Les Artères Circonflexes Latérale et Médiale de la Cuisse

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2001-2002
UNIVERSITE DE NANTES
Les Artères Circonflexes Latérale
et
Médiale de la Cuisse
Par
JACOB Olivier
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
1
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2001-2002
UNIVERSITE DE NANTES
Les Artères Circonflexes Latérale
et
Médiale de la Cuisse
Par
JACOB Olivier
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
2
Je tiens à remercier l’ensemble des Professeurs d’Anatomie de la Faculté de Nantes
pour nous avoir fait découvrir et surtout apprécier cette discipline.
Je remercie également Messieurs Stéphane Lagier et Yvan Blin , préparateurs au
laboratoire d’anatomie pour leur contribution à la réalisation de ce mémoire.
3
PLAN
I- Introduction…………………………………………...…………………………………….….p4
II- Rappels anatomiques………………………………………...………………………..……..p5
A- L’articulation de la hanche
1- la capsule
2- les ligaments
B- Les muscles
1- les muscles fessiers
2- les muscles pelvi-trochantériens
3- les muscles de la cuisse
C- Embryogénèse du système vasculaire du membre inférieur
1- le stade initial
2- le stade intermédiaire
3- le stade terminal
III- Abord du triangle fémoral…………………………………………………...……...……p12
A- Matériel utilisé
B- Le triangle fémoral
4
IV- Artère circonflexe latérale de la cuisse ( ACLC )………………………….…….…p14
A- Naissance
B- Trajet et rapports des différentes parties de l’ACLC
1- le tronc de l’ACLC
2- le rameau transverse
3- le rameau ascendant
4- le rameau descendant
C- Territoire de l’ACLC
IV- Artère circonflexe médiale de la cuisse ( ACLC )……….…………………….….…p23
A- Naissance
B- Trajet et rapports
1- Dans le cas de la distribution habituellement décrite
2- variation de distribution de l’ACMC
V- Discussion…………………………………………………………………....………………p34
VI- Conclusion………………………………………………………...………….……...……..p35
Bibliographie…………………...………………………………………………….……...……..p36
5
I- Introduction
Les artères circonflexes médiales et latérales de la cuisse forment comme leur nom l'indique un
cercle artériel autour de l’extrémité supérieure du fémur. Elles sont donc fondamentales à la
vascularisation de cette région, surtout chez l’enfant en période de croissance.
Fréquemment l’étude de ces artères s’arrête à ce rôle, de grande importance certes, mais ce n’est pas
le seul. En effet elles possèdent de nombreuses branches permettant la vascularisation de l’ensemble
des muscles de la cuisse
Cette étude anatomique a donc pour but d’étudier le trajet et le territoire de chacune de ces artères
afin d’évaluer leur importance respective tant sur le plan osseux que musculaire.
6
II-
Rappels anatomiques et embryologiques
A- L’articulation de la hanche
L’articulation coxo-fémorale est une articulation synoviale sphéroïde qui allie stabilité et mobilité.
C’est par son intermédiaire que se fait la transmission des forces aux membres inférieurs selon la
balance de Powels. Son intégrité est donc nécessaire pour conserver la position debout,
caractéristique de l’Homme.
Cette articulation met en jeu 2 surfaces articulaires :
-
l’acétabulum : c’est une profonde excavation sphéroïde de 180°.
-
la tête fémorale : elle correspond à deux tiers de sphère (240° environ).
Elle regarde en dedans, en haut et en avant.
La parfaite adaptation de ces 2 surfaces articulaires permet donc des mouvements dans tous les
sens. Face à cette importante mobilité, de nombreuses structures vont intervenir pour assurer une
grande stabilité.
1- la capsule
La capsule est un manchon fibreux épais très solide. Elle s’insère sur le limbus acétabulaire de l’os
coxal et au niveau du fémur sur la ligne intertrochantérienne antérieure et la face postérieure du col
fémoral dans son tiers latéral.
2- les ligaments
Quatre ligaments participent à la stabilité de l’articulation coxo-fémorale - cf. dessin - :
•
le ligament ilio-fémoral : il est formé de 2 faisceaux, supérieur et inférieur
qui partent de l’épine iliaque antéro-supérieure et s’insèrent
respectivement sur la partie supérieure et inférieure de la ligne intertrochantérienne antérieure.
