Des questions démographiques aux
droits en matière de santé sexuelle
et reproductive (DSSR).
– L’ENGAGEMENT MONDIAL DE LA SDE DANS LA SANTÉ
SEXUELLE ET REPRODUCTIVE ET LA QUESTION DES DROITS
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Tabledesmatières
Introduction2
Conflitsetdéveloppement‐laquestiondémographiquedanslacoopérationsuédoiseau
développement195819943
LesconférencesduCaireetdePékin10
Delaparoleàl'action‐lesoutiendelaSuèdeauxDSSRaprèsleCairex14
Conclusion23
Remerciements24
Introduction
Il s'est passé beaucoup de choses depuis l'adoption du plan d'action (Programme of Action) lors de la
conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) au Caire en 1994. Les services
de santé à l'attention des femmes sont aujourd'hui beaucoup mieux développés, et le risque de mourir
en couches est moins élevé. De plus en plus de femmes survivent à la grossesse et à l'accouchement, et
sont également plus nombreuses à décider seules du nombre d'enfants qu'elles veulent avoir. Un plus
grand nombre d'entre elles a aujourd'hui accès à des services de santé maternelle, sans compter que la
durée de vie moyenne aussi bien des femmes que des hommes a augmenté. Tellement de choses se
sont améliorées. Le soutien de la Suède contribue au plus haut degré à améliorer les droits et les
libertés des femmes. Mais il y a encore beaucoup de défis à relever.
En moyenne, 800 femmes meurent chaque jour en raison de grossesses ou d'accouchements, dont 200
environ sont des adolescentes. Tous les ans, environ 22 millions d'avortements risqués sont pratiqués,
souvent suite à une grossesse non désirée. Pouvoir décider de son propre corps est encore loin d'être
une évidence pour un grand nombre de femmes et de filles, et ce droit continue d'être bafoué.
La question des droits des femmes n'est pas seulement liée à la pauvreté, mais dépend également d'un
certain nombre d'autres facteurs. En Europe, le droit à disposer de son propre corps peut être limité par
la conception du rôle que doit jouer la femme dans la société. De même, les moyens déployés pour la
santé maternelle sont souvent réduits dans les pays atteints de crise économique. En Suède, certaines
opinions veulent limiter le droit légal à un avortement sans risques, qui existe depuis 1975.
Les 23-25 avril 2014, la Suède accueillera la conférence internationale des parlements pour le suivi de
la CIPD des Nations Unies, et a souhaité apporter sa contribution à cette occasion. Le Ministère des
affaires étrangères a de ce fait élaboré la publication « Des questions démographiques aux droits en
matière de santé sexuelle et reproductive (DSSR)- L'engagement mondial de la Suède dans la santé
sexuelle et reproductive et la question des droits ». L'objectif est de décrire brièvement l'engagement
de la Suède par le passé dans les questions démographiques et comment il a évolué vers des actions
pour les DSSR, notamment en ce qui concerne l'égalité des sexes et les droits de l'homme. Nous
avons l'espoir que nos expériences puissent inspirer d'autres pays à promouvoir des décisions pouvant
contribuer à des évolutions dans le domaine des DSSR.
Cette publication décrit l'engagement de la Suède pour les DSSR depuis les années 50, durant la
Conférence du Caire en septembre 1994 et par la suite. Une partie importante de ce cheminement a
consisté au changement de la focalisation sur les questions démographiques pour aller vers les DSSR.
Le sujet a également petit à petit évolué en étant d'abord uniquement une question de santé publique,
jusqu'à se trouver au centre des actions pour l'égalité des sexes et pour la lutte pour les droits de
l'homme universels. Par la présentation et l'illustration de ce travail, nous pouvons apprendre comment
nous pouvons réussir dans la poursuite des efforts visant à garantir la santé reproductive et sexuelle
pour toutes les femmes, les hommes et les jeunes dans le monde.
Je suis très fière que la Suède ait participé aux questions de DSSR à un niveau mondial et qu’elle
continue à le faire. J'espère et je crois que la Suède a contribué à ce que des milliers de femmes et
d'hommes aient une situation meilleure grâce à ce soutien.
Mon espoir est que cette publication puisse inspirer une poursuite du travail pour un monde plus
égalitaire en général et entre les sexes en particulier. Poursuivre ce fort engagement est nécessaire.
