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Modalités et rythmes de l’Evolution - Apport de la Paléontologie
•I. Echelle de l’Evolution : microevolution versus macroevolution
•II.Spéciation
IA. Emergence d’une espèce : un phénomène rapide ?
IB. Emergence d’une espèce : un phénomène rare ?
IC. Modalités de spéciation
•Spéciations allopatriques (dimension géographique avec barrière)
•Spéciations parapatriques (dimension géographique sans barrière)
•Spéciations sympatriques (dimension écologique, éthologique)
•Spéciation sur le long temps (spéciation graduelle dans le temps)
•III. Sept modèles d’évolution
IIIA. Bref historique
IIIB. Modèle A = Anagenèse graduelle
IIIC. Mesure de la vitesse d’évolution
IIID. Modèles B et C = Cladogenèse graduelle et cladogenèse bourgeonnante graduelle
IIIE. Modèles D = Goulot d’étranglement (bottleneck)
IIIF. Modèles E et F = Cladogenèse ponctuée et cladogenèse bourgeonnante ponctuée
IIIG. Modèle G = Stase
•IV. Synthèse des modèles d’évolution
IVA. Deux familles de modèles
1. Les Equilibres ponctuées - Ecole ponctualiste
2. Le gradualisme phylétique - Ecole gradualiste
3. Points d’accord et différences
IVB. Bilan
A partir d’une analyse cladistique => cladogramme
Topologie du cladogramme => renseigne sur les
relations entre les taxons
Mais topologie ne dit rien sur les rythmes et les
modalités de l’Evolution ?
Evolution lente ou rapide ? Linéaire ou buissonnante ?
Continue ou irrégulière ?
Modalités et rythmes de l’Evolution - Apport de la Paléontologie
•I. Echelle de l’Evolution : microevolution versus macroevolution
•II. Spéciation
IA. Emergence d’une espèce : un phénomène rapide ?
IB. Emergence d’une espèce : un phénomène rare ?
IC. Modalités de spéciation
•Spéciations allopatriques (dimension géographique avec barrière)
•Spéciations parapatriques (dimension géographique sans barrière)
•Spéciations sympatriques (dimension écologique, éthologique)
•Spéciation sur le long temps (spéciation graduelle dans le temps)
•III. Sept modèles d’évolution
IIIA. Bref historique
IIIB. Modèle A = Anagenèse graduelle
IIIC. Mesure de la vitesse d’évolution
IIID. Modèles B et C = Cladogenèse graduelle et cladogenèse bourgeonnante graduelle
IIIE. Modèles D = Goulot d’étranglement (bottleneck)
IIIF. Modèles E et F = Cladogenèse ponctuée et cladogenèse bourgeonnante ponctuée
IIIG. Modèle G = Stase
•IV. Synthèse des modèles d’évolution
IVA. Deux familles de modèles
1. Les Equilibres ponctuées - Ecole ponctualiste
2. Le gradualisme phylétique - Ecole gradualiste
3. Points d’accord et différences
IVB. Bilan
Paléontologue maîtrise le facteur temps
Maîtrise du facteur temps permettant :
•
•
Interpréter l’évolution des taxons
•
•
Calculer et interpréter des taux d’évolution
Interpréter l’évolution des caractères
Distinguer différents niveaux évolutifs : micro versus macro
Pour certains paléontologues
•
•
variation individuelle résultant de petites mutations
•
ce qui se passe au niveau des individus (variation
individuelle) explique ce qui se passe à l’échelle des lignées
et des clades
accumulation des petites mutations induisant à terme la
transformation progressive d’une espèce en une autre puis
l’évolution des lignées
Pour d’autres paléontologues (distinction)
•
microévolution traitant des processus conduisant à
l’émergence des espèces  modification du génome au
sein d’une population
•
macroévolution concernant les phénomènes au-delà du
processus de spéciation  phénomènes ne s’expliquant
pas seulement par les théories microévolutives sous-jacentes
Microévolution  à l’échelle des populations
Microévolution => relève de la génétique ou de l’écologie
évolutive
Macroévolution  à échelle des clades
Macroévolution => relève de la paléontologie via les
changements observés dans les fossiles (ex. apparition de
nouveaux organes, plans de structure, apparition des
genres, familles, ordres)
Modalités et rythmes de l’Evolution - Apport de la Paléontologie
•I. Echelle de l’Evolution : microevolution versus macroevolution
•II.Spéciation
IA. Emergence d’une espèce : un phénomène rapide ?
IB. Emergence d’une espèce : un phénomène rare ?