•
Le ligament pubo-fémoral : il naît de l’éminence ilio-pubienne et s’insert
sur la partie inférieure de la ligne inter-trochantérienne antérieure.
•
Le ligament ischio-fémoral : situé à la face postérieure, il est tendu depuis
la partie supérieure de la tubérosité ischiatique jusqu’à la face interne du
grand trochanter.
•
Le ligament de la tête fémorale ( ou ligament rond ) : il naît au niveau de
la partie antéro-supérieure de la fossette du ligament rond et se termine en
3 faisceaux au niveau de l’échancrure ischio-pubienne.
7
Il existe donc un complexe capsulo-ligamentaire qui assure à lui seul une importante stabilité à
l’articulation coxo-fémorale. Celle-ci est encore renforcée par la présence de nombreux muscles qui
comptent parmi les plus puissants de l’organisme.
8
B- Les muscles
L’ensemble des muscles intéressant la cuisse peuvent se répartir en 3 groupes :
- les muscles fessiers
- les muscles pelvi-trochantériens
- les muscles de la cuisse
1- les muscles fessiers
Ils sont au nombre de 3 et s’étagent de la superficie à la profondeur :
•
•
•
le glutéus maximus : c’est le plus volumineux et le plus superficiel.
le glutéus médius : il correspond au plan intermédiaire
le glutéus minus : c’est le plus profond des trois
Le muscle tenseur du fascia lata peut se rajouté à ces 3 muscles. Il forme avec le glutéus maximus
le deltoïde fessier de Faraboeuf.
2- les muscles pelvi-trochantériens
Au nombre de 4, ils sont tous tendus de la ceinture scapulaire au grand trochanter et participe à la
rotation externe de la cuisse :
•
•
•
•
le muscle pyramidal
le muscle obturateur externe
le muscle obturateur interne accompagné par les muscles jumeaux
supérieur et inférieur
le muscle carré fémoral
9
3- les muscles de la cuisse
La cuisse peut se diviser en 3 loges, chacune constituée de muscles différents :
•
la loge antérieure avec :
- le muscle sartorius
- le muscle quadriceps
10
•
la loge des adducteurs avec :
- le muscle pectiné
- le muscle court adducteur
- le muscle long adducteur
- le muscle grand adducteur
11
•
la loge postérieure ou loge des ischio-jambiers avec :
- le muscle semi-membranneux
- le semi-tendineux
- le muscle biceps fémoral
12
C- Embryogenèse du système vasculaire du membre inférieur
L’embryogenèse du système vasculaire du membre inférieur peut se séparer en 3 stades :
1- le stade initial
La vascularisation du membre pelvien apparaît en même temps que celui-ci vers la cinquième
semaine. A ce stade, l’artère principale est l’artère ombilicale constituée de 2 racines : une pelvitrochantériens( ou ventrale ) qui naît en amont de la 4ème artère intersegmentaire lombaire et une
caudale ( ou dorsale ) qui naît en aval de la 4ème artère intersegmentaire lombaire. L’artère
ombilicale se prolonge alors par l’artère axiale.
2- le stade intermédiaire
Il se développe à ce stade un réseau artériel entre l’artère fémorale proprement dite et l’artère
ombilicale : le plexus fémoral. Son apparition se fait vers le 43ème jour.
3- le stade terminal
Le plexus fémoral s’individualise en artère circonflexe latérale et médiale. L’artère axiale qui
prolonge l’artère ombilicale involue peut à peut et fini par disparaître.
Les artères circonflexes latérale et médiale de la cuisse sont alors formées et prennent en charge la
vascularisation de la partie proximale de la cuisse.
13
III- Abord du triangle fémoral
A- Matériel utilisé
Pour cette étude 5 cadavres de sexe féminin ont été disséqués. A l’exception des 2 premiers sujets, à
chaque fois les membres inférieurs droits et gauches ont été disséqués.
Dans 3 cas, des injections de latex coloré en rouge ont été réalisées (injection du produit au niveau
des artères iliaques externes ). Cette technique permet de mieux visualiser et de ne pas léser les
branches artérielles les plus fines.
