite coupole
(la Ash-Dome) pour s'initier aux
subtilités du pilotage de la monture
Losmandy Titan: cold start, warm
start et warm restart n'ont maintenant
plus de secret pour lui. Nous avons
ensemble bataillé sur le guidage avec
PHD Guiding, et il m'a prodigué ses
conseils pour collimater le C14, ce
qui nous a permis d'imager quelques
classiques du ciel profond (M 20,
nébuleuse du Cocon, M 82).
Dans la « grande coupole », au T 62,
les cibles étaient plus « scientifiques
»: transit de l'exoplanète WASP3B (http://var2.astro.cz/EN/tresca/
transit-detail.php?id=1345480140
), courbe de lumière de l'astéroïde
Lintott,
nébuleuse
planétaire
NGC 7008 en H-Alpha et OIII.
Le télescope était utilisé à pleine
focale (9 mètres) et la caméra
d'acquisition était l'Apogée U 16000
d'Astroqueyras. Le résultat est
finalement assez décevant, tout ça
6 - NGC69 - n°99 - Septembre 2012
pour des détails techniques que nous
avions malheureusement négligés,
mais le Diable n'est-t-il pas dans les
détails ? Tout d'abord des flats (ou
PLU) de très mauvaise qualité dus
au passage de la lumière autour du
porte-filtres (un simple diaphragme
découpé dans du carton aurait suffit
pour régler le problème). Ensuite,
la non compatibilité des fichiers
d'acquisition (logiciel Prism) n'a
pas non plus simplifié la tâche
de Jacques, qui s'est chargé du
traitement.
Transit de l'exoplanet WASP-3 b
Courbe de luminosité de l'astéroïde Lintott
Taches solaire du 17 juillet 2012
Joyeux anniversaire(s) !!!
Au chapitre des innovations
techniques, Jean-Paul et moi
nous sommes lancés dans la
spectrohéliographie. On en parlait
depuis des années, et on a enfin pu
profiter de cette semaine pour faire
nos premiers essais. Le principe
de la spectrohéliographie est assez
simple: prendre un spectrographe
comme le LHIRES III équipé de
son réseau le plus résolvant (2400
traits par mm) et réglé sur la raie
H-alpha, le placer au foyer d'une
bonne lunette, ici l'Astrophysics 120
de Jean-Paul, et pointer le Soleil. Il
suffit ensuite d'arrêter le suivi de la
La nébuleuse du Cocon
monture et de lancer une séquence
d'enregistrement video. Sans suivi,
du fait de la rotation de la Terre,
le Soleil défile devant la fente du
spectro. Au final, on obtient donc
un scan du Soleil dans la longueur
d'onde choisie, ici H-alpha.
Au traitement, en juxtapposant
informatiquement chaque colonne
contenant la raie H alpha de chaque
image du fichier video, il devient
possible de reconstituer la totalité
du disque solaire. Des gens comme
les Rondi, Philippe Rousselle ou
Christian Buil on montré depuis
longtemps ce qu'on pouvait obtenir
avec cette technique, mais c'est
toujours bien de pratiquer par soimême pour bien comprendre. Nous
avions aussi pris la précaution de
rajouter en sortie de spectro un filtre
H-alpha à bande large (35 nm)pour
limiter les diffusions parasites, et un
filtre KG3 (anticalorique) en entrée
de spectro. Malgré nos efforts de
rigueur (mais il faut être rigoureux
lorsqu'on observe le Soleil si on veut
éviter des accidents très graves) nous
Les Calanciens montent leurs
Dobson à 3000m au pied de la
coupole du T62
avons commis quelques erreurs:
pas de fenêtrage sur la raie, ce qui
a donné des fichiers énormes (> 50
Giga), et pas de flats non plus. Bref,
on a beaucoup appris, et ce n'est que
partie remise.