IC. Modalités de spéciation
•Spéciations allopatriques (dimension géographique avec barrière)
•Spéciations parapatriques (dimension géographique sans barrière)
•Spéciations sympatriques (dimension écologique, éthologique)
•Spéciation sur le long temps (spéciation graduelle dans le temps)
•III. Sept modèles d’évolution
IIIA. Bref historique
IIIB. Modèle A = Anagenèse graduelle
IIIC. Mesure de la vitesse d’évolution
IIID. Modèles B et C = Cladogenèse graduelle et cladogenèse bourgeonnante graduelle
IIIE. Modèles D = Goulot d’étranglement (bottleneck)
IIIF. Modèles E et F = Cladogenèse ponctuée et cladogenèse bourgeonnante ponctuée
IIIG. Modèle G = Stase
•IV. Synthèse des modèles d’évolution
IVA. Deux familles de modèles
1. Les Equilibres ponctuées - Ecole ponctualiste
2. Le gradualisme phylétique - Ecole gradualiste
3. Points d’accord et différences
IVB. Bilan
Evolution biologique  changements morphologique,
génétique, éthologique, écologique…
Changements à la base de la profusion des espèces
depuis l’origine de la vie sur Terre
Rôle considérable des mécanismes de différenciation
=> du processus de spéciation dans l’évolution, et ceci
à toutes les échelles (plans d’organisation : mollusque,
échinoderme, vertébré…)
Evolution pouvant être ramenée à une somme, à une
accumulation de spéciations
IIA. Emergence d’une espèce : un phénomène rapide ?
Quelle est la durée d’une spéciation ?
Très difficile de répondre à une telle question
•
(1) Il faut être capable de déterminer l’origine et la fin
du processus
•
(2) observation de la nature actuelle n’offrant pas
suffisamment de recul
•
(3) données paléontologiques (séries fossiles) pas
assez précises pour accéder à ce niveau de détail
animaux métazoaires (oiseaux, poissons, insectes) =>
ordres de grandeur pour la durée du processus de
spéciation oscillant entre 1 000 et 100 000 ans
IIB. Emergence d’une espèce : un phénomène rare ?
Depuis 3.8Ga => millions d’espèces => nombreuses
Mais si on rapporte la durée de spéciation à la durée de
l’histoire de la vie => espèces sont nettement moins
nombreuses => spéciations réussies rares
Confrontée à un changement environnemental => espèce
cherche d’abord à se déplacer, à modifier son aire
Si l’espèce ne peut pas se déplacer (barrière
infranchissable) => extinction sauf si des circonstances
particulières permettent l’émergence d’une nouvelle
espèce ayant un avenir biologique
IIC. Modalités de spéciation
Pour obtenir une spéciation => isolement reproducteur
instauré
entre
les
populations
auparavant
interfécondes
isolement reproducteur va interrompre le flux génique
1. Spéciations allopatriques (dimension géographique)
mise en place d’une barrière dans l’aire de répartition
Modèle en haltère  fractionnement d’une aire en 2 blocs
de grande dimension => chaque sous-ensemble dispose
d’une grande partie du patrimoine génétique de l’espèce
initiale
Vicariance  fractionnement d’une aire en + de 2 blocs
de grande dimension => chaque sous-ensemble dispose
d’une grande partie du patrimoine génétique de l’espèce
initiale. Modèle rare (événement géologique majeur)
Modèle péripatrique  fractionnement d’une aire en 2
blocs inégaux  isolement d’une petite population en
marge de l’aire de l’espèce initiale => population
périphérique disposant seulement d’une petite partie du
patrimoine génétique de l’espèce initiale. Modèle fréquent
2. Spéciations parapatriques (dimension géographique)
populations avec des aires de distribution jointives voire
légèrement chevauchantes
sans barrière physique entre les aires de répartition
généralement avec une zone d’hybridation à la frontière
des aires
espèces avec une aire de répartition étendue =>
spatialement structurée en populations => populations
partagent une partie seulement du patrimoine génétique
populations
différentes
les
plus
éloignées
souvent
les
plus
Isolement se fait le long d’un gradient spatial  isolement
par la distance
3. Spéciations sympatriques (dimension écologique,
éthologique
Populations occupant la même aire géographique
Tous les individus sont capables de se rencontrer au cours
du processus de spéciation
Isolement reproducteur dû à des facteurs écologique ou
éthologique
Ex. décalages temporels dans la période de maturité
sexuelle ou décalages temporels dans la reconnaissance
des partenaires sexuels
•
=> Différenciation d’après des dates de ponte différentes
(rupture éthologique)
•
=> Différenciation d’après une exploitation de nouvelles
ressources dans la même zone géographique (rupture
écologique)
4. Spéciations sur le long temps (spéciation graduelle dans
le temps)
Temps dans la durée géologique  facteur responsable de
l’isolement reproducteur (facteur purement paléontologique)
populations d’une succession temporelle ayant pu
également diverger peu à peu pour devenir des espèces
distinctes
problème
ici
réside
sur
l’interfécondité
générationnelle => non testable
trans-
recours à la morphologie pour déterminer si une espèce est
différente de l’espèce ancestrale
Spéciation graduelle dans le temps long se rapprochant de
la spéciation parapatrique
Même si la spéciation se déroule au sein d’une aire
géographique unique => les populations divergentes ne
sont pas en contact les unes avec les autres => elles sont
séparées par du temps
Le temps joue le même rôle que celui de la distance dans la
spéciation parapatrique
Modalités et rythmes de l’Evolution - Apport de la Paléontologie
•I. Echelle de l’Evolution : microevolution versus macroevolution
•II.Spéciation
IA. Emergence d’une espèce : un phénomène rapide ?