Le matériel utilisé fut le suivant :
- bistouri
- lames de 15 et de 23
- ciseaux
- pince à disséquer
- écarteurs
- pince à champs
- clip métallique
- latex, néoprène 671
B- le triangle fémoral
Les artères circonflexes latérale et médiale de la cuisse prennent naissance au niveau du triangle
fémoral ( triangle de Scarpa ). Il est limité par :
•
•
•
•
•
en haut : le ligament inguinal
en dehors : le muscle sartorius
en dedans : le muscle pectiné
en arrière : le muscle psoas iliaque
en avant : le fascia criblé
Le triangle fémoral intéresse donc la région
proximale de la cuisse.
Pour le dégager il faut pratiquer un abord antérieur
suivant les pointillés du dessin ci-contre.
14
Il faut alors réséquer 3 plans successifs qui sont d’avant en arrière :
•
•
•
le plan cutané
le plan adipeux intermédiaire
le plan défini par le fascia criblé
Les muscles de la loge antérieure de la cuisse sont alors visibles et délimitent le triangle fémoral cf. photo 1 -.
Ligament
Inguinal
Artère
Fémorale
Commune
Muscle
Pectiné
Artère
Fémorale
Superficielle
Muscle
Sartorius
Chef Droit
Fémoral du
Muscle
Quadriceps
Photo N°1
15
III- Artère circonflexe latérale de la cuisse ( ACLC )
A- Naissance
L’ACLC naît le plus souvent directement de l’artère fémorale profonde sur son versant
latéral en avant du tendon du muscle psoas iliaque et médialement par rapport au sartorius et
au droit fémoral. Cette naissance se fait entre 1 à 2 cm de la division de l’artère fémorale
commune en artère fémorale superficielle et profonde. Son calibre est alors de 4 à 7 mm.
1
Cependant de nombreuses variations ont été décrites - cf. dessin -.
Au cours des dissections une variation a été remarquée par 2 fois. Elle ne porte pas sur la
naissance de l’ACLC elle-même, mais sur son rameau descendant. Ce dernier naît alors
directement de l’artère fémorale profonde de la cuisse - cf. photo 2 - et non de l’ACLC
2
comme il a été le plus souvent observé - cf. photo 3 -. Certains ouvrages ne la considèrent
donc pas comme une branche de l’ACLC mais comme une artère à part entière. Dans ce cas
ce rameau descendant est appelé artère du quadriceps.
Il a également été observé sur 1 seul sujet que l’ACLC pouvait réaliser une véritable
trifurcation, son diamètre étant alors plus conséquent ( 9 à 10 mm ).
Dessin N°1
16
Photo N°2:Variation de naissance du rameau descendant de l’ACLC
Branche
descendante
de l’ ACLC
Artère
Circonflexe
Latérale de
la Cuisse
Artère
Fémorale
Superficielle
Artère
Fémorale
Profonde
17
B- trajet et rapports des différentes parties de l’ACLC
L’ensemble du réseau artériel issu de l’ACLC peut être divisé en 4 parties - cf. photo n° 3 - :
•
•
•
•
le tronc de l’ACLC
un rameau transverse
un rameau ascendant
un rameau descendant ( artère du quadriceps )
Photo N°3
Rameau
ascendant
de l’ ACLC
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Rameau
transverse
de l’ ACLC
Artère
Fémorale
Profonde
Rameau
descendant
de l’ ACLC
Artère
Fémorale
Superficielle
18
1°- Le tronc de l’ACLC
Il possède un trajet horizontal de dedans en dehors ou oblique vers le bas et le dehors. Il se
situe à ce niveau entre :
• en arrière : le muscle psoas iliaque
• en avant : le muscle sartorius et le muscle droit fémoral
• en dedans : l’artère fémorale profonde
• en dehors : le muscle droit fémoral
Le tronc de l’ACLC possède alors des rapports directs avec des éléments veineux et
nerveux - cf. photo n°4 - :
-
Les différentes branches du nerf fémoral forment un plan nerveux qui
passe en avant du tronc de l’ACLC et sous le muscle droit fémoral.
