Les financements annoncés par la BM iront à des actions à court terme de soutien
médical mais aussi à des actions à long terme de soutien économique, budgétaire et
social. L'annonce de cette aide d'urgence a été faite au cours de la première journée d'un
sommet Etats-Unis/Afrique qui réunit à Washington les délégations d'une cinquantaine de
pays africains, dont 35 présidents.
Cette crise sanitaire pèse sur ce sommet historique: en raison de la gravité de la
situation, la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf et son homologue sierra-léonais
Ernest Bai Koroma ont renoncé à y participer. Les pays touchés "sont tous des Etats
fragiles (...) qui ont besoin d'une réponse rapide", a souligné Makhtar Diop, vice-président
de la BM pour l'Afrique. Le Nigeria, pays le plus peuplé et première économie du
continent, est lui aussi frappé.
Un médecin de Lagos, qui avait soigné un Libérien mort d'Ebola, a été contaminé par le
virus, deuxième cas recensé dans la plus grande ville d'Afrique de l'Ouest. Le Libérien
Patrick Sawyer, mort à Lagos fin juillet, était la première victime d'Ebola au Nigeria.
La Guinée, la Sierra Leone et le Liberia tentent toujours d'endiguer l'épidémie.
"L'essence même de notre nation est en jeu", a alerté lundi le président sierra-léonais,
exhortant sa population à "intensifier (ses) efforts dans la lutte" contre le virus.
Missionnaire américaine
Les Etats-Unis sont également concernés par cette épidémie sans précédent. La
missionnaire américaine Nancy Writebol, infectée par le virus, doit être rapatriée du
Liberia vers Atlanta par avion sanitaire mardi. Le Dr Kent Brantly, l'autre Américain
contaminé au Liberia, où il travaillait avec elle, était arrivé sur le sol américain samedi,
transporté par le même avion sanitaire qui la ramènera.
En outre, un homme est soigné dans un hôpital de New York pour des symptômes
semblables à ceux d'Ebola et a subi des analyses. Mais le centre hospitalier estime que
le risque qu'il s'agisse d'Ebola est faible. Le patient a récemment voyagé dans un pays
de l'Afrique de l'Ouest où des cas d'Ebola ont été signalés.
Le virus se manifeste notamment par des hémorragies, des vomissements et des
diarrhées. Il se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les
tissus de personnes ou d'animaux infectés. Des virologues américains espèrent tester
dès septembre un vaccin expérimental, qui en cas de succès permettrait d'immuniser dès
2015 le personnel soignant, en première ligne contre l'épidémie. Le taux de mortalité a
atteint jusqu'à 90% dans le passé et est d'environ 60% dans le cas de l'épidémie actuelle.
Au-delà de la crise sanitaire, l'impact économique de l'épidémie commence à soulever
l'inquiétude pour les pays africains touchés. Selon une première évaluation réalisée par
la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), la Guinée pourrait perdre
un point de croissance de son Produit intérieur brut (PIB) qui passerait de 4,5% à 3,5% à
cause de la maladie.
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