Enfin, grande première cette année,
nous avons accueilli trois Calanciens
au Pic: Bernadette, Claude, et Guy
qui, lui, a passé toute la semaine
avec nous. Grace à eux, quand la
technique voulait bien nous laisser
en paix un instant, nous avons pu
observer en visuel dans leurs Dobson
de voyage. Si on ajoute à cela les
deux anniversaires fêtés là-haut (on
ne donnera pas les noms, ni les âges
!), ce fut une bien belle semaine,
partagée entre expérimentations
techniques plus ou moins abouties,
et plaisir de se
retrouver ensemble
pour passer de bons
moments.
Jean-Pierre
Masviel
Septembre 2012 - n°99 - NGC69 - 7
Illustrations : L'équipe de la mission CALA 1
Montage spécial pour observer
l'ocultation de Jupiter par la Lune
L'ensemble des photos sera visible dès octobre
sur le site des CALAnciens à cette adresse : guy.
decat.free.fr/CALAnciens/AstroQueyras2012
Galerie Astro
S
Spectre
du
microquasar
S
SS433 réalisé à l'observatoire
ppar Olivier Garde et Christian
R
Revol avec le C14 et une
ccaméra Atik 314L+
U
Un microquasar est une étoile
bbinaire assez particuliaire
ppuisque l'une des deux
ccomposantes est un trou noir.
SS433 est situé dans la
S
cconstellation de l'Aigle,
aau milieu des restes d'un
ssupernova appelée W50.
Lors de sa mission au Pic du Midi, dans les
Pyrénées, Romain Montaigut a réalisé ce
filé d'étoiles qui offre une belle vue sur le
"Vaisseau des étoiles".
On peut y voir la coupole du télescope
de 1m (à gauche), celle du coronographe
(au milieu) et celle du T60 réservé aux
amateurs (au premier plan, légèrement
éclairée en rouge)
Activité récente au club, la chasse aux transits de la
Station Spatiale Internationale (ISS) bat son plein.
Le 22 juillet dernier, Christophe Gillier a réalisé cette
image avec un Canon 40D au foyer d'un objectif
MTO 100/1000.
Le phénomène extrêmement rapide ne laisse pas de
place à l'improvisation. Mais ceux qui ont déjà pu
l'observer, ne seraisse qu'avec une paire de jumelle
équipée d'un filtre adapté, en gardent certainement un
excellent souvenir.
Vous pouvez retrouver les éphémérides des transits
pour la région sur le site :
http://www.calsky.com/cs.cgi/Intro?
8 - NGC69 - n°99 - Septembre 2012
Au passage du Terminateur, la Lune dévoile tous ses
reliefs grâce aux ombres qui s'étirent.
Dans la nuit du 7 au 8 septembre dernier, Luc Jamet
a photographié en haute résolution la surface célène
jusqu'au pôle sud.
On peut ainsi voir, par exemple, en partant du haut :
• Le Mur Droit
•Le cratère Tycho
•Le cratère Clavius
•Le Pôle Sud
Pour obtenir cette image, Luc a réalisé une mosaïque.
Les instruments utilisés sont une caméra PL1-M au
foyer du C14 du club.
Afin d'obtenir une image aussi détaillée, il faut
d'excellentes conditions météo avec une atmosphère
très stable, un télescope colimaté et beaucoup de
doigté de la part de l'observateur. Bravo Luc !
La nébuleuse M17 fait partie des nébuleuses
suffisemment lumineuses pour être vue à l'peil
nu durant les mois d'été.
Pour réaliser cette très belle photo, Christian
Hennes a pointer durant 5h sa lunette de 132mm
de focale munie d'un APN Canon 40D.
Le très bon ciel de l'observatoire de Saint Véran
situé à 3000m d'altitude et une bonne maitrise
de son instrument permettent de jouer gagnant
à coup sûr. On est impatient de découvrir les
autres images de Christian.