-
Le tronc de l’ACLC chemine au contact de la veine circonflexe latérale
qui se jette dans la veine fémorale profonde.
Branches
du
Nerf
Obturateur
Veine
Saphène
Interne
Tronc
de
l’ ACLC
Artère
Fémorale
Superficielle
Artère
Fémorale
Profonde
Photo N°4:
19
2°- Le rameau transverse
Il prolonge la racine de l’ACLC avec un trajet qui reste oblique en bas et en dehors ou qui
s’horizontalise. Ce segment chemine en avant du psoas iliaque et rétrocroise de dedans en
dehors le droit fémoral auquel il donne une branche artérielle pour sa partie proximale. Il
émerge donc à la face latérale du droit fémoral et se termine en plongeant dans la partie
proximale du tenseur du fascia lata - cf. photo n° 5 -.
Il a été décrit que ce rameau pouvait passer au travers du tenseur du fascia lata et accéder à
la face postérieure de la racine de la cuisse pour s’anastomoser avec l’artère circonflexe
3
médiale de la cuisse .
Rameau
ascendant
de l’ ACLC
Rameau
transverse
de l’ ACLC
Tronc
de
l’ ACLC
Rameau
descendant
de l’ ACLC
20
Photo N°5:
3°- Le rameau ascendant
Son origine est variable, il peut naître dès le tronc de l’ACLC - cf. photo n°3 - ou plus
latéralement à partir du segment horizontal ( schéma le plus fréquemment rencontré ) - cf.
photo n°5 -. Dans ce cas, cette branche apparaît au bord latéral du droit fémoral puis se
dirige vers le haut entre :
•
•
en dedans : le muscle droit fémoral
en dehors : le tenseur du fascia lata
Le rameau ascendant arrive ensuite au niveau de la ligne intertrochantérienne antérieure. Il
se divise alors en de nombreuses branches artérielles qui pénètrent perpendiculairement
dans la corticale osseuse du col fémoral et du grand trochanter – cf. photo 6 -.
Photo N°6
Col
Fémoral
Branche à
destinée
du Grand
Trochanter
Branche à
destinée
du Muscle
Psoas Iliaque
Rameau
ascendant
de l’ ACLC
:
21
4°- Le rameau descendant (également appelé artère du quadriceps )
Il naît 2cm environ après l’origine du tronc de l’ACLC le long du bord médial du droit
fémoral. Puis il passe à sa face postérieure et descend verticalement avant de se diviser en 2
branches - cf. photo 5 - :
•
la première, la plus interne longe le bord postéro-médial du droit fémoral. Elle se
redivise en 2 branches. L’une s’enfonce directement dans la partie moyenne du
droit fémoral tandis que l’autre poursuit son chemin quelques centimètres avant
de s’y enfoncer plus distalement. Elle donne également des branches pour le
vaste médial.
•
la seconde plus latérale rétrocroise de dedans en dehors le droit fémoral, émerge à
son bord latéral et plonge dans le vaste latéral ou elle disparaît. Elle donne une
branche qui parcourt la face antérieure du droit intermédiaire du muscle
quadriceps et qui s’anastomose avec le réseau artériel du genou.
Il existe une autre branche descendante qui naît plus latéralement sur le segment horizontal
et qui se divise presque immédiatement en 2 branches - cf. photo 5 -.
Celles-ci pénètrent entre le chef droit intermédiaire et vaste latéral du quadriceps. L’une
s’enfonce dans le vaste latéral pour assurer sa vascularisation tandis que la deuxième
descend verticalement au contact de la diaphyse fémorale pour aller également
s’anastomoser avec le réseau artériel du genou. Cette artère laisse au passage quelques
branches à destination du droit intermédiaire et du vaste latéral.
22
C- Territoire de l’ACLC
Les territoires vascularisés par l’ACLC peuvent être divisés en 2 parties :
• un contingent musculaire
• un contingent osseux
1°- Le contingent musculaire
C’est le plus aisé des deux à étudier. Au cours des différentes dissections il est apparu que
l’ACLC est d’une importance capitale dans la vascularisation de la partie proximale et
moyenne de la cuisse. Chacun des segments étudiés plus haut permet la vascularisation
d’une région anatomique précise, même si quelques variations existent.
