LE MALADE IMAGINAIRE Bach / Brahms Beethoven Philippe cassard Mar. 05 mai 19h Mer. 06 mai 20h30 orchestre perpignan méditerranée direction Daniel Tosi à notre époque où les idées sont pleines de miasmes, le rire est bien le pansement de l'âme ! Tuberculeux et dépressif chronique, Molière connaissait le jeu des médecins, qui se produisent devant le malade en étalant un faux savoir dans un latin de cuisine. André Marcon est un magistral Argan, régressif, puéril et maniaque ! Ven. 15 mai 20h30 théâtre concert symphonique samedi 25 avril 20h30 DIMANCHE 26 avril 16h30 Le Grenat I 2h30 entracte inclus Opéra en italien surtitré en français Réunir en un concert trois grands compositeurs germaniques ne manque pas d’intérêt, ne seraitce que par la force du langage que chacun d’eux propulse aux oreilles de l’humanité. D’autant plus lorsqu’ils sont interprétés par Philippe Cassard, considéré par ses pairs, la critique et le public comme un des pianistes les plus attachants et complets de sa génération. lucia di LAMMERMOOR Opéra en trois actes Livret de Salavatore Cammarano d’après le roman La Fiancée de Lammermoor de Walter Scott Musique de Gaetano Donizetti © Nelly Blaya Molière / Michel Dydim Donizetti signe ici son plus bel opéra et nous plonge dans l’archétype même du drame romantique où symbolisme et surnaturel sont à l’œuvre. Lucia di Lammermoor nous entraine dans les profondeurs de la psyché, où esprit de destruction et principe d’amour s’affrontent et fusionnent dans l’extrême beauté du chant. Direction musicale Gaspard Brécourt avec Mise en scène Olivier Desbordes Lucia Burçu Uyar Assistant à la mise en scène Damien Lefèvre Alisa Hermine Huguenel Chef de Chant Ugo Mahieux Enrico Gabrièle Nani Décor, costumes Ruth Gross Edgardo Svetislav Stojanovic Lumières Patrice Gouron Raimondo Christophe Lacassagne Arturo Eric Vignau Normanno Laurent Galabru Et le Choeur et L’Orchestre de l’Opéra Éclaté Coproduction Opéra Eclaté – Centre Lyrique Clermont-Auvergne À PROPOS DE L’ŒUVRE Ce qu’il ne faut pas manquer, les épisodes du drame les plus décisifs… Opéra tragique en trois actes, Lucia di Lammermoor fut créé en 1835 au Teatro di San Carlo de Naples. Grand succès du compositeur italien Gaetano Donizetti, Lucia s’est imposé comme un classique du bel canto. L’amour et la mort rythment cet opéra qui décrit l’union impossible de Lucia et Edgardo dont les familles sont ennemies. Les deux passages les plus connus sont la longue "scène de la folie" où Lucia sombre dans la démence et le grand ensemble de l’acte II, page maîtresse de l’ouvrage qui préfigure ceux de Verdi. Notons aussi l’air d’Edgardo au dernier acte d’une funèbre beauté, à l’origine d’une nouvelle forme de bel canto. Si le tragique de cette fable nous illumine toujours c’est bien sûr par la musique mais aussi par le destin d’une femme dans un monde d’hommes. La femme est ici un objet de négociation et d’échange. À aucun moment on ne l’écoute. On la marie par raison d’État. C’est ensuite la descente en enfer... l’enfer de la folie, l’enfermement en soi pour échapper aux hommes dont elle est l’objet. LUCIA, Le rôle qui fascine Par Joël-Marie FAUQUET La fascination exercée par cette héroïne en rouge et blanc qu’est Lucia ira croissant, entretenue par les différentes lectures qui permettront de faire au long du XXème siècle le développement de la psychiatrie puis l’invention de la psychanalyse, sans oublier l’essor du féminisme. Tremplin vocal exceptionnel, le rôle de Lucia est chant pur. À ce titre, il rend plus éclatant le paradoxe qui fait l’opéra : ici encore la plus grande convention induit la plus touchante vraisemblance. La surenchère des coloratures n’a pas flétri une ligne vocale dont l’expressivité cerne un personnage déterminé à défendre la liberté d’aimer au-delà de toute raison. La genèse