IB. Emergence d’une espèce : un phénomène rare ?
IC. Modalités de spéciation
•Spéciations allopatriques (dimension géographique avec barrière)
•Spéciations parapatriques (dimension géographique sans barrière)
•Spéciations sympatriques (dimension écologique, éthologique)
•Spéciation sur le long temps (spéciation graduelle dans le temps)
•III. Sept modèles d’évolution
IIIA. Bref historique
IIIB. Modèle A = Anagenèse graduelle
IIIC. Mesure de la vitesse d’évolution
IIID. Modèles B et C = Cladogenèse graduelle et cladogenèse bourgeonnante graduelle
IIIE. Modèles D = Goulot d’étranglement (bottleneck)
IIIF. Modèles E et F = Cladogenèse ponctuée et cladogenèse bourgeonnante ponctuée
IIIG. Modèle G = Stase
•IV. Synthèse des modèles d’évolution
IVA. Deux familles de modèles
1. Les Equilibres ponctuées - Ecole ponctualiste
2. Le gradualisme phylétique - Ecole gradualiste
3. Points d’accord et différences
IVB. Bilan
Selon les rythmes (régulier ou non, lent ou rapide) et les
modes (linéaire ou par branchement)
7 modèles principaux d’évolution
IIIA. Bref historique
Au 19e siècle, pour Darwin « La Nature ne fait pas de saut »
=> évolution graduelle
Au 20e siècle, la Théorie synthétique reprend cette thèse =>
modèle du gradualisme phylétique décliné en 2 modalités :
anagenèse et cladogenèse
LE modèle évolutif admis pendant plusieurs générations
par les biologistes et les paléontologues
Avec les progrès de la génétique et de nouvelles
démarches de la paléontologie => 2 paléontologues Gould
& Eldredge ont proposé un nouveau modèle : modèle des
équilibres ponctués (1972)
Depuis => 7 modèles évolutifs : 3 inspirés par le
gradualisme phylétique (A, B, C) et 4 inspirés par les
équilibres ponctués (D, E, F, G)
IIIB. Modèle A = Anagenèse graduelle
Exemple. Evolution des
campagnols Mimomys au
cours du Plio-Pléistocène
en Europe
Suivi de l’évolution d’après
des restes de rongeurs
conservés dans de nombreux
gisements sur 3 Ma
tendance évolutive enregistrée
par la morphologie des
molaires
espèces les + anciennes
possédant des dents à
racines et à couronne basse
Au cours du temps =>
disparition progressive des
racines => mise en place
d’une couronne de plus en
plus haute
Croissance de la dent devenue
continue => va pallier l’usure
occasionnée par le broyage
des graminées abrasives
Dent devenue plus résistante
=> grâce à l’élaboration de
renforts latéraux d’émail
Evolution du genre Mimomys
=> acquisition progressive d’un
régime alimentaire qui va
permettre au campagnol de
survivre
dans
les
environnements steppiques
d’Eurasie, au cours des
périodes glaciaires
une espèce => évolution lente et progressive en une autre
espèce, celle-ci évoluant à son tour en une 3ème espèce…
anagenèse  une lignée de plusieurs espèces se
succédant d’ancêtre à descendant
traduit l’adéquation permanente des populations à des
conditions de milieux changeants => entraîne la sélection
de phénotypes les mieux adaptés
anagenèse  processus de spéciation sur le temps long
IIIC. Mesure de la vitesse d’évolution
anagenèse graduelle conduit à envisager une mesure de la
vitesse des changements
John Haldane, généticien anglais, a proposé une mesure de
la vitesse de l’évolution morphologique  vitesse évolutive r
Haldane a mis au point une méthode applicable aux
caractères morphologiques mesurables (1949)
Évolution mesurée par la quantité de changement
morphologique rapportée à une unité de temps
Vitesse évolutive r =  (lnx2-lnx1)  / t
Où x1 et x2 = valeurs moyennes des mesures d’un même
caractère considéré aux instants t1 et t2
t en Ma
Vitesse exprimée en darwin
1 darwin  un changement de 272% par Ma
Travaux Mac Fadden (1992)
408 spécimens mesurés soit 26
paires d’espèces de chevaux et
4 caractères => 26  4  104
estimations de vitesse évolutive
Valeurs moyennes comprises
entre 0.05 et 0.1 darwin =>
correspondant à un changement
compris entre 14% et 27% par Ma
Valeurs
moyennes
surtout
positives => correspondant à un
accroissement général de la taille
des dents dans les lignées
valeurs données concernent le passage évolutif de certaines
espèces
=> valeurs éparses dans la phylogenèse
=> valeurs moyennes, valeurs ponctuelles peuvent être
différentes
=> valeurs n’impliquant pas une vitesse évolutive constante
IIID. Modèles B et C = Cladogenèse graduelle et
cladogenèse bourgeonnante graduelle
cladogenèse graduelle généralement associée à des
spéciations allopatriques scindant en deux l’aire de
répartition d’une espèce initiale
2
sous-ensembles
séparés
évoluent
ensuite