•
le tronc de l’ACLC : il donne des branches pour le muscle psoas
iliaque et la
partie proximale du droit fémoral et du sartorius. Pour ce muscle l’artère peut
naître directement de l’artère fémorale profonde juste après son origine - cf.
photo 5 –
•
le rameau horizontal : il vascularise le muscle tenseur du fascia lata et le vaste
latéral dans leur partie proximale - cf. photo 5 –. Certains ouvrages décrivent une
branche qui traverse le tenseur du fascia lata et passe à la face postérieure pour
3
s’anastomoser avec l’artère circonflexe médiale de la cuisse .
•
le rameau ascendant : bien que destiné à vasculariser le contingent osseux, il
donne des branches pour le vaste latéral et parfois pour le psoas iliaque.
•
le rameau descendant : également appelé à juste titre artère du quadriceps, il
vascularise : les 4 chefs du quadriceps ( le droit fémoral, le droit intermédiaire, le
vaste latéral et le vaste médial ) et la partie moyenne du tenseur du fascia lata.
Le segment descendant possède également un autre rôle : il permet une
revascularisation de la partie distale du membre inférieur en cas d’obstruction au
niveau de l’artère fémorale superficielle. Cette redistribution vasculaire se fait par
l’intermédiaire du rameau descendant qui s’anastomose avec le cercle artériel du
genou. Ce rôle de suppléance est fondamental en clinique car il permet le
maintient de l’oxygénation des tissus qui se trouvent en aval.
23
2°- Le contingent osseux
Plus difficilement identifiable, il dépend surtout du rameau ascendant, bien que certains
3
travaux aient montré que la branche horizontale pouvait y participer
Le rameau ascendant permet alors la vascularisation de deux parties : le grand trochanter et
le col fémoral- cf. photo 6 -.
Le calibre non négligeable de cette branche montre bien que l’ACLC joue un rôle essentiel
dans la vascularisation de la partie proximale du fémur.
Cependant, il paraît surprenant de ne pas retrouver un réseau vasculaire plus important
quand on connaît le rôle fondamental de cette région anatomique. C’est en effet par
l’intermédiaire des deux articulations coxo-fémorales qu’est transmis le poids du corps aux
deux membres inférieurs.
Devant cette constatation, une artériographie centrée sur la région de la hanche a été réalisée
- cf. photo 7 -.
Elle met en évidence quelques fines branches artérielles issues du tronc de l’ACLC qui
permettent une vascularisation de l’extrémité supérieure du fémur.
Artère
Vascularisant
le Col Fémoral
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Rameau
ascendant
de l’ ACLC
Rameau
transverse
de l’ ACLC
Artère
Fémorale
Profonde
Rameau
descendant
de l’ ACLC
Artère
Fémorale
Superficielle
Photo N°7 :
24
IV- L’artère circonflexe médiale de la cuisse ( ACMC )
A- Naissance
L’ACMC est beaucoup moins accessible que l’ACLC En effet elle naît le plus fréquemment
de la face médiale de l’artère fémorale profonde, entre :
•
•
médialement, le muscle pectiné
latéralement, le tendon du muscle psoas iliaque
Elle est alors masquée par la veine fémorale.
Son diamètre ( 4 à 6 mm ) est un peu inférieur à celui de l’ACLC
1
Cependant de nombreuses variations existent . Au cours des dissections 2 origines
différentes ont pu être mise en évidence :
-
au niveau de l’artère fémorale commune - cf. photo 8 -.
-
plus distalement à partir de l’artère fémorale profonde à environ 2 cm en
aval de sa naissance - cf. photo 9 -.
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Artère
Fémorale
Profonde
Muscle
Psoas
Iliaque
Muscle
Pectiné
Artère
Circonflexe
Latérale de
la Cuisse
Artère
Fémorale
Superficielle
Photo N°8
25
Photo N°9 :
Artère
Circonflexe
Latérale de
la Cuisse
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Artère
des
Adducteurs
Artère
Fémorale
Superficielle
Artère
Fémorale
Profonde
26
B- Trajet et rapports
Il est important de signaler qu’au cours des différentes dissections, il a été retrouvé sur
4
seulement deux sujets la distribution artérielle habituellement décrite . Dans ce cas de
figure on retrouve une ACMC qui passe à la face postérieure de la cuisse et qui se termine
au niveau du grand trochanter.
