BEURRE DE PINOTTES de Chantal Lavallée musique Stéphane Leach Mise en scène Nicolas STRUVE Avec Chantal LAVALLEE Stéphane LEACH, piano Regard scénographique Sarah LEFEVRE Lumière Patrice LECHEVALLIER Son Fabrice LEFEVRE Costumes Cécile GERMAIN Chorégraphie Jean-Michel AGIUS Illustration Amandine LIVET Une production Gaby Théâtre Le beurre de pinottes est une pâte à tartiner faite à base d’arachides. Cette expression familière est utilisée au Canada pour beurre de peanut, ou peanut butter en Amérique du Nord. Crémeux » (creamy en anglais) ou « croquant » (crunchy en anglais), on le déguste sur du pain le matin, ou au gouter. Il existe aussi de délicieuses recettes de biscuits croquants à base de beurre de pinottes. LE SPECTACLE L’histoire : Grâce à son arrière-arrière très arrière-grand-père français, Louis Guimond dit « Bois protecteur », Chantal est une demi-fée, une moitié d’elfe, une « self-made fairy », oui, une fée qui s’est faite toute seule ! Elle s’installe dans sa nouvelle maison, et s’aperçoit que celleci bouge ! Pas à cause de la neige, de la pluie et du vent, mais grâce aux trains qui passent. Adulte ou enfant, Chantal raconte, et fait entrer l'immensité du Canada dans cette maison, comme dans tout son village : un monde de tempêtes de neige, de pommes, de première journée d’école, de Bonhomme Sept heures, d’anglophones, de francophones… Elle jongle avec les mots : « Toi, tu dis « puzzle », je dis « casse-tête… » Un voyage, une voix, un piano et des souvenirs sur la pointe des pieds gelés… Beurre de Pinottes, nous propose un double voyage : voyage vers l’Ontario et voyage vers l’enfance. Un double transport vers les sensations d’une très jeune enfant et vers le village où elle a vécu de quatre à neuf ans. Sensations sans plus de cause ou de raison que le monde et les êtres qu’elle y croise : la nature, les objets, les parents, les jeux, les amis. Chemin faisant, Beurre de Pinottes nous propose un troisième voyage, un troisième transport, celui qui s’accomplit entre les mots et la musique et inversement. Beurre de pinottes, est à la fois celui de la nostalgie et de la comédie, celui de l’imagination qui bat la campagne et des très réelles émotions de l’enfance, celui du conteur, du théâtre et de la comédie musicale. Accepter tous ces codes, ces modes et s’en amuser avec la virtuosité et le sérieux des enfants. Nicolas Struve, metteur en scène L’auteur : Chantal LAVALLEE Je suis née au Canada, à North Bay et j’ai grandi à Ramore, un petit village de la province de l’Ontario. Derrière ma maison, un petit bois qui pour moi, était une immense forêt. Petite, je regarde des émissions jeunesses à la télévision de Radio-Canada. J’y découvre des histoires interprétées par de merveilleux comédiens. Elles m’aident à grandir. Mon désir de jouer est sans doute né de là, en tout cas, mon envie d’écrire, c’est sûr. Je vis en France depuis une vingtaine d’années. « Beurre de pinottes » est mon troisième texte tout public. Le premier « Jazzy Joe et le petit gentil pois » est la rencontre du petit Pois de La Princesse au Petit Pois d’Andersen et d’un baroudeur épris de jazz. Le deuxième « Le Petit Rocher » évoque l’histoire d’un rocher de Bretagne qui, coincé entre son clan de rochers veut traverser l’océan et aller voir le Rocher Percé, en Gaspésie au Canada.. Cette pièce a été adaptée pour le public canadien et est devenu « Le Grand voyage de Petit Rocher ». On me demande parfois, « Comment c’est chez toi, au Canada ? ». Avec Beurre de pinottes, j’ai voulu raconter un peu de mon histoire. Le compositeur : Stéphane LEACH Stéphane écrit depuis de nombreuses années pour la scène : théâtre, petits opéras, contes musicaux, mélodies et arrangements pour chorales. Il écrit aussi des musiques de spectacles tout publics avec notamment Olivier Py « Les Contes de Grimm ». Nous avons travaillé ensemble, il y a quelques années. Après avoir lu « Beurre de pinottes » Stéphane dit : « J’entends ta voix ». Et avec son piano et ses mélodies, il lui a inventé des voyages. Et celles de tous les personnages : la Maison qui bouge, Mme McAndrough, Mme Kelley, Petit Paul... il leur a construit un écrin. Le metteur en scène : Nicolas STRUVE Nicolas est comédien et metteur en scène. J’ai