progressivement et indépendamment vers 2 espèces
distinctes
Si les 2 espèces dérivées différentes de l’espèce initiale =>
Cladogenèse sensu stricto
Si l’une des 2 espèces dérivées identique à l’espèce initiale
=> Cladogenèse bourgeonnante
modalités évolutives souvent invoquées pour expliquer la
divergence et la multiplication des lignées à des échelles
macroévolutives (genres, familles, ordres…)
IIID. Modèles D = Goulot d’étranglement (bottleneck)
Exemple.
Evolution
des
brachiopodes
du
genre
Burmirhynchia au cours du Jurassique moyen dans le bassin
de Paris
Au Jurassique moyen, bassin de Paris recouvert par des
mers épicontinentales chaudes  environnements se
modifiant selon les changements climatiques ou eustatiques
lagons peu profonds développés => prolifération des
rhynchonelles  période de prolifération
Chaque période de prolifération  épanouissement
d’une espèce différente de la précédente
Lorsque la profondeur du milieu augmentait ou diminuait
=> réduction de l’installation des lagons => réduction
importante des effectifs des rhynchonelles
Lors des phases de réduction des effectifs => seule une
partie du patrimoine génétique de l’espèce était conservée
•
=> dérive rapide et émergence d’une espèce différente
lors de la phase suivante de prolifération
•
=> processus se produisant à plusieurs reprises
modèle évolutif  modèle du goulot d’étranglement
modèle  analogue temporel de la spéciation
péripatrique => installation de conditions de milieu peu
favorables produisant dans le temps l’équivalent d’un isolat
périphérique
IIIF. Modèles E et F = Cladogenèse ponctuée et cladogenèse
bourgeonnante ponctuée
Evolution des trilobites du genre Eldredgeops au Dévonien
au Nord-Est des Etats-Unis (d’après Eldredge, 1972)
Exemple à l’origine du modèle proposé par Eldredge et
Gould (1972) => Equilibres ponctués
trilobites = arthropodes marins qui ont peuplé les mers
du Paléozoïque
au Dévonien moyen (~ 390Ma) => genre Eldredgeops
vivait dans une mer tropicale
mer tropicale assez vaste et couvrant le Centre et l’Est
des Etats-Unis
diversification de Eldredgeops en 5 espèces
5 espèces se sont succédées dans des zones
épicontinentales ouvertes au sud vers l’océan Rhéique
(au nord = Laurentia ; à l’Est = continent Appalaches)
espèces se distinguent par le
nombre de rangées dorsoventrales de lentilles des
yeux composés
forme ancestrale possède des
yeux à 18 rangées de lentilles
espèces qui en dérivent ont
des yeux plus petits avec
moins de rangées de lentilles
(17 ou 15)
chaque
espèce a vécu
pendant une période assez
longue => de l’ordre de 4 Ma
Pendant cette période =>
espèces restées globalement
inchangées
émergence de chaque espèce sans forme intermédiaire
=> dans une région bordière peu profonde (mer
marginale)
Puis nouvelles espèces => gagnant l’ensemble du
domaine marin où elles se sont successivement
remplacées
vraisemblable que chaque espèce est apparue par
divergence d’une petite population fondatrice isolée
dans un environnement littoral
nouvelle forme issue de la population fondatrice a
ensuite remplacé son ancêtre dans tout le domaine
scénario se répétant plusieurs fois
Exemple limité => différences portant sur des variations
réduites d’un caractère discret (dénombre des lentilles)
Evolution des gastéropodes du genre Poecilozonites au
Pléistocène dans les Bermudes (d’après Gould 1969)
autre exemple fondateur du modèle des équilibres
ponctués proposé par Eldredge et Gould (1972)
évolution des escargots a suivi
climatiques glaciaires-interglaciaires
les
alternances
dernière espèce (P. bermudensis) venant de disparaître
suite à l’introduction anthropique de gastéropodes
prédateurs et de l’usage des pesticides
IIIG. Modèles G = Stase
Neopilina = mollusque monoplacophore découvert en
1952
Neopilina = descendant « presque » inchangé de Pilina de
l’Ordovicien (450Ma)
Limules actuelles = représentées par 4 espèces dont
certaines diffèrent très peu de leur ancêtre (apparu il y a
environ 400 Ma)
cas exceptionnels de très longue stabilité
cas de longue stabilité
plus fréquents de
l’ordre de quelques Ma
Ex. Ammonites
Phyllocératidés
Holcophylloceras
mediterraneum
demeurant inchangées
pendant 12 Ma du
Bajocien à l’Oxfordien
biostratigraphes se sont
généralement appuyés
sur la stabilité des
espèces pour définir
certaines biozones
Modalités et rythmes de l’Evolution - Apport de la Paléontologie
•I. Echelle de l’Evolution : microevolution versus macroevolution
•II.Spéciation
IIA. Emergence d’une espèce : un phénomène rapide ?