En effet, sur l’ensemble des autres pièces anatomiques on remarque un réseau vasculaire à
destiné musculaire particulièrement développé avec une absence de branche artérielle
passant à la face postérieure de la cuisse.
L’étude des différents trajets et rapports portera donc tour à tour sur les deux situations.
1- trajet et rapports dans le cas de la distribution habituellement décrite
On peut arbitrairement diviser le trajet de l’ACMC en deux parties :
•
depuis sa naissance jusqu’au bord inférieur du muscle obturateur externe :
l’ACLC demeure dans la loge antérieure de la cuisse, on parlera du segment
antérieur de l’ACMC.
•
depuis le bord inférieur du muscle obturateur externe jusqu’à sa terminaison : à
ce niveau l’ACMC est plus postéro-latérale, on parlera du segment postérieur de
l’ACMC.
a- le segment antérieur de l’ACMC
Juste après sa naissance l’ACMC passe à la face médiale puis postérieure du muscle pectiné
- cf. photo 8 et photo 9 -. A ce niveau elle possède un trajet flexueux qui lui permet de
s’adapter au mouvement de la hanche.
Avant de disparaître sous le muscle pectiné, elle abandonne une branche artérielle qui
vascularise la partie proximale du pectiné et également la branche ilio pubienne de l’os
coxal.
Elle chemine ensuite vers l’arrière et gagne directement le bord inférieur du muscle
obturateur externe au niveau de son tiers externe. Ce muscle se dirige de dedans en dehors
depuis le bord inféro-externe du trou obturé et de la membrane obturatrice jusqu’au bord
supérieur de la ligne intertrochantérienne postérieure.
A ce niveau l’ACMC possède un rapport étroit avec le nerf obturateur qui passe au travers
de ses différentes branches - cf. photo 13 -.
27
Juste avant son passage en arrière du muscle obturateur externe, l’ACMC donne 2
branches - cf. photo 10 - :
•
L’une médiale de calibre conséquent à destinée musculaire pour la loge des
adducteurs. Cette branche sera étudiée plus loin en détail.
•
La seconde plus latérale participe à la vascularisation du muscle obturateur
externe
Photo N°10:
Branche à
Destinée de la
Loge des
Adducteurs
Branche pour
le muscle
Obturateur
Externe
Artère
Circonflexe
Latérale de
la Cuisse
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
28
b- le segment postérieur de l’ACMC
Pour suivre l’ACMC le long du bord inférieur du muscle obturateur externe, on procède à un
abord postéro-latéral qui permet de découvrir le grand trochanter ainsi que la partie
proximale du col fémoral. Il faut ensuite récliner le carré fémoral pour apercevoir l’ACMC
qui se trouve en dessous.
Une fois atteint le bord inférieur du muscle obturateur externe, l’ACMC chemine donc au
contact du col fémoral entre :
• en avant : le muscle obturateur externe
• en arrière : le muscle carré fémoral
A ce niveau, elle se termine en se ramifiant en de nombreuses branches artérielles - cf. photo
11 - :
- pour la partie inférieure et supérieure du col fémoral
- pour le grand trochanter
Photo N°11:
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Branche à
destinée du
Col Fémoral
Branche à
destinée du
Grand
Trochanter
29
Le trajet de l’ACMC décrit ci dessus est le trajet habituellement retrouvé.
C’est ce qui avait été montré par notamment M. Anyla lors de son mémoire sur l’artère
5
circonflexe postérieure de la cuisse . Son trajet et ses rapports ont alors parfaitement été
étudiés.
En examinant les photographies de ses dissections, on s’aperçoit qu’il existe un réseau
artériel à destinée musculaire conséquent - cf. photo 12 -. Mais ce réseau n’avait alors pas
fait l’objet d’une étude approfondie.
Photo N°12:
Sur la majorité des sujets disséqués cette branche musculaire a été retrouvée.