de l’œuvre Par Jacques GHEUSI Dans "Lucia Di Lammermoor" - Avant-Scène Opéra N°233 C’est en 1819 que le roman de Sir Walter Scott The Bride of Lammermoor est publié, cette Fiancée de Lammermoor a été inspiré au grand auteur écossais par un étrange fait divers qui, en 1668, avait fait un certain bruit. De la réalité à la fiction L’héroïne en avait été Janet Dalrymple, fille du vicomte de Stair. Elle était éprise du jeune lord Rutherford et lui avait engagé sa foi ; mais, sous la dure pression de son père, elle avait dû rompre cet engagement et, le cœur brisé, accepter d’épouser le prétendant que sa famille lui imposait : David Dunbar, lord Baldoon. Le 12 août 1668, le mariage avait été célébré et, le soir même de ces tristes noces, des cris atroces s'étaient échappés de la chambre nuptiale. Ceux qui y pénétrèrent les premiers découvrirent la pauvre Janet, devenue folle, recroquevillée dans un coin, tandis que son mari gisait ensanglanté sur le lit. Bien que percé de plusieurs coups de couteau et contrairement au conjoint de l’héroïne du roman, David Dunbar avait survécu à ses blessures, tandis que Janet Dalrymple succombait sans avoir recouvert ses esprits. D’Anna Bolena à Lucia En 1835, Gaetano Donizetti est déjà un compositeur à la renommée internationale, depuis la triomphale création de son Anna Bolena en décembre 1830 au Teatro Carcano de Milan. (…). Depuis le mois de novembre 1834, il est sous contrat pour trois opéras nouveaux. Avec le Teatro Di San Carlo et ce n’est qu’en mai 1835 qu’il fixe définitivement son choix pour le premier d’entre eux. Ce sera l’épisode qui aboutit à la tragique nuit de noces de l’infortunée Lucia, criminelle inconsciente et pitoyable. (…) La création Passionné par son sujet, Donizetti compose avec une fiévreuse et rapide inspiration, si bien que le 6 juillet, son opéra est terminé - ainsi qu’en témoigne une annotation de sa main sur la partition originale. À cette époque le Teatro di San Carlo traverse une grave crise et se trouve près de la banqueroute après une série malheureuse d’opéras impitoyablement sifflés. C’est dans une ambiance de catastrophe que commence, à la mi-août, les répétitions de Lucia di Lammermoor. Elles sont même interrompues un moment car la soliste Persiani refuse de poursuivre si on ne lui paie pas les cachets qu’on lui doit pour les représentations de l’opéra de son mari Dana ore d’Argo. Enfin, le 26 septembre, Lucia di Lammermoor est tout de même créé (…). La soirée est, pour Donizetti, un triomphe inouï, fulgurant du début à la fin. On en trouve l’écho dans une lettre qu’il écrit, le 29 septembre, à son ami l’éditeur de musique Giovanni Ricordi : "Lucia di Lammermoor a été représentée et permetsmoi de te dire d’une manière si chaleureuse que j’en suis embarrassé et c’est pourtant la vérité. On a aimé, on a aimé beaucoup si j’en crois les applaudissements et les compliments que j’ai reçus (…)". En Ecosse, les Ashton (Enrico et sa sœur Lucia) vouent une terrible haine à leur rival, Edgardo, hériter de la famille Ravenswood. Acte I : Les deux amants. Enivrés par leur amour, Edgardo et Lucia s’abandonnent à la langueur extatique (duo Sulla tomba) Acte II : Le mariage forcé. C’est l’acte de la manigance, celle du frère sadique Enrico et de son complice Raimondo qui forcent Lucia à épouser un bon parti : Arturo Bucklaw. Les deux intrigants réalisent leur projet en faisant croire à Lucia qu’Edgardo l’a trahie pour une autre. Le sextuor final est le plus impressionnant : face aux agents du complot (Enrico, Raimondo, Arturo) se dressent les amants hier unis, à présent désunis : Edgardo jette l’anneau que lui avait remis Lucia à l’acte I. Acte III : La folie de Lucia. Alors qu’Edgardo et Enrico se sont donné rendez vous pour se battre, surgit Lucia démente, errant dans le château encore