Théorie synthétique ou néo-darwinisme
Cette théorie est élaborée entre 1935 et 1955 par des
scientifiques comme R.A. Fisher, J.B.S. Haldane,
S. Wright, Th. Dobzansky, Julian Huxley, B.
Rensch , E. Mayr, G.G. Simpson, G. L. Stebbins,
L'Héritier et Teissier, etc. En 1942, J. Huxley crée
le terme de synthèse évolutive pour cette théorie qui
unit les connaissances de la biologie (biochimie,
biochimie de l'hérédité, phylogénétique et génétique
des populations, cytologie, physiologie du développement, biologies animale
et végétale, écologie, éthologie, biogéographie, paléontologie, systématique),
de la géologie (en particulier la radiochronologie et la tectonique globale) et
l'analyse mathématique. L’évolution n’est plus envisagée comme la
transformation d’individus isolés mais comme celle de groupements
d’individus de même espèce c'est-à-dire à l’échelle des populations.
Une population évolue lorsque la fréquence d’un gène ou de plusieurs gènes
s’y modifie. On peut ainsi observer chez certaines espèces des caractères ayant
acquis, en raison de changements du milieu, des capacités d’adaptation qu’ils
ne possédaient pas avant. Les caractères qui se répandent correspondent à des
allèles existant auparavant « silencieusement » au sein de l’espèce. Lorsque
l’ensemble des individus qui constituent une espèce forme plusieurs
populations isolées, chacune de ces populations peut acquérir des caractères
particuliers et donner naissance à des variétés différentes au sein d’une même
espèce. Si ensuite, ces populations sont dans l’impossibilité de se croiser pour
des raisons géographiques, physiologiques etc., elles constituent alors des
espèces distinctes.
La théorie synthétique reconnaît l'existence de 2 modalités évolutives ou
spéciation : l'anagenèse correspond à l'évolution temporelle d'une lignée
unique, une transformation évolutive discrète, graduelle et irréversible qui ne
peut pas être radicale car elle romprait l'adaptation de l'individu à son milieu.
Dans ce cas, une lignée descendante remplace une lignée ancestrale dans la
continuité. La cladogenèse correspond à la scission d'une lignée ancestrale en
2 ou plusieurs lignées descendantes.
La théorie synthétique intègre la théorie de Darwin : variabilité des espèces,
sélection naturelle, transformation lente et graduelle (déjà énoncée par
Lamarck) avec l’hérédité mendélienne et les avancées de la biologie de la
première moitié du XXème siècle.