Le terme de ‘ branche musculaire ‘ n’est pas à proprement parlé exact, puisque dans la
majorité des cas elle correspond au prolongement de l’ACMC. On note alors une absence de
branche artérielle passant à la face postérieure de la cuisse.
C’est cette distribution atypique de l’ACMC qui va maintenant être étudiée.
30
2- variation de la distribution de l’ACMC
On peut également dans cette situation séparer l’ACMC en 2 parties :
•
depuis son origine jusqu’à son passage en arrière du muscle grand adducteur : on
parlera du segment antérieur
•
depuis son passage en arrière du muscle grand adducteur jusqu’à sa terminaison :
on parlera du segment postérieur
a- le segment antérieur
Dans ce cas de figure, l’origine de l’ACMC ne change pas : elle émerge au bord médial du
tendon du muscle psoas iliaque et passe sous le pectiné.
Après avoir récliné les muscle pectiné et court adducteur, on aperçoit l’ACMC qui longe le
bord inférieur du muscle obturateur externe, médialement par rapport au grand adducteur.
Puis elle disparaît sous ce dernier.
Avant sa disparition elle donne de nombreuses branches – cf. photo 13 - :
-
pour le pectiné, le court adducteur et le grand adducteur
-
pour la partie distale du muscle psoas iliaque, par une branche qui longe
de dedans en dehors la face antérieure du muscle biceps fémoral et qui se
termine au niveau du petit trochanter.
-
pour le muscle obturateur externe
-
pour les muscles qui s’insèrent sur la branche ilio pubienne de l’ os coxal
Cette photo montre donc une distribution totalement différente : il existe une absence de
branche artérielle passant à la face postérieure sous le muscle obturateur externe. Dans cette
situation l’ACMC ne participe alors pas à la vascularisation du grand trochanter et du col
fémoral.
Cette photo met également en évidence la partie flexueuse de l’ACMC. Cette portion, plus
ou moins développée, lui permet de s’adapter aux contraintes d’élongation qui lui sont
soumises lors des mouvements de la cuisse sur le bassin.
31
Photo N°13:
Variation de
Naissance du
Rameau
Descendant
de l'ACLC
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Branche
pour le Petit
Trochanter
Muscle
Obturateur
Externe
Artère
Circonflexe
Latérale de
la Cuisse
Nerf
Obturateur
32
Dans certaines situations, il peut y avoir une véritable bifurcation de l’ACMC. Dans ce cas
cette division se fait au niveau du bord latéral du muscle grand adducteur.
L’ACMC abandonne alors une branche d’un calibre important qui chemine au contact de la
face antérieure du muscle grand adducteur permettant ainsi sa vascularisation dans sa partie
moyenne et proximale. La partie plus distale étant prise en charge par l’artère des
6
adducteurs - cf. photo 14 -.
Muscle
Obturateur
Externe
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Muscle
Grand
adducteur
Branches
Artérielles
pour la
Loge des
Adducteurs
Artère des
Adducteurs
Artère
Fémorale
Superficielle
Photo N°14:
33
b- le segment postérieur
Il correspond au prolongement de l’ACMC sous le muscle grand adducteur dans la loge
postérieure de la cuisse - cf. photo 15 et photo 16 -.
A ce niveau l’ACMC se divise en un grand nombre de fines branches qui se répartissent en 2
groupes :
•
le premier prend en charge la vascularisation des muscles de la loge
postérieure de la cuisse ( le biceps fémoral, le semi-tendineux et le semimembraneux ) dans leur partie proximale.
•
le second est formé par des artères qui ont un trajet ascendant de dehors
en dedans. Elles se terminent au niveau de l’insertion proximale du
muscle gracilis et grand adducteur. Ce contingent artériel n’a été retrouvé
que dans la moitié des situations.