animé par les murmures de la fête nuptiale : elle vient de tuer Arturo, sa robe maculée de sang (scène de la folie : Il dolce suono…). Alors qu’il allait se battre avec Enrico, Edgardo en apprenant la mort de Lucia, se poignarde. Gaetano Donizetti (1797 – 1848) Élève du compositeur Johann Mayr, l’un des premiers à diriger en Italie les œuvres de la maturité de Haydn, de Mozart ou de Beethoven, Gaetano Donizetti étudie ensuite à Bologne. Son premier opéra représenté, Enrico di Borgogna, est donné à Venise en 1818. Sa carrière lyrique commence véritablement en 1822 : le succès de son opera seria Zoraide di Granat, représenté à Rome, aboutit à un contrat avec les théâtres napolitains dont il devient compositeur permanent en 1826. Pendant cette période, il écrit régulièrement trois ou quatre opéras par an. Anna Bolena, représentée à Milan en 1830, lui procure une renommée mondiale. Il se concentre sur la forme de l’opera seria, traitant surtout des sujets romantiques avec une tendance pour les récits historiques comme dans Torquato Tasso (1833), Lucrezia Borgia (1833), Lucia di Lammermoor (1835), Robert Devereux (1837). Il s’installe en France après la mort de sa femme en 1838 alors que la censure s’abat sur Poliuto pour raisons politiques. Il va alors écrire en français pour l’Opéra-Comique (La Favorite, Don Pasquale). À la fin de l’année 1843, une paralysie nerveuse l’empêche de composer. L’année suivante il est déclaré fou et passera le reste de sa vie dans des asiles. Il mourra en 1846 à Bergame. Il a composé soixante-dix ouvrages lyriques. BurÇu Uyar - Lucia Lauréate de plusieurs concours internationaux, Burcu Uyar se produit sur les plus grandes scènes. Artiste FrancoTurque, elle est considérée par les critiques comme l’une des meilleures sopranes lyriques coloratures de sa génération. Cette année, Burcu Uyar a chanté dans les Opéras de Lecce, Bologne, Leipzig, Marseille, Ankara et Gand, dans les rôles de Violetta dans La Traviata de Verdi, Larissa dans Il Trionfo di Clelia de Glück, La Reine de la nuit dans La Flûte Enchantée de Mozart, Donna Anna dans Don Giovanni de Mozart, Mimi dans La Bohème de Puccini et Lucia dans Lucia di Lammermoor de Donizetti. GabriÈle Nani - Enrico Le Baryton italien Gabrièle Nani a étudié le piano avant de se tourner vers le chant. Après avoir remporté plusieurs concours tel que le Concours de la Communauté Européenne à Spoleto, il se produit très vite sur les scènes italiennes puis joue sur des scènes internationales prestigieuses : Théâtre de la Monnaie de Brussel, Theater An Der Wien, l’Art Center de Manana au Bahrein, au Musée Enescu de Bucarest, Art Center Opera Theater de Séoul …Il a également remporté le concours Tour de Chant, organisé par la télévision RAI 1 où il s’est distingué dans son interprétation du Figaro tant de Mozart que de Rossini. Quelques-uns de ses rôles de prédilection sont : Figaro dans Il Barbiere de Siviglia, Malatesta dans Don Pasquale, Enrico dans Lucia Di Lammermoor... Svetislav Stojanovic - Edgardo Svetislav Stojanovic, ténor lyrique d’origine serbe, étudie le chant au Conservatoire Supérieur de Musique de Würzburg en Allemagne. Il fait ses débuts en Allemagne à l’Opéra de Heidelberg en 2005. Il se produira ensuite dans d’autres opéras allemands ainsi qu’à l’Opéra d’ Édimbourg en Écosse, dans une production de l’Opéra d’État de Hanovre. Svetislav Stojanovic est lauréat du concours Nikola Cvejic à Ruma (Premier Prix et Prix Spécial) ainsi que du Concours national de chant à Belgrade, où il remporte également le Premier Prix. En 2009 et 2010, il se produit à l’Opéra de Trèves. Svetislav Stojanovic se produit également dans des récitals et concerts de musique classique. En 2010/2011, il chante entre autre le rôle de Lensky dans Eugène Onéguine pour une production d’Opéra Éclaté.