IIB. Emergence d’une espèce : un phénomène rare ?
IIC. Modalités de spéciation
•Spéciations allopatriques (dimension géographique avec barrière)
•Spéciations parapatriques (dimension géographique sans barrière)
•Spéciations sympatriques (dimension écologique, éthologique)
•Spéciation sur le long temps (spéciation graduelle dans le temps)
•III. Sept modèles d’évolution
IIIA. Bref historique
IIIB. Modèle A = Anagenèse graduelle
IIIC. Mesure de la vitesse d’évolution
IIID. Modèles B et C = Cladogenèse graduelle et cladogenèse bourgeonnante graduelle
IIIE. Modèles D = Goulot d’étranglement (bottleneck)
IIIF. Modèles E et F = Cladogenèse ponctuée et cladogenèse bourgeonnante ponctuée
IIIG. Modèle G = Stase
•IV. Synthèse des modèles d’évolution
IVA. Deux familles de modèles
1. Les Equilibres ponctuées - Ecole ponctualiste
2. Le gradualisme phylétique - Ecole gradualiste
3. Points d’accord et différences
IVB. Bilan
1. Les Equilibres ponctués – Ecole ponctualiste
modèles « Goulot d’étranglement », « Cladogenèse
ponctuée », « cladogenèse bourgeonnante ponctuée »
et « Stase »
=> à la base des équilibres ponctués
Gould et Eldredge (1972) ont initié l’Ecole ponctualiste
vision macroévolutive suppose une évolution discontinue
longues périodes sans changement ponctuées de
phases de changement rapide => conduisant à
l’émergence de nouvelles espèces
en période de stase => ajustements à des conditions
locales (variabilité morphologique intraspécifique <
variations des espèces apparentées) => ajustements ne
permettant pas l’émergence de nouvelles espèces
dans l’aire de répartition d’une espèce initiale => petites
populations marginales donnent fréquemment de
nouvelles formes par évolution péripatrique
si les conditions restent stables => espèce initiale a
toutes les chances de persister sans grand changement
espèce initiale convenablement adaptée et implantée
formes marginales n’ont aucun succès durable => elles
seront rarement détectées dans le registre fossile car trop
fugaces
si les conditions environnementales se modifient =>
l’une des nouvelles formes marginales => celle qui sera
mieux adaptée aux nouvelles conditions du milieu =>
pourra venir concurrencer l’espèce initiale et s’imposer
dans tout son domaine de répartition
 ponctuation
émergence d’une nouvelle espèce résulte d’une sélection
parmi les nombreuses espèces potentielles confrontées
aux changements du milieu
2. Le gradualisme phylétique - Ecole gradualiste
2ème famille regroupant les modèles « Anagenèse
graduelle » et « Cladogenèse graduelle » et
« cladogenèse bourgeonnante graduelle »
Ecole gradualiste
(néodarwinisme)
issue
de
la
Théorie
synthétique
3. Points d’accord et différences
2 familles qui ont donné lieu à des débats pendant les
années 1970
 Points d’accord concernent :
Réalité de l’évolution biologique
Déroulé de l’évolution depuis 3.8Ga (d’après les archives
paléontologiques )
Rôle de la sélection naturelle
Notion d’espèce biologique
Universalité des mécanismes génétiques sous-tendant
l’évolution
 Différences :
Cas du gradualisme :
=> évolution = processus continu et souvent progressif
=> évolution = somme de petits changements accumulés
sur de nombreuses générations
=> admet des changements de rythmes progressifs avec
des phases de changement lentes ou très rapides
=> suppose que la sélection s’exerce sur les gènes et les
phénotypes
Cas du ponctualisme :
=> évolution = processus relativement discontinue
=> fort contraste entre des périodes de stabilité et des
périodes de changement intense correspondant aux
spéciations
=> suppose que la sélection s’exerce sur les gènes et les
phénotypes mais aussi sur les espèces
dans un schéma ponctualiste, la sélection classique (sur
gènes et individus) touche les populations conduisant à
l’émergence de nouvelles espèces <=> définition des
possibles
sélection classique relayée par une sélection d’ordre
supérieur conduisant à « trier » les diverses espèces
apparues lors de la ponctuation <=> tri parmi les
possibles
distinction gradualisme-ponctualisme
rythme des changements et les modes
concerne
le
deux écoles s’accordant sur les mécanismes génétiques et
donc sur la spéciation
IVB. Bilan
débat gradualisme-ponctualisme devenu modéré
gradualistes admettent l’existence de stases
ponctualistes admettant la dérive progressive