Dans la nuit du 14 au 15 juillet dernier, le vrai
feu d'artifice se déroulait le ciel puisque la
Lune occultait Jupiter. Malheureusement, les
nuages n'ont pas permis de voir le phénomène.
Mais une fois ceux-ci partis, une très belle
conjonction Lune-Jupiter et Vénus plus loin
était visible. Photo de Christophe Gillier
Septembre 2012 - n°99 - NGC69 - 9
Se
Ephémérides
L'essentiel des éphémérides
pour les prochains mois
Dans cet article, je vous propose un résumé des principaux phénomènes astronomiques du 1er octobre au 31
décembre. L’actualité du ciel sera moins riche que cet été ; néanmoins, les astres nous réservent quelques événements
intéressants. A noter, les heures indiquées dans cet article sont en temps légal (TU + 2h en heure d’été, TU + 1h en
heure d’hiver).
Des journées de plus en plus courtes…
et des nuits de plus en plus longues
Au fur et à mesure qu’on s’approche du
solstice d’hiver, le 21 décembre, les journées se
raccourciront. A l’occasion du passage à l’heure
d’hiver dans la nuit du 27 au 28 octobre, le
coucher de soleil se produira résolument tôt. Cela
signifie aussi que les nuits commenceront de plus
en plus tôt, et qu’on pourra contempler les étoiles
plus longtemps ! Ainsi, à Lyon, les nuits seront
noires pendant plus de 10h dès le 20 octobre.
Lune
Les phases de la Lune sont résumées dans le tableau cidessous. En octobre, le dernier quartier se lèvera tôt et
culminera haut dans le ciel en fin de nuit. Il constituera
donc une gêne pour les observateurs du ciel profond
mais offrira une vue prenante pour les amateurs de
reliefs lunaires. Le premier quartier, lui, sera bas sur
cette période. A l’occasion de la nouvelle lune du 13
novembre, se produira une éclipse totale de Soleil. Elle
sera visible en Australie, le 14 au matin localement, et
je compte vous en rapporter mon témoignage et le plein
de photos !
Phases de la Lune : NL = Nouvelle Lune, PQ = Premier Quartier, PL = Pleine Lune, DQ = Dernier Quartier
Comètes et étoiles filantes
Malheureusement, aucune comète remarquable
n’est attendue pour ces prochains mois.
Quant aux étoiles filantes, la pluie la plus
intéressante à suivre devrait être celle des
Géminides. Il s’agit d’une pluie relativement
intense, avec une ou deux étoiles filantes à voir
chaque minute, pour peu de se mettre à l’abri de
la pollution lumineuse. Le maximum d’activité de
cet essaim est attendu au milieu de la nuit du 13 au
14 décembre, au moment de la nouvelle lune. Si la
météo le permet, le spectacle devrait donc être au
rendez-vous.
Occultation d’étoiles par des astéroïdes
Pas moins de 18 événements de ce type seront
susceptibles de survenir à Lyon et/ou l’observatoire du
club d’ici au 31 décembre !
Prochaines occultations d’étoiles par des astéroïdes à observer de Lyon et/ou
de l’observatoire du club. Les durées sont des valeurs maximales exprimées
en secondes.
10 - NGC69 - n°99 - Septembre 2012
Quelques conjonctions remarquables
Conjonctions du 11 décembre
Conjonctions du 12 octobre
Planètes
Mercure ne sera visible que brièvement, du 28
novembre au 10 décembre environ. Elle sera visible
le matin aux alentours de 7h30. Vénus sera aussi
une planète du matin, mais beaucoup plus facile à
observer. Elle s’approchera progressivement du
Soleil, tout en brillant fort à l’aurore. Mars, pour sa
part, continue à fondre dans les lueurs du soir. Trop
éloignée de la Terre, elle n’offrira guère d’intérêt au
télescope. A l’inverse, Jupiter gagnera en visibilité.
