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La lettre du l’hépato-gastroentérologue - n° 5 - vol. IV - octobre 2001
rieur ou égal à 1,5 fois le témoin doit être exigé pour réaliser une PBH par voie transpariétale.
Si l’interrogatoire à la recherche de prise d’aspirine et/ou d’AINS a été correctement fait lors de la
prise de décision de PBH, il n’existe pas d’argument scientifique pour recommander la réalisation
d’un temps de saignement. Un arrêt de l’aspirine et/ou des AINS d’au moins 8 jours paraît néces-
saire et suffisant, mais il est possible que ce délai soit de 10 jours pour certains anti-agrégants pla-
quettaires. Il est nécessaire d’attendre 72 heures, après une PBH, pour réintroduire les anti-agré-
gants plaquettaires. S’il existe des antécédents personnels et/ou familiaux d’hémorragie, il faut
réaliser un temps de saignement. Lorsque le TP est strictement supérieur à 50 %, qu’il n’existe pas
de déficit en facteur de la coagulation et que les plaquettes sont supérieures à 70 000, une biopsie
hépatique par voie transpariétale peut être réalisée. Lorsque le TP est supérieur à 50 % et les pla-
quettes comprises entre 50 et 70 000, il est bon de mesurer le temps de saignement par une méthode
fiable. Si le temps de saignement est augmenté, une biopsie hépatique par voie transjugulaire doit
être réalisée. Si le temps de saignement est normal, il n’y a pas de raison de contre-indiquer la biop-
sie par voie transpariétale, en tout cas sur le plan théorique. En cas de thrombopénie inférieure à
50 000, la plupart des auteurs recommandent une biopsie hépatique par voie transjugulaire. Lorsque
les paramètres d’hémostase sont limites, il n’y a pas, à mon sens, compte tenu de la faisabilité de la
biopsie hépatique transjugulaire, d’indication à réaliser des PBH par voie transpariétale sous couvert
de transfusion de plasma frais congelé et/ou de plaquettes. Chez les hémophiles, la biopsie hépa-
tique doit être réalisée par voie transjugulaire, après correction du déficit.
Le foie cardiaque, les troubles de l’hémostase, l’hémophilie, la maladie de Rendu-Osler, l’hémodialyse
restent des contre-indications à la biopsie hépatique par voie transpariétale, de même que l’emphysème
et la dilatation des voies biliaires. L’existence d’une tumeur vasculaire ou d’un hémangiome sur le tra-
jet de ponction et d’un kyste hydatique sont également des contre-indications absolues. Le diagnostic
d’amylose est une contre-indication théorique à la biopsie hépatique par voie transpariétale en raison
d’un risque hémorragique accru, d’autant que le diagnostic d’amylose peut être fait par des méthodes
moins invasives, en particulier la biopsie rectale. En cas d’ascite, sauf si elle n’est visualisée qu’à l’écho-
graphie, la voie transpariétale doit être évitée.
Il n’y a aucun argument dans la littérature pour recommander la réalisation d’une biopsie à jeun ou
après un petit déjeuner léger. Il est recommandé, si la biopsie n’est pas réalisée après repérage écho-
graphique du site de ponction, de faire prendre au patient un petit déjeuner léger de façon à ne pas
risquer une piqûre vésiculaire.
La PBH par voie transjugulaire, qui nécessite un opérateur entraîné, s’applique aux contre-indications
de la PBH transpariétale et/ou lorsqu’une étude hémodynamique est nécessaire.
Quand on réalise une PBH par voie transpariétale, une échographie récente est indispensable. Il est dif-
ficile, même si certains arguments sont en faveur de cette attitude (coût-efficacité, absence de risque de
ponction d’organe de voisinage), de recommander un repérage systématique du point de ponction
immédiatement avant la PBH. Il n’y a pas, à ce jour, d’argument scientifique suffisant pour imposer cette
pratique qui induirait des contraintes organisationnelles très importantes.
En dehors de l’adaptation à chaque cas particulier de la voie d’abord, PBH transpariétale ou PBH trans-
jugulaire, il faut noter qu’un geste réalisé par un opérateur expérimenté (> 150 PBH), avec un seul pas-
sage si possible, diminue les douleurs et augmente l’acceptabilité (2). Le nombre de complications aug-
mente au-delà d’un passage, et le nombre de complications graves au-delà de trois passages. Une
prémédication diminue l’anxiété. Nous utilisons pour notre part une prémédication par atropine qui pour-
rait diminuer le risque de choc vagal (0,5-1 mg en fonction du poids) et une sédation par Atarax® (25-
100 mg en fonction du poids). Il n’y a pas d’argument pour poser systématiquement une perfusion, ce
qui est réalisé par 41 % des centres et qui accroît l’inconfort des patients. Nous utilisons dans notre unité
Peut-on améliorer la
tolérance,
l’acceptabilité de cet
examen invasif
et en diminuer les
risques ?
Ponction biopsie hépatique
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