interprétation classique consiste à considérer
# Que les phases de spéciation rapide (cladogenèses
ponctuées) => interviennent lors de périodes d’instabilité
environnementale
# Que les dérives graduelles (anagenèse) => interviennent lors
des fluctuations environnementales plus lentes
# Que les stases évolutives marquent des périodes de
stabilité du milieu
=> trop simplificateur
réponses des espèces aux fluctuations de l’environnement
ne sont pas linéaires (effet de seuils) => groupes,
caractères n’offrant pas la même sensibilité à un
changement donné
=> Existence d’un modèle venant modérer cette
interprétation classique  modèle « plus cela change,
plus c’est la même chose »
modèle proposé par Sheldon dans les années 1990
dans les environnements variables => espèces
resteraient en stase et évolueraient par ponctuation
quand les seuils seraient atteints
situation paradoxale s’expliquant par une sélection
d’espèces généralistes capables de supporter des
dérives de l’environnement sans changer
dans les environnements stables => des lignées
« spécialistes » pourraient répondre de manière
graduelle aux faibles variations environnementales
Développement et Evolution
I. Relation entre développement et évolution
II. Ontogenèse et phylogenèse
III. Hétérochronies du développement
IIIA. Peramorphoses et paedomorphoses
IIIB. Nanisme et gigantisme
IIIC. Extension phylétique des hétérochronies
IIID. Signification évolutive des hétérochronies
mécanismes de l’évolution peuvent être appréhendés à
divers niveaux : génétique, écologique, éthologique ou
morphologique
pour aborder les mécanismes de l’évolution => avoir une
vision dynamique de l’évolution
passer des schémas de parenté (pattern) exprimant les
relations entre les taxons aux processus (process)
expliquant comment la différenciation s’est réalisée
entre les taxons
données issues du développement indispensables =>
touchant au phénotype et donc à la morphologie =>
donnant accès à l’origine des transformations
évolutives
Développement et Evolution
I. Relation entre développement et évolution
II. Ontogenèse et phylogenèse
III. Hétérochronies du développement
IIIA. Peramorphoses et paedomorphoses
IIIB. Nanisme et gigantisme
IIIC. Extension phylétique des hétérochronies
IIID. Signification évolutive des hétérochronies
succession des événements qui aboutissent à la
transformation des arcs embryonnaires en organes
adultes => se retrouve dans les étapes successives de
l’évolution phylétique des vertébrés
enchainement
des
stades
ontogénétiques
récapitulatif chez les descendants
=>
montre l’existence d’une relation étroite entre évolution
et le développement
relation clairement établie au XIX siècle par l’allemand Ernst
Haeckel et sa loi de la récapitulation  sa formule
« l’ontogenèse récapitule la phylogenèse » => plus
utilisée aujourd’hui
développement ontogénétique permet de documenter
l’évolution
Développement et Evolution
I. Relation entre développement et évolution
II. Ontogenèse et phylogenèse
III. Hétérochronies du développement
IIIA. Peramorphoses et paedomorphoses
IIIB. Nanisme et gigantisme
IIIC. Extension phylétique des hétérochronies
IIID. Signification évolutive des hétérochronies
pour étudier l’ontogenèse => 3 paramètres : âge, taille et
forme
Age  fait référence à la maturation de l’organisme 
estimation de l’écoulement de temps depuis la naissance
jusqu’à l’acquisition de la maturité sexuelle
Taille  fait référence à l’accroissement de l’organisme
=> estimée à partir d’une dimension linéaire (longueur,
hauteur…) ; généralement corrélée à l’âge
Forme  rend compte de l’aspect et des proportions des
différentes parties de l’organisme => caractérisée par
plusieurs paramètres
ontogenèse  un processus d’agencement spatial et
temporel aboutissant à la réalisation d’un phénotype
adulte
ontogenèse  toutes les transformations
l’organisme depuis l’œuf fécondé jusqu’à l’adulte
affectant
3 paramètres (âge, taille, forme) permettant de décrire la
succession des transformations réalisées au cours du
développement
ontogénétique

trajectoire
ontogénétique
trajectoires ontogénétiques  trajectoires individuelles
au niveau de l’espèce => trajectoires ontogénétiques assez
semblables mais avec une certaine variabilité interindividuelle => caractéristiques des espèces
représentation des