Initialement observable en seconde partie de nuit,
la géante atteindra l’opposition le 3 décembre, haut
placée dans la constellation du Taureau. Enfin,
Saturne sera noyée dans la lumière du Soleil. On ne
pourra guère que la voir le matin en décembre, basse
sur l’horizon.
Pour aller plus loin
Dans cet article, je n’ai pas mentionné certains
événements tels que les transits d’exoplanètes et les
phénomènes liés aux satellites artificiels (transits de
l’ISS, flashs Iridium, etc.). Je n’ai pas non plus été
exhaustif dans le détail de certains événements, comme
le vue exacte offerte par les conjonctions. De plus, le
ciel peut nous réserver des surprises, notamment des
éruptions et taches solaires, ou des sursauts d’éclat
de comètes. A ce titre, je vous invite à compléter
ces éphémérides à l’aide de logiciels de simulation
tels que Stellarium et des sites suivants : pages de
Steve Preston (www.asteroidoccultations.com) et
d’Eric Frappa (www.euraster.net/pred/index) pour les
occultations d’étoiles par des astéroïdes, l’Exoplanet
Transit Database (var2.astro.cz/ETD) pour les transits
d’exoplanètes, Heavens Above (www.heavens-above.
com) pour les passages de l’ISS et
les flashes Iridium, Space Weather
(www.spaceweather.com), etc. Et
bien sûr, n’oubliez pas de nous faire
part de vos expériences, photos et
mesures à venir !
Luc JAMET
Septembre 2012 - n°99 - NGC69 - 11
Illustrations : Stellarium, Coelix, web
Les conjonctions, notamment entre la Lune et les
planètes, sont nombreuses et d’intérêt très variable.
Aussi, je n’évoquerai que les plus notables d’entre
elles. La première aura lieu le matin du 3 octobre,
et il serait dommage de la manquer : Vénus sera
très proche de Regulus, l’étoile principale du Lion.
Les deux ne seront séparées que d’une dizaine de
minutes d’arc, soit un tiers du diamètre apparent
de la Lune ! Le 12 octobre, la Lune rejoindra ces
deux astres pour former un joli triangle rectangle.
Un phénomène en principe photogénique. Le
27 novembre, on pourra contempler un duo
Vénus-Saturne relativement serré, la séparation
n’atteignant pas le demi-degré. Les jours suivants,
Vénus s’intercalera entre Saturne et Mercure. La
Lune en fin croissant rejoindra les trois planètes
les 10 et 11 décembre. Enfin, mi-décembre, Jupiter
commencera à côtoyer le V caractéristique des
Hyades, dans le Taureau.
Giordano Bruno Curiosity et l'infini.
Le 6 août dernier, alors que le rover Curiosity était délicatement déposé
osé
par son Skycrane sur la surface martienne, j'étais justement en train
de lire une biographie de Giordano Bruno, philosophe condamné au
bûcher par l'Inquisition en 1600. Quel lien entre ce penseur du XVI
eme siècle et la mission Mars Science Laboratory ? Quatre siècles
les séparent, mais l'idée est la même: et si la vie n'existait pas que sur Terre ?
L
e 17 février 1600, sur
le Campo dei Fiori
à Rome, les soldats de
l'Inquisition conduisent au
bûcher Giordano Bruno
pour y être brulé vif. Il vient
d'être condamné à mort
après des années de procès
pour avoir défendu la vision
d'un univers infini et pour
avoir soutenu l'hypothèse
de la pluralité de mondes
habités.
Aujourd'hui,
Curiosity, après une phase
d'atterrissage à hauts risques,
explore les pentes du cratère
Gale à la recherche des très
hypothétiques
conditions
favorables à une vie actuelle
ou passée sur la planète
rouge.
Toute personne qui s'intéresse
un peu à l'astronomie a
un jour entendu parler de
Giordano Bruno, ne seraitce que parce que la date de
sa mort est facile à retenir.