Hillevi Engström, Ministre de la coopération au développement
Conflitsetdéveloppement‐laquestiondémographiquedanslacoopération
suédoiseaudéveloppement19581994
LesdébutsdelacoopérationaudéveloppementdelaSuède
La sexualité et la reproduction ont depuis longtemps été une partie importante du développement de la
société en Suède. Des formations pour sages-femmes ont existé depuis le début du 18ème siècle. Dès
1938, l'interdiction d'informer sur les moyens de contraception a été supprimée; en 1944, le recours à
l'avortement est devenu possible dans certaines circonstances, et les sanctions pénales pour raisons
d'homosexualité ont été abrogées. L'éducation sexuelle dans les écoles a commencé dès le début du
20ème siècle et est devenue obligatoire en 1955. Le premier centre de consultation pour jeunes a ouvert
en 1970 à Falun, et en 1975 les femmes ont obtenu le droit de décider d'avorter jusqu'à la
18ème semaine de grossesse.
La vision plus libérale sur la sexualité qui s'est développée en Suède a permis de parler plus
ouvertement de la sexualité et de la planification familiale, et lui a donné l'occasion de jouer le rôle de
pionnière dans les questions démographiques et de planification familiale lorsque la coopération au
développement a sérieusement démarré. Ainsi, depuis la moitié des années 1950, la Suède a
commencé à soulever ces questions à plusieurs niveaux. Par exemple, elle a pris l'initiative audacieuse
d'aborder, au sein de l'Assemblée mondiale de la Santé, qui est l'instance dirigeante de l'Organisation
mondiale de la Santé, la question de l'excision des femmes. Mais la résistance a été très forte. La
résolution proposée par la Suède a été mise en minorité. Nos pays voisins se sont abstenus de voter, et
le seul oui était celui de la Suède.
Lors d'une réunion de femmes à New Delhi en 1955, les représentants de l'ex-Ceylan prirent contact
avec les délégués suédois pour discuter de possibilités de coopération au développement et de
planification familiale. En 1958, la Suède a démarré une action de coopération au développement qui
était la première en son genre dans le monde. En 1961, un deuxième projet de planification familiale a
été entamé au Pakistan.
L'importancedelaquestiondémographique
Au début des années 1950, deux nouveaux moyens contraceptifs ont été introduits: la pilule et le
stérilet (DIU). Ils ont eu une importance révolutionnaire car leur découverte coïncidait avec la prise de
conscience que la relation entre la diminution de la mortalité infantile et une fertilité élevée dans les
pays en voie de développement entraînait une augmentation plus rapide de la population. La mortalité
dans les pays en voie de développement avait en l'espace de 20 ans diminué aussi vite que durant les
100 dernières années dans les pays industrialisés, faisant augmenter leur population de 2,5 à 3 pour
cent par an. Les signaux d'alarme devinrent de plus en plus importants durant les années 1960.
La planification familiale, souvent appelée auparavant limitation des enfants ou contrôle des
naissances, est devenue dans beaucoup de pays, mais surtout dans les parties industrialisées du monde,
le moyen le plus important de réduire l'augmentation démographique et même de sauver le monde
d'une catastrophe démographique. Le président américain Lyndon B. Johnson trouvait qu'investir un
dollar américain dans la planification familiale avait plus de valeur qu'investir cent dollars dans le
« développement ». Mais il y avait aussi des régimes, surtout sur le continent africain, qui souhaitaient
voir leur population augmenter le plus vite possible. La population de la Tanzanie par exemple, qui
s'élevait dans les années 1950 à environ sept millions, c'est-à-dire qu'elle était aussi importante que
celle de la Suède, atteint aujourd'hui les 48 millions d'habitants. Alors que la Suède a aujourd'hui une
population de neuf millions d'habitants.
LacoopérationaudéveloppementdelaSuèdeconcernantlapopulationetlaplanification
familiale196575
Ces perspectives étaient donc en arrière-plan lorsque la coopération au développement de la Suède,
dans le domaine de la planification familiale, continuait d'augmenter. Le parlement suédois décida
aussi d'exclure la planification familiale du principe de concentration des terres, qui s'appliquait sur la
coopération au développement bilatérale. La Suède soutenait des initiatives concernant la planification
familiale dans plus de 30 pays en Afrique, en Asie et en Amérique centrale.
Les premières coopérations au développement dans ce domaine consistaient en des livraisons de
moyens contraceptifs. L'Asdi (Agence suédoise de coopération internationale au développement) était
ainsi pendant un certain temps le plus grand acheteur au monde de préservatifs et a réussi par ce
moyen à mettre la pression sur les prix pour avantager les autres pays. Du personnel suédois travaillait
sur des questions liées à la planification familiale au Ceylan, au Pakistan, en Tunisie et même petit à
petit au Kenya. L'éducation sexuelle devint également une partie de la coopération au développement.
La conception de la coopération au développement reflétait une croyance exagérée dans la technique,
en l’espèce dans les moyens contraceptifs modernes. On croyait ainsi que le seul fait d'avoir accès aux
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