plusieurs modèles
trajectoires
ontogénétiques
selon
qualitativement => sous la forme de cartouches
quantitativement => à partir de graphiques et d’analyses
statistiques
Gould => « Ontogeny and Phylogeny » (1977)
=> aborde les relations entre ontogenèse et phylogenèse
=> offre la possibilité d’accéder à certains processus soustendant l’évolution
=> distingue les processus de décalage des séquences
ontogénétiques et les résultats que ces décalages font
apparaître dans les phylogenèses
=> passe du simple constat des changements évolutifs à une
explication des mécanismes du changement
mécanismes abordés au niveau morphologique et sont
déduits de la confrontation entre l’ontogenèse et la
phylogenèse
2 espèces apparentées
=> partagent une histoire en partie commune (jusqu’à leur
ancêtre commun)
=> puis une histoire propre à chacune d’elles => conduisant à
des différences entre adultes
différences entre adultes => reflètent les différences entre
les processus de développement que produisent ces
adultes
confrontation
des
ontogenèses
va
permettre
d’approcher
les
mécanismes
sous-tendant
la
divergence entre les 2 espèces
Envisager l’évolution :
=> pas comme une simple accumulation de différences entre
adultes
=>
mais comme un processus de modification des
développements
Gould et d’autres auteurs => ont proposé un protocole
d’analyse des décalages entre les ontogenèses et leur
interprétation en terme évolutif
Décalages = Hétérochronies du développement
Développement et Evolution
I. Relation entre développement et évolution
II. Ontogenèse et phylogenèse
III. Hétérochronies du développement
IIIA. Peramorphoses et paedomorphoses
IIIB. Nanisme et gigantisme
IIIC. Extension phylétique des hétérochronies
IIID. Signification évolutive des hétérochronies
hétérochronie du développement = décalage entre 2
trajectoires ontogénétiques
d’une manière générale => hétérochronies  à des
altérations de la chronologie des étapes du
développement d’une espèce par rapport à une autre prise
comme référence
altérations => concernent la durée et le rythme du
développement
deux modes majeurs de décalages des séquences
ontogénétiques => expliquant les différences entre les
formes
pédomorphose => rétention de caractères ancestraux
juvéniles chez le descendant adulte => descendant adulte
ressemblant au jeune de son ancêtre
pédomorphose fonctionne soit par décélération (néoténie)
ou hypomorphose (progenèse)
décélération (ou
développement
néoténie)
=
ralentissement
du
=> même durée de vie mais vitesse de développement
ralentie
=> moins de stades morphologiques chez descendant/ancêtre
Hypomorphose (ou progenèse) = raccourcissement du
développement
=> même vitesse de développement mais durée de vie plus
courte
=> moins de stades morphologiques chez descendant/ancêtre
péramorphose => apparition de caractères ancestraux
adultes chez le descendant juvénile => ancêtre adulte
ressemblant au jeune de son descendant
péramorphose fonctionne
hypermorphose
soit
par
accélération
ou
accélération = accélération du développement
=> même durée de vie mais vitesse de développement
accélérée
=> plus de stades morphologiques chez descendant/ancêtre
Hypermorphose = prolongation du développement
=> même vitesse de développement mais durée de vie plus
longue
=> plus de stades morphologiques chez descendant/ancêtre
d’autres modalités hétérochroniques plus complexes
(par exemple : pré- et post-déplacement)
modalités plus difficiles à mettre en évidence
(insuffisamment d’informations sur le développement)
IIIA. Paedomorphoses et Peramorphoses
=> Résultat paedomorphique par un changement de rythme
pédomorphoses concernant plus de 10% des espèces
actuelles d’urodèles (amphibiens avec queue = triton+
salamandre) et de nombreux fossiles du Permo-Trias
amphibiens occupant des milieux humides complexes
changeant au fil des saisons ou des années
changements
environnementaux
(assèchement,
température, altitude…) pouvant avoir une influence sur
l’apparition de la métamorphose
certains urodèles font face
l’environnement en adoptant
développement alternatives
aux
des
fluctuations
stratégies
de
de
=> vie adulte non métamorphosée avec une morphologie
juvénile (forme pédomorphe) ou
=> vie adulte métamorphosée avec une morphologie adulte
(forme métamorphe)
Exemple. Triton alpestre développant une pédomorphose