Cette date n'est d'ailleurs pas
fortuite, puisque les autorités
religieuses de Rome, à
commencer par le Pape
Clément VIII, souhaitaient
profiter du Jubilé de 1600,
qui allait voir des millions
de pélerins converger vers
Rome, pour rendre un
jugement exemplaire contre
ce Napolitain qui prônait
depuis plus de trente ans
partout en Europe l'entente
entre les religions et la
liberté de discussion entre
croyants. Sa fin tragique a
aussi contribué à en faire un
personnage célèbre, qui s'est
d'ailleurs progressivement
mué en une sorte de martyr
laïc. Ainsi, sa statue a été
érigée en 1889 sur le lieu
même de son supplice par
les francs-maçons italiens.
Si je connaissais le nom
de Giordano Bruno et les
12 - NGC69 - n°99 - Septembre 2012
circonstances de sa mort,
je ne savais que très peu
de choses de sa vie. Sans
cette fin tragique, l'Histoire
aurait-elle
seulement
retenu son nom ? Avant
la lecture de la biographie
écrite par Jean Rocchi
(André Versaille éditeur),
Bruno était à mes yeux un
personnage secondaire, situé
chronologiquement
entre
Copernic et Galilée, et dont
les élucubrations avaient
sévèrement indisposé la
Sainte Inquisition.
Avec le livre de Jean Rocchi,
j'ai découvert un personnage
érudit, très en avance sur
son époque et même d'une
certaine façon sur Copernic et
Galilée, doublé d'un homme
extrêmement
courageux,
capable de surmonter la peur
de la torture et de la mort
pour défendre ses idées.
On rappellera simplement
que Copernic ne publia
son oeuvre majeure, De
Revolutionibus
Orbium
Coelestium , que quelques
jours avant sa mort, et bien
sûr en latin, qui n'était pas la
langue du peuple. En 1633,
Galilée échappa à la torture
et au bûcher en prononçant
la formule d'abjuration
que le Saint Office avait
préparée. Il sera assigné
à résidence dans sa villa
d'Arcetri jusqu'à sa mort,
avec interdiction d'écrire sur
la cosmologie. Galilée était
un grand penseur, mais c'était
aussi un expérimentateur
remarquable, même s'il n'a
vraisemblablement jamais
rien jeté du haut de la tour
de Pise. C'est une différence
avec Bruno qui de toute
façon passa sa vie à parcourir
l'Europe. L'Eglise et le Pape
Jean-Paul II sont revenus
sur l'affaire Galilée en 1992,
reconnaissant les erreurs
de certains théologiens
du XVII eme siècle. En
revanche, l'Eglise a toujours
refusé de revenir sur la
condamnation de Bruno.
Pourtant les cas Galilée et
Bruno sont similaires: ils ont
chacun émit des hypothèses
contraires aux dogmes de
l'Eglise. Galilée a défendu
l'héliocentrisme sans pour
autant en apporter la preuve
observationnelle,
mais
Bruno est allé plus loin en
postulant qu'il n'était pas non
plus prouvé que le Soleil était
le centre de l'univers, et qu'en
conséquence on pouvait
imaginer d'autres soleils, et
même une infinité de soleils
entourés d'une infinité de
terres avec leurs habitants.
Finalement,
la
preuve
directe de la révolution de
la Terre autour du Soleil n'a
été apportée qu'en 1728 par
Bradley et ses observations
sur l'aberration de la lumière
(effet comparable à la pluie
que coule en biais sur la vitre
d'un wagon en mouvement).
Peut-être faudra-t-il attendre
que le rover Curiosity ou
ses successeurs découvrent
les fameuses « conditions
favorables à la vie ailleurs
que sur Terre » pour que
l'Eglise, après « l'affaire
Galilée », se penche enfin
sur « l'affaire Bruno ».