Nerf
Obturateur
Muscle
Obturateur
Externe
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Réseau
Artériel
de la Loge
Postérieure de
la Cuisse
Nerf
Sciatique
Muscle
Biceps
Fémoral
Photo N°15 : suite de la photo N°13 après avoir récliner du muscle grand adducteur
34
Artère
Circonflexe
Médiale de
la Cuisse
Muscle
SemiTendineux
Nerf
sciatique
Branche
Artérielle
pour la Loge
Postérieure de
la Cuisse
Muscle
Biceps
fémoral
Muscle
Grand
Adducteur
photo 16 : suite de la photo 14 après avoir récliner le muscle grand adducteur
L’ACMC possède donc dans chaque cas de figure de nombreuses branches artérielles à
destinée musculaire : pour la loge des adducteurs principalement, mais également pour la
loge postérieure de la cuisse.
De plus, il est retrouvé et ce de manière plus inconstante au cours de cette étude, une
branche passant à la face postérieure de la cuisse et permettant la vascularisation du grand
trochanter et du col fémoral.
35
V- Discussion
Cette étude des artères circonflexes latérale et médiale de la cuisse met en évidence une
distribution artérielle qui ne se limite pas à un seul schéma, mais qui est sujette à de
nombreuses variations. Ces variations apparaissent entre individus, mais également chez un
même individu entre les membres inférieurs droit et gauche.
Les variations de l’ACLC touchent principalement les origines des différentes branches
artérielles. La distribution terminale en trois rameaux ( descendant, ascendant et transverse )
est en effet conservée dans la grande majorité des cas.
Les variations de l’ACMC concernent également sa naissance mais surtout sa division en
branche artérielle à destinée musculaire et osseuse. A ce niveau 2 situations ont pu être
mises en évidence :
•
La première dans laquelle l’ACMC suit son muscle satellite ( muscle
obturateur externe ) et permet la vascularisation du col fémoral et du grand
trochanter. Elle abandonne alors une branche artérielle pour la loge des
adducteurs.
•
La seconde où l’ACMC ne prend pas en charge la vascularisation de l’extrémité
supérieure du fémur mais seulement la loge des adducteurs et la loge postérieure
de la cuisse. Cette distribution particulière a été retrouvée sur plus de la moitié
des sujets disséqués.
L’ACMC permet donc, à la vue de cette étude la vascularisation constante de la loge des
adducteurs, son contingent osseux étant moins fréquemment retrouvé.
Il paraît alors envisageable dans cette situation qu’une ou plusieurs autres artères puissent
prendre en charge la vascularisation de l’extrémité supérieure du fémur. Deux hypothèses
sont possibles :
•
Une artère peut provenir de la face postérieure à partir des artères glutéales
7
comme certains ouvrages le décrivent . Cependant, après avoir réalisé un abord
postérieur en réséquant tours à tours les 3 muscles glutéaux, seule une fine
branche artérielle a été retrouvée. Elle permet la vascularisation du grand
trochanter.
•
Certains auteurs ( Tucker, Trueta ) pensent qu’ une branche artérielle satellite du
ligament rond ( artère nourricière du fémur ) permet une vascularisation intraarticulaire de l’articulation coxo-fémorale, alors que d’autres ( Kolodny )
considèrent cette hypothèse comme peu probable. Dans tous les cas cette artère
8
ne participe pas à la vascularisation extra-articulaire .
36
VI- Conclusion
Cette étude des artères circonflexes médiale et latérale de la cuisse permet de se rendre
compte de leur rôle respectif et par la même de leur importance.
L’ACLC vascularise l’ensemble de la loge antérieure de la cuisse ( les 4 chefs du
quadriceps et le tenseur du fascia lata ) ainsi que le grand trochanter et le col fémoral.
Sa particularité réside dans le fait qu’elle permet, par l’intermédiaire de se rameau
descendant qui s’anastomose avec le cercle artériel du genou, la revascularisation de la
partie distale du membre inférieur en cas d’oblitération de l’artère fémorale superficielle.
L’ACMC vascularise la loge des adducteurs ainsi que la loge postérieure de la cuisse. Elle
prend en charge également, mais de manière moins constante à la vue de cette étude, la
vascularisation du petit et du grand trochanter ainsi que le col fémoral.
Il convient alors de se poser la question de savoir si il peut exister un lien entre le manque de
vascularisation du col fémoral par l’ACMC, normalement sa principale source et les
fractures du col fémoral fréquemment observé chez la personne âgée.
37
BIBLIOGRAPHIE
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