facultative en fonction des paramètres environnementaux
espèces à pédomorphose facultative :
=>
possibilité d’atteindre
rapidement
la
maturité
sexuelle
plus
=> d’économiser le coût de la métamorphose qui intervient
quand
l’environnement
aquatique
se
détériore
(assèchement) pour maximiser les chances de survies
Exemple. Axolotl mexicain développant une pédomorphose
quasi-exclusive
=> Résultat péramorphique par un changement de rythme
Exemple. Accélération chez Echinocardium
Genre représenté dans les mers actuelles par 7 espèces
ayant divergé les unes des autres depuis ~30Ma
=> Résultat péramorphique lié à une extension de la durée du
développement
=> Résultat paedomorphique lié à un raccourcissement du
développement
au travers des adaptations => espèces de plus en plus
spécialisées dans des niches écologiques de plus en
plus étroites
hypomorphose provoque une remise à zéro => retour à un
stade juvénile  à un caractère ancien chez les adultes
en réduisant le développement
retour à un stade juvénile va permettre
=> “d’effacer” la spécialisation évolutive,
=> d’explorer de nouveaux chemins évolutifs,
=> de coloniser de nouveaux habitats,
=> d’exploiter de nouvelles ressources
à l’origine de la différenciation des Clypéastéroïdes =>
avec innovations morphologiques <=> apomophies
structurant le clade Clypéastéroïdes
Développement et Evolution
I. Relation entre développement et évolution
II. Ontogenèse et phylogenèse
III. Hétérochronies du développementI
IIIA. Peramorphoses et paedomorphoses
IIIB. Nanisme et gigantisme
IIIC. Extension phylétique des hétérochronies
IIID. Signification évolutive des hétérochronies
IIIB. Nanisme et gigantisme
correspondent à
développement
deux
altérations
particulières
du
ne concernent que le taux d’accroissement de la taille #
hétérochronies s.s. (rythme ou la durée du développement)
nanisme  réduction de taille sans modification de forme, ni
changement de la durée du développement
gigantisme  augmentation de taille sans modification de
forme, ni changement de la durée du développement
Confusions faites dans la littérature => de nombreuses
espèces désignées comme naines ou géantes proviennent
en fait des hétérochronies du développement
Exemple. Confusion entre nanisme
(progenèse) chez le petit cerf de Crète
et
hypomorphose
IIIC. Extension phylétique des hétérochronies
hétérochronies du développement => jouant un rôle majeur
pour expliquer certaines dérives phylétiques
un même processus hétérochronique peut persister dans
le temps
cette persistance => peut aboutir à une évolution
morphologique
unidirectionnelle
impliquant
une
succession d’espèces
dérives morphologiques => désignées en termes de
paedomorphoclines ou peramorphoclines (McNamara,
1982)
suppose que les relations d’ancêtre à descendants soient
établies a priori
Exemple. Peramorphocline chez les ammonites
Jurassique inf. (d’après Dommergues et al. 2006)
au
paedomorphoclines
descriptifs
et
peramorphoclines

concepts
interprétations en termes d’adaptation (ex. trilobites)
viennent en second temps
pas d’hypothèse a priori sur le rythme de l’évolution des
clines (lent ou rapide, graduel ou irrégulier), ni sur les
modalités (anagenèse ou cladogenèse)
IIID. Signification évolutive des hétérochronies
hétérochronies peuvent avoir des significations évolutives
différentes
Ex. Hypomorphose ou progenèse
=> raccourcissement brusque et intense du développement
=> organisme de petite taille, avec une maturité sexuelle précoce
=> va se traduire par un taux de renouvellement des
générations plus important
=> capacité à évoluer plus grande (potentiel adaptatif plus
important)
sur le plan morphologique => les hypomorphoses
conduisent à une « remise à zéro » => permettant
d’explorer de nouvelles voies, fréquemment à l’origine de
nouvelles radiations
Ex. Hypermorphose
=> prolongement du développement, avec une maturité sexuelle
plus tardive
=> va se traduire par un taux de renouvellement des
générations plus lent => capacité à évoluer moins grande
(potentiel adaptatif plus restreint)
sur le plan morphologique => les hypermorphoses
conduisent à des morphologies extrêmes => conduisant à
des impasses (capacité à évoluer non suffisante)
Exemple. Evolution hypermorphique des tigres à dents de
sabre
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