Il est difficile de résumer
en quelques lignes la vie
de Giordano Bruno. C'était
d'abord un boulimique
de connaissances, lecteur
insatiable doté d'une mémoire
exceptionnelle. Le jeune
Bruno entre au monastère
de San Domenico Maggiore,
car il sait qu'il y trouvera une
bibliothèque. Il se passionne
pour la mnémotechnique,
et c'est pour montrer ses
compétences
dans
ce
domaine de la mémorisation
qu'il fait le voyage à Rome
pour y rencontrer le Pape
Pie V. Tout au long de sa
vie, il écrira des ouvrages de
mnémotechnique. Et d'une
certaine façon, c'est même ce
qui précipitera sa perte. En
1592, il reviendra en Italie,
à Venise, à l'invitation d'un
riche marchand qui voulait
que Bruno lui donne des
leçons de mnémotechnique
afin qu'il puisse briller en
société. Mais l'élève n'était
pas très doué, et le maître le
négligea rapidement. Sans
doute par dépit, le marchand
vénitien le fit séquestrer,
puis le livra aux autorités
qui le conduisirent à la
prison des Plombs, ouverte
depuis deux mois. Venise
avait toujours défendu son
indépendance vis-à-vis de
Rome, mais l'arrestation
de Bruno correspondait
malheureusement à une
période de relative faiblesse
de la Sérenissime face aux
autorités pontificales. Après
un an aux Plombs, Bruno
fut donc transféré à Rome,
au château Saint Ange, pour
y subir neuf années d'une
procédure entièrement à
charge.
La vie de Bruno, appelé
aussi le Nolain, car il était
né à Nola, dans le royaume
de Naples, se résume en
une fuite constante dans
une Europe déchirée par
les
conflits
religieux.
Soupçonné
d'hérésie
dès 1576, il quitte son
monastère de San Domenico
Maggiore pour Genève via
Chambery.
Excommunié
par les calvinistes, il part
pour Lyon, puis Toulouse. Il
est ensuite accueilli à Paris
par le roi Henri III et ses
enseignements au collège de
Cambrai (actuel Collège de
France) connaissent un vif
succès. En 1583, il part pour
Londres sous la protection
de Michel de Castelnau,
ambassadeur du roi Henri
III. Après un bref passage
Septembre 2012 - n°99 - NGC69 - 13
à Oxford, où ces idées font
scandale, il se consacre à
l'écriture de six traités en
italien. Il quitte la France en
1586, chassé par l'intolérance
religieuse qui conduira à
l'assassinat d'Henri III trois
ans plus tard. Il repart en
terre protestante, jusqu'à
Wittenberg, la fameuse
université,
capitale
du
luthérianisme. Après Paris
et Londres, le Nolain allait
connaître sa troisième plage
de calme. L'université de
Wittenberg était imprégnée
de la pensée de Luther,
bien sûr, mais aussi de celle
d'un philosophe de premier
plan, Mélanchton (avec un
« t »), qui s'était évertué à
tempérer les extrémismes
des deux bords, luthérien et
catholiques. En 1588, Bruno
passe par Prague et on le
retrouve à Francfort en 1590
et 1591, où il travaille à la
publication de plusieurs de
ses ouvrages. C'est alors qu'il
rencontre deux marchands
de livres vénitiens qui lui
font part de l'invitation d'un
riche marchand. Giordano
accepte de se rendre dans
la République du Lion. La
suite, on la connaît.
Après neuf ans de procès,
la cérémonie expiatoire eu
lieu le 21 décembre 1599.
A la surprise de l'auditoire,
Bruno prononça ces mots
irrémédiables: « Je ne veux
pas me repentir. Je n'ai pas
à me repentir. Il n'y a pas
de matière sur laquelle me
repentir et j'ignore sur quoi
je dois me repentir » Il
venait de signer son arrêt de
mort. Dans un ultime écrit à
Clément VIII, il met le Pape
face à ses responsabilités:
« … Dieu lui-même ne
pourra rester indifférent au
comportement de la Sainte
Eglise. La postérité pourra
croire un moment que j'ai été
condamné pour autre chose
que ce qui était dans mes
livres. Elle lira en d'autres
temps mes pages où sont
longuement
développées
ces pensées que je laisse en
vos mains, indestructibles
puisqu'elles reposent déjà
dans les librairies de pays
de
toutes
confessions.