vu deux des spectacles qu’il a dirigé et j’ai eu envie qu’il soit de la famille de « Beurre de pinottes ». Il est d’origine russe, autre beau pays de forêts. Qu’est-ce que tu aimerais voir sur le plateau ? me demande Nicolas. Un perron ! Voilà, aujourd’hui il y a sur scène 3 marches en lambris couleur forêt et rouge automne. Et des guirlandes de lumières au sol, oui, beaucoup de lumière. Un metteur en scène lit entre les lignes, dépasse les mots, révèle des secrets que la comédienne-auteure elle-même ignore. Nicolas m’aide à trouver « le ton », les couleurs des saisons canadiennes, et à raconter l’histoire pour qu’elle soit joyeuse et claire. Un peu d’histoire… Mon ancêtre était originaire du Perche en France. Louis Guimond, dit Wid Mud, « Bois Protecteur » débarque à Québec le 6 juin 1647 et devient « commis général de la Nouvelle France. « Nouvelle France, c’est le nom que les Français trouvent pour dire Canada. » Dans ma famille, on parle juste français, le français « de France », mais la France de 1640, arrivée avec le bateau de mon arrière-arrière-très-arrière grand-père Au Canada, pays multiculturel, il y a deux langues officielles : l’anglais et le français. Francophones et anglophones, se côtoient. « Au début, je comprends pas un mot, je dis « ni tou mi, ni tou si », je suis tellement contente de parler anglaisl » Nous, les francophones on s’appelle pas McKenzie, McAndrough, Donoghue, non, nous… au village, on a des noms de paysages : Larivière, Lavallée, Laprairie, Lamontagne, Laviolette, Laverdure, les Lapierre, Laforêt, Desjardins, Deslauriers, Désormeaux, Desrosiers, Les Dubois, les Duparc, les Dulac, les Dupré, les Laplante, les Larose, les Lavigne, Lafontaine, Les Deschenes, les Deschamps, les Descoteaux et Desmarais, les Laberche, les Laroche, les Lafleur, Latulipe, Les Dufresne, les Ducharme, les Dumont… Les noms de famille… tout un voyage ! Quel est le nom de famille des enfants de ta classe ? Des gens de ton immeuble. Regarde sur les boîtes aux lettres. Toi, tu « joue à cache-cache ». Moi, je « joue à cachettes ». Tu dis « anniversaire », nous, on dit « fête » Tu dis « puzzle», on dit « casse-tête» Chez toi, on parle aussi une autre langue que le français? Comment dit-on dans cette langue : « Jouer à cache-cache », « puzzle », « c’est l’heure d’aller au lit », « anniversaire »? Les saisons – la nature La nature est très importante au Canada et la plupart du temps, peu importe où on habite, il y a une forêt, une rivière, un lac. Grâce à son arrière-arrière-très-arrière-grand-père « Bois protecteur », Chantal, le personnage de « Beurre de pinottes » est protégée par le bois : « Bercée par le froissement des feuilles, poussées par des vents bienveillants, arrosée comme une fleur, j'ai appris à parler aux arbres, aux perdrix, aux écureuils. » Vous avez devant vous une « demi fée », une « moitié d'elfe », une « self-made fairy, comme diraient les anglais » oui, « une fée qui s'est faite toute seule », enfin, bien sûr, grâce à Papy Louis. Au Canada, les forêts et les terres boisées occupent à peu près la moitié de la superficie totale du pays d'un océan à l'autre, soit près de 400 millions d'hectares avec beaucoup de conifères : épinettes, sapins, pins et mélèzes. La feuille d’érable est l’emblème du pays. Ainsi que le castor, rongeur des forêts. Nous avons des hivers longs, très froids et secs et des étés courts, frais et humides. « Le Canada, un pays décousu par grand froid et recousu par grand chaud, de fil vert, au printemps, de jaune doré en été, puis rouge, rouge comme les joues, rouge pomme, rouge orange. Et qui devient tout blanc. Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver ! Ca c’est pas moi qui le dis, c’est Gilles Vigneault, un chanteur très connu chez nous. Et le Canada compte plus de 1,5 million de lacs. Très tôt le matin, au pied d’une épinette à moitié réveillée, Chantal s’installe et creuse un lac : Je prends l'arrosoir, je lui conte des histoires D'eau plate. Il devient rivière, un courant d'eau de mer Ressac Alors on barbotte, et même que ça flotte J'embarque Avec mes poupées, je sors mon épée De pirate J’navigue sans esbroufe, à peine j'entends plouf Je nappe Une mare aux canards, un fleuve plein de têtards De carpes… Raconte un paysage que tu aimes, décris ce que tu vois, entends, et sens. Qu’estce que tu ressens? Le Bonhomme 7 heures Chaque pays a son personnage haut en couleurs, de légendes, qui fait rêver ou qui fait peur. Au Canada français, nous avons « Le Bonhomme 7 heures ». Il est là pour rappeler qu’il est l’heure d’aller au lit. Et gare à nous si nous ne sommes pas sous les couvertures quand il arrive. Il vient à pied Ou en canot d’écorce Il arrive juste à la noirceur Chapeau percé tout en hauteur A lui, faut jamais demander l’heure Lui, c’est le Bonhomme 7 heures Lui, le Bonhomme 7 heures Sur son chemin dehors, passé 7 heures Par le collet, il nous attrape : Mes p’tits choux, entrez dans mon sac Ben oui, ben oui, c’est ben de valeur J’suis dans le fond un ben beau bonhomme Ben oui, mais, il est passé 7 heures Mes p’tits choux, entrez dans mon sac Venez, je vous mangerai tout à l’heure Il est chez Petit Paul, chez les McAndrough Il sera bientôt chez nous « Fermez la trappe, fermez la trappe ». La porte qui recouvre l’escalier « Fermez la trappe, on est couché On dort déjà à poings fermés! » Il vient à pied Ou en canot d’écorce Il arrive juste à la noirceur Pas de bonne humeur A lui, faut jamais demander l’heure Lui, c’est le Bonhomme 7 heures Babayaga, en Russie, en Pologne… le Père Fouettard en France… Quels sont les autres personnages de légende que tu connais… Ils font rire, font peur? Les Chansons Au Canada français, nous avons hérité des chansons traditionnelles françaises : A la claire fontaine, Malbrough s’en va en guerre, Le Loup, le renard et la belette… Elles ont évolué avec le temps et la distance… Et des chansons bien sûr en anglais dont celle-ci que Madame Kelley, assise sur son perron, chante pour elle-même et Mmes McAndrough et Ladouceur, ses invitées : Ladies, c'est en première classe Le matin que je pars Je vais tous les jours en Écosse Assise sur ma balançoire Je chante des chansons J’en ai remplis mes valises Chantez avec moi, pretty please : « My bonnie lies over the ocean My bonnie lies over the sea My bonnie lies over the ocean Oh bring back my bonnie to me Bring back, bring back, Oh bring back my bonnie to me, to me Bring back, bring back, Oh bring back my bonnie to me. » Cette chanson traditionnelle écossaise dont la première version imprimée connue remonte à 1881, est devenu un classique de la chanson enfantine. Il raconte l’espoir de voir un jour les Stuarts monter à nouveau sur le trône d’Angleterre et d’Ecosse. En 1746, le jeune prétendant à la Couronne, Bonnie Prince Charlie, fut contraint de fuir après l’échec de la bataille Celleden. Un jeune écossais, Flora McDonald, l’aide à s’échapper à bord d’un petit bateau. La Compagnie Gaby Théâtre a pour but de promouvoir des auteurs contemporains et crée des spectacles pour adultes et pour le tout public. Elle mène aussi à travers un projet « Paroles d’humains » différentes interventions artistiques dans les milieux précaires et défavorisés. Elle a développé un partenariat avec deux associations qui luttent contre l’exclusion Adage (Association d’accompagnement global contre l’exclusion) et le Safip (Service aide à la formation et l’insertion professionnelle) avec pour thème principal l’accès la parole. Actuellement à l’affiche : La Générale Pompidou de Christophe Guichet dans une mise en scène de l’auteur à partir du 13 septembre 2013 au Théâtre des Béliers à Paris. Les autres spectacles tout public : Jazzy Joe et le petit gentil pois (Coup de cœur Charles Cros 2000) de Chantal Lavallée, musique Pierrick Hardy, mise en scène Claude Duparfait avec Chantal Lavallée (Petit Pois) et Christophe Guichet (Jazzy Joe) Pierrick Hardy (piano, guitare) Thierry Colson (contrebasse) Olivier Cahours (guitare) Ichiro Onoé(batterie) En vente : [email protected] Le Petit Rocher de Chantal Lavallée, musique Pierrick Hardy, mise en scène Claire Cafaro avec Olivia Nicosia, Chantal Lavallée et Christophe Guichet Pierrick Hardy (guitare) Jean-Lou Descamps (violon) GABY THEATRE tient à remercier pour leur soutien : Le Festi’Val de Marne, le Conseil Général du Val de Marne, l’ECAM Espace André Malraux du Kremlin Bicêtre, ARCADI. Ainsi que le Conservatoire du Kremlin-Bicêtre et le Théâtre d’Ivry Antoine Vitez.