Ainsi, le débat ne sera pas
clos par mon bûcher, mais
au contraire, ouvert, après
lui, et peut-être par lui, à
l'humanité entière. »
« Soleil, arrête-toi audessus de Gabaon ! Lune,
immobilise-toi sur le val
d'Ayalon ! » (Josué 10, 1214)
C'est ce passage de la Bible,
dans lequel Josué demande
à Dieu d'arrêter le Soleil
dans sa course, que les
théologiens utilisèrent pour
condamner l'héliocentrisme.
Mais au-delà de la position
dogmatique de l'Eglise sur
ce point, il convient tout de
même d'admettre qu'adopter
les idées de Copernic n'avait
absolument rien d'intuitif. Le
passage à l'héliocentrisme
est même un saut conceptuel
14 - NGC69 - n°99 - Septembre 2012
considérable: si c'est bien la
Terre qui tourne autour du
Soleil, on devrait observer
un déplacement des étoiles
par effet de parallaxe. Le
fait de ne rien voir bouger
sur la « sphère des fixes »,
ie la voûte étoilée, implique
que les étoiles se trouvent à
des distances gigantesques
à l'échelle humaine. Blaise
Pascal l'écrira un peu plus
tard: « Le silence éternel
de ces espaces infinis
m’effraie » («Pensées»).
Copernic ne franchit pas le
pas, et conserve la sphère
des fixes du système de
Ptolémée. Galilée et Kepler
se sont surtout préoccupé
de ce que nous appelons
aujourd'hui le système
solaire, en cherchant à
traduire en termes physiques
les résultats d'observations
de plus en plus nombreuses,
celles réalisées grace à la
lunette, et celles accumulées
par Tycho Brahé dans son
observatoire d'Uraniborg.
Mais celui qui a poussé le
raisonnement jusqu'à son
terme reste Giordano Bruno:
« J'ai proclamé que les
mondes
sont
infinis,
comparables à notre Terre,
astre que je considère,
avec Pythagore, comme
semblable à la Lune, aux
planètes et aux étoiles qui
sont infinies. J'ai soutenu
que tous ces corps sont
des mondes innombrables,
disséminés dans un espace
infini, et c'est cela que
j'appelle univers. »
point P de la
droite infini on
peut associer
un point P ' du
segment OA. Il
y a donc autant
de points sur la
droite infinie
que sur le
segment ! La
démonstration
peut
être
généralisée à
un espace de
dimensions
supérieures.
semble indiquer qu'Achille
n'atteindra jamais la tortue,
ce que l'expérience contredit
évidemment.
On en déduit
q u e l q u e
chose de très
paradoxal: un
univers « fini
» a la même
Pour terminer, et pour bien
montrer toute la complexité taille qu'un univers « infini
de la notion d'infini, ». Etonnant, non ?
j'aimerais vous soumettre
deux petites expériences On retrouve aussi des
sur
l'infini
toutes simples en apparence, paradoxes
l'une concernant l'infini lorsqu'on introduit la mesure
spatial, et la seconde faisant du temps.
intervenir le temps.
Dans le même registre, le
philosophe James Thomson
a proposé un exemple
frappant: imaginons qu'une
lampe reste allumée une
minute, éteinte une demiminute, rallumée un quart
de minute, et ainsi de suite
indéfiniment.
La
série
1+1/2+1/4+1/8+... converge
vers 2, donc les allumages
prendront fin au bout de 2
minutes. On s'attend alors à
ce que la lampe soit allumée
ou éteinte. Mais l'état de la
lampe est indécidable, car
il est impossible de préciser
si l'interrupteur se trouve ou
non enclenché au terme d'un
nombre infini de poussées,
vu qu'il n'existe pas de
dernière poussée !
Jean-Pierre
Masviel
Septembre 2012 - n°99 - NGC69 - 15
Illustrations : web et Giordano Bruno de André Rocchi (André Versaille Editeur)
Que peut-on déduire de ce Le paradoxe d'Achille et
de la tortue est bien connu.
petit graphique ?
Achille part après la tortue,
Lorsqu'on déplace le point mais comme il court plus
P sur la droite d'origine O, vite, il franchit la distance
le point P' se déplace sur qui le séparait de la tortue
le segment OA. La droite au départ. Pendant ce temps,
d'origine O peut s'étendre la tortue a parcouru une
jusqu'à l'infini, et on peut petite distance qu'Achille
placer sur cette droite le s'empresse de franchir,
point P aussi loin qu'on le et ainsi de suite. Ainsi,
souhaite de l'origine O. Par chaque fois qu'Achille
construction, quelque soit atteint l'endroit où la tortue
la position de P, P' sera sur se trouvait, elle a continué
le segment OA. A chaque à avancer. La logique
Zénon d'Elée s'inspira du
paradoxe d'Achille pour
montrer l'impossibilité du
mouvement: une flèche,
pour atteindre son but, doit
parcourir la moitié de la
distance qui l'en sépare, puis
la moitié de la moitié, etc.
Une infinité de distances
doivent être parcourues en
un temps fini.
La sainte Luce
"A la Sainte Luce, les jours rallongent du saut d’une puce."
Ce vieux dicton semble encore d’actualité puisqu’il m’arrive
de l’entendre.
Le fait que les jours
rallongent à la Sainte Luce
est donc aujourd’hui une
illusion, à supposer que
notre seule vue permette de
voir une différence faible
d’un jour l’autre.
Il n’en a pas toujours été
ainsi, et le dicton était exact
à une époque pas si lointaine,
en raison de la dérive du
calendrier julien par rapport Une personne vivant entre
aux saisons.
1200 et 1500, disant qu’à
la Sainte Luce, les jours
En utilisant le site de l’Institut rallongent du saut d’une
de Mécanique Céleste et de puce, n’a donc pas tord du
Calcul des Ephémérides, à la tout.
page « grand public » et son
onglet « les saisons », voici
la date du solstice d’hiver à La Sainte Luce est la
quelques dates :
réminiscence des vieilles
fêtes païennes, germaniques
et nordiques entre autres,
300 : vendredi 20 décembre qui célèbraient et célèbrent
encore de nos jours, comme
800 : jeudi 17 décembre
1000 : dimanche 15 la Suède, le retour de la
lumière et le rallongement
décembre
des jours. Il est étonnant de
1200 : jeudi 14 décembre
constater la constance de
1300 : mardi 13 décembre la racine du mot entre les
1400 : dimanche 12 langues européennes : lux,
décembre
lucia, light, Licht.
1500 : samedi 12 décembre
1600 : jeudi 21 décembre
Mais là, nous sommes dans
le calendrier grégorien.
Dans le calendrier julien,
nous ne serions que le jeudi
11 décembre. Le calendrier
julien a donc 10 jours de
retard sur la date du solstice
cette année-là.
16 - NGC69 - n°99 - Septembre 2012
André ACLOQUE
Images : web
L
a Sainte Luce est le 13
décembre, donc pas
bien loin du solstice d’hiver.
Si on relève les heures du
lever et du coucher du Soleil
en décembre, on constate
que le jour le plus court est
effectivement à la date du
solstice que donne notre
calendrier. On constate aussi
que les jours où le Soleil –
ce gros paresseux - se lève le
plus tard sont situés dans la
seconde moitié de décembre,
alors qu’il se couche le plus
tôt autour du 13 décembre.
Disons improprement que
les jours commencent de
rallonger le soir alors qu’ils
n’ont pas fini de raccourcir
le matin.
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